Konomura no uchi

[Allez encore un peu de lyrisme. Pour la peine je donne un tuyau pour ce genre de Rp à l’avenir :
Musiques : Seal – Kiss from a rose, Coldplay – Fix You

C'est la suite de la falaise qui à mon avis est bientôt terminée ^^(lien vers le début de la séquence)]


Oroken avait finalement quitté Lys et Ookami. Non pas qu’il ne voulait pas de leur compagnie mais il ne se sentait pas l’âme à finir la journée à l’extérieur. Une journée riche en rebondissements, en colère, en froideur, en embrassade et surtout en musique. Il marchait le long du sentier qui redescendait la falaise afin d’atteindre la ville.

Une fois en bas il se piqua au jeu de retracer tout le chemin qu’avait emprunté Kyria pour se rendre en haut. Il n’arrêtait pas de penser à elle, pourtant sûr d’avoir pris des positions fermes et, normalement, définitives quand à sa personne. Cependant il ne pouvait s’empêcher de passer en revue leurs conversations, les moments passés ensemble, peu nombreux certes mais relativement intenses.

Le jeune garçon repassait en revue tout l’itinéraire qu’il n’avait pas emprunté à l’aller par souci de temps. Certains habitants qui avaient été là au début de l’histoire le reconnurent et parlaient à d’autres sur son passage, en lançant des regards insistants, presque accusateurs. En un instant, il s’était fait le petit délinquant qui cavalait sur les toits à la poursuite d’une dérangeuse qui enflammait les rues. A vrai dire, il s’en foutait royalement des dires des autres. Il avait fait ce qu’il lui semblait bon de faire. Il jetait quelques regards froids sur son passage, d’autres plus indifférents.

Quelques minutes passèrent, il arriva devant le portail d’Akane. Il regarda derrière lui. Ils en avaient parcouru du chemin quand même ! Il ne s’en était pas rendu compte sur le coup mais maintenant qu’il marchait tranquillement, main dans les poches, il se rendit compte de la trotte qu’il avait faite. Il se tourna de nouveau vers le portail des Ikeda et le regarda longuement. D’autres badauds qui passaient par là, se demandaient ce que faisait le jeune garçon. C’était vraiment la journée pour se faire remarquer. Il n’aurait pas fait mieux.

Oroken baissa la tête, ne sachant plus trop où il en était. Il se remit en marche direction chez lui. Il aurait tout le temps d’y réfléchir, dans un bon bain. Oui parce que ce n’était pas tout, mai l’eau de la rivière ne constituait pas le luxe en matière de douche. Il allait, l’esprit fixé sur Kyria. Il se surprit même dans ses pensées.

*Non… Ce n’est pas fini hein ? Je vais en rester là ? Je vais lui fermer des portes ? Je peux pas faire ça, je ne connais que trop bien ce genre de choses… C’est pour ça que je suis ninja d’ailleurs… Ou que j’essaie de l’être. Je peux pas la laisser à sa douleur. Sinon je suis plus stupide que ceux à qui je veux prouver que la douleur viens de portes fermées et…

La douleur de certains
Passe par plusieurs chemins.
En face d’eux,
Ils rencontrent souvent des gens qui ferment les yeux,

Bien trop souvent.
Ils font ce qu’ils peuvent en résistant,
Mais un autre ennemi arrive, le temps.
Le temps qui fragilise et rend cassant.

Suis-je de ceux là ?
Je n’espère pas.
Je ne veux pas.
Il faut que je m’ouvre à ça.

S’il y avait un peu plus de monde ainsi,
Sans doute la tristesse disparaîtrait petit à petit.
S’il y avait un peu moins mal,
Il y aurait sûrement moins de vies pâles.

Je veux de la couleur,
Je ne veux plus que l’on meure
Alors que l’on demeure,
Encore et encore, je veux du bonheur…

Hein ? Mais qu’est-ce que je dis moi… Je suis pas encore devenu un samaritain. Je verrai en temps et en heure.*

Etait-ce ce naturel rêveur qui l’avait poussé ainsi ? Non… C’était un dérapage rien de plus. Il s’était évadé un moment, et lorsqu’il s’était réveillé, il s’était rendu compte qu’il avait dépassé de quelques mètres le portail de la pension Hinan. Il revint sur ses pas, et comme tout le temps, passa le portail et rejoignit son appartement au premier étage.

Oroken : +38 XP RP.
Ookami : +13 XP RP.
Kyria : +11 XP RP.

[Rappelez vous... Tout ce que vous faites aura des répercussions :p. Et n'abusez jamais des stups >_<]

Oroken arriva devant la porte de son domicile. Le soleil était déjà dans sa phase couchante. Il regarda à droite et à gauche pour voir personne ne s’apprêtait à lui faire de surprise et inséra la clé dans la serrure. Il tourna et ouvrit. L’intérieur de la maison sentait le renfermé, ça aurait été l’horreur pour n’importe quel nez, même les moins gracieux.

Le jeune garçon referma derrière lui, mais s’empressa d’ouvrir les quelques fenêtres de l’appartement avant de rendre tout ceci vivable. Dans un même temps, il monta à sa chambre et attrapa une ou deux affaires histoire de se vêtir après le bon bain qu’il prévoyait de prendre. Il traversa le couloir qui séparait la pièce de la salle de bain et s’enferma dans la nouvelle salle. Il fit couler un bon bain tiède, qu’il apprécierait sûrement.

L’adolescent se laissa glisser dans l’eau à bonne température. Il n’y fut qu’à peine que déjà il commençait à songer de nouveau à tout ce qu’il s’était passé dans cette journée. Il y en avait des choses à penser, et encore plus à réfléchir. Malgré sa grande réflexion, il se laissa emporter par la fatigue. Il fut à deux doigts de s’endormir plusieurs fois, trouvant toujours un moyen de se revivifier. Mais au final, elle eut raison de lui.


Une silhouette approche, une silhouette familière. Il s’agit d’une personne qu’Oroken doit sûrement bien connaître. Cependant, il ne s’agit que d’une ombre. Rah encore une ombre. L’adolescent en est arrivé au point où il déteste des ombres depuis qu’elles lui ont retiré toute vitalité au cours de ce combat.

Combat ? Oui c’est un combat. Tous les jours il se bat. Chaque levé du soleil annonce une bataille. La bataille d’une journée de plus à franchir, sera-t-il à la hauteur ? Il n’a pas le choix de toutes façons, car s’il ne l’est pas il y reste. Il sera avec tous les perdants que l’on oublie et qu’on laisse pourrir dans un coin. Ceux qui n’ont pas d’image, ceux dont on ne désire pas la compagnie car ils sont impuissants. Qui parle de puissance ici ?

Ookami s’approche. Il lui sourit et lui met une pichenette. Pourquoi rit-il si soudainement ? Il ne peut pas avoir déjà fini de s’entraîner, il est trop tôt. Même un surdoué ne pourrait pas avoir fini car il ne s’agit pas de délai humain. Ookami est-il humain ? Qu’est-ce qu’il pourrait être d’autre ? Un animal ?

Pourquoi cet animal ? Le loup… *Je ressemble à un loup.* Pourquoi Oroken se dit-il cela ? *Je suis docile et sympathique maintenant. Moins sauvage hein ? Pas vrai Akane ? Mais attention, si tu fais quelque chose qui me déplait, je montre les crocs. Et en plus… Je te mords si tu t’approches trop près de ce que j’aime.* Mais c’est pas possible. Il est en train de perdre les pédales. Oui, il n’y a que ça, Oroken devient fou et rien d’autre. Un fou allié qui se perd dans les ténèbres.

