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 [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille

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MessageSujet: [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille   [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille EmptyJeu 4 Mar - 0:25

Iki passa un doigt douteux sur sa poitrine. Il afficha une moue dubitative et grimaça. Il n’avait pas confiance en Fuji, il n’avait pas confiance en ces fichues grenouilles et en leurs magouilleuses douteuses. Ce n’était pas qu’il doutait de la parole de l’espèce de vieux crapaud, il n’avait pas d’ailleurs pas le choix, mais tout de même … mettre leur vie entre les mains d’un geignard aux doigts palmés, cela, il ne l’avait jamais imaginé. Benkei, s’ils le retrouvaient, avait intérêt à leur enlever cette saloperie de sceau sinon il retrouverait la trace du Mont bien plus vite que lors de leur première tentative et malgré l’imposante marque du chakra qui imprégnait ce lieu, il ferait ce qu’il avait toujours fait à ceux qui le trahissaient : … non, en fait personne ne l’avait jamais trompé, et c’était tant mieux.

Si tant est qu’ils retrouvent Benkei, et là, la nécessité de revenir trouver Fuji pour qu’il retire lui-même ce sceau l’agaçait encore plus. Comme leur destination, d’ailleurs.

Et que se passerait-il si la grenouille avait menti ? Ou simplement si Benkei n’y était plus. Oh, ils trouveraient d’autres traces, d’autres indices. Bien sûr, un prétendant secret au poste de Kage, cela se baladait dans la nature en criant qu’il détenait les clés d’un village caché ! Benkei devait avoir autant d’ennemis qu’il y avait de grenouilles dans les grottes de la montagne, si pas plus et ils étaient deux pour le retrouver. Pour retrouver un homme qui avait échappé à Konoha depuis si longtemps. On l’avait oublié, on l’avait oublié, elle était belle l’excuse des politiques.

Mais Fuji ne mentait pas, il ne cachait rien. Il ne disait certainement pas toute la vérité, mais qu’importe. Konoha était trop important pour eux, Konoha était trop important pour beaucoup de monde sur ce putain de monde, se dit-il finalement. Et merde, il n’en avait rien à faire de toutes ces conneries, ils retrouveraient Benkei, point final. Il alluma une cigarette et respira l’air salé de la mer.

Le bateau n’était pas bien grand, toutefois il était d’un confort relativement agréable. Ils auraient pu prendre la première barque qui prendrait la mer cette après-midi là, mais par chance, les deux shinobi avaient les poches plus ou moins profondes, malgré le peu de moyens que Konoha s’amusait à donner à ses sujets. Le capitaine avait une bonne tête de loup de mer et son sourire dévoilait des dents jaunies par le soleil. Il avait eu une réaction étrange lorsqu’il avait vu leurs bandeaux mais il n’avait pas posé de questions, et c’était ce qui comptait en priorité. D’ailleurs, Iki n’avait pas porté attention aux marins. Ils avaient juste payé l’homme, ils étaient montés dans sa barque de métal et lorsqu’il avait allumé les moteurs et que le ronronnement humain et mécanique s’était enclenché, Iki s’était penché sur le corps de bois qui les retenait de tomber à l’eau et il avait laissé le vent fouetter ses longues mèches rouges.

Et il était resté là, la clope au bec, les cheveux au vent et l’esprit ailleurs, plongé quelque part dans le ciel couvert mais qui ne menaçait personne ce jour-là, perdu dans les méandres de la mer. De nombreuses questions lui venaient à l’esprit, mais il les repoussait machinalement de sa tête. Ce n’était pas qu’il ne voulait pas des réponses, c’était qu’il ne désirait simplement pas les poser. Apprendre à se taire et à faire ce qu’on attend de nous, c’était ce que Okugane lui avait toujours inculqué, pourtant, devant le visage tranquille d’Akogare, Iki se demandait s’il n’était pas en droit d’être mieux informé. Un peu plus au courant du bonhomme qu’ils recherchaient et des conséquences que cela aurait sur le village. Officiellement, il s’en fichait, et cela lui faisait mal d’admettre que très profondément dans son esprit, il y avait un morceau de lui qui en voulait plus, tiraillée par la curiosité. Ou simplement dans l’optique d’envisager toutes les possibilités. S’il s’avérait que Benkei était un enfant de salaud, aurait-il l’indécence de le ramener à Konoha ?

[Iki] – Je n’aime pas beaucoup la tournure que prennent les évènements.

Il se tourna vers Akogare et tira sur sa cigarette.

[Akogare] – A vrai dire je m'en moque... On a déjà une localisation qui paraît fiable, ce n'est pas mal. Après ce sceau...

Le Juunin fit un mouvement désintéressé de la main, comme pour se débarrasser définitivement du sujet.

En fait, les évènements en questions n’étaient pas si dramatiques pour une mission aussi dangereuse. Elle portait un rang si élevé que le village pariait presque sur sa réussite. C’était peut-être ça, le problème, cette pression. Mais il parut soudainement idiot à Iki de se plaindre. C’était sa première mission de rang A et il s’avérait qu’il n’y avait ni scène de guerre, ni complot violent, ni même de meurtre en prévision. Il y avait juste un homme à retrouver. Tout ça pour un seul homme … cela lui paraissait énorme, mais d’un autre côté, c’était dire à quel point la position de chef d’un village caché aussi puissant que celui de Konoha était importante, voire cruciale. Ce n’était pas pour rien que le village avait été attaqué par des gens qu’il ne connaissait pas, lors du dernier examen chuunin. Ce n’était pas pour rien qu’on mettait cette mission dans le secret le plus absolu et qu’elle était d’une priorité encore plus grande.

Konoha avait besoin d’un Kage, de son Kage. De celui qui rayonnerait. Cela échappait complètement à Iki.

[Iki] – Tu as l’air de connaître ce genre de situations.

Il repense à la scène face à Fuji et sa maladresse diplomatique. Akogare avait simplement défait le nœud qui les tenait, même si pour le coup c’était un sceau bien violet qui tenait leur cœur et leur vie de ses petites mains fébriles. Il y avait beaucoup de conditions à leur survie, peut-être un peu moins que d’habitude mais pour une fois, ils n’y pouvaient pas grand-chose. Mais Iki avait déjà réfléchi à tout cela et il arriva à la conclusion que plus il y pensait, plus il se morfondait dans son incapacité à se protéger lui-même des dangers d’une mission.

Il ronchonna quelques paroles inaudibles et se concentra sur la cigarette qu’il tenait du bout des lèvres.

[Iki] – Je ne les aime pas tellement. Konoha m’emploie à me battre, pas à bavasser avec des batraciens. Je ne sais pas pourquoi on m’a collé ici parce que … tu as vraiment l’air de connaître ce genre de situations et qu’il doit y avoir une bonne dizaine de shinobi qui les gèrent bien mieux que moi.

Ce n’était pas une complainte, plus une sorte de réflexion sur un sujet qui le préoccupait plus ou moins. Iki n’attendait pas particulièrement de réponse, mais Akogare se tourna tout de même vers lui. Il ne le connaissait pas particulièrement, mais il pouvait déjà dire sans trop se tromper que, ce qu’il y avait de bien avec le Hyuuga c’était qu’il n’était pas antipathique à l’idée de faire la conversation.

Ou alors il jouait simplement très bien.

[Akogare] - Peut-être qu'on veut voir ce que tu vaux quand il ne s'agit pas de combattre. Je ne sais pas. Généralement, Konoha et Keira n'aiment pas avoir des shinobi qui ne sont bons qu'à combattre. Quand ils le peuvent, ils essayent d'en faire autre chose. Ce n'est que pour les cas les plus désespérés qu'on les relègue à un rôle de simple combattant. La plupart devraient s'en contenter, d'ailleurs, ils feraient moins de dégâts.

Iki passa une main dans ses cheveux afin de les remettre quelques secondes en ordre avant que le vent ne les repousse à nouveau sur son oreille droite. Il sourit à peine et laissa son regard ce perdre dans le ciel gris qui dominait la mer. Iki ne s’était jamais vu autrement qu’une bête de foire, un animal qu’on jetait en pâture à d’autres animaux, un peu moins humains que lui. Akogare n’avait certainement pas tort. Mais Akogare n’était pas sa conscience, et quelque part, il se demandait si cela n’était pas mieux ainsi.

Même s’il préfèrerait bien être autre chose que deux pieds et deux mains qui courent vite et qui frappent fort.

[Iki] – Pourquoi ce n’est pas …

Il réfléchit durant une rapide seconde.

[Iki] – Pourquoi ce n’est pas Ten qui est avec toi ? Si vous formiez une si belle équipe, pourquoi Konoha n’a pas eu l’intelligence de vous mettre ensemble à nouveau ? Tu ne te rends pas compte, tu ne me connais pas, mais mettre le destin du village entre mes mains, c’est plus qu’aberrant, c’est complètement dingue.

