[CE] - Hokufû Akito

Une fois les derniers participants arrivés, nous étions désormais une trentaine. Trente jeunes lionceaux, tous envoyés ronger le même minuscule petit bout d'os. Le grade de Chuunin qui attendait se qui se démarquaient. Aussi, dans le petit groupe qui attendait les instructions, la tension était palpable. Que ce soit les plus isolés ou les plus bavards, chacun regardait du coin de l’œil ce que se voisin avait préparé pour l'examen. On jugeait les plus dangereux, les cibles faciles ou ceux qui feraient de bons alliés. Quelques Genins étaient la cible de regards plus insistants que d'autre. Les célèbres Hyuuga attiraient forcément l'attention de ceux qui n'avaient jamais vu d'yeux sans pupille. Une ou deux silhouettes arboraient de grandes armes dans leurs dos, les rendant plus hostiles que ceux qui, comme moi, se contentaient de se cacher sous leur cape. Je n'avais rien de particulièrement important à cacher, mais dans le doute, il était toujours bon d'en montrer le moins possible. C'était une des devises du shinobi.

??? - Du calme ! Taisez-vous !

L'examen allait commencer, et c'était une voix familière qui l'annonçait. Azumi Îto, une Chuunin qui avait tenté de faire de Setsu, Momoko et moi des étudiants d'envegure. Finalement, on a eu juste assez d'envergure pour quitter le cocon et devenir de piètres genin. Setsu avait disparue selon mes informations, Momoko était toujours étudiant et je stagnais en tant que Eisei-nin de basse qualité.

Azumi - Avancez ! Ce qui sera dit dans les prochaines minutes ne sera dit qu'une fois. Vous vous apprêtez à vivre la semaine la plus difficile de votre vie. L'épreuve qui vous attend est une épreuve de survie !

Une épreuve de survie, comme prévu. Personne dans l'assemblé n'était surpris. Les épreuves de survies étaient monnaie courante dans les villages cachés pour tester les jeunes recrues. On en faisait à l'académie, on en a fait étant Genin, il était presque logique qu'il y en ait une pour l'examen Chuunin; d'autant plus que c'était l'une des constantes de la quasi-totalité des examens dont j'avais eu connaissance. La seule différence d'une année à l'autre, c'était les conditions de survie. La forêt de Konoha, la toundra de Yuki, les montagnes de Kumo, c'était autant de lieu que d'épreuves différentes.

Azumi - La première épreuve se déroulera sur une période d'une semaine. Ceux qui seront toujours en vie au bout de cette semaine accéderont à la deuxième épreuve, cela va de soi. Il y a toutefois une règle qui ne doit être bafouée sous aucun prétexte : aucun combat entre Shinobi ne sera accepté. Yuki étant un pays déjà suffisamment dangereux, conservez vos forces à survivre ! Croyez-moi, vous en aurez besoin.

Voilà qui était rassurant, les combats étaient prohibés durant la première épreuve. Si je n'aurais probablement pas eu beaucoup de chance en un-contre-un, la survie était quelque chose de tout à fait dans mes cordes. Ceci d'autant plus que j'étais Eisei-nin, et donc que j'étais un atout de choix que pas mal de gens voudraient se mettre dans la poche en cas de besoin pour cette première épreuve. Pendant mes élucubrations, Azumi avait sorti un rouleau d'un sac qu'elle portait à la main.

Azumi - Voici un rouleau de téléportation. Le participant voulant abandonner l'épreuve n'aura qu'à l'ouvrir. L'épreuve sera donc définitivement terminée pour lui. Un sac comme celui-ci sera remis à chaque participant. Il contient suffisamment de nourriture pour survivre au plus trois jours. Il contient aussi une pilule spéciale qui permet à votre de corps de retrouver sa température normale. Soyez réfléchis lorsque vous hésiterez à utiliser ces objets.