Des ténèbres ? Il y en a de partout, encore plus là où il y a de l’ombre. Au final, rien n’est blanc car toujours teinté de gris plus ou moins clair. Mais là où il se trouve en ce moment, Oroken ne peut voir que du noir. Il se sent à l’étroit dans cette cage. En plus il a du mal à respirer. C’est la galère. Pourtant c’est dommage, il fait bon dans le coin. Dans cette petite cage ou presque tout est bien. Ca manque un peu de compagnie mais… Attends… Un petit endroit tranquille, où on ne respire qu’à peine mais où la sensation de confort est bonne… C’est… Un cercueil ? *Non ! Pourtant je n’ai pas encore perdu ! Je vis ! Attendez, ne me laissez pas là ! Je vis encore ! Ne m’oubliez pas !* Personne ne répond… *Mais ne me laissez pas là !* Oroken remue en tout sens. Il s’agite, il se meut. Il faut sortir de là. *Je m’en fous, je vais rester avec vous !* Soudain, quelqu’un à semblé l’entendre. On frappe quelque part… Quelque part loin parce que le son est un peu étouffé. Comme si, une cloison séparait de l’endroit où on frappe…



Il lui manquait trop d’air. Heureusement qu’il s’en rendait compte, il se serait noyé dans son bain. Quelle fin minable pour un ninja hein ? Oroken sortit la tête de l’eau, inspirant grandement. Ouf ! Ca faisait du bien un peu d’air frais. Ca faisait aussi du bien de cracher un peu d’eau. En bas, des coups résonnaient. On frappait à la porte. Oroken sortit du bain en vitesse, prit le temps de s’attacher une serviette autour de la taille, histoire de rester pudique et fonça vers l’entrée.

Lorsqu’il ouvrit la porte, il reconnut facilement un certain Chuunin. Il regarda l’homme en se demandant ce qu’il pouvait bien vouloir à une heure tardive comme… Comme sept heures. Oroken fit signe à l’homme de rentrer. Ce dernier tenait des sachets à la main. Sans ne rien dire, le jeune Konomura l’invita jusqu’à la cuisine. L’homme posa le tout sur la table et se tourna vers Oroken.

[Kohei] Et bien tu n’es pas bavard dis moi. T’as perdu ta langue ?

[Oroken] Non, en fait je m’efforce de trouver la raison qui vous pousse à débarquer chez moi avec des sachets remplis dans les mains.

[Kohei] Oh… ne sois pas aussi agressif, tu veux ? Je viens te tenir compagnie et aussi te parler d’une petite rumeur qui court dans les quelques quartiers qui entourent la maison des Ikeda.

[Oroken] Bah voyons ! Et c’est quoi ces sachets ?

[Kohei] Notre repas de ce soir ! Allez ne sois pas timide ! J’invite !

Oroken s’approcha et regarda dans les sachets. Il y trouva toute sorte de bons petits plats avec du riz rendant une bien bonne odeur. Il renifla les quelques mets qui étaient sous son nez et leva suspicieusement les yeux sur Kohei. Il le regarda dans les yeux, en plissant légèrement les siens. Le chuunin avait un sourire jusqu’aux oreilles, il y avait quelque chose qui clochait.

[Oroken] Vous… Vous avez quelque chose derrière la tête.

[Kohei] Moi ? Non, jamais ! Dit-il en élargissant son sourire déjà énorme.

[Oroken] Hep hep hep… pas de ça ici… Vous venez pour quoi ? Et surtout, de quoi parlent ces rumeurs. Ca semble lié et ça se lit dans votre esprit.

[Kohei] Tu lis dans l’esprit maintenant ? Pas mal ! Je ne vais pas te faire patienter plus longtemps puisque tu as mis le doigt dessus. Il parait, à ce que racontent les gens, qu’une jeune fille du style ‘enflammée’ et qu’un jeune garçon eu teint mâte et aux cheveux clairs se sont courus après en ville, en faisant un boucan du diable. Je me suis un petit peu renseigné, partant du fait que au moins l’un d’eux était ninja puisque flammes il y avait réellement.

[Oroken] Ah bon ?

[Kohei] Oui ! Toi aussi ça te surprend hein ? Ca doit être dur de courir enflammé… Bref, j’ai fait ma petite enquête, et il semblait que le jeune garçon soit vêtu de sombre et qu’il courrait sur les toits. Je me suis dit que ça se précisait de plus en plus. Malheureusement, j’ai manqué d’informations supplémentaire et j’ai du m’en remettre à la chance…

[Oroken] Et vous attendez que je confirme ou infirme… Forcément.

[Kohei] Juste ! Alors ? Tu côtoies des filles qui s’enflamment et qui courent en pleine rue ?

[Oroken] Bah… Côtoyer je sais pas… mais courir après oui. La pauvre allait faire une bêtise.

[Kohei] Parfait ! Alors c’est bon ! Régalons nous pour commencer !

[Oroken] Vous jouez à quoi ?

[Kohei] Rien du tout ! Par contre toi tu vas t’amuser ! Allez dépêche toi de prendre des forces ! Tu vas baver après.

[Oroken] Pardon ?

[Kohei] Et oui mon grand ! Il y a changement d’emploi du temps. On mange, tu prépares tes affaires et de quoi dormir en forêt et on file. Si t’es capable de jouer le ninja sur les toits en courant à pleine vitesse, et on m’a dit que t’avais l’air efficace, tu vas bien pouvoir t’entraîner un peu non ?

[Oroken] Vous rigolez ou quoi ?

[Kohei] Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ?

[Oroken] Je savais qu’il y avait un coup là-desous… Par contre, je vais commencer par me préparer moi, ainsi que mes affaires. Je mange après. Faites comme chez vous, je reviens vite.

Le jeune garçon sortit de la cuisine en réprimant un soupir. Il fallait s’y attendre. Le grabuge poursuivait toujours pendant un certain moment. N’y pensant plus et commençant à se concentrer sur la suite des choses, il alla s’habiller correctement pour son entraînement et prépara un sac dans lequel il mit de quoi se couvrir, de l’argent, ses armes et son ocarina. S’il avait le temps de se reposer, il en trouverait bien pour explorer l’instrument plus en profondeur. Il revint rapidement à la cuisine jetant son sac sur le côté de la pièce. Lui et le Chuunin se mirent à manger, d’abord en silence puis Oroken osa finalement poser une question.

[Oroken] Et vous comptez m’entraîner à quoi ?

[Kohei] Mh ? Et bien disons que je vais commencer par t’apprendre à compenser ta faiblesse en vitesse. Ce sera une compensation uniquement en corps à corps, si ton adversaire venait à te frapper à son tour. Et je pense que tu auras déjà de quoi t’entraîner toute la soirée.

[Oroken] Vous ne m’avez pas répondu.

[Kohei] On ne te cache rien hein ? Je vais te fournir un outil qui va te permettre de repousser des attaques au corps à corps grâce à un surplus de puissance. Mais nous verrons ça en détail plus tard. Pour l’instant tu manges.

Oroken leva les sourcils légèrement avant de replonger dans sa nourriture. Il termina tout ce qui lui était destiné et jeta les sachets et tout ce qui était fait pour être jeté. Il ramassa son sac et Kohei et lui sortirent de l’appartement qu’ils refermèrent derrière eux. Kohei regarda l’étudiant finalement prêt. Il lui sourit et ils partirent en direction de la forêt.

Oroken : +5 XP RP.

[Petit à petit]
[Suite de la forêt interne]

Oroken cessa de jouer toute mélodie avant de pénétrer dans la cours de la modeste Pension Hinan’. Ses relations avec la plupart des voisins n’étaient déjà pas bonne alors il n’allait pas en plus déranger avec de la musique. Déranger ? Non, à vrai dire il lui était égal de déranger ou non des personnes qu’il n’aimait pas. Cependant il n’avait pas envie d’entendre de barbantes paroles qui lui prendraient beaucoup trop de temps et l’empêcheraient de profiter de quoi que ce soit, que ce soit ce bain qui l’appelait tant, ou entraînement personnel, ou même encore, d’une de ses connaissances.

Le jeune garçon attacha son ocarina à sa ceinture, soigneusement pour ne pas le perdre en route, et passa le petit portail. Il jeta un œil autour de lui et remarqua avec grande satisfaction que le lieu était toujours aussi calme. Il marcha tranquillement, sac à la main, jusqu’à la petite bordure de bois qui précédait les entrées du rez-de-chaussée, emprunta l’escalier jusqu’à arriver à l’étage supérieur. Il prit l’angle et rejoignit la porte de son domicile où quelqu’un patientait assis.

Il s’approcha d’abord prudemment et se dit que finalement il ferait mieux d’avoir l’air décontracté. Il s’approcha, impassible et s’arrêta au niveau de la personne en question qui leva soudain les yeux vers le jeune Konomura. Elle bondit sur ses deux jambes et se mit bien droit face à se dernier qui ne la reconnut qu’après un instant.

[Takiko] Coucou !! Ca fait une éternité que je t’attends !! Tu vas bien ?