Iki se retourna violemment, tira une dernière fois sur sa cigarette et la jeta à la mer. Ses poinds serrèrent la rambarde de bois et ses bras se contractèrent, déployant de puissants muscles qui faisaient crisser la lanière de son bandeau auquel il était rattaché.

[Iki] – C’est dingue putain !

Il serrait le bois de plus en plus fort, assez pour que cela lui fasse mal. Il s’en voulait de s’avouer aussi faible aussi rapidement devant Akogare, même si celui-ci n’en moquait peut-être bien. Ce genre de questions sans réponses, lui, il devait bien connaître cela. Ou au moins savoir qu’il y avait toute une partie de la caste shinobi qui se demandait à quoi rimait leur maudite et nauséabonde vie de meurtrier et d’officier de l’ordre. L’ordre ? Celui de Konoha. Iki avait croisé trop d’hommes défaits, au bord de précipice, désespérés, mais jamais il ne s’était inclus dedans. D’ailleurs, il ne l’était pas. Au pire, il était un de ces hommes qui avaient baissé les bras et qui regardait leur avenir au jour le jour, ne se posant plus de questions, sinon sur la manière de bien faire son travail. Mais il vivait bien. Hizu en était la preuve vivante, cette nouvelle clope dans sa bouche la suffisance qu’il portait à la mort.

Okugane avait bien réussi son coup, c’est ce qu’il disait. Mais il n’avait plus réellement la force de se battre. Le politicien n’était pas trop fort, c’était le combat qui était trop long.

[Akogare] - Avec Ten je tue des gens, ça ne cadre pas forcément. Je pense qu'elle a besoin de voir autre chose, et moi aussi. Quand je la regarde, je ne vois pas la personne avec qui j'ai tué des quantités de gens, je vois quelqu'un qui m'a sauvé la vie un nombre incalculable de fois, et que j'ai sauvé aussi souvent, quelqu'un en qui j'ai une confiance plus qu'absolue parce que... j'ai saisi son essence, plus intimement qu'avec n'importe qui. C'est un beau sentiment et je ne voudrais pas qu'il change.

Iki l’écouta attentivement, même s’il donnait l’impression d’être ailleurs, encore balancé dans de lointains flots irréels.

[Akogare] - Peut-être que Keira voudrait que toi et moi fassions plus confiance aux autres. Je ne sais pas. Je n'aimerais pas être dans sa tête en fait.

Confiance ? Cette donnée ne lui était ni étrangère, ni trop familière. Iki savait donner sa confiance, la recevoir était un autre problème. Néanmoins, il se dit que les choses se faisaient à leur rythme et que si l’un et l’autres des deux shinobi étaient amenés à porter un peu plus loin leur relation – de confiance – que l’amitié par laquelle ils étaient liés en portant leur bandeau, alors cette confiance arriverait, sans trop dire comment, sans trop dire quand. Elle viendrait, c’était tout, sans se précipiter.

Iki avait confiance en Akogare. Mais le problème n’était pas le Hyuuga. Le problème, c’était les autres.

[Akogare] - De toute façon si tu es trop faible ou fragile pour porter le destin du village, je serai suffisamment fort pour deux. Ce n'est pas un problème. Mais je ne pense pas que ce sera le cas.

Il jeta son regard sur l’eau qui défilait, s’accouda au bateau et afficha un sourire ironique.

[Akogare] - Je suis plutôt satisfait personnellement.

Iki se décontracta et imita Akogare.

[Iki] - Satisfait ? Satisfait de ?

[Akogare] - De la mission, de notre situation, de ton rôle dans celles-ci... Ça me change un peu les idées. Et puis on a vu les grenouilles qui parlent, je trouve ça plutôt classe. J'espère juste que Benkei est un peu moins... joufflu et luisant. S'il doit nous représenter en public, ce serait bien qu'on se tape pas la honte comme avec Kuronishi.

C’était un nom qu’il ne connaissait pas et, aux dires d’Akogare, qu’il faisait bien de ne pas connaître. Iki ne s’était jamais vraiment intéressé à la politique, et encore moins au passé de Konoha. Dans son histoire, celle du village, il n’y était que très contemporain, comme un grain de sable qui sortirait tout juste de la mer pour se greffer sur la place ; il n’a aucun lien avec ceux qui sont tout au bout, mélangés aux premiers parterres d’herbe et de feuilles. Iki tria sur sa cigarette et s’imagine, balloté par les vagues, sur une grande étendue jaune et calme. Jaune, et calme.

Le voyage se déroula sans encombre. Les deux shinobi en profitèrent pour se reposer de leurs mésaventures passées, même si elles n’avaient été que très sobres. Néanmoins, la fatigue se faisait parfois ressentir et Iki préférait mieux prendre quelques heures de sommeil d’avance que de sombrer au moment fatidique. Aucun marin ne vint les embêter et ils débarquèrent comme prévus dans un petit village au Nord Est de l’île principale de Nami en toute fin d’après-midi. Le soleil s’était déjà couché, mais Iki sentait déjà l’odeur pestilentielle de vieilles mines auréoler l’atmosphère. Le village dans lequel ils débarquèrent paraissait on ne peut plus commun aux autres, sinon qu’il était marqué des signes d’une pauvreté mitigée, et que plusieurs entrepôts et anciennes industries désaffectés meublaient le paysage déjà sombre. Nami était un pays bien étrange. Un pays rongé par un temps passé, un temps aujourd’hui pollué par des nuages incessamment gris.

Des nuages tristes.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille   [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille EmptyVen 25 Juin - 20:55

Akogare resta sur sa couchette une bonne partie du voyage, les mains posées sur le ventre et les paupières fermées. Le bateau tanguait faiblement, en direction de Nami. Là-bas, aucune idée précise de là où il fallait se diriger, ils naviguaient eux-mêmes dans un grand flou embrumé. Il se gratta machinalement l’endroit où la grenouille avait posé son sceau et sourit pour lui-même. Quelle idée grotesque... mais qui témoignait de l’ampleur des problèmes que traversait Konoha. Il y a eu un temps, il n’y a pas tant d’années que cela, où le Mont Myouboku et Konoha partageaient un certain rapport de confiance, pour ne pas dire de complicité. Le village de Konoha accueillait les représentants grenouilles comme des alliés, pas comme des ennemis potentiels. Benkei avait été présent du temps de cette saine confiance, puis les rapports se sont dégradés rapidement. Le Mont Myouboku estimait la politique de Kuronishi profondément mauvaise et destructrice. Ils coupèrent progressivement les ponts et le contact cessa tout à fait lorsque Kuronishi fut porté disparu. Akogare ne pouvait pas leur en vouloir... les pertes de Kage étaient un signe de fébrilité extrême, la bonne occasion pour réviser ses traités tacites et faire comme s’ils n’avaient jamais existé. Kumo avait perdu deux de ses Kage ainsi, par « disparition ». Et Kumo avait mis du temps à redevenir un village solide, il avait dû s’adapter, muter, en s’appuyant sur de purs joyaux comme Haita Neko. Aujourd’hui, le village avait retrouvé sa place dominante, mais le mérite était léger : il n’y avait, aux yeux d’Akogare, aucun village réellement puissant. Rien que des individualités ou des segments plus féroces que d’autres, pas d’unité, rien à quoi s’accrocher.

Konoha, décapité depuis trop longtemps. Keira savait qu’elle n’avait pas les épaules pour être fédératrice. C’était une politicienne, pas une guerrière. Elle s’occupait de gérer les missions, le village, la partie administrative qui n’intéresse personne. Ce qui intéresse les gens, c’est ce que font les shinobi du village, leurs rapports de forces, leurs éclats. Ils veulent avoir une direction vers laquelle regarder : leur Kage. Ils avaient déjà difficilement avalé l’énorme déception Kuronishi, qui ne pouvait pas prétendre à vendre du rêve... maintenant, un certain dépit s’était installé. Ils savaient que leur village était peut-être le plus fort des cinq villages historiques, mais pas pour les bonnes raisons. Ce n’était pas le fruit d’une politique réfléchie, solidement campée sur sa base, mais le résultat de quelques individus qui s’imposaient sur la scène internationale... pour ainsi dire.

Kumo, une situation plus noire que pour Konoha. Deux disparitions coup sur coup, la sécurité du village totalement remise en question. Mais Akogare reconnaissait que la mise en place du Conclave avait été une partition finement jouée de la part de Shigeo, une façon utile de contourner le problème. Mais rien qui ne pouvait le régler. Qui positionner en tant que Kage ? Haita ? Il en avait la force, le courage et l’intelligence. Ce n’était cependant pas sa volonté. Les gens croient qu’il suffit d’être fort, courageux et intelligent pour devenir Kage... ce n’est pas aussi rudimentaire. Chacun a sa fonction et on acquiert de nouvelles fonctions à mesure que le temps passe. On ne peut pas les inventer, au risque de finir comme Kuronishi qui avait basé toute sa carrière politique sur le mensonge de son caractère ; un caractère qui n’était jamais que celui d’un enfant gâté, imbécile et qui aurait mérité que quelqu’un lui tienne tête. Haita ne devait pas sentir en lui l’utilité d’être Kage. Un sentiment que comprenait Akogare, car cela était le sien. On a besoin de ressentir sa propre utilité sur une zone spécifique. Celle de Haita et d’Akogare était la chasse... pas tant le commandement. De nouvelles fonctions, pensa Akogare, et cela le fit sourire.