Le fait que le comité d'examen nous fournissait un sac avec autant de vivres et d'utilitaires pouvait signifier qu'une choses : les conditions d'examens seraient dures, très dure. Suffisamment pour que l'on juge indispensable de nous fournir de quoi ne pas mourir de fin ou de froid trop vite pendant l'examen. Habituellement, ces précautions n’auraient pas été utiles, aussi l'épreuve allait être rude.

Azumi - À toutes les cinq minutes, un Genin traversera ces portes et commencera l'examen. Le nom des participants seront pigés au hasard afin de déterminer l'ordre de départ. N'oubliez pas, que vous perdiez ou que vous gagniez, l'enfer vous attend dans cette forêt. Que les meilleurs gagnent !

Ça commence, les premiers noms sont tirés et se voient donnés le sacro-saint sac qui les aidera durant toute la durée de l'épreuve. Sur les visages de la plupart des jeunes shinobis présents sur place, on pouvait lire de l'appréhension. Qu'allions nous rencontrer là bas? Cette épreuve est-elle si dangereuse qu'elle le dit? Suis-je prêt à mettre ma vie en jeu pour ça? Des questions légitimes, mais pourtant des questions qui ne touchaient pas mon esprit rationnel. Si l'épreuve est dangereuse, il suffit de garder son rouleau à portée de main. Si notre vie est en jeu, nous avons de quoi nous en sortir, nous sommes des ninjas. Cette épreuve, ça n'était rien d'autre qu'une épreuve mentale. Tous ceux qui participaient à cet examen avaient été jugés comme apte à survivre le temps qu'il faudra dans des conditions déplorables. Physiquement tout du moins.

J'ai été dans les premiers Genin a être appelé pour rentrer dans la forêt. Comme pour tous ceux qui étaient entrés avant moi, on a vérifié le contenue du sac de l'examen avant qu'Azumi ne me le tende et que les portes s'ouvrent.

Akito - On se revoit dans sept jours, sensei.

D'un pas assuré, j'ai traversé l'immense porte qu'on avait ouvert cinq minutes plutôt, me retrouvant plongé dans une forêt de conifères aux aspects les plus hostiles. Derrière moi, les portes se sont refermées, me laissant seul dans l'enfer qu'on nous avait promis. Les vacances commencent. La première chose à faire, c'est de déterminer l'endroit où je pourrais passes les premiers jours de l'épreuve dans les meilleures conditions. Dans ma tête résonnent les réflexes élémentaires de survie. Nourriture, chaleur, abris, etc. Dans un pays comme celui des neiges, la priorité absolue allait à la chaleur. D'autant plus que si je n'arrivais pas à trouver de quoi me nourrir le premier jour, je pouvais toujours consommer une de mes rations. Ça n'était peut-être pas la mesure la plus sage, mais je préféré devoir entamer l'une de mes trois rations que de devoir avaler dès le premier jour la pilule miracle. Ma destination serait donc le cœur de la forêt à quelques centaines de mètres des portes. La forêt ne m’offrirait certainement pas de belles grottes pour m'abriter et me réchauffer en cas de tempête de neige, mais la nourriture y serait certainement des plus abondantes et je n'aurais aucun mal à faire du feu sur place.

En marchant en direction de ce qui me semblait être le centre de la forêt, j'ai savamment rangé une partie des affaires fournies dans ma tunique. Je voulait être certain de garder le rouleau à portée de main, ainsi que la pilule et au moins une de mes rations de survie. Même en emportant systématiquement mon sac avec moi, je n'étais pas à l'abri d'un Genin suffisamment rapide pour m'arracher le sac des bras et s'enfuir loin. Le règlement n'interdisait pas le vol, uniquement le combat. Raison de plus de se trouver des alliés dans cette toundra. il était plus difficile de semer un groupe qu'un individu isolé. D'après les indications de ma boussole, ce qui me semble être le centre de la forêt se trouve au nord-ouest des portes. Je voulais être certain d'avoir en tête une certaine carte des environs qui me permettrait de ne pas perdre de temps si je devais rejoindre un endroit éloigné.