Devant tant de vivacité, Oroken resta neutre. Il sortit les clés de son domicile de la poche à fermeture éclair qui ornait sa veste et les glissa dans la serrure, en regardant attentivement ce qu’il faisait. Il revint ensuite sur cette visiteuse qui était là et lui servit un petit sourire.

[Oroken] Oui. Un peu fatigué mais ça va. Et toi ?

Il lui fit signe d’entrer avant lui, ce qu’elle fit avec grande joie. Il remarqua, lorsqu’elle passa devant lui, que pendant qu’il ne l’avait pas vue, Takiko avait laissé pousser ses cheveux et surtout qu’elle les tenait en place grâce… à un bandeau de ninja.

La jeune fille se retourna une fois dans la petite entrée. Oroken pénétra à son tour dans le modeste appartement et déposa son sac à l’entrée de la cuisine. Il invita de nouveau la jeune fille qui s’installa à la table et se fit servir à boire par l’habitant des lieux qui lui-même avait pris une boisson. Elle regardait attentivement son camarade qui semblait ne pas avoir changé mis à part ce petit sourire du début.

[Takiko] Et bah ! Tu changes pas dis donc ! Mis à part cette brûlure au visage… Mais bon elle te rend encore plus beau gosse qu’avant.

[Oroken] Décidément, j’en entendrai parler longtemps de cette brûlure.

[Takiko] Heureusement… Les élèves de l’académie ne parlent que de ça depuis que certains ont entendu qu’un Chuunin avait mis à l’épreuve trois des étudiants de nos rangs. Il paraissait même que ces trois gars, là, se soient plutôt bien débrouillés.

[Oroken] Les nouvelles vont bon train… Et que me vaut cette célébrité ?

[Takiko] C’est pas toi la célébrité, c’est vous trois… Pour dire, ça va tellement loin que tout le monde connaît vos noms à l’académie… Les étudiants Konomura Oroken, Hiromida Yosuke et Kodoku Ookami.

[Oroken] Super… En attendant tu as ton bandeau – félicitations d’ailleurs - et moi je n’ai toujours rien.

[Takiko] Chacun sa difficulté… Personnellement j’ai trouvé les tests qui m’ont été proposés de bas niveau. Même un demeuré aurait réussi. D’ailleurs, Uruki a réussi.

Oroken qui était en train de boire s’arrêta net et regarda Takiko dans les yeux. Il jaugea la jeune fille quelques secondes, une jeune fille qui avait beaucoup changé depuis ces quelques semaines durant lesquelles ils ne s’étaient pas vu. Elle était mignonne avant et le temps en avait fait une fille très mignonne.

[Oroken] Et en plus tu ne rigoles même pas…

[Takiko] Je sais, c’est ce qu’il y a de pire.

Oroken termina sa cannette avant de la jeter à la poubelle. Il se rendit à l’entrée de la cuisine et attrapa son sac avant de se tourner vers sa collègue et de prendre la parole, indiquant qu’il devait impérativement se laver et qu’elle pouvait faire comme chez elle. Il alla ensuite jusqu’à sa chambre y prit des vêtement de rechange et tout le nécessaire puis se dirigea vers la salle de bain où il traîna légèrement – moins qu’à l’accoutumée – avant de rejoindre Takiko qui avait prit place devant… la cuisinière.

Oroken fut un peu surpris de cette initiative mais proposa son aide à la jeune fille qui refusa, indiquant qu’elle tenait à tout faire seule et promettant un bon déjeuner à l’étudiant. Il ne rechigna pas, il avait la chance qu’on s’occupe de lui. Il laissa faire en maintenant la conversation, histoire de montrer qu’il était là quand même. Les deux jeunes gens parlèrent pendant toute la préparation et pendant tout le repas. Enfin, Takiko parla et Oroken écoutait plus qu’autre chose. Mais il s’avouait quand même que cette vie là lui avait un peu manqué quelque part, et puis il s’agissait d’une kunoichi ayant choisi le Taijutsu. Elle se révélait être une bonne connaissance en presque toute circonstance et aussi un moyen de changer d’air, de s’entraîner autrement, pourquoi pas.

Le temps alla bon train jusqu’à environ seize heures. Oroken avait joué un peu d’ocarina, Takiko avait raconté sa petite vie mouvementée avec ses frères et sœurs, ses parents qui n’était pas toujours d’accord avec son rythme de vie, la façon dont elle soignait ses cheveux ou non, à défaut de pouvoir soigner autre chose puisque l’activité de ninja ne laissait pas vraiment de place aux manucures et autres passe-temps de filles.

Tout était sympathique, et tranquille, jusqu’à ce que l’on vienne taper à la porte d’Oroken. Les deux jeunes gens se retournèrent vers l’entrée, se demandant de qui il pouvait bien s’agir. Takiko fit quelques allez et retours du regard entre son camarade et l’entrée avant de prendre la parole.

[Takiko] Je ne savais pas que tu attendais quelqu’un…

[Oroken] Moi non plus à vrai dire.

Le jeune garçon se dirigea vers l’accès et ouvrit. Derrière, dans l’encadrement se dessina rapidement une masse relativement imposante et surtout fort familière. Oroken releva légèrement les yeux pour les déposer dans ceux de Kohei, le Chuunin qui s’était autoproclamé professeur attitré du jeune ninja, bien que chacun soupçonne qu’il y ait autre chose sous ce rapport.

[Oroken] Je vais finir par croire que vous voulez taper l’incruste chez moi…

[Kohei] Et ce ne serait pas forcément une mauvaise idée, n’est-ce pas ?

Le jeune Konomura se décala et fit signe à son supérieur de rentrer. Ce que l’autre ne tarda pas de faire. Il s’avança même jusqu’au séjour comme s’il s’agissait de sa propre maison. Il tomba alors sur Takiko qui était venue voir ce qui se tramait dans l’entrée.

[Kohei] Bonjour jeune fille.

[Takiko] Bonjour.

Oroken qui avait pris le temps de refermer derrière lui, arriva à son tour à la hauteur des deux autres. Il les regarda momentanément avant de se décider à faire les présentations. Il tendit alors une main vers Takiko et ouvrit la bouche pour articuler une phrase.

[Oroken] A…

[Kohei] Anezaki Takiko ?

[Takiko] Uh ? Oui mais comment me connaissez vous ?

[Kohei] J’ai lu ton dossier… En fait, le test que tu as passé avec quelques uns de tes camarades était supervisé par un de mes collègues. Et comme je suis assez proche de lui, il a bien voulu que je jette un œil aux nouveaux acceptés.

[Takiko] Je vois… et vous êtes ?

[Oroken] Youichi Kohei… Un Chuunin qui a choisit la même spécialité que nous. Professeur occasionnel à l’académie… qui aime fourrer son nez partout.

[Kohei] Ah ! Tu as choisi aussi le Taijutsu ? C’est bien ! C’est rare mais si tu t’en sors.

[Takiko] Et bien m’en sortir je ne sais pas mais… j’aimerais déjà avoir un niveau équivalent à celui d’Oroken…

[Oroken] Pardon ? Tu ne sais rien de mon niveau puisqu’on ne s’est pas vus depuis un moment.

[Takiko] Te connaissant tu as du beaucoup progresser.

[Kohei] Oui, bon rien de faramineux hein…Le tout c’est d’apprendre à ne pas avoir la grosse tête. D’ailleurs je passais pour que nous allions nous entraîner. Si tu veux nous rejoindre Takiko, ce sera volontiers. Au moins tu pourras te mesurer à Oroken.

[Oroken] Hey. J’ai déjà dormi à la belle étoile et je me suis entraîné ce matin…

[Kohei] Hop hop hop… pas de ça jeune homme. On va s’entraîner, point, barre.

[Takiko] Ca c’est une bonne idée… On pourra passez par chez moi ?

[Kohei] Aucun problème. Après nous irons dans les bois, plus précisément dans la zone proche de la falaise.

Visiblement, Oroken n’avait pas le choix. Il alla dans sa chambre prendre un sac avec de quoi goûter et se restaurer si l’entraînement était trop dur et emporta avec lui son ocarina. Il avait pris le temps de se changer. Les trois personnes sortirent de l’appartement qui fut clos à double tour. Une fois la clé bien en poche, Oroken fit signe que c’était bon et il quittèrent tous la pension Hinan’.

Oroken : +9 XP RP.