Kiri restaient dans le flou, avec ses mouvements politiques hasardeux qui ne pouvaient déboucher sur aucune stabilité. Le village n’était pas solide, il semblait dans l’attente perpétuelle d’un drame, comme suspendu au-dessus d’un gouffre. S’il ne prenait pas garde, quelqu’un l’y pousserait et il n’aurait à s’en prendre qu’à lui-même. Shinji était un homme bien, mais il n’avait pas encore toutes les qualités d’un chef. Peut-être était-il destiné à les acquérir à force de drames personnels, qu’il s’agisse de la perte de son fils ou d’une partie de son village... mais quand Akogare avait croisé son regard, il avait vu un homme fatigué et isolé, qui ne ressentait plus sa propre force et était trop éloigné de celle de ses shinobi.

Et pourtant, c’était eux les villages dominants. Suna et Iwa avaient été abandonnés derrière, Suna pour des raisons inconnues de tous, Iwa pour sa dernière tragédie. Il n’y avait rien à attendre de ces villages dans les années à venir. Il y avait beaucoup à faire à Konoha... beaucoup, ne serait-ce que pour réaffirmer la force du village, embrasser à nouveau les anciens traités, montrer que Konoha était sur le pied de guerre... il leur fallait un nouvel Hokage, un symbole auquel s’accrocher. Akogare se redressa, les yeux posés sur une planche qui sortait du sol. Ils allaient vraiment le trouver en la personne de Benkei ? Qui était-il, aux yeux de Konoha aujourd’hui ? Un inconnu, au mieux, quelqu’un qui n’était pas là pendant les crises du village, au pire ; où était le symbole là-dedans ? Quel message allaient-ils envoyer ? Akogare n’avait pas cherché à donner son avis à Keira, mais cette mission était une belle connerie. Quelque part, il savait que la vieille femme ne l’avait pas envoyé lui par hasard, c’était plus que pour assurer le succès de la mission - l’assurer par rapport à quoi ? Des grenouilles géantes ? Des tunnels sous-marins ? -, elle voulait qu’il juge des qualités de Benkei, qu’il revienne et lui dise : ouais, ce gars est formidable, c’est lui qu’il nous faut. Quelle qualité allait lui témoigner Benkei ? Une volonté de fer ? Une humanité féroce ? Une valeur martiale inestimable ? Tout à la fois ? Rien ? Akogare ne connaissait pas cet homme. Il en avait très vaguement entendu parler lorsqu’il était Chuunin, au moment de son départ peut-être, mais tout cela restait flou. En jetant un œil sur son dossier, Akogare s’était rendu compte que le bonhomme était quelqu’un de puissant et de réfléchi, aussi loin qu’il pouvait en juger dans ses choix lors de ses missions. C’était un Sannin, quoi. Pas le péquin du coin. Mais aux yeux d’Akogare, aujourd’hui, cela ne signifiait plus grand-chose. Peut-être que cela faisait rêver les gamins, peut-être que l’aura du mot leur suffisait, mais lui il voulait beaucoup plus. Konoha méritait beaucoup plus et Akogare ne permettrait pas, une seconde fois, que l’apparence suffise pour commander un village de cette ampleur.

Tout cela, en partant du fait que Benkei se montrerait ne serait-ce que légèrement intrigué par leur proposition, ce qui n’avait rien d’acquis.

Ils accostèrent en début de soirée. Il faisait frais et Akogare était pressé de quitter les environs de la mer, le vent marin ne lui disait rien pour passer la nuit. Néanmoins, il ne comptait pas gâcher les dernières heures de clarté à chercher une auberge. Tant qu’à être ici, autant interroger les civils sur une possible présence de Benkei dans les environs immédiats ou périphériques. Un Sannin devait quand même se remarquer un peu par ici... à moins qu’il ne vive en reclus, avec son potager pour seule subsistance. Mais quitter Konoha pour s’installer dans une grotte, c’était quelque chose qui échappait à Akogare.

[Akogare] - On interroge un peu les civils, on cherche quelques informations. Si on ne trouve rien de pertinent, on passera la nuit ici.

Le mieux étant que, par un court miracle, Benkei se trouve justement dans ce village, prêt à accueillir ses vieux compatriotes. Mais il n’y avait pas de miracles. Akogare demanda à chacune des personnes qu’il rencontra, s’ils connaissaient Benkei Orochi. Personne ne connaissait ce brave garçon. La thèse du reclus se rapprochait à grands pas dévorants. Extrême nord-est, avait dit Fuji. Ils n’étaient pas exactement à l’extrême nord-est, mais ils étaient quand même au nord. Akogare espérait que s’il s’installait à quelques kilomètres de ce bouge, on aurait un peu entendu parler de lui. Il devait bien y avoir... des brigands à terrasser ou... des poules à retrouver ou... Akogare commençait à éprouver un début d’agacement à l’endroit de Benkei. Mais il fallait réfléchir. Le Juunin laissa Iki chercher seul et s’assit sur un petit banc en pierre, les mains derrière la tête.

Benkei avait quitté Konoha peu après l’élection de Kuronishi. Kuronishi lui-même avait signé la permission qui permettait à Benkei de courir librement les routes et de revenir quand il le sentait. C’était quelque chose de courant chez les Sannin. C’était les Sannin qui n’étaient pas courant. Mais d’un point de vue général, rien n’empêche un Sannin de quitter pour un temps le village. Il n’a aucune responsabilité vis-à-vis du village, il n’occupe pas une place précise, à l’inverse des Chuunin ou des Juunin qui font partie d’une évolution, ou des Anbu et des Oi-nin qui appartiennent à des corporations. Le Sannin est davantage une reconnaissance de force et de service. Même si en temps normal, un Sannin doit toujours répondre aux appels de son village... dans le cas où un appel est passé, mais Kuronishi n’avait pas jugé bon de garder un lien avec Benkei, qu’il devait toujours voir comme... un adversaire politique. Après son départ, Konoha perd totalement sa trace, aujourd’hui compris. Le Mont Monbyouku est lui en contact avec lui, de façon intermittente mais durable. Aussi, Benkei était toujours en vie. Il réglait des « urgences » avait dit Fuji. Des urgences plus importantes à ses yeux que la bonne tenue de Konoha.

Qu’est-ce qui est plus important que la bonne tenue de Konoha, pour moi ? Il y Ten... Il y a Sayuri... Il y a San... pour le reste... pour le reste Akogare n’irait pas jusqu’à sacrifier Konoha. Pour ces trois-là, la question ne se posait pas, chacun était renvoyé à ses priorités : le village, à sa survie, Akogare, à la survie de celles qui sont plus importantes que lui dans son propre univers. C’était du chacun pour soi. Benkei pouvait avoir un problème de ce type ? Si Akogare comprenait les amis, les amours et la famille, il avait à ses yeux trois causes supérieures à l’intérêt d’une entité. Mais cela pouvait tout aussi bien être des raisons beaucoup moins nobles... la lâcheté, voire la trahison peut-être, Akogare n’avait aucun moyen de savoir. La grenouille savait, elle, mais la grenouille n’était pas objective. On ne peut pas être objectif quand on en vient à devoir justifier les attitudes de son fils et qu’on sait ce qu’il encourt s’il a un peu trop dérapé... sceau ou pas sceau, Fuji le sous-estimait en s’imaginant que cela l’arrêterait. Mais il comprenait son sentiment. Il était important, en pareil cas, de s’éviter la culpabilité du décès de quelqu’un d’aussi proche. De là même façon qu’il était important pour Akogare de se dire qu’il préférerait sacrifier Konoha plutôt que de perdre Ten, mais sans éprouver la moindre envie de voir cette situation se poser à lui.

Le Hyuuga se releva et poursuivit son enquête de son côté, en vain. Il finit par retrouver Iki sur la place du petit village. Le Juunin non plus n’avait aucune information concrète à fournir.

[Akogare] - Il nous faudrait une carte des environs. Je ne sais pas toi, mais je ne sais pas du tout où on est et ce qu’il y a autour de nous.

Akogare poursuivit sa pensée.

[Akogare] - Benkei devrait être plus au nord d’ici, si la grenouille avait des informations fraîches. A moins que Benkei cherche à se faire discret, ce qui rendrait la traque plus délicate, nous devrions lui mettre la main dessus plutôt facilement. Il doit dégager beaucoup de chakra et, si c’est bien un disciple assidu des grenouilles, un chakra bien particulier.

