La planche de bois grinça sous le poids d’Akira qui s’arrêta net le visage apeuré, mais une main tendue vint le tirer sur le pont du bateau.

[Marin]Allez jeune homme ! Du nerf ! Le voyage va être long et personne ne te tiendra la main sur le bateau !


Le marin se tourna ensuite vers la jeune femme dénudée se montrant beaucoup plus prévenant.

[Marin]Je vous en prie mademoiselle.


[Mizugiwa]Ne me touchez pas, je peux marcher merci.


Elle sourit au marin et avança de sa démarche provocatrice suivit par les deux jeunes filles et se retourna vers le petit groupe.

[Mizugiwa / Sei]L’océan ! Regardez cette merveille ! Qu’est-ce que tu attends pour reprendre ton livre à la petite pouilleuse ?... Mizugiwa et je serais en charge de votre équipe, pour cette mission dû moins et je tien à… ce n’est qu’une gamine, la plus petite de l’équipe et tu te laisses déjà faire ? …Capicci ? Vous êtes mes pions adorés durant au moins une semaine ou je pourrai vous… t’as intérêt de pécho la bimbo en bikini durant le voyage ! …n’oubliez pas que le village est loin maintenant et que personne ne sera là pour nous…qu’est-ce que les humains peuvent blablater…je vais préparer l’itinéraire avec le capi…bon ben mon petit ! Tu ne seras pas le premier !


[Akira]Mais tu vas la fermer oui !!!??! Akira n’avait compris que la moitié de ce que sa supérieur lui avait dit et au vu de la rencontre qu’elle lui avait fait subir, écouter ses ordres étaient un geste de survie plus qu’un acte  d’acceptation de la hiérarchie.

Pour seule réponse, le Sei cria comme un bébé durant tout le reste du discours de la Chuunin. Ce n’est que lorsque elle s’éloigna que le vacarme cessa.

S’en suivit un silence un peu gênant entre Akira et la dénommée Suki très vite interrompu par la petite brune enjoué. 
Elle se dirigea vers Akira et lui enleva sa capuche sans autres formes de procès. Akira était déjà mal à l’aise, mais, ressentir d’un coup l’air autour de sa tête et la pluie lui mouiller la nuque ne faisait qu’empirer la situation. Il se dirigea vers l’arrière du bateau sans un mot avant que son Sei se mette à hurler.

Un jeune homme était en train de s’activer à défaire des nœuds, tirer des cordes, malgré son jeune âge, on pouvait voir à sa façon de se déplacer sur le pont qu’il était déjà un marin confirmé. 
Akira observait la scène, cela avait pour avantages de capter l’attention du Sei qui restait silencieux. Le jeune homme s’assit enfin au bout de quelques minutes.

[Akira]Salut


[Mousse]Salut répondit le marin


[Akira]Je m’appelle Akira, je fais partie des passagers du bateau pour Nagumo.


[Mousse]Ah ? dit-il d’un ton faussement enjoué. Si tu veux savoir, le voyage durera un peu moins de deux jours si tout se passe bien.


[Akira]Ça fait longtemps que tu es marin ?


Le jeune homme regarda longuement Akira et souriant, il soupira :

[Mousse]Bouarf ! De toute façon on a le temps pour ça ! Avant j’étais pécheur. Mon père m’apprenait à pêcher sur Rantou, je suis originaire de là-bas. Et quand j’ai entendu parler de Kiri et du  chakra, j’ai volé le bateau de pêche de la famille et j’ai navigué jusqu’ici. Mais apparemment, je n’ai pas ce chakra, alors je travaille depuis comme marin sur ce bateau, ou plutôt cette barque.Parce qu'in a des progrès à faire. D’ailleurs, je suis en train d’imaginer un bateau plus performant, un voyageur m’a appris à dessiner des plans un jour, depuis, je cherche tous les moyens d’améliorer nos bateaux, ce sera ma contribution pour le village de la brume et le pays de l’eau. Ah…désolé on m’attend.


Il se leva précipitamment sous l’appel du vieillard qui tenait la barre et s’éloigna.

[Mousse]Je te montrerais mes plans si ça t’intéresse ! A plus !


