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 Appartement d'Isamu

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Isamu

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MessageSujet: Appartement d'Isamu   Appartement d'Isamu EmptyDim 10 Fév - 19:47

[je dis appartement, mais c'est plus proche d'une chambre de bonne ^^]

L'Administration, avec ce grand "A" prétentieux, mais quelle plaie ! On ne comprenait jamais rien de ce que ces gens disaient, ou bien, quand on les comprenait, on s'apercevait que ce qu'ils voulaient était totalement inutile ou idiot. Signer des papiers, répondre à des assignations. Insensé ! Mal pensé ! Les humains sont si maladroits lorsqu'il s'agit d'organiser une vie sociale...

Isamu se déplaçait à vive allure dans les ruelles de Kiri. Son passage parmi les hauts fonctionnaires du village l'avait agacé et engourdi, si bien qu'il s'était dit qu'un peu d'exercice ne lui aurait pas fait de mal. *Et tant pis pour ceux que ça dérange* Il avançait ainsi en ligne droite en direction de son appartement. En ligne droite ... vraiment droite ! Indifférent à la présence des obstacles, qu'il s'agisse de murs ou de personnes, il franchissait les premiers en marchant simplement sur leur surface verticale, et sautait par dessus les seconds sans prononcer le moindre mot.

*On dit que la ligne droite est le chemin le plus court pour aller d'un endroit à un autre. Je préférerais pouvoir voler, comme les moustiques*

Il entendit quelques commentaires outrés, mais n'y prêta pas la moindre attention. Il traversait à ce moment le quartier où vivaient la plupart des commerçant. Peu de ninjas vivaient ici, et leurs frasques n'étaient pas vues du meilleur œil. *Ces petites gens sont incapables de faire ce que je fais, je pense qu'ils en sont jaloux* Il pressa encore un peu le pas.

Il ne tarda plus à arriver juste en bas de son appartement. Celui ci se trouvait au troisième et dernier étage, et cette fois ci les passants ne furent guère surpris de le voir marcher à quatre pattes sur le mur en direction de l'unique fenêtre qui donnait sur l'intérieur de sa petite habitation. Arrivé à mi chemin, son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'il perçut la mélodie qui provenait de chez lui. Makie était venue lui rendre visite !

Il s'approcha plus doucement de la fenêtre puis, une fois arrivé juste à côté, il se retourna, plaqua fermement ses mains et ses pieds contre la parois, et se mit à écouter la ritournelle que sa soeur (lui?) jouait. La musique commençait doucement. Les notes produites par quelques cordes qu'on pinçait résonnaient longtemps dans l'air avant d'être balayées par les suivantes. La mélodie semblait incertaine, indéfinie, et aucun motif clair ne venait apporter la moindre cohérence à un morceau apparemment improvisé.
Isamu écoutait avec une attention rare. La musique de Makie avait toujours sur lui cet effet étonnamment apaisant. Ces moments où le flots tumultueux de ses pensées chaotiques daignait se calmer un instant, ces moments délicieux de paix pendant lesquels il parvenait enfin à se concentrer sur une seule chose : la mélodie, et ce qu'elle lui inspirait. L'imagination du garçon se mit en route, guidée par les notes, et les paysages désolés des landes, au delà des marécages de Kiri, lui vinrent tout naturellement à l'esprit. La mélopée s'accordait parfaitement avec un tel tableau et Isamu se surprit à voyager en rêve dans un endroit où il n'était allé qu'une seule fois.

Soudain, le rythme changea. Des mains expertes s'activèrent à gratter les cordes du luth. La musique, plus rapide, plus sèche aussi, acquît enfin une cohérence propre et un thème récurrent. Quatre notes aiguës revenaient incessamment, et étaient jouées de plus en plus vite. Quelle activité ! Les landes se remplirent peu à peu de formes vivantes et mouvantes. Des insectes ? Oui, des fourmis. Des fourmis géantes, taille humaine, parcourent une vaste prairie bleue-verte, les arbustes se balancent au rythme du luth. La scène est vivante, très agitée. Les insectes ne font que se déplacer à toute vitesse, de leur mouvement saccadé caractéristique, sans jamais se rentrer les uns dans les autres.