Leur quête pour une carte fut quant à elle beaucoup plus rapide. Ils trouvèrent une petite vieille qui ne rechigna pas à leur faire un dessin qui apparaissait de belle qualité des environs, en particulier vers le nord-est. D’une façon un peu mécanique, Akogare se disait qu’à moins que la vieille ne souffre de problèmes de mémoire aggravés, elle était la mieux placée pour évoquer les petits villages que les jeunes risqueraient d’oublier. Il ne voyait pas forcément Benkei s’installer dans un village, aussi demanda-t-il de préciser les montagnes les plus importantes, ce qui se révéla beaucoup plus approximatif à première vue. Akogare observa la carte finalisée, la présenta à Iki et acquiesça. Cela ferait bien l’affaire, ils n’avaient pas le temps de demander à d’autres le même travail. Il faisait déjà nuit. Il donna quelques sous à la vieille et rangea la carte dans sa veste.

[Akogare] - Je te propose de nous rendre directement à Moko. C’est un peu plus loin au nord, on y sera dans une vingtaine de minutes. Là-bas, on cherche où dormir et on reprend demain matin nos recherches.

Et ils partirent pour Moko.
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MessageSujet: Re: [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille   [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille EmptyLun 6 Déc - 20:51

La nuit s'installait. Comme une grande nappe noire, elle s'étendait avec célérité sur toutes les grandes collines du pays, humide, frissonnante. Une infime couche de rosée se déposait déjà sur le sol, sur les arbres, sur chacune des branches des immenses pins qui bordaient le chemin sinueux que les deux shinobi suivaient silencieusement. Iki passa une main sur son manteau et leva ses doigts mouillés devant ses deux yeux désespérés. Déjà, la pluie invisible commençait à pénétrer leurs vêtements ; bientôt, ils ne pourraient plus faire un pas sans ressentir la violente lame du froid. Iki fit grésiller son briquet et alluma une cigarette, répandant une brève étincelle dans l'univers clos qui les entourait. Ne considérant pas avoir traverser le monde comme il aimerait le faire, le Juunin s'émerveillait toujours de découvrir de nouvelles terres, de nouvelles mers et de nouveaux pans de leur petit monde, jalonné, parfaitement délimité par les bordures de Konoha. Rendus aveugle, Iki appréciait chaque bouffée d'oxygène qu'il péchait dans les cieux des lointaines contrées du pays du feu, bien loin de la civilisation. De leur civilisation. Les shinobi avaient souvent tendance à considérer leur propre culture comme la seule, l'unique. Ou comme une norme accablante. Il ne prêtait aucun orgueil à ça, mais quelque chose l'attirait ailleurs. Peut-être parce que son expérience à Konoha n'avait jamais été des meilleures. Peut-être parce qu'il n'était pas né là-bas, comme nombre de ce ses collègues et de ses amis. Peut-être parce qu'ils n'avaient pas eu le temps de répandre leur dogme grotesque dans les méandres de son âme. Il jeta un coup d'oeil rapide à Akogare qui continuait d'avancer sans faire attention à son acolyte.

Non, Konoha n'était pas assez forte pour cela. Le Hyuuga en était, sinon le meilleur exemple, l'un des plus explicites. Lui, inséré dans le deuxième plus puissant clan de Konoha, s'en défaisait avec une efficacité presque effrayante. Lui, qui régnait sur ce village juste par son aura, n'avait rien d'un bon petit soldat ni d'une marionnette à la solde de Keira. Il lui semblait lui obéir comme il obéissait à une entité avec laquelle il partageait certaines idées, certaines valeurs. Ou simplement un avenir commun. C'était l'image qu'il en avait. Un monstre caché qui n'était retenu que par ses propres motivations dans un système qui haranguait bien de retenir ce genre de personnes. Un système qui, Iki en était intimement persuadé, s'adaptait. Il lui semblait que si Konoha pouvait se passer d'eux et entamer une politique bien plus opulente et autoritaire, qu'importe Keira, qu'importe les volontés politiques et diplomatiques de quelques rares individualités qui semblaient s'attacher à la cohésion de tout cela, il y parviendrait. Avec une efficacité folle. Et que dans ce cas, Iki ne porterait peut-être pas le même bandeau sur son bras. La sensation de comprendre les jouets d'Asahi lui traversa l'esprit. Mais il balaya cette idée d'un bref hochement de la tête et tira sur sa clope, amusé.

Mais cela n'était pas arrivé, pas encore, et le Lion avait de larges doutes sur la probabilité que cette situation s'instaure un jour. Ou, il faudrait qu'une révolution s'installe, dans le temps, par la force, dans une violence géniale. Tant que Konoha s'attacherait aux quelques maillons qui semblaient dorer son blason d'une nouvelle puissance, d'une puissance neuve, dérangeante et effrayante, tant qu'une femme comme Keira et une institution perpétuerait cet agenouillement qu'ils leur faisaient, alors Konoha resterait à la merci de ses soldats. Et, finalement, c'était bien mieux ainsi.

Sans surprises, Akogare était un homme étrange. Un homme particulièrement difficile à sonder. Sa réputation le précédait dans de bien larges secteurs et il était fort à parier que vu le peu d'information qu'il était à-même de livrer à ceux en qui il n'attachait qu'une maigre confiance et intéressement aussi important, sa réputation n'était pas surfaite ; bien loin de là. Pourtant il n'était homme timide, homme introverti et semblait s'attachait à ce que leur voyage se déroule sans un silence malsain. Pourtant, Iki doutait. Lui aussi, était shinobi de Konoha et en ce sens, il n'en fallait guère plus pour faire confiance, dans une moindre mesure, à un homme ayant obtenu ce rang – même si par les qui courent … Mais tout comme Iki opérait, il ne montrait guère l'envie de dévoiler quelque chose de plus que la façade amicale et sympathique que tout homme élève à la rencontre de l'extérieur. Iki n'avait pas essayé d'enrayer ce masque, parce que ce n'était pas dans sa personnalité, parce qu'il n'aimerait pas qu'on l'oblige à dévoiler sa vie et ses méandres, parce que ce n'était pas sa mission et parce que … ce n'était simplement pas naturel. Et chaque fois que le Lion avait du se forcer à faire quoi que se soit, cela avait mal terminé. Même si son attirance pour Hizu avait été sincère, il était tout à fait impossible que leur « couple » ne construise quelque chose de plus abouti. Même si on l'avait obligé à se lier à Okugane, il n'avait jamais pu sortir de sa tête l'idée que son formateur était quelqu'un de mauvais. De particulièrement mauvais – et il l'avait prouvé, finalement, Okugane finirait normalement ses jours en prison.

Konoha avait tenté de le résoudre à aimer une image. A aimer son image. On l'avait enchaîné au tronc afin qu'il se lie d'amour, un amour qui viendrait même caresser les plus frêles ramures, chatouillant sa cime. Et cela n'avait engendrer que de la haine. Une haine qu'Iki avait pensé indestructible, mais avec la disparition d'Okugne et de l'organe malsain qui représentait cette image, il s'était surpris à apprécier ce village. Épris de l'image autoritaire et sans morale des institutions, de la violence de ses corps armés, de l'effrayante réalité du monde que le Lion avait observé durant ses missions, c'était de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants qui gesticulaient en totale insouciance dans les rues de Konoha à qui il vouait un certain respect. Konoha n'était pas qu'un emblème dessiné à porter le mal. Konoha était un havre de paix pour une population. Un havre de paix aux formes nauséabondes mais un havre de paix tout de même. Sans nulle doute que sans les villages cachés, leur puissance fantastique, les pays s'entredéchireraient, les populations se massacreraient et quelques uns, individus plus puissants, viendraient à moudre leur propre volonté sur le dos des gens. Peut-être qu'il y avait une autre branche bien pire que celle-là. Ce seul l'espoir le muait vers l'avenir. Il en extirpait ses ambitions. Iki n'était pas quelqu'un de généreux, il n'était pas inhumain non plus et parce qu'il n'avait rien d'autre que la poitrine chaude et de douce de Yasu pour s'accrocher à la vie – et qu'il était conscient qu'elle le procurait un plaisir fou, cela n'était guère une valeur stable – il avait trouvé la meilleure chose à laquelle s'accrocher pour éviter de sombre. Pour cette seule raison qu'il était parti chercher le possible futur leader d'un organe qu'il avait haï. Ou peut-être parce que Keira l'avait deviné et qu'elle s'était merveilleusement dit que cela lui ferait un bien fou. De faire quelque chose de bien, une fois dans sa vie.