 Un vague sentiment d’injustice et de rancœur pris possession du jeune Yamanaka. Il essaya de faire le vide et de se calmer, c’est ce que lui avait ordonné l’oracle, l’éloignement étant impossible sur ce tout petit espace qu’ils allaient partager des jours durant, il se devait de se contrôler, et puis, il avait pris avec la concoction calmante de Yomu au cas où.

 Le simple fait de voir le village s’éloigné et le bercement des vagues le calma doucement. Il fit le tour du bateau, ce qui n’était pas très long et rencontra l’équipage. 
Il avait déjà voyagé sur une embarcation bien-sûr mais une fois et compressé au milieu d’une foule d’immigrés.
Le bateau sur lequel il avait embarqué avait l’air de meilleure facture et l’atmosphère électrique du départ avait quelque chose de grisant.  Les marins s’affairaient de gestes sûrs et rapides répondant comme un seul homme aux ordres du capitaine. Plus le bateau prenait de la vitesse, plus la sensation de glisse et de liberté absolue envahissait Akira.
Dans un état un peu euphorique il décida que c’était le bon moment de se présenter à ses coéquipières.

Attachant sa capuche pour ne pas que l’on puisse lui enlever, il se dirigea vers la fille rousse et la petite, et les regardant avec un sourire, il tendit sa main :


[Akira]Je suis désolé de mon comportement, mais cela n’a rien à voir avec vous, enchanté de faire votre connaissance, je m’appelle Yamanaka Akira.

E7-E6-E5 = 36 h de voyage en mer.

3 lancers de dés Mer

Le ton du capitaine changea lorsqu’ils atteignirent la pleine mer. Le vent se faisait plus puissant et la pluie redoublait d’intensité.
Les manœuvres des marins s’enchainaient sous le regard d’Akira. C’est la première fois qu’il saisissait l’immensité du monde, qu’il se prenait en pleine face l’aspect dérisoire de son être dans cette espace. 
Et il aimait ça.
Mizugiwa semblait toujours aussi à l’aise sous la pluie, elle jouait avec l’océan d’un air détaché. Sa maitrise de l’art du Suiton semblait naturel, innée.

Le mousse l’appela vers l’arrière du bateau, lui montrant un point vers la côte de son doigt il s’écria :

[Mousse] Tu peux dire au revoir à ton village, tu la reverras dans quelques jours, si l’océan le veut bien-sûr. Maintenant notre sort dépend avant tout des Dieux mon ami, aucun homme, le plus puissant soit-il ne pourra jamais maitriser l’océan entièrement.


 Il fut interrompu par Mizugiwa qui s’avança vers eux :


[Mizugiwa] Personne ne pourra maîtriser l’océan car les eaux sont des alliés qu’il faut chérir. Un esclave peut combattre à tes côtés, mais ne préfères-tu pas un ami ? 

itinéraire:

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'Dé Mer' :

L’autre membre de l’équipe fraichement constituée fait les premiers pas, ce qui ne déplait pas à Suki. Après la rencontre avec l’effrayante chef d’équipe, le dernier membre, qu’il ne connait pas encore, ne peut pas être pire. Si ça mémoire est bonne, il a été battu par le barbare qui l’avait lui aussi vaincu, lors du tournoi. Ça leur fait déjà un point en commun, des bleus sur tout le corps et une franche humiliation publique exercée par le barbare vainqueur du tournoi. Le livre que Mizu avait «emprunté» à cet autre membre de l’équipe devait aussi l’avoir mis dans les mêmes dispositions que sa propre personne envers la petite. Comme il n’avait pas cherché à intervenir, il devait, comme lui, la considérer comme une petite nuisance attachante. Même s’il ne l’avouera jamais, surtout pas à Mezumi. Cette dernière risquant de se décharger de ses responsabilités envers la petite à la moindre occasion pour aller papillonner on ne sait où.

Suki – C’est à Mizu de s’excuser. Elle a «emprunté» ton livre de façon un peu cavalière, disons.

Mizu – Mais il y a des belles images.

Joignant le geste à la parole, elle montre les dites images, que la pluie a commencée à altérer.

Suki – Rend lui le livre.

Mizu – Mais heu…

Suki – Rend lui le livre.

À contre cœur, elle s’exécute, tendant le volume à son propriétaire. Que ce dernier prend timidement, avant de le feuilleter et de constater l’étendue des dégâts.