La musique s'arrêta brusquement, et Isamu rouvrit les yeux.
Une jeune femme passa la tête dans l'encadrement de la fenêtre, repéra le chuunin et lui lança, dédaigneuse : "- Te voilà enfin. Allez, rentre donc.

Il ne se le fit pas dire deux fois. Une visite de Makie, c'était rare ! Et plaisant ! D'habitude, c'était plutôt à lui de se déplacer.
L'obscurité qui régnait dans la pièce l'aveugla tout d'abord, mais à mesure que ses yeux s'habituaient à la faible luminosité, il put distinguer plus clairement la silhouette de sa chère sœur. Grande forme élancée, fine et charmante, elle était vêtue d'une longue robe de tissu rouge ceinte à la taille par un morceau d'étoffe plus clair. Elle était pieds nus, et Isamu remarqua près de la porte les sandalettes dont elle s'était débarrassée en entrant. Ses longs cheveux sombres tombaient en cascade sur ses épaules délicates. Son visage, pâle et aux traits parfait, portait une expression espiègle. Makie n'était pas toujours de bonne humeur, se dit Isamu, mais son visage pouvait être absolument radieux lorsque c'était le cas !
*Elle est jolie ma sœur, ça oui. Dommage que ce ne soit pas sa vraie sœur. Dommage qu'elle n'ait pas la même belle peau que moi. Mais elle est jolie quand même !*
Sa voix était à son image. Douce, mais volontaire. Aiguë et féminine, mais ça ne l'empêchait pas de s'attaquer à des chants plus graves. En un mot comme en cent : parfaite.

"- Ca faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu, alors je me suis dit que je pourrais passer te rendre une petite visite, histoire de voir ..." Son regard balaya l'ensemble de la pièce si vide et morne " ... comment tu t'en tirais, tout seul ici."

Isamu resta coi. Il ne pouvait détacher les yeux de sa silhouette élancée. Un sourire béat un peu niais lui barrait le visage. Makie s'approcha et, posant fermement son index sur le front de son frère :

"- Ne me fixe donc pas comme ça, cafard. C'est assez impoli ! Et réponds moi quand je te parle !"

Puis elle appuya vivement, et la tête du garçon partit en arrière. Tout son corps suivit et il se retrouva assis en tailleur au pieds de la jeune femme, toujours souriant, toujours muet. Elle soupira et s'installa en face de lui, rabattant sa robe sur ses fines jambes.

"- Tu ne changeras donc jamais, hein ? Allez, parle moi donc un peu. Comment est-ce que tu te débrouilles depuis que tu as quitté le nid familial ? Pas de problème avec les gens du quartier ?"

"- Non, pas de problème. Aucun. Je suis chuunin, tu sais, alors personne ne me cherche de problème. Même s'ils me regardent un peu de travers des fois. Enfin ... Ah ! Les gens de l'administrations ! Ils m'énervent ceux là. Ils n'arrêtent pas de me convoquer pour un oui, pour un non. Toujours à vouloir signer des trucs ou me donner des ordres idiots. Parfois ils me convoquent pour rien, comme ça, juste pour le plaisir on dirait ! J'ai rencontré quelqu'un aujourd'hui d'ailleurs. C'était avant d'aller à une de ces stupides convocations. Takeo, un chuunin instructeur, tu le connais ? Il avait l'air sympathique, il m'a donné l'impression de s'intéresser à moi. Pas comme les autres, pas comme si j'étais juste bizarre. Enfin si, un peu, mais moins que les autres, tu vois. Il m'a posé des questions, je lui ai parlé de maman. J'avais le droit, hein ? Oui, pas de problème avec maman. Par contre ...

Sa voix s'effaça complètement. Il sembla mal à l'aise et refusa de dire un mot de plus. Makie se chargea de poursuivre sa phrase, sachant d'expérience ce qui s'était passé ce jour là.

"- Par contre tu n'as pas pu t'empêcher de parler de Shoji, c'est ça ? C'est vraiment complètement impossible pour toi de te concentrer un peu, n'est ce pas ? Idiot de frangin."

Isamu acquiesça d'un discret hochement de tête et encaissa une vive gifle de la part de sa sœur. Le claquement fut retentissant. Choqué, le garçon se ratatina sur lui même, honteux.