Les lumières de Moko, à peine visibles, se rapprochaient peu à peu, à mesure que les minutes passaient. Peu à peu toujours, elles s'éteignaient, plongeant le village dans le sommeil. Et Iki continuait d'avancer silencieusement, avec une question qui le taraudait mais qu'il n'osait vraiment posé. Pourquoi était-il ici, quel était son objectif personnel et pourquoi l'avait-on lié à Akogare ? Tant d'interrogations qui n'avaient peut-être pas lieu d'être posées. Keira lui répondrait : « le fruit du hasard, une série de coïncidence. » Parce que c'est comme ça, finalement. Il ne pouvait néanmoins s'empêcher de se demander quelle place il devait avoir à Konoha. Bien sûr, il était un Lion, un guerrier, téméraire, violent, sanguinaire mais loyal. Il était, comme Akogare, à priori, un homme de batailles et de guerres. Un main rigide qui agissait. Et pourtant, il rencontrait l'un des pontes de Konoha pour en sauver un autre. Demain, Benkei reviendrait peut-être à Konoha, il prendrait la place de Keira et il serait proclamé par le Haut Conseil et par tout Konoha Hokage. Un Hokage qu'Akogare Hyuuga et qu'Iki Namikaze auraient ramené d'un pays perdu au fin fond du monde connu. C'était cette place qui l'inquiétait, ne sachant vraiment quoi en faire. Les conséquences de la gloire accusaient en lui une anxiété naissante et récente, lui qui n'avait jamais qu'agi dans l'ombre, exécutant les contrats comme une vulgaire machine. Akogare, rien qu'à l'aura qu'il dégageait, puait l'homme trop humble et absolument pas intéressé par la qualité politique. Iki l'avait toujours pensé, Keira ne pourrait jamais mener Konoha à l'apogée de sa cohésion. Elle était vieille et ne connaissait à priori pas le champ de bataille. C'était une renarde, une sanguinaire usine à complots. Une parfaite gestionnaire mais le village était plus qu'un ensemble social. C'était une société militaire et il fallait, à sa tête, un homme de guerre. Si on lui proposait un tel poste, Iki refuserait catégoriquement. Mais de toute manière, jamais on ne viendrait à le lui proposerait, ce serait simplement impensable et concrètement mal joué. Mais peut-être que sa vie, au delà de parcourir le monde, devait s'intéresser un peu plus au noyau dur du village. A celui qui ferait en sorte de rendre leur vie plus paisible.

Une nouvelle fois, il balaya ses pensées et se concentra sur les lueurs de Moko qui se rapprochaient de plus en plus rapidement. Plaçant sa clope entre son pouce et son index, il l'éjecta un peu plus loin dans les bas côtés. Le silence qui régnait entre eux ne dérangeait pas le Lion. D'ailleurs, chaque fois qu'ils en avaient eu la possibilité, Akogare et lui avaient plus ou moins conversé. Mais Benkei se faisait sentir, la finalité de leur mission avec. Sans montrer aucune marque de nervosité, il s'agissait de garder un semblant de sérieux. Moko devait leur apporter son lot de réponses. Sans quoi, elle apporterait la fin de leur mission. C'était relativement simple et pourtant simplement effrayant. Quoi qu'il serait possible de fouiller tout le nord de l'île – ce qu'ils auraient à faire, indéniablement, mais sur une moins large partie l'espérait-il – et malgré le chakra pestilentiel que décrivait le Hyuuga, Benkei était un Sannin. Il saurait se cacher si l'envie lui en prenait. Même si étrangement, Iki doutait de cette solution.

Ils passèrent tranquillement les premières maisons. Du menton, Iki indiqua une plus grande chaume, droit devant-lui, dont la cheminée, enfumée, indiquait une activité encore intense et une chaleur salvatrice. Ca et là, quelques appartements restaient allumés, d'autres s'éteignaient soudainement, comme si l'on sentait leur passage et qu'on préférait se cloitre dans l'obscurité. Un poil trop prétentieux. Ils s'y dirigèrent sans ajouter mot et pénétrèrent dans l'atmosphère chaude et conviviale de la petite auberge de Moko. Iki dévisagea le tenancier, retira son manteau et le posa sur une chaise proche de la grande cheminée au foyer encore vivace. Quelques personnes buvaient quelques liqueurs et dégustaient quelques mets méconnus, ne portant qu'une brève attention à eux.

[Iki] – Je vais voir l'aubergiste. Si Benkei est passé par Moko, il sera forcément au courant.

Il sourit à peine, porta une cigarette à ses lèvres et l'alluma immédiatement.

[Iki] – Et je vais nous prendre une chambre, ce climat m'a épuisé.

Laissant quelques ronds s'extirper de ses lèvres, le Namikaze marcha directement vers le bonhomme, pas bien grand et pas bien épais – presque rachitique. Il paraissait au demeurant fort sympathique, même si son physique n'avait rien de particulièrement … attrayant. Mais le demi-sourire, entouré d'une fine moustache et d'un bref bouc dans le creux de son menton autorisait l'approche cordiale. Pour Iki, cela parut presque trop logique. De la même manière qu'ils venaient de poser les pieds dans le bâtiment, toute personne qui pénétrait dans un village cherchait avant-tout quelques réserves, quelques nourritures et, parfois, comme dans leur position, un toit pour passer la nuit dans un univers qu'ils ne connaissaient absolument pas. L'homme se tourna vers lui lorsqu'Iki posa ses coudes sur le bar, ses fesses sur une chaise haute en bois qui crépita fébrilement et sa clope sur le petit cendrier de terre cuite. Il le salua poliment mais son visage changea en un rictus d'étonnement lorsqu'il posa ses yeux sur le bandeau de Konoha, saillant, qui entourait son bras. Il fit un pas en arrière, plus surpris qu'autre chose. Iki sourit, satisfait de l'effet qu'il avait sur cet homme. Nami n'était guerre un pays qui côtoyait souvent les shinobi, d'autant que les gens de cette région avaient de quoi leur reprocher la pauvreté de leur vie, eux qu'on avait simplement exploité. Sans rien dire de plus, il remit l'aubergiste en confiance en lui demandant, de la plus simple manière, un verre de saké, sans montrer rien d'autre qu'un peu de politesse. L'homme se retourna, attrapa un verre et une bouteille au liquide transparent – presque invisible – et le servit. Naturellement, il lui demanda, sans presser, ce qui les amenaient en ces terres reculés et Iki, avec la même franchise, l'interrogea à son tour sur Benkei.

Il s'avérait que le Sannin était bien passé par ici mais qu'il n'avait fait que passer. Il avait marqué Moko durant sa courte présence par le charisme qu'il dégageait et par cette étonnante stature physique. Grand, mais pas exceptionnellement, fortement bâti, une étincelante chevelure châtain en guise de crinière, il possédait, selon ses dires, un regard puissant, sincère et rassurant. Mais ses paroles furent à priori tâchés d'une pointe de tristesse, graves, profondes. Presque abattu, quoique toujours impressionnant. L'aubergiste se répéta : il ne faisait que passer et malgré la gentillesse mutuelle qu'ils avaient échangés, Benkei était parti sans donner aucune coordonnée, assurant simplement qu'il serait là, quelque part, pas loin. L'homme, comme le village n'eut plus jamais de nouvelles de lui, quelques chasseurs décrivant une forme humaine dans les montagnes, un peu plus au nord faisant exceptions. Iki sortit de la poche de son pantalon la carte qu'Akogare avait fait dessiné à une vieillard au port, ce qui provoqua un léger rire moqueur de l'aubergiste devant les traits grossiers. Du bout du doigt, il montra une courte chaîne de montagnes pas spécialement hautes mais toujours éreintantes, en indiquant au Lion qu'il s'agissait de la zone de chasses des hommes de Moko et qu'il ne devrait pas être bien loin. Iki le remercia poliment, reposa sa clope entre ses lèvres, s'empara de son verre et de la bouteille et, avant de laisser le petit homme de côté, lui signifia qu'ils prendraient une chaîne et que, bien sûr, ils payeraient. Il acquiesça silencieusement et s'en retourna à d'autres occupations.

D'un signe de la tête, Iki contacta Akogare et lui indiqua l'escalier, le sourire aux lèvres, l'alcool dans chaque main, un rouleau de nicotine dans la bouche. Lorsqu'ils eurent monté tous les deux à l'étage et qu'ils s'installèrent dans la première chambre venue – pas bien coquette mais propre et chaude – Iki posa ses affaires sur une chaise et s'allongea sur son lit.

[Iki] – Le barman n'est pas catégorique – j'ai l'impression que nous ne serons jamais catégoriques sur quoi que se soit avec Benkei – mais Benkei est bien passé par ici. Il est quelque part plus au nord, vers le littoral. Il y a bien une chaîne de quelques monts où il aurait été aperçu. Mais pas sûr que ça soit lui, et pas sûr qu'il y habite.

Iki fixa le plafond, vidant doucement son esprit et commençant à ressentir les effets de la fatigue et laissa ses yeux se fermer, peu à peu. A l'aveuglette, il amena sa cigarette à ses lèvres et tira dessus sans réfléchir.

[Iki] – Tu penses que nous le trouverons ? Tu penses qu'il fera un bon Hokage ? Pourquoi serait-il parti s'il était si important pour le village ?

Sans s'en rendre vraiment compte, le Lion commença à s'enrouler, torse nu, dans la couette épaisse.