Suki – Maintenant, va un peu jouer plus loin et essaie de réfléchir à ce que tu as fait.

Alors que la jeune fille s’en va en boudant, Suki enchaîne avec Akira.

Suki – Si tu commences à te laisser marcher sur les pieds avec elle, tu n’as pas fini avec les problèmes.

Akira – Merci du conseil, je crois. Mais est-ce que c’est une bonne idée de l’envoyer «jouer» sur le bateau? Ce n’est pas un peu dangereux? Elle risque de se blesser ou de tomber à l’eau.

Suki – C’est que tu ne la connais pas. Peu importe ce qui peut arriver, elle s’en sort toujours comme si de rien n’était. Le bateau pourrait se disloquer et s’il ne devait y avoir qu’un seul survivant, ce serait elle. Peu importe comment elle fait, elle arrive toujours à passer entre les gouttes.

Akira – Euh… d’accord.

Peu convaincu que la petite ne risque rien à sautiller partout sur le pont du navire. Pour Suki, sa préoccupation première est plutôt le reste de l’équipage, qui regarde dans leur direction avec un peu trop d’insistance. Surtout le jeune mousse, qui s’est lié d’amitié avec Akira.

Suki – Je reviens, je vais juste changer de vêtements. Je pense que ce sera mieux pour le reste du voyage.

De retour de la cabine, Suki porte maintenant des vêtements masculins, qu’Akira reconnait immédiatement comme les siens. Les cheveux ébouriffés, le capuchon rabattu en parti sur la tête et se forçant à adopter un ton plus grave, difficile de penser que cette même personne a, quelques minutes plus tôt, pu attirer les convoitises des marins présents sur le navire et celle du mousse.

Suki – Désolé d’avoir emprunté tes vêtements, mais je ne me sentais pas à l’aise avec tous ces gens qui me dévoraient des yeux.

Vraisemblablement un peu gêné par se travestissement soudain, le nouveau partenaire de Suki jette quelques coups d’œil autour de lui, d’abord pour éviter de croiser le regard de son interlocuteur, le temps de se fixer sur l’attitude à adopter, mais aussi pour s’assurer des intentions des membres de l’équipage. Ce que Suki avait pressenti ne semblait pas tout à fait faux. Maintenant que l’on lui a fait remarquer, Akira se rend bien compte que l’équipage pose des regards moins insistants dans la direction de la petite équipe, recentrant unanimement leur attention sur Mizugiwa, qui en monopolisait déjà une part plus qu’importante.

Akira – Oui, je crois que je voix. Mais c’est un drôle de travestissement.

En effet, un drôle de travestissement, un garçon déguisé en fille et redéguisé en garçon. Suki goute pleinement l’ironie de la situation, mais bien qu’Akira est mis le doigt dessus, il est préférable qu’il en ignore la raison du sourire que le jeune travestie essaie de dissimuler.

Suki – Tu n’as pas idée à quel point.

Lancé de dés: Mer

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'Dé Mer' :

Cela faisait plusieurs heures maintenant que le bateau avançait à vive allure. La brume avait disparu depuis bien longtemps et la vue de la mer baignée de soleil était magnifique. Les marins étaient à l’arrière du bateau et mangeaient tous ensemble. Seul le mousse tournait régulièrement la tête vers les trois silhouettes assises à l’avant du bateau.
Le dos tourné, les deux ninjas portant une capuche entouraient la petite fille qui se balançait joyeusement à une planche de protection à la seule force de ses bras. 
Akira avait pris peur, mais très vite il s’était rappeler de ce que la fille avait dit sur Mizu. Malgré son comportement étrange pour une fillette, c’était le genre de personne qui ne pouvait laisser indifférent et Akira l’aimait déjà beaucoup. Elle respirait la joie de vivre et la naïveté. Dans l’atmosphère torturée et de perpétuels conflits dans laquelle il vivait depuis le réveil de son Sei, Mizu apparaissait vraiment comme une bouffée d’oxygène. Et puis elle était déjà le trait d’union entre les deux autres membres de l’équipe.