Un éclair chaud frappa le visage du jeune garçon. Dans la pseudo pénombre de la chambre, les quelques rayons entrants venait diffuser la tiédeur et la lueur du jour sur sa peau. Il ouvrit doucement les yeux pour contempler une pièce parfaitement rangée, où rien n’avait changé depuis tant d’années. Rien changé ? Si peut-être un peu quand même… Il remarqua qu’il manquait un kimono dans l’armoire. Il se leva alors guidé par une odeur lui chatouillant les narines. Dans la cuisine retentissaient toutes sortes de bruits, très semblables à ceux d’ustensiles de cuisine ce percutant les uns les autres.

Plus ou moins réveillé, Oroken sortit de la chambre et se dirigea alors vers cette pièce qui renfermait ce qu’il espérait voir le plus au monde. Il passa doucement la tête au delà de l’angle qui le séparait de la salle pour y contempler cette jeune fille qu’il connaissait depuis tant d’années… A qui il avait fait du mal et qui avait pourtant pardonné. Il avait là une richesse inestimable et en était conscient. C’était aussi grâce à elle qu’il se relevait petit à petit. Car il y avait trois ans de cela, il était tombé au plus bas alors qu’il s’était promis d’atteindre des sommets.

La jeune fille se retourna, sentant la présence du Chuunin dans l’encadrement de l’arche.

[Akane] Konomura Oroken… Viens donc manger rapidement avant d’aller te laver et d’aller travailler.

Levant un sourcil, le Chuunin regarda la jeune fille, comme s’il lui reprochait gentiment de ne pas tenter d’exercer ce genre de pouvoir sur lui. Souriante, elle lui fit un grand sourire et avec une certaine malice dans le regard lui fit signe de s’approcher avec l’index. Sortant complètement du mur, Oroken s’exécuta de crainte de la vexer, jusqu’à ce qu’il soit assez proche pour qu’elle l’agrippe et l’embrasse presque aussi violemment que tendrement, après quoi elle lui servit son petit déjeuner.

Le garçon mangea comme il se devait avant de vaquer aux occupations hygiénique que chacun a en commun avec ses semblable. Une fois prêt, il revint vers le séjour qu’il avait quitté un peu plus tôt, le temps de s’adonner à quelques tendresses, où Akane l’attendait avec sa veste de fonctions. Il l’enfila peu sûr de lui et sans dire un mot.

[Akane] Un jour viendra… Tu seras aussi fier que moi en te voyant revêtir cette veste. Et même… Tu auras sans doute la distinction qu’ont les plus gradés…

Le regard terne du jeune homme se posa alors sur sa compagne. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais elle y posa bien vite son doigt pour qu’il n’en fasse pas tant.

[Akane] Ne dis pas n’importe quoi… Tu seras ce que tu as toujours souhaité.

Un simple petit sourire, aussi terne que cette expression qu’il arborait depuis trois ans, vint briser son visage. Déjà trois ans qu’il était promu… Trois longues années pendant lesquels ses capacités, amoindries par son état d’esprit de perdant, l’avaient poussé à ne presque pas progresser, à s’occuper de missions basiques à la têtes de groupes de ninjas basiques qu’il intégrait par pur remplacement. Certes, il avait acquis un semblant d’expérience, mais jamais n’avait eu l’occasion de remonter clairement sur ce destrier de fougue et d’ambition que la jeunesse lui avait laissé.

Pour dire vrai, il se rappelait, dès que le temps lui donnait courage, de ce tournoi faisant office d’examen qui lui avait laissé un nouveau grade, et même une responsabilité au sein du corps armé, mais qui avait aussi démontré une faiblesse prenante, rappelant tous les mauvais côté de sa famille qu’il avait cherché à éviter. Akane l’embrassa une dernière fois avant qu’il sorte puis ajouta après son premier pas.

[Akane] N’oublie pas… Nous mangeons chez mes parents ce soir.

Lui souriant, elle entra de nouveau dans l’appartement de cette même Pension Hinan’, habitée depuis long par les Konomura. Oroken descendit ce même escalier qu’il empruntait tous les jours, plusieurs fois. Il arriva dans la petite cours, désormais propre, toujours bien entretenue, puis passa le petit portail repeint, prolongeant un mur de pierre reconstruit. Il se tourna vers la pension et contempla le tout.

*C’est donc là que nous en sommes arrivés ? Akane, travaillant avec son père, et moi Chuunin… Kohei devenu Jounin, et toutes ces personnes qui font ce voisinage. Au moins, je n’ai pas une vie de misère.*

Se donnant soudain une lueur d’espoir, dans une vie où la seule limite semblait être mentale, Oroken se mit en route vers l’armurerie où il lui était bon de faire changer quelques pièces d’équipement. Ca semblait un bon début.

[Suite à l'armurerie]

Oroken : +12XP RP (+40%)

[Suite de l'aire d'entraînement]

Fatigué d'avoir mis autant d'intensité et de temps dans un affrontement imprévu, enfin un peu quand même, Oroken se mit en route pour quitter la forêt. Il marchait doucement en repensant à tout ce qui venait de se passer. Un tout qui ne tenait en fait à rien si ce n'était un mal entendu entre deux Chuunins vis à vis d'une troisième.

*On a frôlé la taule avec ces conneries. Tss, abattre un "collègue" parce qu'il croyait que je draguais une prof. Ceci dit, je l'aurais bien invitée à boire un verre... Non, non, non... Pas de ça hein. Ceci dit, on ne sait pas trop où on en est.*

Il était vrai que sa relation avec Akane était peu commune. Ils vivaient ensemble, se considéraient comme de très bon amis, même si quelque fois ça avait dérapé, plus que quelques fois. En même temps il envisageait mal de la voir rentrer avec un autre. C'était assez indescriptible. Se perdant dans ces pensées, le Chuunin fourra les mains dans ses poches et avança sans même se soucier de ce qu'il se passait autour. En milieu d'après midi, la village était calme. Certain traînaient dehors un peu comme lui, d'autre faisaient simplement des pseudo rondes, au cas où la population avait besoin d'aide, d'autre encore vendaient à même la rue et les enfants qui n'avaient pas l'âge d'intégrer l'académie jouaient entre eux aux ninjas.

Le jeune Konomura passa devant un de ces groupes d'enfants qui admiraient tant les shinobis. Ils le regardèrent passer en lui faisant un grand sourire comme à presque chaque porteur d'un bandeau. Il le leur rendit bien et avec une certaines bienveillance dans l'expression. C'est alors qu'il divagua sur certains principes utopiques que l'on a à cet âge.

*Alors c'est ça qu'on protège? Des enfants insouciants qui n'aspire qu'à une chose, prendre notre place plus tard pour protéger les suivant. Non, on a dépassé ça. Enfin, j'ai dépassé ça. Je ne protège plus que ma propre personne. Je fais mon travail voilà tout, et encore je ne le fais pas bien.*

Son sourire tomba mais il continuait de marcher, empruntant machinalement les rues qui le séparaient de la pension. Il était toujours peu réceptif à ce qu'il se passait autour, si peu qu'il ne remarqua même pas qu'il croisait Takiko et Uruki désormais inséparables depuis qu'Oroken ne sortait plus avec elle. Ce n'était pas qu'il ne veuille pas rester en bon terme avec Takiko, mais Akane avait gardé une profonde jalousie et de toutes façons, Uruki était quelqu'un d'insuportable bien qu'assagi avec le temps.

Quelques minutes passèrent encore pour que le Chuunin franchisse le portail de la petite pension. Il jeta un oeil aux voisins qui tendirent un verre, comme pour trinquer. Ces même voisins qu'il y a quelques années avaient payé de leur visage des remarques mal placées. Il avait fini par gagner le respect dans cette petite communauté. Comme quoi, il n'avait pas tout perdu. Il continua jusqu'au pallier puis entra dans son appartement vide car Akane était au travail.

Oroken se dirigea vers la salle de bain. Il se regarda brièvement dans la glace pour y découvrir quelques marques bien imprimées. Il attrapa la boite de pensements ainsi que quelques produits afin de les traiter le plus rapidement possible. Il aurait sûrement droit à quelques remarques et questions mais il y était habitué. Après s'être occupé de lui et avoir rangé, il revint vers le séjour. Alors qu'il s'apprêtait à se prélasser devant la télé, il tomba sur une enveloppe à son nom. Curieux, il ouvrit pour y découvrir une convocation. On le demandait à l'académie pour information.

