Le soleil se levait doucement sur le village de Kiri. Les nuages étaient présents, comme pour faire en sorte que le cliché soit respecté. Ils interrompaient de temps à autre la magnificence du soleil sans pour autant oser le cacher complètement. L’air ambiant était assez humide, durant la nuit une fine pluie c’était abattue pour faire comprendre à tous les habitants qu’ils n’étaient pas le pays de l’eau pour rien. Les poumons s’habituaient à cette atmosphère lourde et pesante qui venait alourdir les gestes et le moral. Ce temps qui oscillait entre le gris déplaisant et le soleil, était comme ces femmes lunatiques jouant avec les sentiments d’un pauvre homme qui s’ennuyait. Elles venaient, le chauffaient avant de le laisser sur sa fin, seul avec lui-même.
Une allumette gratta d’un geste sec une surface rugueuse pour s’enflammer. Doucement, Sö amena la petite torche vers la cigarette qu’il venait de perchait entre ses lèvres. Sa poitrine se gonfla tandis qu’il aspirait la douce nicotine qui lui permettait d’espérer. La cigarette, ou l’espoir de ne pas mourir de cette maladie honteuse qui lui gâchait la vie. Tout ce qu’il faisait, il devait l’entreprendre avec le risque de pouvoir se blesser gravement. Il était un professionnel en Taijutsu qui était incapable de donner un coup sans se faire souffrir. Cette saloperie qui lui rongeait les os peu à peu le dégoutait. Au début, il y avait eu de la tristesse, il y en a toujours. Mais lorsque les jours passent et qu’aucune porte de sorti ne s’ouvrait, il se résigna. Il se résigna à vivre dans la crainte. La crainte de ce qui l’entourait et qui pouvait tout simplement le blesser car son ossature était comme un château de carte qui ne demandait qu’à s’écrouler.
Avec délicatesse il tira sur sa cigarette tout en regardant par la fenêtre de la salle des professeurs de Kiri. Sa chevelure mauve s’éclairait de temps à autre sous les quelques rayons de soleil. Il s’accouda, sa main droite portant sa tête d’un air mélancolique. Un bruit sonore assez puissant se faisait entendre depuis quelques minutes. Sö n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que Lya était dans le coin. Il esquissa un petit sourire et tira une nouvelle fois sur sa cigarette, suivant d’un regard fuyant quelques oiseaux dans le ciel.
Soudainement, un grand fracas se fit entendre dans la salle des professeurs. Sö s’obligea à ne pas se tourner trop vite pour éviter de se rompre la nuque et prit donc quelques secondes pour voir se qui se passaient derrière lui. Il balaya la scène d’un regard et aperçu Habaki allongé par terre. La table basse de la salle des professeurs étaient tombé à la renverse et le chuunin enseignant avait suivit la chute de cette dernière. Sö se félicita de ne pas avoir hérité de l’agilité de ce fils d’aristocrate, si cela avait été le cas, quelques jours auraient suffi t pour qu’il trouve la mort. Aya se précipita alors en direction d’Habaki pour l’aider à se relever. Elle lui sourit.
[Aya] – Fais un peu plus attention Habaki.
Habaki baissa légèrement la tête.
[Habaki] – Je n’avais pas vu la table…
Sö tira une dernière fois sur sa cigarette tout en souriant face à l’attitude d’Habaki. Il se tourna ensuite vers le tableau d’affichage qui indiquait les emploies du temps des professeurs pour la semaine. Il trouva rapidement son nom pour voir qu’il était affecté au terrain d’entrainement. Il ne dit rien, mais jura intérieurement. Il n’aimait pas trop se rendre là bas car la plus part des élèves souhaitaient voir les professeurs pratiquer le Taijutsu. Avec lui, ils allaient forcément être déçu et les regards de chien battu dû à sa maladie, il ne les supportait pas.
Il sortit alors de l’académie de Kiri et s’aperçu que le temps était devenu à nouveau gris. Il marcha tranquille, sans se précipité en direction du terrain d’entrainement. Il était encore tôt et un seul élève était présent. Sö vit ce dernier pratiquer un bon échauffement et analysa les quelques mouvements de l’aspirant. Le jeune garçon était quelqu’un d’agile et de déterminait. Cela se ressentait à chacun de ses gestes. Tout était assez précis et son comportement dénotait pourtant une certaine froideur. Sö ravisa, ce n’était pas de la froideur mais plutôt de la neutralité. L’enseignant était étrangement attiré par le comportement du garçon qui venait de raviver sa curiosité.
Le Juunin traversa alors tous le terrain dans le même style de pas que pour venir en ces lieux. Il était toujours sur le qui-vive et faisait attention à chacun de ses gestes pour ne pas le regretter quelques secondes plus tard. Il arriva devant le jeune garçon à la queue de cheval et sortit son paquet de cigarette. Avec le pouce il en fit apparaître une qu’il porta doucement à ses lèvres. Quelques secondes plus tard elle fumait pour son plus grand bien. Il se racla la gorge et prit la parole.
[Sö] – Besoin d’aide petit ?