Mizugiwa était allongée au soleil, sa peau lisse et satinée qui brillait la sublimait encore un peu plus et tous les regards masculins  étaient tournés vers elle maintenant que Suki avait revêtu les vêtements du jeune Yamanaka. Elle avait été plutôt silencieuse et semblait en épanoui de voir son élément à perte de vue. Elle était de bonne humeur, les jeunes qui lui avaient été confiés étaient assez à son goût, et elle appréciait que le Kage ait formé une équipe équilibrée. Le Mizukage l’avait aussi prévenu qu’ils étaient du type Suiton, elle allait pouvoir s’amuser avec eux sur l’île.

Le Soleil se couchait sur les mers de Nawa, le bateau avait évité tous les dangers de la mer et l’ambiance était conviviale durant le diner. Ils étaient devant leur assiettes à l’avant du bateau quand Akira se rendit compte que Mizu avait encore disparu.
[Akira] Tu sais où est passée Mizu ?


[Suki] Ne t’inquiète pas pour elle.  Elle se procure sa propre nourriture et elle profite de l’absence de Mezumi pour manger ce qu’elle aime.


[Akira] Mezumi ?


[Suki] C’est un médecin de Kiri, je vis chez elle avec Mizu.


[Akira] Ah d’accord dit Akira avec un sourire. C’est pour ça que tu l’as connait comme ça ! C’est ta sœur ?


[Sei] Eh ben ? Ça intéresse quelqu’un cette histoire ? Qui va là ?  Personne ? Personne. C’est ce que je me disais ça intéresse personne. Pour une fois que je te fous la paix, ais au moins la politesse de mater un nichon par-ci, par-là. Tu peux parler tant que tu veux, tu n’arriveras à rien ! Alors au moins regarde où il faut bordel !


Rester impassible devant une personne était toujours un exercice périlleux pour Akira, s’il ne se contrôlait pas en permanence, le monde entier l’aurait pris pour un dément. Il ignora son Sei et continua de manger en essayant de continuer la conversation avec Suki mais il fut interrompu pas Mizu qui revenait une ligne de pêche à la main et un gros poisson dans l’autre.

[Mizu] Hummm ! C’est bon le poisson ! Mais pas brulé ! Non, non, non ! Le poisson ça se mange nature.


Elle croqua à pleine dents dans le poisson et s’assit avec les deux comparses.

[Akira] T’as péché ce poisson à la main ? À la traîne ? C’est la première fois que je vois ça Mizu ! Tu dois être super forte !


[Mizu] Bof, Maeda dit que je fais bien les exercices, et j’aime bien jouer moi.


[Akira] Je me suis entraîné avec Maeda aussi, mais j’ai arrêté.


[Mizu] Et Suki elle joue avec Mezumi, toi tu joues avec qui ?


[Akira] Avec un vieil ermite qui ne sort jamais de chez lui, tu ne le connais sûrement pas. Il s’appelle Itami no kenji.


[Suki]Mizu, manges des légumes ! Je vais le dire à Mezumi !


[Mizu] Ouarf nan ! J’ai pas envie ! C’est pas bon les légumes, le poisson c’est bon. Humm. Elle jeta un regard tendre vers le morceau qu’elle avait dans la main et y plongea avec délectation.

Le reste du diner fut joyeux et le Sei resta silencieux, laissant Akira profité de ces moments où plus rien ne comptait si ce n’est le temps présent et les rires de ces compagnons.

La nuit tombée, la température chuta brutalement, le vent jusqu’ici agréable, devint d’un froid mordant. Ils se couvrirent d’une couverture et ce serrèrent entre eux pour se tenir chaud.

[Akira]Attendez ! J’ai une bonne boisson pour se réchauffer ! Je reviens.


Apres quelques minutes, il revint avec trois gobelets contenant un liquide fumant et parfumé.

[Mizu] Beurk ! Ça pue ! s’exclama Mizu en prenant à pleine main le récipient brulant sans aucune gêne apparente.

[Suki] Sois poli ! interrompit Suki d’une voix autoritaire. Tu n’as même pas goûté !


[Akira] C’est une boisson de mon clan, elle relaxe et aide à se calmer, vous allez passer une bonne nuit avec ça.


Sous le mouvement incessant du bateau qui fracassait les vagues, et l’effet de la boisson apaisante, Akira sombra dans un demi-sommeil. Il fut réveillé par la douce voix de Mizu.

[Mizu] Hé, hé ! Tu crois qu’il y aura des petits chats sur Nagumo ?


