2012, qu'on se le dise, est un film merdique.
Même pas digne d'une grosse production typique à Hollywood, c'est deux heure trente d'une séance qui repose uniquement sur le scénario catastrophique et l'attrait que cette date et que l'évènement physique porte à tous (l'alignement de toutes les planètes du système solaire, la prévision du calendrier Maya il y a je ne sais combien de millénaire, l'apocalypse sous toutes ses formes ...). Des dialogues plats, tantôt inutiles, tantôt terriblement mal interprétés, des rebondissements prévisibles à plus de deux milles miles (restons british), une simili de fin façon science fiction qui, autour de tout ça sonne bien faux. Pire, à l'américaine comme on l'aime tant (ou pas), ce cher président "black", aimant sa patrie, reste sur ses terres comme le vieux loup de mer sur son bateau qui périt dans la tempête et préfère mourir dans les vagues plutôt que d'être sauvé (gratuitement, pour lui, évidemment) et sauver l'humanité dans un projet que les Etats Unis ont organisé depuis le début, les Anglais, leurs chers compatriotes de langues, de voiture (oui, ça roule à gauche là-bas aussi) et d'unité géométriques bizarres subissent le joug d'une dictature libérale qui contrôle média et finances, la France n'est pas, inexistante par sa représentation au G8, secondée au trente sixième rôle et dont un avion écrasera la réplique de la Tour Eiffel à Washington, l'Allemagne à la botte d'un ersatz de maître du monde entre les States et la Russie (qui passent dans des clichés assez ignobles) et enfin, la Chine, presque sauveur du monde. Dans l'ordre, on assiste à l'opulence américaine, à la petitesse des anglais (concurrence oblige, on ne peut pas tous parler anglais dans ce putain de monde !), à l'absence de la France (le Vatican, la Maison Blanche, Hawai mais le Louvre, la Tour Eiffel ou les Champs Élysée ... nada, pfuit, envolé), à la neutralité allemande, à une Russie riche et salope et à une Chine ... Bref, la Chine.
Le tout est à insérer désespérément dans des effets spéciaux d'abord impressionnant, bientôt redondant, finalement ennuyant, si bien que même Shrek n'aurait pas à rougir de sa belle peau verte (qui donnerait un marron assez moche à vrai dire). On est content de voir la Californie se soulever puis plonger, de voir la terre exploser en un immense volcan puis de regarder un tsunami emporter un paquebot, mais tout cela se répète inlassablement au Vatican, en Inde, à Washington ... Etc. La cause scientifique est plus ou moins farfelues et de toute manière très rapidement expliquée de sorte que même ceux qui s'y connaissent un minimum en réaction atomique, en composition atomique et en neutrinos, positons and co ne sauraient vraiment en tirer quelque chose. Les histoires entre les différents personnages sont, certes bien connues, mais dans le cliché on aurait pu faire ça bien.
Et la morale dans tout ça ? Oui parce qu'il faut savoir que pour être sauvé, il faut payer son ticket un milliard de dollars. Ou plutôt, investir un milliard de dollars. On aurait pu s'attendre à quelque chose de plus ou moins poussé. Un Hollywoodien nous aurait même fait pleurer sur la prise de conscience de cet aristocrate ventripotent, mais non, même pas. On aura droit à la petite musique qui nous ferait chialer devant les images d'un gamin qui se brosse les dents (cf Gad Elmaleh), on aura droit aux méchants connards, capitalistes, moches, russes, américains, à la gentille petite famille moyenne, aux bouddhistes pas maltraité du tout pour le coup et à la russe refaite mais qui le regrette (parce que tout de même, avoir des seins de rêve c'est pas toujours le pied ...), aux enfants qui renient, aiment, renient, aiment leur père (et qui oublient deux secondes trente huit centième après sa mort, un beau-père qui s'improvise pilote en moins de deux heures de leçon), mais non, décidément, pleurer pour cette session morale inexistante, c'est impossible. La dernière chance est entre ce magnifique scientifique noire (qui est à l'origine de tout ça) et ce techno-bureaucrate qui profite de la mort de tous ses supérieurs pour préférer sauver sa tronche que celle des 400.000 autres mais une nouvelle fois l'altercation est plate et le discours salvateur face aux autres pays est dégoutant de fantasme.
Bref ... à 2.24 euros de l'heure, ça vaut peut-être le coup de se déplacer. A noter toutefois que la scène de la destruction de La Mecque a bien été tournée mais que le réalisateur décidé de la retirer du film. Coup marketing ou simple crainte de voir nos amis musulmans ronchonnant devant la vision de leur symbole religieux englouti par une vague d'un kilomètre cinq de haut (là où on n'hésitera pas à faire faire défenestrer le Pape et à faire tomber la Cathédrale Saint Pierre sur des milliers de croyants réunis sur la place centrale afin de prier pour qu'un Dieu les sauve de l'Apocalypse, ou les emmène dans le moins de souffrance ... il faut croire que Dieu est cruel pour le coup), c'est plutôt décevant.
J'avais envie de m'essayer dans la critique et j'avoue que c'est carrément cool =D