*Rofl... Encore un truc barbant au possible.*

Il s'installa quand même dans le canapé et s'y endormit légèrement en hésitant entre y aller ou pas. Ce ne fut qu'une heure plus tard qu'il décida de s'y rendre. Il semblait avoir une journée de retard, ce n'était pas pour un peu de temps en plus qu'on allait se plaindre. Il profita du trajet pour se balader dans le parc puis finit par se rentre à l'académie.

[Suite à l'académie]

[Ca se passe donc dans Konoha. Les autres lieux étant déjà pris en RP, on va éviter de faire un gros désordre]
[Suite de l'armurerie]

De toute évidence, il y avait malaise quelque part. Oroken ne comprenait pas bien où, bien qu'il s'imagine un instant à la place de Yosuke. Leurs rapports étaient plutôt frais. Quand on y pensait bien, ils ne s'étaient côtoyés que très peu et longtemps avant. Ils se retrouvaient plus ou moins et directement, on proposer de tisser des liens plus solide. C'est sûr dit comme ça, on ne voit pas le problème, mais il suffisait d'imaginer un instant la situation et tout prenait une toute autre tournure.

Devant ceci, Oroken n'eut pour première réaction qu'une petite surprise puis finit par sourire en se disant que c'était plutôt normal. Akane n'aurait pas à faire le repas pour trois et Yosuke l'emportait cette fois ci. En fait, le jeune Konomura ne voulait pas insister et comptait prouver ses bonnes intentions en cédant une première fois. Mais il savait qu'il se rattraperait par la suite si tout venait à évoluer, dans le bon sens naturellement.

- Soit. Faisons ainsi!

Grand sourire aux lèvres, il semblait vrai dans ses paroles comme dans son attitude et savait que ça ne s'arrêtait pas à l'apparence. Encore une fois, le temps allait être un allié précieux, autant que pour connaître ses équipiers. La recette était toujours la même de toutes façons. Des moments en communs, des discussions et du temps. Il se mit alors en marche direction les centre d'activité de Konoha où les repas avaient du commencer à être servis à flots.

Comme souvent, Oroken avançait en observant partout dans les rues. Depuis les plus anciens qui marchaient avec difficulté aux animaux qui s'occupaient, en passant par les enfants qui s'amusaient de temps à autres. Il souriait souvent en les voyant et cette balade là ne derrogea pas à la règle. Puis il regarda Yosuke.

- C'est marrant de voir comment les enfants tiennent en estime les shinobis. C'est dommage qu'ils se réveillent un jour. Enfin... Tu as un endroit préféré pour le repas à emporter?

Il ne mangeait que rarement ce genre de choses. Pour dire vrai, Oroken aimait prendre le temps de s'installer, de manger correctement, sans pour autant que ce soit du trois étoiles. Il aimait juste la convivialité, même seul, d'un repas fait en bonne et dûe forme. De fait, les sandwich étaient peu fréquents, aussi bien que les repas froid sur les aires d'entraînement. Enfin, il l'étaient devenus.

Il marchait toujours au côté de Yosuke, attendant qu'il trouve un endroit bien.

[Venant de L'armurerie ]

[Yosuke] " En réalité, j'en ai aucune idée. "

La seule fois qu'il avait pu manger quelque part en ville, ils s'étaient arrêter dans un restaurant. A vrai dire l'établissement ne ferrait sans doute pas de plats à emporter.

[Yosuke] " On est au centre ville, des choses à emporter et pas trop mauvaise ça doit bien pouvoir se trouver. "


Même si la rue était bondée...

L'allusion d'Oroken sur les enfants le surprit. Tout d'abord parce qu'il abordait le sujet sans que Yosuke ne comprenne le déclencheur, puis ensuite parce qu'il n'y avait jamais vraiment pensé. Etant petit, les enfants aiment jouer aux ninjas plutôt qu'aux pirates ou gendarmes. C'est le village qui prédispose ça. Quand on est petit on ne sait pas vraiment de quoi on parle non plus. Après tout, comme tout le monde, Yosuke avait commencé sa carrière sans connaître exactement ce qui l'attendrait. Mais il ne se considérait pas comme un adulte, pas encore. Il osait à peine s'appeler ninja.

Ses pensées avaient monopolisé toute son attention l'espace d'un instant, il en avait presque oublié pourquoi ils continuaient de marcher parmi cette foule. Il y avait bien des fils d'attente mais étaient-ils prêt à attendre de nombreuses minutes avant de pouvoir commander ? Il ne connaissait pas assez le chuunin pour le savoir.

[Yosuke] " Suis moi, ça sera plus facile là haut. "


Il préféra monter sur le toits d'un batîment qui paraissait être exactement au milieu du centre ville, et surtout, de la grande avenue. Il y avait encore plus de monde qu'il pensait mais on distinguait tout de même très bien les bâtiments. Bon il faudrait quand même descendre pour aller voir les menus...

[Yosuke] " Tu es plutôt viande ou poisson ? Il y a bien un snack là-bas où il n'y a pas tant de personnes, ça doit être de la viande. Sinon il y a ce marchand de poulpes frits juste en bas. Moi peut importe, tant qu'ils ne m'offrent pas de thé... "

Ils étaient bien avancés. Oroken n'avait plus mangé dehors depuis longtemps, Yosuke ne semblait pas avoir d'idée et la rue principale de Konoha, où tous les mets étaient disponibles, était blindée de monde. En fait, la foule c'était bien à un certain niveau, mais sinon c'était uniquement bien de loin. Même pour des ninjas, se repérer était difficile. Et pourtant, ils connaissaient le village presque parfaitement si ce n'était déjà le cas.

Oroken fut invité à pratiquer une activité délaissée depuis bien longtemps. Il avait complètement oublié le bonheur que gambader sur les toits lui procurait. Il se rappela soudain cette chute énorme qu'il avait faite une fois alors qu'il suivait quelqu'un dans la rue. Cette chute là lui avait valu un passage à l'hôpital d'ailleur.

Le Chuunin se perdit un moment dans ses souvenir mais il revint à la réalité bien vite pour se rendre compte que son collègue était déjà en haut à chercher. Il s'empressa donc de le rejoindre et de jeter un oeil sur la rue. Même de leur perchoir, circuler en bas semblait impossible. Il y avait bien deux ou trois enseignes qui n'était pas très fréquentées mais c'était à se demander la qualité de ce qu'elles servaient.

- Ah bon? T'aime pas le thé... Bah.. on est deux. En fait je n'en suis pas vraiment un fou, mais j'en bois des fois...

Ce n'était pas le sujet mais la remarque s'imposait. Les personnes peu adeptes de la cérémonie du thé se faisaient rare, c'était à se demander si ça existait réellement. Oroken regarda de nouveau les enseignes.

- Et si on tapait dans la viande? Il parait que le poulpe frit laisse une halaine de chacal... J'ai pas envie de me brosser les dents après le repas.

Il fit un grand sourire à son camarade. Après que celui-ci eut donné sa réponse, il se mit à courir en direction du petit snack, un peu à la façon d'un gamin qui courait vers un jouet qu'il allait s'acheter.

[Yosuke] * Moi mon problème c'est que je dois souvent en boire... *


De la viande pour ce midi, ils en avaient décidé ainsi. Le snack qui les serviraient étaient à peine à quelques dizaines de secondes de là et la file d'attente était relativement courte, pas plus que quelques minutes à vue d'œil. Ils se glissèrent donc à la dernière place.

Yosuke s'empressa de balayer le menu parfois en raisonnant tout haut. Pas vraiment de ramen ici mais beaucoup de brochettes de viande. C'était simple mais il n'en demandait pas plus.

Son choix était fait, Oroken cherchait de son côté et la file se racourcissait à une vitesse raisonnable.

[Yosuke] " Tu es déjà sorti du village ? A part pour aller à Kumo, voyager, voir d'autres paysages et d'autres villages ? "



Il ne cherchait pas seulement à passer le temps en posant cette question. L'annonce de cette mission à Kiri lui faisait réellement plaisir et il n'en dormirait sans doute pas cette nuit. L'expérience d" Oroken l'aiderait peut-être à patienter.