[Akira] Je ne sais pas Mizu, on arrive demain soir, tu verras bien.


Avec un sourire en voyant le visage de la petite fille s’éclairer, il se retourna pour dormir.*

[Sei] Encore un jour sans méditation Aki, demain matin je te réveil aux aurores. Repose-toi.



L’endroit était loin d’être confortable mais Akira passa cette nuit une des meilleurs depuis qu’il l’avait quitté dans la forêt des esprits. Il se sentait à la fois protégé et protecteur, même les mouvements incessants de Mizu qui était placée au milieu ne gâchèrent pas cette dernière nuit avant l’arrivée sur son île natale. 

Itinéraire:

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'Dé Mer' :

Checkpoint time!

Après le rude combat face aux requins, Akira se sentit plus lourd. Mettant cette impression sur l'ardoise de sa tenue trempée, il termina son mouvement afin de remonter sur l'embarcation. Soudain, il se rendit compte qu'il n'était plus le seul dans ses vêtements, et il n'était pas question de son Sei. Sa capuche, qui s'était rabattue en arrière durant l'affrontement, gigotait violemment.

Te voilà l'heureux propriétaire d'un poisson de taille moyenne, qu'en fais-tu?
Concertez-vous et donnez-moi votre réponse par MP (ceci concerne les trois personnages, à savoir Akira, Suki et Mizu).

Vous avez décidé de le consommer, vois-ci les conséquences:

Le poisson se trouvait être un individu d'une espèce particulièrement nutritive, chacun des convives sentit une partie de ses forces revenir après la digestion.

Akira: +0PV et +85PM
Mizu: +108PV et +0PM
Suki: +82PV et +37PM

Les requins en fuite, les trois recrues de Kiri sont ramenées sur le pont du navire. Bien qu’Akira n’ait pas été blessé durant le combat, une fois remonté à bord, il s’affaisse à proximité d’un tonneau. Sur lequel il prend appui. Bien que l’affrontement contre les requins s’est avéré moins éprouvant physiquement pour lui que les deux autres membres de son équipe, il n’en a pas été moins exigent mentalement. Alors que l’on tire encore hors de l’eau Suki, Mizu et les membres d’équipages tombés au cours du premier assaut, Mizugiwa surveille la manœuvre du point le plus élevé de l’embarcation.

Suki, dont l’état est plus incertain, suite aux assauts répétés des requins contre sa personne, n’a d’autre choix que d’accepter la main tendue du jeune mousse pour remonter à bord. La main chaude de ce dernier fait contraste avec la température de la sienne après avoir pataugé dans l’eau glacée. Même s’il lui est agréable de sentir un peu de chaleur dans ses extrémités après cette épreuve, le mousse prend un peu trop de temps à se dessaisir de sa personne, selon son point de vue. Au bout d’un moment, cela en devient même gênant, la situation étant passé d’une inquiétude sincère, mais polie, à tentative raté d’arriver à il ne sait quelle idée folle pouvant passer dans la tête du mousse. Cela aurait presque pu être mignon, si la situation avait pu être différente. Mais elle n’était pas différente de ce qu’elle était. Un requin venait presque de lui arracher le côté gauche de l’abdomen. Le moment n’était pas des plus propices pour une tentative d’approche. Maladroite, qui plus est.

Suki – Hum hum!

Mousse – Ha oui, désolé.

Le jeune mousse n’en a pas besoin de plus pour lâcher la main de Suki et se mettre à rougir, se rendant compte de sa bêtise, puis de fuir maladroitement sous le regard amusé de ses collègues plus expérimentés. Quant au genin, il dispose d’une main de plus pour se tenir les côtés et boitiller vers un endroit plus calme et à l’abri des regards indiscrets.

Le manteau qu’il a «emprunté» à Akira a bien morflé durant l’assaut. Trempé, déchiré par endroit et une morsure de requin ayant emporté le flanc gauche, il est en bien piteux état. Ça ira jusqu’à l’île, la blessure est reste prioritaire. Retirant le manteau et la tenue de protection qu’on lui avait confié en même temps que son rang d’aspirant, il lui est plus loisible d’examiner la blessure. Un attentif examen lui démontre que la plaie est moins grave qu’elle n’en a l’air, ses protections ayant été efficaces. En découpant un morceau du piteux manteau, puis en nettoyant le tissu dans une bassine, cela fait un bandage au mieux convenable. Pour l’instant. Alors, qu’à demi-nu, le genin resserre le bandage, une présence derrière lui le fait sursauter.