Cinq minutes, dix minutes, quinze minutes... Bientôt tous les participants seront entrés dans la zone d'examen, et déjà j'entendais des branches se casser à mesure que certains genins les utilisaient pour aller rapidement jusqu'à la destination qu'ils s'étaient choisis. Quelle folie que de dépenser autant d'énergie, d'autant plus en étant si peu discret. Le fait d'être entré rapidement dans l'épreuve m'offrait l'avantage de pouvoir marcher à un rythme tranquille jusqu'au centre de la forêt en restant plus ou moins sur d'être le premier sur place. Après tout, la chance n'était-elle pas aussi l'une des forces du shinobi?

La centre de la forêt m'offrait un abri beaucoup plus agréable que je ne l'aurais pensé. Au delà de la capacité à offrir de quoi se nourrir et faire un feu facilement, il faisait aussi une superbe protection contre le vent. D'ordinaire j'aurais adoré ressentir le vent contre mon visage, c'était d'ailleurs un des rares plaisir que nous offrait la bise Konohane. Mais ici à Yuki, le vent ressemblait moins à une douce brise qu'à une pluie de couteaux glacé qui vous transperce la peau. C'est certainement la raison qui fait que je hais tellement les pays montagneux en périodes froide. Le vent et le froid, ça ne fait pas bon ménage. Aussi, j'étais heureux d'avoir à ma disposition cette superbe barrière naturelle qu'était la forêt de conifère.

Le temps des réflexions passées, il fallait commencer à s'organiser. La survie par temps gelé doit être plus organisée, d'autant plus en solitaire. Une source de chaleur, un moyen de s'offrir un abri contre les animaux sauvages et les autres shinobis, et de la nourriture. C'était à ça qu'allaient s'affairer mes prochaines heures. Il fallait également que je trouve un moyen sur de ne pas me faire dérober le contenue de mon sac. Si la perte de la lampe n'était pas vitale, la disparition des rations pourrait s'avérer être fatale. Pour le moment, et en attendant d'avoir une meilleure idée, j'emporterais le sac partout avec moi, sous ma cape. Il serait plus difficile et plus intimidant de me voler ainsi. Un dernier coup d’œil au ciel pour essayer de deviner l'heure qu'il était - en vain, les nuages et les arbres cachaient trop bien le soleil - et j'étais partis chercher du bois sec au alentour.

En marchant un peu en désordre autour du point qui serait - je l'avais décidé ainsi - le point central de mon campement de fortune, j'en profitais pour me familiariser avec mon environnement des prochaines heures, voire même des prochains jours. C'était la première fois que j'étais entouré de conifère, ces arbres étaient bien différent de ceux que l'on avait à Konoha. Leurs tailles était excessive et leurs feuilles avaient de drôle de forme, comme des épines. J'avais l'impression de voir des brosses accrochées aux arbres. Plus étonnant encore, ils ne perdaient pas ces dites épines. Comme si le froid n'avait aucune emprise sur ces puissants arbres. Certes, j'avais déjà vu ces "conifères" dans des livres, mais se retrouver soudain entouré de ces étrangetés et les voir de nos propres yeux pour la première fois, c'était étrange.

En laissant mes yeux voguer dans le paysage, j'ai pu prendre note de quelques détails important pour les prochains jours. D'une, il serait certainement plus difficile de se déplacer d'arbre en arbre que sur le bon vieux sol, et ce même si rapidité est de mise. De deux, il faudrait probablement soit fouiller un peu pour trouver des racines comestibles, soit réussir à débusquer les terriers où se cachent les proies faciles. Mais surtout, et c'était le problème qui m'occupait à l'instant l'esprit, il faudrait chercher longtemps avant de trouver un bois dur pour faire un feu qui durerait longtemps, hors du bois dur, ça n'était pas la spécialité du pays. Sapin, épicéa, pin, voilà ce dont je devrais me contenter d'utiliser pour faire du feu. Le problème est que c'est un bois, certes qui brule très bien et chauffe beaucoup, mais aussi un bois qui ne tiendra pas un feu de camps sur la durée. Il faudra constamment nourrir le feu, aussi les nuits seront très largement entrecoupées de pauses "je remets dans branches dans le feu en espérant qu'il ne cesse pas de bruler pendant mon sommeil". De toute façon, c'était ça ou s'occuper du feu la nuit et dormir la journée. Ça impliquait de chasser la nuit, et ça, j'en étais incapable.