[Yosuke] " Rare, oui c'est sans doute le bon mot. Mais excitante et désirée ça convient aussi parfaitement. "

Quelques personnes devant lui se retournèrent, une femme d'un air outrée et quelques hommes plutôt amusés. Yosuke n'avait même pas pesé ses mots avant de les prononcer et il comprenait maintenant la gaffe. Il rougissait rapidement, le son lui montant aux joues, les vapeurs du snack n'aidant pas à améliorer le tout.

Il remua d'abord les mains énergiquement devant lui. Bien sûr qu'ils ne parlaient pas d'une fille ! Mais voyant que ça ne servirait à rien, il préféra pivoter de quelques degrés pour oublier leurs regards. Il préféra quand même continuer à voix plus basse.

[Yosuke] " Je connais plutôt bien le pays du feu. J'y suis parti plusieurs années en vacances. Je suis sorti du village aussi pour un entrainement. Je peux dire que les paysages de forêt j'en ai vu beaucoup. Kumo et ses montagnes étaient un véritable dépaysement, le climat était un peu plus dur aussi je pense. Mais c'était merveilleux et j'y retournerai dès que j'en aurai l'occasion. "


Il s'emballait un peu, sa voix n'avait pas tardé à reprendre son volume normal.

[Yosuke] " Mais ne crois pas que je pars en touriste pour cette mission, même si j'avoue que c'est un plus pour moi. "


Et une personne de moins, on entendait les " Bon appétit". Ça serait bientôt à eux de commander.


[Yosuke] " Je me renseignerai sur Kiri à la bibliothèque dans l'après-midi. "

[Serveuse] " Et bon appétit ! "

L'homme auquel Oroken venait de s'adresser attrappa son sachet et partit d'un pas un peu trop rapide pour quelqu'un qui n'avait rien à se reprocher.

La reflexion de son coéquipier l'avait un peu surpris mais bon, il l'avait dit d'un ton aussi décontracté que culotté.

Peu impote, c'était à eux de commander et cette odeur avait fin par lui donner horriblement faim.


[Yosuke] " Bonjour Madame. Ca sera trois brochettes de viande avec les assortiments qui vont avec. N'hésitez pas sur les légumes. "

Il n'avait même pas eu la délicatesse de laisser le temps à Oroken de commander en premier. Son estomac lui faisait oublier toute forme de politesse mais il était certain qu'Oroken le nui entiendrait pas rigueur. En tout cas ce n'est pas l'impression qu'il donnait depuis qu'ils se connaissaient.

La pluie tombait de plus en plus fort et il paraissait évident qu'ils devraient sprinter jusqu'à chez lui. Il espérait juste une chose, c'est qu'il n'habite pas trop loin.

Oroken était bizarre. Depuis cette échange avec le client précédent, il n'avait plus ni parlé ni bougé. Il restait là, indifférent, les yeux dans le vide. Yosuke avait un mauvais préssentiment.

La commande de Yosuke était déjà sur le feu, en train de libérer sa savoureuse odeur. Seulement quelque chose clochait.

[Serveuse] " Monsieur ? Est-ce que je peux prendre votre commande ? "

La serveuse avait déjà répété cette phrase trois fois. Mais toujours aucun signe d'une quelconque conscience de la part du shinobi.

[Yosuke] " Oro... "

[Serveuse] " Monsieur s'il vous plaît ! "

Oroken reprit enfin du poil de la bête, pour la plus grande joie de Yosuke mais aussi des clients qui attendaient dehors sous la pluie. La file s'était d'ailleurs beaucoup moins remplie depuis que le temps était humide.

Oroken exécuta une technique de métamorphose pour changer ses habits. Il choisit un accoutrement des plus originaux mais c'était une bonne idée. Yosuke l'imita mais préférant plutot une bonne veste grise avec capuche assortie. Et il le suivit dans les rues de Konoha.

Il n'avait pas l'air bien. Quelque chose s'était passé dans la file d'attente mais il ne savait pas quoi. Il espérait que ce ne soit pas trop grave et aussi que ce ne soit pas de sa faute.

[Yosuke] * J'espère que je n'ai rien foutu en l'air. *


Les rues se vidaient, les derniers passants faisaient la même chose qu'eux : courir. Pour une fois que leur entrainement ninja leur servait dans la vie de tous les jours. Il avait même pensé utiliser son chakra pour se réchauffer comme l'avait fait Tsubaki lors d'un des entrainements qu'il avait suivi.

Un virage plus loin Oroken se mit enfin à parler.

[Oroken] " Je te prêterai de quoi te changer à la maison si nécessaire. "

Délicate attention, il était sympa. Il se contenta de hocher la tête tout en souriant. Il espérait que ce soit pas nécessaire.

[Yosuke] " Dépéchons nous d'arriver chez toi. "

Il pourrait réchauffer ses affaires, comme il pourra réchauffer la viande si elle est froide en arrivant chez Oroken.

Forcément, le petit blanc dans le comportement du Chuunin n'était pas passé inaperçu. Il devait se forcer à ne pas penser à de mauvaises choses tant qu'il était en compagnie de Yosuke.

Les deux compères couraient dans les rues pour ne pas être mouillés de trop. Oroken profitait de son grand manteau pour couvrir son repas et semblait s'enorgueillir intérieurement d'avoir choisi tel accoutrement. Ceci dit, il crevait un peu de chaud dans cette averse tiède. Il tourna la tête vers Yosuke et lui adressa un sourire amical quelque peu masqué par les vêtements puis annonça d'une voix un peu forte.

- Oui, dépêchons! Si tu peux me suivre!

Il semblait tourner la situation en jeu de poursuite. Soudain, il planta ses appuis dans le sol puis changea de direction brusquement. Il en profita pour accélérer sa course. Une fois un peu enfoncé dans une ruelle, il se retourna et lança quelques piques à son équipier à la façon d'un enfant qui s'amusait.

- Alors?! T'as du mal?!

Puis en riant d'un rire clair et presque innocent, il fonça, prenant garde à ne pas perdre son camarade pour autant. A ce moment là, une question pouvait se poser : Lui, dix sept ans? Réponse : Surement impossible, ou alors il faisait partie de ceux qui avaient ce talent de ne jamais se laisser emporter dans le temps, en tout cas pas à cet instant qui dura jusqu'à l'arrivé devant un portail de bois au dessus duquel trônait fièrement une enseigne : Pension Hinan'.

Il attendit quand même que Yosuke le rejoigne puis s'empressa d'ouvrir. Ils débouchèrent sur une petite cours intérieure, fort bien entretenue - contrairement à quelques années en avant - qui donnait sur une bâtisse de deux étages. Devant l'entrée des appartements du rez de chaussée se dressait un petit parvis de bois ancien mais résistant au temps. Tout au fond à gauche, le domaine du ou de la propriétaire se démarquait par un entrée plus travaillée.

C'était un peu mort à cause de la pluie. Oroken salua un voisin qui était en train de regarder par la fenêtre. Non, il épiait en fait. Il fallait dire que les habits temporaires du Chuunin étaient peu communs. Ce dernier monta sur le parvi puis se rendit jusqu'aux escaliers à droite.

- C'est à l'étage, faisons vite.

Heureusement, le toit avait été étudié pour ces jours là. A l'étage, tout se présentait comme en dessous. Oroken marcha quelque mètre puis s'arrêta devant une porte qui ressemblait à toutes les autres. Il dissipa son Henge puis posa la main sur la poignée.

*Elle doit être rentrée.*

Bingo! La porte pivota puis il entra dans la maison. Il fit signe à Yosuke de le suivre en arborant un sourire toujours aussi amical. Puis, après une seconde seulement, il sembla basculer dans un état d'alerte presque totale. Il semblait, à son expression que quelque chose clochait, comme si soudain, ils s'étaient retrouvés en détresse au cours d'une mission.

Cette pluie ne cesserait pas, c'était maintenant une évidence et disons que la conversation enjouée avec Oroken n'aidait pas à se réchauffer, même de l'intérieur. Tout simple parce que conversation il n'y avait pas.

Yosuke ne pensait à rien de plus. Il espérait qu'il ne l'avait pas fâché, rien de plus. De toute façon il le verrait bien et ne pouvait plus rien y faire.

Pas un mot, ça non plus ça ne le dérangeait pas. il avait même suivi un cours intensif là-dessus. S'il n'aimait pas ça, il serait devenu fou depuis bien longtemps.