"- Mais mais mais je lui ai pas dit son nom ! Promis ! Je me suis retenu juste à temps. Pas de nom ! Non ! Mais ... par contre ... Il m'a posé d'autres questions et... j'ai pas dit le mot en entier mais il a dû le deviner. Je voulais pas, je te jure !

Makie leva les yeux au ciel. Deux bourdes pour le prix d'une, même si la seconde était moins grave. Après tout, qu'Isamu se mette à parler de Konoha maintenant ne changerait plus grand chose. Le fait était connu que la famille Aburame avait immigré à Kiri une vingtaine d'années auparavant, et de l'eau avait coulé sous les ponts depuis ces évènements.

"- Passons, ce n'est plus si important maintenant. parle moi plutôt de tout ce que tu as pu noter dans ces carnets que tu trimballes partout. Et pas de mauvaise surprise, cette fois ci, OK ?"

L'expression du garçon changea du tout au tout. Retrouvant sa bonne humeur, il s'engagea dans un de ces monologues dont il avait le secret et commença à résumer les cinq ou six jours pendant lesquels il avait été séparé de sa sœur chérie. Il ne le remarqua sans doute pas, mais l'expression sur le visage de Makie changea aussi. L'agacement qu'elle avait manifesté plus tôt se mua en quelque chose de plus doux.

Peut être de la tendresse ... qui sait ?
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MessageSujet: Re: Appartement d'Isamu   Appartement d'Isamu EmptyDim 9 Mar - 18:10

Les ombres fugaces glissaient entre les frondaisons. Ambiance nocturne, lumière rougeâtre et crépusculaire. Yukari ... C'était bien Yukari qui courait à ses côtés. Ses cheveux d'un noir de jais, sa manière de sauter de branche en branche avec souplesse ne trompaient pas. Isamu ne devait pas être loin : probablement un peu en retrait ou un peu plus haut, caché par les branches. Trois jeunes gens fuyaient. Mais que fuyaient ils ? Une impression de danger, angoisse mêlée d'excitation. Makie ressentait avec délice cette sensation grisante, cette décharge d'adrénaline violente. Mais que fuyaient ils vraiment ?
Quelque chose clochait. N'avait elle pas déjà vu ça ?
Un bruit métallique, un éclair de terreur. Quel délice ! Elle n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre que Yukari venait d'être blessée. Elle l'entendit dégringoler entre les branches. Sa chute sembla durer si longtemps ... Makie put la voir tenter de s'agripper aux troncs sans succès. Le corps toucha enfin le sol dans un bruit sec et sinistre. Elle stoppa net sa course ; devait elle porter secours à sa coéquipière ? Le pouvait elle seulement ? Elle sentait que non, elle se doutait d'une embuscade. Isamu ne lui serait d'aucun secours. Bien sûr, elle était la plus douée du groupe, elle pourrait sans doute arriver au bout sans eux mais ... d'un autre côté, les examinateurs ne lui pardonneraient sans doute pas cet abandon.
Examinateurs ? Oui. L'examen chuunin. Mais n'était-ce pas déjà arrivé ?
Bien malgré elle, elle se vit tomber entre les branches avec agilité. Pas trace du corps de Yukari sur le sol. Un sol noir presque uniforme, quelques brindilles sombres. Un bref moment de silence, puis ce fut le choc. Elle se sentit violemment soulevée par une extraordinaire puissance. L'ennemi fut sur elle en une fraction de seconde. Pas le temps de former quelque signe que ce soit, elle donna un coup de bâton au hasard. Raté.
Aucune inquiétude à avoir. Isamu allait venir l'aider, pas vrai ?
Une sensation de douleur lui traversa l'échine. L'autre ninja était diablement rapide. Aussi douée fut elle, elle était consciente de ne pas avoir la moindre chance s'il continuait à la harceler comme ça. Et il continua ... Elle se sentit tourner, rouler, tomber.
*Isamu ...*
Le goût cuivré du sang dans la bouche. Son champ de vision était constellé de taches rouges. Il fallait qu'il vienne. Vite !
*Non ...*
L'image se brouilla, le son devint moins distinct. La réalité reprenait doucement ses droits.
* ... c'est juste un rêve.*

Makie ouvrit doucement les yeux. Les derniers fragments des délires de son cerveau se confondirent avec ses souvenirs et se dissipèrent rapidement. Un calme serein eut rapidement raison de sa nervosité lorsqu'elle prit conscience de la dureté du plancher sous elle. C'était bien un rêve.
Un rapide coup d’œil lui rappela où elle était : Isamu et elle avaient parlé un long moment, la veille, et elle avait fini par s'assoupir. Se redressant, elle constata que son bras gauche, dont elle s'était manifestement servi comme d'un oreiller, était partiellement engourdi. Elle se le massa distraitement, tentant vainement de reconstituer les fragments perdus de son rêve.