[Iki] – Désolé, trop de questions … Bonne nu …

Il sombra.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille   [Nami] - AK002 - A la recherche de l'homme grenouille EmptyMer 29 Déc - 20:39

Nous sommes des poutres, avait un jour dit Tokoshi Hyuuga à Akogare. Des poutres destinées à porter le poids du village, afin qu'il puisse continuer à se mouvoir comme la bête gigantesque et maladroite qu'il était. Konoha était constitué de nombreuses poutres, chaque habitant, chaque shinobi, participait à la construction de l'ensemble, mais il y avait deux éléments qui se détachaient : les poutres et les fondations. Les fondations étaient vieilles, forgées dans le feu des guerres, des crises et des périodes de paix. C'était une philosophie, Konoha ne ressemblerait jamais à Kiri ou à Kusa, car leurs histoires n'avaient rien à voir. Leur naissance ne trouvait qu'un vague écho commun – la nécessité naturelle de se protéger – mais l'instant variait énormément d'un village à l'autre. Konoha était arrivé sur le tard, au milieu d'une grande période de trouble, une époque où on évitait soigneusement le Pays du Feu, véritable champ de bataille pour tous les clans et autres bandes. Ces mêmes clans, ceux qui avaient accepté de suivre les Senjuu, ont été les fondations de Konoha, porteurs de sa philosophie. Est-ce que cela s'était perdu avec le temps ? Akogare ne le pensait pas. Les intrigues politiques s'étaient cependant complexifiées, ce n'était plus une époque où l'on pouvait se contenter de regarder en chien de faïence les autres villages, pas plus qu'on ne pouvait les ignorer. Akogare avait été amené à beaucoup s'intéresser à la façon dont fonctionnaient les autres villages, parce qu'au fil de ses missions et de l'évolution du monde, il avait noué des contacts – sinon des amitiés – dans de nombreux endroits. Il lui semblait inconcevable de devoir un jour, de son vivant, prendre les armes contre Kumo, les périodes d'expansion étant pour l'instant terminées. Il y avait maintenant trop de têtes pensantes dans chacun des villages, trop de personnes pour court-circuiter les élans conquérants. Si un jour un homme devenait Hokage et qu'il désirait faire la guerre à Kumo, il devrait convaincre beaucoup de personnes très intelligentes et expérimentées. Ce temps-là semblait terminé, mais d'autres perspectives angoissantes étaient nées, une autre façon de faire la guerre, plus sinueuse, tout en suggestion.

Est-ce que Benkei serait un bon Hokage ? La question ne se posait pas dans l'esprit d'Akogare. Un bon Kage serait pour lui un homme qui respectait la philosophie du village et qui essaierait de dépasser ses limitations naturelles, en assainissant les fondations sans épuiser les poutres. Ce n'était pas très compliqué. Il savait qu'il n'y avait aucune chance pour qu'un nouveau Kuronishi Sanabi accède au pouvoir de son vivant. Il était bien prêt à défier un tel homme en combat à mort, en invoquant la Règle des Trois s'il le fallait, pour épargner ce destin à Konoha, quand bien même cela devait le mener à une vie d'exil. Il était de la responsabilité de chacun d'éviter un tel destin au village. Le prochain Hokage aurait à sa disposition la richesse du village, il lui faudra forcément l'utiliser, autrement, il n'arrivera à rien. Si Benkei pouvait incarner ces valeurs, tant mieux, mais il fallait réellement que quelqu'un, Kage ou non, reprenne les choses en main. Akogare se rendait compte progressivement qu'il s'apprêtait à demander à quelqu'un de faire ce qu'on avait fait avec lui ; une image, un symbole. Benkei ne devait pas devenir un Kage du jour au lendemain, il devait faire semblant de l'être jusqu'à ce que cela l'intéresse assez pour le devenir naturellement. Il devait simplement... être là, incarner l'image du Kage, de la même façon qu'Akogare avait été l'image du héros avant de se sentir peu à peu, modestement, dans les bottes de ce héros. C'était une métamorphose nécessaire, Akogare l'avait opéré sans s'en apercevoir réellement, peut-être poussé par son amour pour le village... mais il n'en savait rien, son amour pour Konoha n’était pas une donnée quantifiable, seulement une impression laissée en lui. Il aimait les gens avec qui il vivait, il aimait le contexte de ce qu’il faisait… si Benkei éprouvait des choses similaires, il ferait probablement un Kage adéquat.

Ils partirent tôt le lendemain matin. Akogare sentait leur quête arriver à son terme, avec la patience d’un vieux conte. Le Hyuuga ressentait une certaine excitation maintenant. Il était difficile de savoir quelle serait la réaction de Benkei, les informations rassemblées étaient fragiles. Impossible de savoir s’il avait trahi le village, rien que cela était opaque, à cause du statut si particulier des Sannin. Mais, que ce soit son expérience en tant qu’Oi-nin ou autre chose, Akogare n’y croyait pas vraiment. Les Sannin acquéraient le droit de vivre leur vie, Benkei avait choisi la sienne, si elle était éloignée de Konoha, ce n’était pas quelque chose de grave ou de condamnable. C’était un titre, Benkei avait été puissant avant d’être Sannin et, s’il avait réellement voulu faire du mal à Konoha, il aurait pu le faire largement en tant que Kage. On pouvait certes toujours ressortir l’argument de Karan, à Kumo, qui avait refusé le poste de Raikage alors qu’il a fini par rejoindre Asahi, mais Karan était sans nul doute une personnalité troublée. Aucune indication n’allait dans ce sens concernant Benkei, on le décrivait comme très solide, très rassurant et sûr de lui. Ce devait être autre chose, du domaine de l’intime. Akogare indiqua à Iki qu’ils allaient accélérer le pas ; il en profita pour activer son Byakugan afin de déceler les présences à quelques kilomètres à la ronde. Où que soit Benkei, il n’avait pas grand espoir de leur échapper, cela faisait des années qu’Akogare traquait des gens qui ne voulaient pas être retrouvées. Et quelque intuition lui murmurait que Benkei ne répugnait pas à ce qu’on le retrouve, ce n’était pas quelque chose qui était dans son plan.

Le sel marin commençait à se faire sentir avant que la mer ne soit à portée de vue. Akogare ralentit progressivement l’allure et s’arrêta totalement à l’ombre d’un chemin de montagne escarpé.

[Akogare] – Nous allons voir où pourrait bien se cacher Benkei.

Le Hyuuga, le Byakugan toujours activé, réalisa deux signes et apposa sa main sur le sol en s’agenouillant. Il y eut une brève lumière bleue. Akogare releva la tête, la mine concentrée. Des palpitations se firent sentir du bout de ses doigts jusqu’à la paume de sa main. Il attendit tranquillement que l’impression se précise.

[Akogare] – Il y a six sources de chakra importante dans les trente kilomètres. A moins que Benkei ne consomme quotidiennement des pilules d’inhibition ou qu’il se soit téléporté ailleurs, il fait partie de ces sources. La plus proche se trouve un peu plus au nord, c’est l’une des plus amples. Je crois savoir que les Grenouilles disposent d’un chakra très particulier, les résonnances de celui-ci sont étonnantes. C’est un peu comme si.. il y avait deux niveaux de chakra.

Akogare jeta un coup d’œil à Iki et sourit.

[Akogare] – Je crois que nous avons trouvé notre homme.

Les deux hommes ne perdirent pas davantage de temps et se dirigèrent dans la direction indiquée par le sceau. On parlait souvent des Hyuuga comme des combattants de contact essentiellement, mais aux yeux d’Akogare, ce n’était jamais qu’une facette du clan, et pas même la plus répandue. Le contrôle précis du chakra, c’était réellement la source de tout leur pouvoir, sans ce point, ils n’auraient jamais pu prétendre à quoi que ce soit. Détecter les flux du chakra était la base du Byakugan, le porter à un niveau plus élevé, une évolution naturelle. De longues minutes s’écoulèrent, tandis qu’ils cheminaient à grande vitesse au nord. Ils auraient certes pu se téléporter au plus près, mais Akogare ne pouvait décemment écarter l’hypothèse que Benkei soit leur ennemi, quand bien même cette dernière avait perdu de sa crédibilité à mesure de sa réflexion. Combattre un Sannin, quel qu’il soit, n’était pas une tâche qui supportait l’approximation, a fortiori en compagnie d’un partenaire avec lequel il n’avait jamais eu la chance de combattre. Mais Akogare devait bien avouer qu’Iki semblait plus que capable et Shaeru en disait du bien – et Shaeru ne parlait jamais pour ne rien dire.

Akogare s’interrompit brusquement lorsqu’ils débouchèrent de l’orée de la forêt. Une petite maison se dressait une cinquantaine de mètres plus loin, un homme calmement assis sur ses marches. Le Hyuuga retint un sourire. Il aurait été difficile de se méprendre ; Benkei répondait à la perfection aux visuels qu’il avait pu observer. On devinait un corps massif et puissant malgré sa position actuelle, de longs cheveux châtains cascadaient de chaque côté de son visage. Ils dévisageaient posément les deux shinobi de Konoha qui venaient d’apparaître sans bruit et qui se dressaient à présent sans bouger, le regard fixé sur lui. Il y avait quelque chose de grand chez cet homme, Akogare pouvait le ressentir de là où il était, bien qu’il ne puisse encore déterminer si c’était en bien ou en mal.