[Oroken] " Oui, dépêchons ! Si tu peux me suivre ! "

[Yosuke] " Que... quoi ? Mais attends ! "

Il ne savait pas ce qui lui passait par la tête, mais Oroken décida d'accélérer le pas et en plus sur les toits. Ce n'est pas qu'il n'en avait pas l'habitude mais Oroken était pro en combat de mélée. Il avait suivi un entraînement intensif, il l'avait bien vu de ses yeux.

[Yosuke] * A quoi il pense ? On va renverser la sauce ! *

Les bonds s'enchaînaient dans cette course poursuite en altitude. Oroken, certainement guidé par sa testostérone, menait la course alors que Yosuke, pensant plutôt à son estomac, titubait derrière.

[Oroken] " Alors?! T'as du mal?! "

Yosuke serra les dents.

[Yosuke] " Très drôle ! " * Attends tu vas voir. *

Il ne put s'en empêcher, il chargea une certaine quantité de chakra dans ses jambes, il l'avait appris il y a bien longtemps maintenant, afin d'augmenter la longueur de ses sauts et la vitesse de sa course. Seulement, et Yosuke le savait très bien, Oroken devait être bien plus doué que lui pour utiliser son chakra de cette manière. Tellement plus doué que ses efforts ne purent rétrécir l'écart qu'il restait entre eux.

Oroken joua de son avantage, il changea de direction brutalement surprenant de cette manière Yosuke qui dût faire demi-tour. Forte heureusement, il l'attendit plus loin, devant un immeuble.

Yosuke était essoufflé plus que fatigué, il en oublia même de lancer une remarque ou un regard noir. Ils rentrèrent presque aussitôt.

[Oroken] " C'est à l'étage, faisons vite. "

Il réussit même à lui arracher un sourire. Quoi ? On n'a pas encore été assez vite pour toi ? Mais il ne dit mot et le suiva. Il entrait chez son coéquipier et à vrai dire sa timidité reprenait le dessus.

En réalité il se figea sur place, les joues rouges mouillées déjà en ébullition. Il essaya instantanément de fermer les yeux quand il se rendît compte de ce qu'il était en train de se passer mais, pour une raison X ou Y, ils s'étaient plutôt plissés avant de se refermer.

A la vue de cette fille sur la pallier de la porte, à peine habillée, Yosuke en perdît ses moyens et en lacha son sachet. Il ne s'était jamais retrouvé dans ce genre de situation.

[Yosuke] " Pardon ! Je ne voulais pas ! " * Mais où est-ce que tu habites putain ? C'est pas vrai ! *

Il était tellement gêné, il pensait avoir la honte de sa vie. Son coeur battait plus fort et une boule au niveau du ventre lui donnait le vertige, tout ça associé au fait qu'il avait extrêmement faim...

Et bien oui ça ne lui avait pas coupé l'appétit.

Il pensa rapidement à Oroken. Il n'y avait pas fort à parier que cette fille était sa petite amie au mieux, au pire sa sœur et alors là...

[Yosuke] * Non je ne le connais pas assez, je ne peux pas prévoir sa réaction. Merde c'est un spé taijutsu et je suis à un mètre de lui. *

[Désolé, je n'ai pas pu résister. ]

[Loooool! Bah je voyais pas ça comme ça mais t'as mis en scène de façon plutôt favorable le personnage que j'allais faire intervenir pour ta surprise ^^]

Quelque chose clochait réellement. En fait, c'était parce que Yosuke était avec lui qu'Oroken avait été interpellé sur le coup. Enfin... Ce n'était pas tout. Qu'est-ce qu'Akane faisait là, si peu habillée... Comme si elle venait presque de se lever. Oroken se tourna rapidement après un moment de latence. Il entendit le paquet de Yosuke toucher le sol, s'entrouvrant et répandant un peu de sauce. Le Chuunin s'empressa de s'excuser pour avoir perturbé l'intimité de la jeune fille qui ne semblait pas si réactive. Et c'était pour l'Instructeur... Le plus inquiétant.

Sans même prendre le temps de s'intéresser à Yosuke, il posa son sachet sur un meuble à l'entrée. Il réfléchit un instant à la situation avant de dire quelque chose de trop, ou de mauvais. Puis il finit par prendre la parole.

- Que... Qu'est-ce que tu fais... Comme ça?

La jeune fille aux cheveux noirs et la peau presque couleur de lait releva doucement la tête, une expression plus que perturbée sur le visage. Elle était très soucieuse, inquiète et alarmée. Oroken avait facilement pu déceler d'innombrables choses chez elles, des faits inhabituels, à commencer par ces vêtements à cette heure de la journée. Mais ce n'était pas important.

- Yosuke... tu peux ouvrir les yeux...

Oroken s'approcha un peu d'Akane qui le fixait avec presque des larmes au bords des yeux. Y avait-il de la joie dans ces larmes? Ce n'était pas impossible, mais cette lueur était teintée de bien trop de sentiments pour qu'on puisse la définir exactement. Il s'approcha encore de la jeune fille qui n'était clairement pas sa soeur. Il était blond aux yeux d'un bleu pâle qui semblait pouvoir faire écho au ciel en n'importe quelle circonstance, elle était brune avec des yeux d'un noir profond. Le jeune Konomura porta la main au visage d'Akane.

- Qu'est-ce qu'il y a?

Elle baissa de nouveau les yeux après avoir posé son regard une seconde sur Yosuke.

- Je... ne suis pas allée travailler.

Oroken fit un aller retour du regard entre elle et son camarade.

- Je me doute... Mais qu'est-ce qu'il y a?

Elle se retourna, attrapa une sorte de chale long qu'elle se passa sur les épaules histoire d'être un peu plus présentable, puis elle se dirigea vers la cuisine pour s'asseoir. Oroken se tourna vers Yosuke et l'invita à les rejoindre en s'excusant de cette entrée en matière.

- Entre, je t'en prie... Je m'occupe de ça plus tard

Puis il se mit en route après s'être assuré qu'il avait bien fait comprendre que le sachet n'était rien de grave et qu'il était toujours le bienvenue chez Oroken. Une fois dans la cuisine, Akane s'installa, Oroken invita Yosuke à s'asseoir aussi. Puis il lui proposa à boire. Eau, soda, un reste de sake, jus de fruit, lait... il semblait y en avoir pour tous les goûts. Enfin, le Chuunin s'assit aussi puis se mit en position d'attentive écoute vers Akane. Un petit silence s'installa et puis soudain, la voix de la jeune fille brisa le tout comme un éclat de verre.

- Je... Oroken... Je... suis enceinte.

Un katana associé à une lame de vent n'aurait pas pu provoquer autant de tumulte et de remous dans le corps du Chuunin. Tout autant qu'une embuscade n'aurait pas pu dérouter plus l'esprit du shinobi. Ce n'était pas de la panique. C'était pire que ça, Oroken était perdu, totalement perdu. Et même son instinct, qui lui servait si bien dans de sales situations, ne pouvait rien. Il blêmit presque puis se tourna vers Yosuke, comme s'il lui demandait confirmation de ce qu'il avait entendu. Puis il revint sur Akane qui répéta, répondant à une question inaudible qui semblait demander d'entendre à nouveau.

- Oui. Je porte un... bébé. Ton enfant.

Une multitude d'idées et de pensées vinrent submerger la tête du garçon. D'abord l'âge qu'il avait, ensuite comment il s'appelait, ce qu'il faisait dans la vie et avec qui il menait son existence. Ensuite vinrent les question "secondaires". Il partait en mission sous peu... Pouvait-il assurer la vie d'un enfant, aurait-il la carrure et tout le nécessaire... Autant de chose qui semblait lui exploser en pleine tête comme une note explosive détruit un paysage. Puis les questions tertiaires arrivèrent.. Comme... Et Yosuke? Comment vivait-il cette première venue? Qu'allaient-ils manger? Et la suite de la journée?

Il était tellement pris au dépourvu qu'il libéra du chakra sans s'en rendre compte. Ses mains bleuirent brièvement puis on sentit quelques variations dans l'air. Comme si une atmosphère électrique naissait.

Oroken se reprit rapidement. Il calma toute cette tornade. Il se leva, fit le tour de la table et s'arrêta près d'Akane. Il l'embrassa sur la tête en passant tendrement sa main sur son épaule.

- On en parle... Après.