Son frère n'était pas apparu pendant le songe. C'était assez surprenant, car il s'agissait là du seul détail qui ne concordait pas avec la manière dont d'étaient réellement déroulés les évènements. La course effrénée, la chute de Yukari, le kunai explosif qui l'avait projetée en l'air, puis la lutte contre ce jeune ninja, elle se rappelait tous ses évènements avec une nette précision. Mais le combat n'avait pas duré si longtemps. A vrai dire, on ne pouvait même pas dire qu'il y avait eu un combat. Isamu était arrivé à se moment là et s'était interposé, et puis ...
Et puis il avait abattu son adversaire.

Makie frissonna alors que les souvenirs de cette empoignade - on ne pouvait même pas qualifier ça d'affrontement, tant ça avait été chaotique - lui revenaient en mémoire. Et l'expression sur le visage de son frère ...
"- Pffff, ma pauvre fille, tout ça est derrière toi maintenant..."

Son regard tomba sur la forme couchée et roulée en boule à côté d'elle. La couverture se soulevait et s'abaissait avec un rythme régulier, sans un bruit. Le garçon l'avait rabattue sur son visage. *Comment diable arrive t'il à respirer la dessous ?* Elle frissonna à nouveau, de froid cette fois ci. Le volet n'avait en effet pas été remis en place après qu'Isamu fut entré dans la pièce, et la lumière du jour naissant entrait dans la pièce embrumée par le brouillard matinal.

Makie ricana doucement. La situation lui semblait parfaitement incongrue. Elle avait en effet au bas mot une bonne demi-douzaine de raisons de détester Isamu. Et elle était certaine de pouvoir en trouver d'autres sans avoir à se creuser longtemps la tête. Malgré ça, elle était venue lui rendre visite afin de voir s'il se débrouillait bien loin du cocon familial. Malgré ça, elle avait fini par passer la nuit chez lui ...
Ironique, elle remarqua qu'elle ne se souvenait pas avoir jamais à ce point brûlé les étapes avec un autre homme.

Si elle était franche avec elle même, elle était forcée de reconnaître que le garçon lui avait très probablement sauvé la vie, lors de cet examen. Son ego en avait prit un coup, certes, mais elle était toujours de ce monde. Devait elle en être pour autant reconnaissante à ce gamin qu'elle en était venu à détester au fil du temps passé en sa compagnie ? La question méritait d'être posée...

"- C-C-Ca Va ? Mak-kie ?
Ces trois mots, prononcés par son frère juste après l'empoignade tragique, restaient gravés dans sa mémoire. Comment avait il pu ? Pourquoi ce gamin qu'elle avait méprisé, humilié, insulté pendant près de quatorze ans avait il été là pour elle précisément au moment où elle avait eu le plus besoin de lui ? Et pourquoi s'était il ensuite tourné vers elle, le visage ensanglanté, plusieurs lames plantées dans le corps, et lui avait il demandé si "ça allait" ? Yukari le traitait si souvent d'attardé. Même s'il l'était, il était difficile de lui en vouloir à ce moment là.

Aaah ! Yukari et Isamu, une grande histoire d'amour. La jeune fille, de trois ans l'aînée du second, n'avait jamais pu supporter ses manières particulières. Leur première rencontre, alors que le jeune Aburame venait d'être inclus dans l'équipe à la suite du départ du précédent membre (et, comme Makie le supposait, de quelques pressions de son père), avait été explosive. Yukari s'était montrée compréhensive au début, par égard pour la sœur avec qui elle ne voulait pas provoquer de tension. Mais une fois qu'elle eut remarqué que Makie ne portait pas son frère dans son estime, elle commença à s'en donner à cœur joie. Et alors que la sœur se contentait d'ignorer royalement le garçon, son autre coéquipière lui faisait réellement subir toutes sortes de traitements humiliants.