Le Hyuuga jeta un coup d’œil à Iki et acquiesça imperceptiblement, avant de reprendre son chemin d’un pas lent et serein. Benkei ne se leva pas ni témoigna un quelconque signe d’intérêt à cette venue ; arrivé à sa hauteur, leurs regards se trouvaient à un niveau équivalent. Le visage de Benkei se détendit d’un sourire confiant.

[Benkei] – Hyuuga Akogare et… je ne crois pas avoir eu l’opportunité de vous connaître.

Akogare acquiesça, laissant à Iki le soin de se présenter si le cœur lui en disait.

[Benkei] – Vous me cherchiez.

[Akogare] – Oui. Keira nous a envoyé vous retrouver. Konoha semble avoir besoin de vous.

Benkei semblait prendre l’affaire avec une grande sérénité, pas comme s’il s’y attendait, mais comme si cela faisait partie d’un plus grand plan. Les traits de son visage demeurèrent inchangés, quoiqu’il inclina profondément la tête à l’adresse du Hyuuga.

[Benkei] – Si Konoha a besoin de moi, je répondrai volontiers. J’ai appris, pour l’attaque de Asahi, et je regrette de n’avoir été là. En quel domaine le village a-t-il besoin de mes services ?

Il ne semblait pas nécessaire de tourner trop longtemps autour de l’affaire qui les intéressait. Ils avaient voyagé suffisamment longtemps et quelque instinct forgé par les missions successives soufflait au Hyuuga que leur quête n’était pas encore arrivée à son terme – après tout, Benkei n’avait pas encore eu le temps de leur fournir la moindre garantie et il ne s’était pas proposé de partir sur le champ, ce qui aurait été un peu trop idyllique pour être vrai.

[Akogare] – Elle voudrait que vous deveniez Kage.

Benkei ne témoigna d’aucune réaction, comme quelques instants plus tôt. Un sourire finit par étirer ses lèvres – un sourire sans joie.

[Benkei] – Keira devrait voir le temps passer. Quand j’ai ressenti votre présence, je devinais que vous étiez là pour me voir, mais je me demandais pour quelle raison. Celle-ci n’était pas la plus réjouissante.

L’homme se leva et descendit les quelques marches qui les séparaient. Il était un peu plus petit qu’Akogare et Iki, mais il était difficile d’admettre qu’il dégageait quelque chose de singulier.

[Benkei] – Je ne représente absolument rien pour Konoha. J’ai connu une Konoha, je suis liée à elle, je lui obéirai toujours. Mais la commander, après tout ce temps d’absence ? Ce serait de la folie.

Il regarda Iki.

[Benkei] – Vous ne m’avez probablement même jamais vu. Vous vous demandez peut-être : mais pourquoi Konoha se décarcasse à venir chercher cet homme ? Cela me semble être une question importante.

[Akogare] – Vous refusez de venir ?

Benkei lui jeta un regard amusé. Il n’y avait aucune menace ou déception dans le ton du Hyuuga, mais une sorte de politesse neutre qui semblait réjouir le Sannin.

[Benkei] – Non. Je vous suivrai. Mais je refuse d’avance la charge que Keira souhaitait me proposer. Je lui parlerai. Le temps passe plus vite pour les shinobi que pour le reste du monde, sept, huit ans, ce sont autant de révolutions. Vous êtes aujourd’hui plus célèbre et plus puissant que moi. J’aiderai Konoha dans la mesure de mes moyens, et si je réapprends à être un shinobi du village et qu’il n’y a toujours aucun prétendant à ce moment, je réfléchirai à cette proposition. Mais je n’ai aucune intention de venir m’imposer dans mon village, alors que je suis au mieux un souvenir.

Un silence de plusieurs secondes accueillit ses paroles. Akogare haussa les épaules.

[Akogare] – Je n’en attendais pas tant pour être honnête. Bien… nous partons quand vous voulez.

Benkei se détourna d’eux, le regard tourné vers la forêt.

[Benkei] – Il me reste une chance à finaliser. Cela prendra encore deux jours. Je ne peux vous suivre avant cette date. Quand j’ai quitté Konoha, j’avais l’occasion de devenir Hokage. Nous souhaitions éviter que ce ne soit Kuronishi qui accède au poste, et j’étais très concentré là-dessus. J’avais le soutien de la plupart des personnes à même de décider, mais j’ai appris une nouvelle personnelle très grave à mes yeux.

Il y avait dans son ton cette tristesse qui laissait présager de la suite.

[Benkei] – Je venais de perdre l’une de mes filles. Ma famille se situait hors de Konoha et du Mont Myouboku, nous souhaitions que les choses restent partagées, mais cela avait ses inconvénients. Setso, l’une des éminences de Myouboku, est intervenu très rapidement. Un combat s’est engagé, mais les agresseurs ont pris la fuite. Ils avaient déjà tué ma fille. J’ai été contacté par le clan. Je suis tout de suite parti. Keira m’a nommé Sannin pour que je dispose d’une liberté totale.

Il eut un sourire amer.

[Benkei] – Qu’est-ce que l’on peut trouver en autant d’années ? Pas grand-chose. Je remontais de piste en piste, mais je semblais avoir toujours du retard. Je ne sais pas si vous êtes des hommes superstitieux, vous n’en avez pas l’air, mais peut-être avez-vous entendu parler de la famille Densetsu ? C’est un nom pratiquement oublié, mais cette famille est à l’origine de quelques uns des contes les plus célèbres encore aujourd’hui. Vous savez, des histoires pour enfants, qui traversent les âges… il se trouve que j’ai rencontré l’un de leur… descendant. Ce sont des conteurs. Ils écrivent l’histoire. Cet individu s’est permis d’écrire la mienne. Avec mon nom, il m’a maudit. Ce sont des gens dangereux et puissants, mais le mal était déjà fait. Dès que j’approchais du but, un événement me faisait échouer. Tant d’années pour rien, je persévérais, encore, encore et encore. Ma patience est arrivée à son terme à plusieurs reprises et je m’obligeais à repousser davantage ses limites. J’ai eu une nouvelle piste la semaine passée. Je sais que ma femme est décédée, mais il semblerait que ma dernière petite fille est encore en vie. Je suivrais cette piste quoi qu’il m’en coûte.

Akogare s’attacha à conserver des traits aussi neutres que possible – ce qui, étant donné sa filiation, ne lui était pas plus ardu que cela – mais il était profondément perplexe. Ils étaient venus chercher un seigneur des grenouilles, et ils se retrouvaient embarqués dans une étonnante histoire à base de malédiction et de quête interminable. Ce n’était pas exactement ce qu’il aurait souhaité entendre. Le Hyuuga résista à la tentation de glisser un regard vers Iki, ne serait-ce que pour observer sa réaction si tant est qu’il en ait eu une, mais il estimait que cela serait tout de même peu respectueux. Il passa en revue ses possibilités, mais il n’en voyait aucune qui se détachât des autres nettement.

[Akogare] – Comment espérez-vous mettre un terme à cela ?

Benkei lui adressa un regard perçant.

[Benkei] – Le Densetsu m’a dit que sa malédiction cesserait le jour où je ne verrais plus mon reflet dans les yeux des gens. Je pensais que cela signifiait qu’il me faudrait attendre la mort, mais je ne vois pas mon reflet dans vos yeux.

[Akogare] – J’imagine que le clan Hyuuga est heureux de vous avoir aidé… nous vous assisterons dans votre tâche.

Même si la perspective de faire équipe avec un poissard ne lui souriait pas excessivement. Il restait une question à écarter, car s’il voulait bien admettre la malédiction et la quête de dernière minute qui s’étalait sur plusieurs années, cela lui semblait aussi un peu trop commode. Difficile d’écarter un piège, d’une part, un Sannin de Konoha, aussi puissant soit-il, restait une cible aisée. Konoha étant infiltré par Kakumei, rien ne pouvait indiquer que l’organisation ignorait leur quête présente et, ayant préalablement disposé du vrai Benkei, l’avait remplacé par quelque laquais surpuissant qui attendait que les conditions soient réunis pour abattre deux shinobi de plus – et pas les moins doués, cela dit en passant. Ce Benkei pouvait être aussi puissant qu’il le désirait, Akogare tenait pour un fait absolument sûr et avéré que seuls les vrais disciples des grenouilles étaient capables de manifester le senjutsu. Ce serait la même chose pour le Byakugan, un Henge ne pourrait pas l’imiter et même lorsque Noya l’utilise, un vrai Hyuuga discerne les différences.

[Akogare] – Montrez-moi le senjutsu.

[Benkei] – Des doutes raisonnables maintiennent en vie.