Les bras chargés de bois mort, il était temps que je m'attèle à la préparation du feu. Un rapide coup d’œil pour voir s'il n'y avait pas de petits plaisantins prêt à tendre des pièges pour récupérer mes rations. À première vue, je peux commencer ma nouvelle tâche. Si quelqu'un venait, j'osais espérer que mes sens seraient assez aiguisés pour l'entendre venir. Quand on veut faire un feu en forêt enneigée, il y a quelques précautions à respecter. Il nous faut tasser la neige, s'assurer d'avoir du bois bien sec ainsi du fait que la neige ne soit pas trop profonde, et en occurrence elle ne l'était pas. Rien d’extrêmement difficile jusque là. Quelques petits coups de pieds sur une masse de neige un peu éloignées des gros troncs, je peux placer une partie de mon bois à l'endroit qui accueillera mon feu. L'autre partie est placé à deux mètres de là, pour être certain qu'elle ne brule pas tout de suite.

Avant d'essayer d'allumer le feu pour la première fois, une question me titille l'esprit. Est-ce que j'aurais assez de bois pour la nuit? Ma réserve est maigre et si la nuit tombe, il serait difficile de surveiller le feu. D'autant plus que tous seront avertis de mon absence, car la lanterne - indispensable en pleine nuit - me trahirait forcément. D'un autre côté, partir en rechercher d'avantage maintenant en laissant tout mon bois à la portée du premier adversaire venue, ça n'était pas très intelligent non plus. J'avais l'impression de m'être piégé moi-même à cause de mon empressement. C'était rageant. J'aurais aimé pouvoir passer mes nerfs en tapant dans un arbre, mais l'idée de l'énergie que je gaspillerais ainsi me retient. Pour ne rien arranger, je commençais à avoir faim. Mon dernier repas remontait au matin, et je pouvais estimer sans trop me tromper que la journée était bien avancée. L'après-midi devait déjà largement été entamée à en croire les gargouillements de mon ventre.

Laissons ces pensées inutiles au vestiaire. Le meilleurs moyen d'oublier ses soucis, c'est de s'occuper l'esprit avec une tâche. Le bois était prêt, les pierres incandescentes aussi. Je préférais garder le briquet pour plus tard, le temps qui me restait avant que le froid ne se renforce était suffisant pour me permettre d'allumer un feu avec un moyens aussi rudimentaire que mes pierres. J'avais déjà pu les tester sur le chemin qui me menait à l'examen, aussi j'arrivais facilement à obtenir quelques étincelles. La difficulté de l'exercice résidait plus dans le fait que les dites étincelles doivent réussir à enflammer mon bois. D'ordinaire j'utilisais quelques feuilles mortes ou du papier pour entamer le feu et le faire se répandre jusqu'au bois. Manque de chance, Yuki ne regorgeait pas vraiment de ce don j'avais besoin, un moyen express de créer une flamme. Après quelques minutes à essayer vainement de faire bruler directement le sapin, il était clair que je n'avais pas d'autres alternatives que d'utiliser mon briquet. D'un geste une flamme est sortie, elle a rapidement enflammé une branche que je tenais en main, branche que j'ai soigneusement glissé dans ce qui deviendrait le foyer de mon feu.

Les flammes ont rapidement pris et j'avais un feu. Pas très grand - peut-être cinquante centimètres de diamètre pour autant de haut - mais c'était un début. Ma seule déception était d'avoir du utiliser le briquet. J'avais placé beaucoup d'espoir dans cette pierre que j'avais pourtant acheté à plutôt mauvais prix à un marchand de Konoha. Mais au moins, j'avais le soucis du feu qui ne me pesais plus autant qu'avant... Ça me rappelais que j'avais faim.

Akito - C'est un cycle sans fin...

Hokufu Akito (Niveau 10)
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