La forme sous la couverture tressaillit, puis se retourna. Il ne se réveilla cependant pas.

*Isamu, Isamu, Isamu ... qu'est ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ?*
Makie méprisait son frère, mais c'était à présent plus par habitude qu'à cause de raisons valables. A force de l'ignorer, elle avait fini par le faire complètement sortir de sa vie, en même temps que les autres Aburame. Du père malhonnête au frère absent et arrogant, en passant par la potiche de mère. Dans son souvenir, cependant, la première femme de Nobuhito, la vraie mère des deux garçons, avait eu quelques qualités. Certaines qualités qui avaient fait d'elle une excellente mère de remplacement pour Makie. *Et nous voilà à ma première bonne raison de détester ce morveux*
Isamu

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MessageSujet: Re: Appartement d'Isamu   Appartement d'Isamu EmptyDim 9 Mar - 18:11

Il fallait remonter à la sixième année de la jeune femme pour comprendre ça. Tout juste assez âgée pour comprendre ce que cela signifiait, elle reçut un jour, alors qu'elle était seule à la maison, la visite d'un jounin qui lui annonça froidement la mort de ses parents en mission. Quel genre de mission ? Elle n'en sut bien entendu jamais rien. Son père avait laissé des directives la concernant. Il souhaitait qu'elle fut adoptée par son vieil ami Nobuhito. L'ennui, c'était qu'entre le moment où cette décision avait été prise et le décès tragique des parents, cette branche particulière des Aburame avait été contrainte de s'expatrier de Konoha. Ceci étant, compte tenu du jeune age de l'enfant et du respect qu'on vouait à sa famille, on autorisa son transfert exceptionnel à Kiri.
Elle fit alors la connaissance de sa nouvelle famille, et de tous leurs petits tracas. Nabuhito ne devait plus avoir alors grand chose à voir avec l'ami que le père de Makie avait connu. Coureur de jupons, vraisemblablement alcoolique, il ne répugnait jamais à battre la jeune fille lorsqu'il était à bout de nerfs. Shoji, déjà doué pour son age, ne s'avéra être qu'un adolescent arrogant, trop fier de son ascendance. Il ne s'opposa jamais aux choix de son père.
Et au milieu de ce chaos : Jahia, dont la noirceur de la peau n'avait d'égal que la blancheur de l'âme. Jahia avait tout de la mère parfaite. Elle était attentionnée, n'hésitait pas à s'opposer à son mari lorsqu'il devenait violent, et parvenait même à lui tenir tête. Malheureusement, son second enfant accapara littéralement sa vie, jusqu'à ses derniers instants. Makie grandit dans l'ombre d'un grand frère génial, et se retrouva en plus à s'occuper d'un petit frère malade.

Oh, à sa décharge, elle devait bien reconnaître que ce n'était pas la faute du gamin. N'étant pas Aburame de souche, on ne lui avait dit que le stricte minimum sur leur comportement symbiotique avec les insectes. Tout ce qu'elle savait, c'était que l'inoculation du premier insecte dans le corps d'Isamu avait été un échec. Quelque chose avait foiré. De ce qu'elle avait compris, la reine s'était installée quelque part dans la corps, un peu trop près de la moelle épinière, au lieu d'aller simplement se perdre dans ses viscère. Son développement perturba gravement la circulation des informations dans le système nerveux d'Isamu, qui eut dès lors à subir les affres d'une douleur injustifiée et perpétuelle.

Makie se souvenait encore très clairement des cris incessants du jeune enfant. Jour et nuit, il criait, il hurlait d'une douleur qu'il n'aurait pas dû subir. Nabuhito faisait la sourde oreille, Shoji s'arrangeait pour n'être jamais à la maison. Ne restaient alors pour s'occuper du malade que les deux femmes. L'enfance de la plus jeune fut complètement gâchée par son obligation envers son jeune frère. L'atmosphère familiale était perpétuellement tendue. On avait enfermé Isamu dans une pièce du sous sol, chichement aménagée en chambre, afin qu'on ne puisse pas entendre ses cris de la rue. Cet échec pesait sur Nabuhito comme une honte. Une honte envers Kiri et ses habitants qui posaient incessamment des questions gênantes à propos du malade, et surtout une honte envers Konoha et la famille Aburame. L'inoculation aurait sans aucun doute été un succès si elle avait été effectuée par un ancien de la famille, et non par le père inexpérimenté.