Puis il fit son possible pour que les choses reprennent leur cours. Akane sembla sortir de sa torpeur, comprenant qu'il avait saisi l'ampleur du problème et qu'il saurait comment y réfléchir. Il allait prendre son temps en rendant à se dernier sa place. Il fallait s'occuper de son invité.

- Akane, voici Yosuke, un camarade qui fait maintenant partie de mon équipe. On se connait depuis un moment mais... on s'était plus ou moins perdus.

Il procéda dans le sens inverse, présentant la jeune fille comme sa compagne. C'était officiel désormais. Lui qui avait chassé l'idée d'un semblant d'union revenait bien sur ses pas. Elle eut un petit sourire heureux et surpris puis elle inclina la tête en guise de respect. Elle semblait moins en capacité que son ami, mais ça semblait revenir vite aussi pour elle.

- Dis moi Yosuke... Que veux tu manger? On a de quoi faire presque n'importe quoi tellement le frigo est plein. C'est moi qui cuisine aujourd'hui.

Elle sourit de plus belle. C'était sans doute pour ça aussi qu'elle aimait vivre avec lui. Il était d'un soutien incontestable. Certes d'une façon qui lui était très propre, mais une fois que l'on avait compris.

Oroken semblait retrouver son attitude d'avant la nouvelle. Il restait cette teinte de responsabilité naissante, mais il reprenait du poil de la bête une fois de plus. C'était aussi ça, une qualité de chef et de futur chef de famille.

[ Naniiiiiii ]

Oroken se posait des questions lui aussi mais contrairement à Yosuke il la connaissait. Il souffla en silence, soulagé de ne pas ecevoir une correction. Son partenaire n'avait pas l'air d'être de ce genre là.

[Oroken] " Yosuke... tu peux ouvrir les yeux... "

Pourtant la tête vers le bas, les yeux fixant ses chaussures, il enleva d'un geste lent, parresseux presque, ses mains de son visage. Ses joues encore rougies, sa machoire se décolla quasi instantanément.

[Yosuke] * Qu'est-ce que je fais ici moi ? Cette fille quasiment nue... Merde j'ai fait un tâche de la taille d'une bouse sur la moquette de son entrée. *

Son repas était en partie à terre, toute cette comédie pour arriver à terre.

Il se laissa entraîner dans la cuisine malgré lui. Son amie n'avait pas l'air bien, Oroken ne devrait pas insister ainsi. La meilleure chose à faire pour Yosuke serait de repartir, ils auraient toujours l'occasion de se revoir dans de meilleures circonstances. il détestait avoir l'impression de gêner.

Seulement il n'osa pas, préférant la facilité il se contenta de faire ce qu'Oroken lui disait.

[Yosuke] " Un jus d'orange sera... parfait. "

Il avait la chair de poule et même tout son chakra transformé en chaleur n'y changerait rien. Il ne savait pas pourquoi mais depuis le snack quelque chose clochait. Et malgré les apparences d'enfant joueur d'Oroken, il en était persuadé.

La jeune fille était assise en face de lui, les yeux rivés vers la table. Oroken fouillait dans les placards.

[Akane] " Je... Oroken... Je... suis enceinte. "

Il eut des frissons dans les bras.

Il releva la tête, il n'apercevait que le dos d'Oroken mais il s'était arrêté de bouger. Quel âge avait-il déjà ? La pensée de toutes ses nouvelles et de leurs conséquences lui glaçait le sang. Mon dieu, un enfant à peine adulte, il avait presque son âge.

Il avait horreur de gêner, mais là il entrait complétement dans la vie la plus privée d'Oroken. C'était impensable pour lui, il voulaiut se lever, devenir invisible, s'éclipser au plus vite.

Oroken aurait un enfant alors que Yosuke en était toujours un. Il ne voulait pas de la situation de l'instructeur, mais la sienne paraissait un peu minable maintenant.

Il observait la scène malgré lui, il ne voulait pas, il aurait payé cher pour ne pas la voir ! Mais faire comme-ci de rien n'était était impossible, et même déplacé... Il n'avait toujours pas le cran, il réfléchissait au moyen de le faire le plus poliment possible. Mais en tout cas il fallait le faire.

[Oroken] " Akane, voici Yosuke, un camarade qui fait maintenant partie de mon équipe. On se connait depuis un moment mais... on s'était plus ou moins perdus. "

[Yosuke] " Bon..bonjour, enchanté. "

Elle ne réagissait pas du tout, son teint était livide. Elle restait très belle mais ça n'allait pas. Comment ça pouvait aller ?

[Oroken] "Dis moi Yosuke... Que veux tu manger? On a de quoi faire presque n'importe quoi tellement le frigo est plein. C'est moi qui cuisine aujourd'hui."

[Yosuke] " Non merci, je... je n'ai pas faim. D'ailleurs je dois y aller, quelqu'un m'attend. "

Il se leva poliment en saluant Akane.

[Yosuke] " Ravi d'avoir fait votre connaissance. "

Il ne s'adressa pas à Oroken, lui faisant comprendre discrétement qu'il l'attendrait dans le couloir. Il espérait ne pas le décevoir, mais en plus de penser à lui, il pensait surtout à eux. Un collègue de travail n'a pas sa place en cet instant, il n'aurait pas du voir tout ça.

Il chuchota, même s'il était persuadé que son amie les entendrait.

[Yosuke] " Désolé Oroken. Je vais vous laisser. Vous pourrez discuter plus tôt. " Il passa au dessus de cette tâche immonde. " Encore désolé pour ça, je te rapportera un détachant, ou alors je te paierai un repas pour me faire pardonner. " Il toussa légérement. " Je ne suis pas médecin mais elle n'a pas l'air bien. Prends soin d'elle. " Il ouvrît désormais la porte, son pied déjà dehors. " Si tu as du nouveau, préviens moi. Et... félicitations. "

Il ne savait pas vraiment s'il pensait à ce qu'il venait de dire. En réalité il ne savait pas du tout quoi penser de la situation, il espérait juste que les rapports qu'ils avaient pu entretenir avec Oroken ne seraient pas changer.

[ Ici]

Comme cela semblait du plus normal... C'est ce que se dit Oroken. Il se redressa et regarda le frigo avec des yeux vides. Yosuke n'arriverait pas à passer aussi bien que lui sur cette nouvelle. Son excuse n'était pas très valable mais l'intention était tellement bonne dans un sens que personne ne releva rien.

Toute la suite alla très vite malgré la lenteur des choses. Le Chuunin avait du quitter l'espace où il se trouvait pour de vrai. Puis quand il revint à la réalité, il fallait déjà rejoindre Yosuke dans le couloir. Le jeune Konomura ferma enfin la porte puis rejoint son camarade dans le couloir d'entrée. Yosuke s'empressa presque de parler. Puis il rejoint la sortie.

- Attends... Bouge pas.

En un clin d'oeil, Oroken disparut dans le fond puis revint même pas cinq secondes après, deux objets à forme de lame dans les mains. Il s'approcha de Yosuke sourire sur le visage et lui tendit les deux fuumas promis, cause initiale de leur présence.

- Je crois qu'on était là aussi pour ça.

Il lui fit signe de se dispenser de remerciements. Il semblait même vouloir les donner plutôt que les vendre. En fait, il n'était pas en situation de parler prix. Il avait d'autres chats à fouetter maintenant que la décision de partir avait été prise. Il regrettait que Yosuke ne choisisse pas le contraire. Akane avait simplement besoin de quelques minutes.

- Merci à toi. J'espère juste pouvoir t'inviter une autre fois. Avec Doufi peut-être? Enfin... Je te tiendrai au courant, merci de t'inquiéter pour elle.

Il sourit de plus belle. Décidément, il pensait à des choses vraiment secondaires même dans cette situation... Et quelque part, on était de plus en plus loin du jeune rieur de quelques minutes avant, ca se ressentait plus que jamais. Il inclina ensuite la tête en guise d'au revoir et attendit que Yosuke ait franchit le portail. Il s'en voulait de ne pas l'avoir raccompagné, il se ferait pardonner plus tard. Il ferma ensuite la porte d'entrée et repassa par dessus le sachet renversé.

*Moi qui voulait faire lever cette moquette... j'ai une bonne raison maintenant.*

[Suite au prochain RDV je dois filer ^^. C'était sympa, j'pensais que tu serais resté .

Oroken : -2 Fuuma Shuriken
Yosuke : +2 Fuuma Shuriken.]