Tandis que ses pupilles se modifiaient, une variation subtile dans son chakra se fit sentir. Il n’y avait pas grand doute possible sur la personne qu’ils avaient en face de lui, Akogare l’avait perçu dès que son regard s’était posé sur lui, mais quitte à passer les prochaines heures en sa compagnie, il jugeait préférable de s’en assurer clairement. Il ne savait pas trop quoi penser de son histoire. Les Densetsu lui disaient bien quelque chose, mais pas en tant que clan. C’était son père qui lui lisait quelques uns de leurs contes ; tous les enfants qui ont grandi au sein d’une famille connaissaient ces contes. Il avait toujours pensé qu’il s’agissait d’un mythe créé pour combler une mémoire déficiente, dans son esprit, ces contes n’avaient pas réellement d’auteur, ils existaient tout simplement, transformés par chaque réécriture. Curieuse idée de maudire la première personne sur laquelle on tombe et qui n’avait rien demandé, mais peut-être que Benkei avait écarté certains des détails de l’histoire. Pour l’instant, Akogare n’avait aucune raison de douter de sa sincérité et sans être excessivement superstitieux, il avait vu suffisamment de choses étranges et de personnalités extraordinaires pour reconnaître qu’il se passait parfois des événements improbables.

Si tout se passait correctement, Konoha récupérait son Sannin dans les prochains jours. Hokage ou non, cela n’était plus vraiment la question. Akogare prit congé d’Iki et de Benkei pour visiter un peu les lieux et reposer son esprit. C’était une bâtisse isolée, mais dès que le Hyuuga eut gravit une petite montagne, il remarqua qu’une ville s’étendait au nord de leur position. Depuis combien de temps Benkei pouvait-il vivre ici ? Pas longtemps, d’après ce qu’avait dit le crapaud au Mont Myouboku. Mais c’était un endroit agréable, un peu humide – Akogare avait les os encore assez jeunes pour le supporter – avec une odeur saline très douce dans les airs. Il lui tardait d’achever cette mission.

Le lendemain soir, les hommes se préparèrent à l’opération qui les attendait cette nuit. Akogare ne saisissait pas avec précision les tenants de l’affaire, mais les aboutissants paraissaient très clairs. Il aurait été incapable de déterminer qui allaient être leurs ennemis. Benkei parlait de bandits, mais comment de simples bandits avaient pu tenir tête à celui que l’on surnommait le Prince des Crapauds ? C’était insensé, il fallait autre chose que de la malchance pour justifier cela. Benkei leur apprit que ses ennemis avaient fréquemment changé de visages et d’affiliations au fil des ans, il ne semblait cependant pas en savoir beaucoup plus sur ceux d’aujourd’hui. Ce n’était pas forcément nécessaire ; une chose d’appréciable quand on est shinobi, pouvoir en revenir à des considérations simples : amis, ennemis. Ils furent prêts peu avant une heure du matin. Le navire qu’ils étaient censés aborder devait appareiller aux alentours de trois heures.

Ils arrivèrent suffisamment tôt pour préparer en toute discrétion le terrain. Akogare ne relevait aucun chakra spécifique dans les alentours du port, mais leurs ennemis ne devaient pas en avoir tous une connaissance approfondie. Benkei parlait peu et on pouvait lire une certaine tension dans son regard, à mesure que l’heure avançait. Si les Densetsu avaient réellement été capables d’altérer aussi profondément sa vie et celle des siens, Akogare se demandaient quels risques ils couraient en ce moment même. Les probabilités que, par le plus grand des hasards, les gardiens de la fille de Benkei, soient des agents de Kakumei étaient tout de même réduites. Mais le Hyuuga avait beau retourner la question dans tous les sens, il ne voyait pas par quel miracle la fille en question avait survécue. A tous les coups, elle était morte depuis longtemps…

Benkei indiqua d’un signe de tête la mer brumeuse. Le pont-avant d’un navire commençait à poindre. Il faisait un temps très maussade de ce côté du pays, un brouillard épais était tombé en début de soirée et ne s’était pas dissipé depuis. L’atmosphère s’était nettement rafraîchie et les marins avaient progressivement déserté les docks. Ce n’était pas plus mal, du reste, si un massacre devait se déroulait dans le port.

[Akogare] – Est-ce que vous avez un moyen de déterminer si votre fille est sur le navire ?

[Benkei] – Au-delà de l’instinct d’un père, pas le moindre. Mes informations sont cependant aussi fiables que possible.

Akogare se redressa et étira les muscles de ses bras.

[Akogare] – Nous attaquons donc pendant qu’ils sont sur mer. On immobilise le navire. Iki et moi retenons les hommes, vous Benkei, vous allez chercher votre fille.

Les deux hommes acquiescèrent. Le Hyuuga consulta Iki du regard.

[Akogare] – Je nous téléportais sur le pont arrière. On progresse ensuite vers l’avant en tuant ceux qui se présentent face à nous. Je détecte des sources de chakra sur le navire, alors prudence.

Ils allaient finalement avoir l’occasion de dérouiller ensemble, en espérant que l’infortune de Benkei ne leur soit pas fatale. Akogare n’avait pas pensé à demander ce qu’il était advenu du Densetsu en question ; il espérait que Benkei l’avait tué, au moins pour faire bonne mesure. Akogare dessina un sceau sur le sol et appliqua la paume de sa main dessus. Il adressa un dernier regard à Benkei et hocha la tête.

[Akogare] – C’est parti. Messieurs, bonne chasse.

Akogare et Iki arrivèrent au milieu d’une foule dispersée qui mit quelques secondes pour se rendre compte de ce qui se passait. Le Hyuuga attrapa le premier homme qui lui tomba sous le coude et l’envoya à la mer. Des cris et des alertes retentirent de parts et d’autres du navire à mesure que la rumeur d’une attaque se propageait, mais les shinobi s’appliquaient déjà à exterminer toute résistance. Le navire ne tarda pas à être secoué terriblement, si bien qu’Akogare dût attraper un cordage pour maintenir son équilibre. Malgré le brouillard, il aurait été difficile de ne pas distinguer les deux yeux énormes d’un crapaud probablement gigantesque qui se tenait à l’autre bout du navire, ses mains palmées disproportionnées de chaque côté du vaisseau. Benkei avait une façon amusante de stopper ce genre de véhicule et, Akogare devait bien l’avouer, bien plus efficace que son idée initiale de jeter l’ancre.

[Akogare] – On remonte.

Il y avait à présent une pagaille monstre sur tout le pont. Les marins qui n’étaient pas expérimentés dans l’art du combat sautaient à la mer, mais la plupart paraissaient être des pirates tout ce qu’il y avait de plus classiques, avec cette même espérance futile d’être de taille contre des shinobi parfaitement entraînés. A l’instant où Akogare s’apprêtait à rejoindre l’avant du navire, il dût s’écarter vivement de la trajectoire d’une lame tiède. Avec un léger parfait de chakra dessus.

[Akogare] – Qui es-tu jeune homme ?

L’homme était ramassé sur lui-même, prêt à bondir, avec dans sa gestuelle quelque chose d’amphibien que n’aurait pas renié le crapaud de Benkei… s’il avait été proportionné normalement. Il ne se donna pas la peine de répondre et reprit son attaque, avec un coup au niveau de la taille, une feinte, puis un assaut dirigé vers la gorge d’Akogare. Il était lent et insuffisamment expérimenté pour représenter la moindre menace.

[Akogare] – Vous vous battez contre des shinobi. A moi seul, je pourrais briser chacun d’entre vous. Où voulez-vous en venir ?

L’homme chargea pour toute réponse. Le Hyuuga donna un coup dans sa lame, attrapa le guerrier et le passa par-dessus le bastingage.

[Akogare] – Bah. Je faisais juste la conversation.

Le bateau fut secoué à trois reprises, violemment, jetant au sol de nombreux marins. Akogare pouvait discerner, grâce à son Byakugan, Benkei cheminant dans les entrailles du navire ; Iki combattait à l’avant. Bien vite cependant, il n’y eu plus beaucoup de combats à mener. Les marins les plus malins avaient déjà fui, les autres étaient soit passés par-dessus bord, inconscients ou bien morts. Benkei ne paraissait pas rencontrer de difficultés, mais Akogare n’était pas complètement rassuré pour autant. Si sa malédiction pesait toujours sur sa tête, il aurait peut-être mieux valu qu’un autre que lui se charge de récupérer la fille – si fille il y avait. Cependant, alors qu’un calme sombre et total était retombé sur le pont-avant, un calme seulement entrecoupé des bruits de bouche du gigantesque crapaud qui observait d’un œil gourmand les cadavres des pirates, Benkei réapparut avec dans ses bras le corps d’une petite fille d’une dizaine d’années, apparemment bien vivante. Akogare l’interrogea du regard, mais le visage du Sannin était une réponse à lui tout seul.

[Akogare] – Nous retournons chez vous. Nous rejoindrons Konoha demain, par téléportation.
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