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 Ishigaki, Misère et Richesse

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Iba Hiyori

Iba Hiyori


Ishigaki, Misère et Richesse Empty
MessageSujet: Ishigaki, Misère et Richesse   Ishigaki, Misère et Richesse EmptyLun 18 Jan - 14:13

Rien n’aurait pu destiner Ishigaki à un avenir aussi florissant et paradoxal qui est le sien aujourd’hui.

Petite ville sans prétention aux quartiers pauvres mais correctement entretenus, elle bénéficiait de l’éclat de Kawagakure no Sato, un Village Caché qui est entré dans l’histoire d’une façon bien inopportune. En effet, irrités par l’attitude méprisante d’Iwagakure no Sato, qui avait entrepris une vaste opération de centralisation des contrats de mission, Kawagakure fut seul à s’élever contre la toute-puissance d’Iwa.

Le dialogue échoué, si bien que le Kawakage ordonna à ses chefs militaires de préparer leurs troupes. Ils n’étaient pas donnés vainqueurs, mais leur profond désespoir et leur volonté de vaincre leur accorda une résistance hors du commun, qui défie les sens stratégiques de la Tsuchikage Renshi Asamon et la force brute des troupes d’Iwa. Le conflit trop bien connu dura plus de vingt ans, pendant lesquels les deux pays s’entredéchirèrent avec obstination.

Kawa a perdu la guerre ; le pays était alors presque entièrement ravagé, témoin de l’acharnement des troupes de Kawagakure no Sato, mais les autorités d’Iwa se livrèrent à toutes sortes de sévices supplémentaires pour regagner un peu des sommes colossales qu’elles avaient investi dans ce conflit interminable. Kawa fut littéralement saigné à blanc, si bien qu’il n’en reste aujourd’hui encore plus rien qu’un vague parfum de résistance et de refus de plier.

Ishigaki avait été en partie rasée par la guerre et une partie de la ville n’est toujours pas reconstruite à l’heure actuelle. Elle s’enfonça dans une misère inextricable, criblée de dette à cause des quelques minces réparations que les dirigeants de la ville autorisèrent. Le pays a longtemps été privé d’économie, sur ordre du Pays de la Terre : l’une des clauses de fin de conflit spécifiait que Kawa ne pouvait plus bénéficier d’un daimyo propre, le pays était en quelque sorte annexé par le Pays de la Terre et son daimyo gérait son économie. Il va sans dire que ce dernier ne donna que très peu d’argent à Kawa et en détourna la totalité vers son propre pays pour rentrer dans ses frais.

Aujourd’hui, la situation est légèrement différente. Avec la chute d’Iwa, aussi grandiose qu’a été sa puissance, il a été l’heure de revenir sur la question de Kawa, qui payait chèrement son insurrection. Les daimyo des plus riches pays en discutèrent entre eux, et décidèrent de placer l’un des leurs à Kawa pour tenter de reprendre le pays en main. Les effets se firent sentir, bien que légèrement, et on autorisa les villes à s’endetter pour qu’elles puissent se reconstruire autant que possible. Les fonds débloqués restaient toutefois minces, en partie parce que le pays était incapable de produire lui-même de la richesse, tant il était marqué en profondeur par le traumatisme de la guerre. Les estimations indiquaient que Kawa avait perdu peut-être plus de soixante-dix pourcents de sa population active, soit à cause des morts de guerre, soit à cause des nombreux exodes qui s’organisèrent en hâte.

C’est dans ce contexte qu’Ishigaki vivotait. La ville n’avait rien de très intéressant, hormis sa frontière avec le Pays du Vent ce qui, en soit, est malgré tout insignifiant. Mais il s’y développa quelque chose que personne n’avait réellement prévu et qui changea, d’une certaine façon, l’économie mondiale. En effet, s’installèrent à Ishigaki plusieurs revendeurs et commerçants, qui grâce à leurs prix incroyablement bas parvinrent à intéresser la population locale. Ils résidaient à Suigara, une allée qui était alors comme toutes les autres, mal entretenue et dépavée. Leur succès attisa l’attention de personnes hors des frontières, si bien que petit à petit, davantage de commerçants venaient s’installer à Suigara ou dans ses alentours. Les prix montaient également, au détriment de la population d’Ishigaki qui retourna bien vite à sa prime misère.

L’affaire prit des proportions exceptionnelles en seulement une poignée d’années ; Suigara devint une zone de non-droit, où se retrouvaient dans le plus total chaos les plus grands chasseurs de primes du pays, les déserteurs les plus activement recherchés, les shinobi les moins scrupuleux ou ceux qui étaient toujours à la recherche d’un indice ou d’une information supposée introuvable ; mais également des objets rouillés et de qualité épouvantable, qui côtoyaient sur le même étal des armes magnifiques et uniques, aux pouvoirs terrifiants. Suigara développa une popularité mondiale, et quantité de dictons la citent dont le plus célèbre reste : « On peut trouver tout ce qui existe à Suigara… et ce qui n’existe pas encore aussi, mais ce sera plus cher ».

Ce secteur diversifia ses activités, vente d’informations, contact avec les personnes qui ont souvent des solutions pour tout, revente de documents confidentielles, voire de rouleaux de technique des Villages Cachés et de nombreux services spécialisés, qui vont de la banque à la possibilité de mettre un contrat sur n’importe qui, dans la plus totale liberté. Les voyageurs de passage ou les déserteurs en quête d’argent y trouvent également de quoi revendre ce sur quoi ils sont tombés pendant leurs périples, ou des missions spécialisées qui sont toujours un bon moyen de se faire connaître et de gagner sa vie.

Il est possible que Suigara soit aujourd’hui tout simplement trop gigantesque et tentaculaire pour que qui que ce soit se dresse devant elle. Il y a trop d’intérêts en jeu… et tout le monde y trouve son compte, à vrai dire, sauf peut-être les habitants d’Ishigaki mais bien peu s’en soucient. Les shinobi eux-mêmes ne cherchent plus vraiment à contrôler toutes les activités qui ont cours dans cette zone, tellement elles sont nombreuses et tellement elles sont toutes plus ou moins illégales. Mais bien sûr, Suigara sait remercier la bienveillance dont ils font parfois preuve ; eux aussi peuvent acheter quelques informations confidentielles, si bien que tout le monde est gagnant. Petit à petit, Suigara a enfanté quelques rejetons à travers le monde. C’est ainsi que des comptoirs, d’une discrétion diverse, ont vu le jour avec chacun des spécificités propres ; d’aucuns n’enregistrent que les décès de contrats de Shokinkase, d’autres revendent tranquillement des armes ou de l’équipement. Il est possible de trouver de tels endroits dans le monde entier, mais le cœur névralgique de ce commerce se trouvera toujours à l’extrême ouest du Pays de la Rivière, à Ishigaki.
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