A cette époque, Makie commençait déjà à ressentir la morsure acerbe d'une haine justifiée contre son jeune frère. Plus d'une fois l'idée lui vint à l'esprit de s'enfuir, mais elle perdrait alors sa seconde mère, et cela lui était insupportable. Elle savait que Jahia l'aimait, elle aussi. Elle l'aimait comme sa propre fille, mais elle n'avait tout simplement pas le temps de le lui montrer.
De temps en temps, des pensées d'une noirceur absolue faisaient leur chemin dans l'esprit encore innocent de la jeune fille. Du haut de ses dix ans, elle commença à nourrir de sombres desseins à l'encontre d'Isamu. S'il disparaissait, peut être qu'elle pourrait alors avoir une vie normale. Peut être ...

Mais jamais elle ne passa à l'acte. Elle savait qu'en faisant ça, elle détruirait Jahia en même temps, et ferait sans doute le jeu de Nabuhito.

Puis vint l'heure la plus sombre de sa vie. Les circonstances exactes de la mort de Jahia lui étaient mal connues, et à vrai dire, elle ne souhaitait pas s'en souvenir. Toujours était il qu'elle se retrouva seule avec le malade, seule avec les hurlements de cette petite chose qui avait ruiné son enfance. Elle tenta de s'enfuire, sans succès : Nabuhito la rattrapa et, afin d'éviter tout incident ultérieur, lui inocula quelques uns de ses insectes afin de la garder sous son contrôle.

Alors elle s'occupa à contre cœur de son frère. Elle avait beau se creuser la tête, elle ne gardait aucun souvenir de ses longues années. A partir d'un certain moment, les choses commencèrent à s'arranger toutes seules. Elle soupçonnait que lorsqu'Isamu commença à développer naturellement son réseau de chakra, à l'age de sept ou huit ans, les insectes se développèrent plus librement dans son corps et se comportèrent en hôtes plus responsables du bien être de leur vaisseau. La douleur s'estompa peu à peu, et Isamu put enfin prononcer ses premiers mots audibles.

Il rattrapa son retard rapidement. Il apprit sans difficulté à parler et à écrire, mais il ne sortit jamais vraiment du monde dans lequel il s'était enfermé pendant sa longue convalescence. Son comportement était tout ce qu'il y avait de plus étrange. Il n'avait d'attention que pour ses insectes, et mettait régulièrement les personnes de son entourage mal à l'aises par son comportement illogique et ma éduqué. Makie, heureuse de ne plus avoir de malade alité sous sa responsabilité, hérita alors d'un jeune enfant turbulent, inadapté et asocial. Ainsi, même lorsqu'elle entra à l'Académie de Kiri, elle ne fut pas débarrassée de son frère pour autant.

Elle passa genin, noua une amitié solide avec sa coéquipière, Yukari, et crut enfin avoir la possibilité de fuire sa famille comme l'avait fait Shoji. Hélas le destin en voulut autrement : après un examen chuunin qu'il réussit, le troisième membre de leur équipe fut transféré ailleurs et les deux jeunes filles se retrouvèrent affligée d'un nouveau fardeau. Nabuhito avait sans aucun doute fait pression sur l'administration pour que son fils passe rapidement genin et soit inclus dans l'équipe de sa sœur. Il était de son intérêt que le moins de personnes différentes possible soient en contact avec le jeune attardé.

Le temps passa. Les deux jeunes filles négligèrent complètement leur nouveau coéquipier et firent tout pour qu'il abandonne de lui même la voie du ninja. Peine perdue : non seulement Isamu se révéla incroyablement résistant à l'humiliation, mais en plus il montra rapidement une gratitude infinie envers ses camarades. En somme, il ne comprenait rien.

Un nouvel examen eut lieu, avec les conséquences que nous connaissons. Pourquoi Isamu s'était il comporté ainsi lorsque sa sœur fut mise en danger, et comment avait il acquis la force de se battre pendant ces années qu'il avait passé dans une équipe qui ne souhaitait pas le voire progresser ? Mystère. Mais le résultat était là : Yukari avait été salement blessées, Makie avait échoué lors des duels, et Isamu avait terminé chuunin.

Surprenant ? Pas tant que ça, en vérité, car le garçon cachait un secret qui lui fut d'un secours infini lors des nombreux combats qu'il eut à livrer à ce moment. Un secret aussi dangereux pour lui qu'il pouvait lui être précieux.
*Ces fichus insectes lui rendent un service dont il ne connaît pas le prix*

Makie se souvenait des blessures qu'Isamu avait subi au cours de sa vie de ninja. Il était imprudent, et assez maladroit, ce qui l'amenait à subir toute sorte de chocs, d'entailles, parfois même de brûlures. Et c'était sans compter les efforts vicieux de Yukari pour lui faire subir toute sorte de traitements douloureux à l'insu de leurs supérieurs. Makie se souvenait de la réaction de son frère. C'était bien simple : il n'en avait pas. Il faisait preuve d'une abnégation sans borne, si bien qu'on aurait pu croire qu'ayant déjà subi une douleur infinie, il se montrait indifférent aux petites broutilles de la vie.
*Mais c'était différent, ce jour là*

"- C-C-Ca Va ? Mak-kie ?
Il se tenait bien droit. Ses vêtements étaient en lambeaux, son visage en sang., mais il restait droit. Malgré le kunai qui saillait hors de sa cuisse, il ne boitait pas. A un moment, il sembla que la gène occasionnée par le bout de métal l'agaça, et il l'extirpa de ses chairs meurtries négligemment. Son visage se tordit en une moue de dégoût. Et c'était bien du dégoût, en aucun cas de la douleur.

*Ces fichus insectes...*
Makie en avait acquît la certitude : son frère ne sentait pas la douleur.

Les insectes avaient peut être parasité son système nerveux. Ils interceptaient probablement les signaux de douleur pour s'en nourrir, ou pour rendre service à leur porteur. Qu'en savait elle ? Tout ce qui lui importait, c'était que ce don, ou cette malédiction, semblait aller de soi pour Isamu. Elle était convaincue qu'il ignorait sa particularité, et cela allait immanquablement lui causer du tord. D'abord parce qu'il pourrait un jour subir plus de dégâts que son corps ne peut en supporter. Même s'il ne sentait pas la douleur, il pouvait tout de même pousser son corps au delà de ses limites, et cela pouvait mener à un drame. Le fait qu'il maîtrisait déjà quelques techniques médicales était une excellente chose. Ensuite, Makie pensait que puisque la notion même de douleur n'était pas familière à son frère, il pourrait être amené à la faire subir à d'autres personnes sans s'en rendre compte. L'empathie n'était pas son fort.

Quelque chose devait être fait, d'urgence. Il était nécessaire de le former, de lui faire comprendre qu'il était différent, avant qu'il ne commette une erreur grave. Et une fois de plus, c'était à la sœur de se plier à cette tâche. Le frère était absent, le père n'avait d'yeux que pour son aîné, et la mère ignorait tout des traditions Aburame. Mais la situation était différente que quelques années auparavant : cette fois ci, Makie pouvait dire non.

Mais elle aurait préféré pouvoir le faire sans états d'âme. En effet, chaque fois qu'elle se résolvait enfin à se décider à abandonner son frère à son sort, le souvenir douloureux de cette soirée de l'examen chuunin lui revenait en mémoire. Isamu lui avait sauvé la vie. Il l'avait fait volontairement, en se mettant lui même en danger, et sans la moindre hésitation malgré tout ce qu'il avait subi. Il n'avait rien compris. Rien du tout.

Makie soupira.

Elle se leva et fit le tour de la pièce. Se baissant, elle ramassa un des cahiers de son frère et en arracha une page sans bruit. Elle griffonna rapidement quelques mots, puis posa le bout de papier bien en évidence sur le tas de livres. Elle n'avait aucun doute que son frère lirait le message. Celui ci l'invitait à se rendre à son aire d'entraînement, et était signé par la main de sa sœur.
*Il viendra, pas de souci*

Une fois ceci fait, la jeune femme sortit de la pièce par sa porte et descendit les escaliers qui la menèrent à la rue. Il lui fallait se presser : elle devait passer chez elle et se changer. La journée allait être longue.

[suite sur mon terrain d'entraïnement, donc]
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