Mousse – Ho, heu, désolé… je… non… je ne…

Bien que de son point de vu il n’ait qu’une vision du dos nu de Suki, il cache tout de même sa poitrine inexistante avec ses main précédemment à l’ouvrage. Assis, la blessure bandée et le corps à demi-nu, c’était une situation qu’il aurait préféré évité d’avoir à gérer sur le navire. Le mousse ne disant riant de plus intelligible que des bégaiements, Suki essaie tant bien que mal d’évaluer sa meilleure porte de sortie. Mais rien ne se passant, il ose tout de même un regard gêné derrière lui. Pensant que son secret est découvert, il est surpris de voir que le mousse n’a pas bougé pour avertir les autres membres de l’équipage. En fait, le mousse est encore plus gêné que lui. Le rouge aux joues et le regard braqué sur ses propres pieds, il est évident qu’il n’a rien vu de compromettant. Il pense surement, encore, avoir une jolie fille embarquée sur le même navire que lui et qu’il a eu la chance de la voir presque nue. Si c’est bien cela, autant pousser la comédie jusqu’au bout. De sa voie la plus enjôleuse, il répond tout en se forçant à rougir tout autant que l’intrus.

Suki – Oui?

Mousse – Heu… non, je ne voulais pas dérangé.

Suki – Non, tu ne dérange pas.

Mousse – Je voulais seulement voir… non pas voir. Je veux dire, on m’a demandé de m’assurer que ça allait.

Suki – Ho, c’est tout.

Cette dernière phrase fait encore davantage monter le rouge aux joues du mousse. Suki y a mis du sien, c’est au moins le minimum de réaction attendue.

Mousse – Et prévenir que l’on va bientôt accoster. Il y aussi la petite qui est monté sur la tête de l’autre. Une histoire de poisson. Je crois qu’il a besoin de toi. Il n’est pas capable de gérer seul.

Suki – Si c’est tout.

Il ramène le manteau sur ses épaules et reboutonne le tout. Se relevant et se mettant pour la première fois face il le dépasse pour retourner sur le pont, lui laissant quelques mots à l’oreille, fière de sa bonne action.

Suki – Profite bien, tu vas pouvoir dire à tous tes amis que tu as vus une jolie fille presque nue.

Ceci fait, Suki peut s’en aller s’occuper du problème «Mizu». En effet, Mizu est bien agrippée à Akira. Incapable de s’en défaire, alors que le reste de l’équipage se marre joyeusement en regardant la petite Mizu farfouiller dans la capuche du garçon. Elle en sort rapidement un poisson qui avait dû se glisser là alors que tout le monde était à l’eau. Son butin récupéré, elle saute rapidement de son perçoir humain pour jeter son dévolu sur un autre, le mat de l’embarcation.

Suki – Un poisson…

Akira – Arg, qu’est-ce que ça faisait là.

Tout le monde rigole de plus belle. Akira, vexé, s’en va rejoindre Suki près de la rambarde, alors que l'île grossit à l'horizon.

Akira – Le mousse n’est pas revenu? Il devait m’aider avec la petite sauvage après être allé te chercher.

Suki – Laisse le profiter du plus beau jour de sa vie.

Suki – Laisse le profiter du plus beau jour de sa vie.


Alors qu’il jetait un regard interrogateur sur la jeune genin, ils furent rejoints par Mizu qui était descendu du mat  aussi vite et agilement qu’elle était montée. Elle se planta devant les deux autres membres de l’équipe semblant plutôt gênée.

Mizu- Akira je te rends le poisson parce que c’est toi qui l’as trouvé mais s’il te plait ne le brûle pas, c’est un bon poisson.

Akira- je te promets qu’on le mangera tous ensemble « nature » comme tu l’aimes !


Le sourire qu’il afficha à Mizu ne sembla pas plaire à son Sei qui s’écria :

Sei- Eh ben oui ! Vas-y! Met toi à genoux devant cette petite malpolie ! 
           
Akira- Au vu de sa force physique, je ne pourrais pas faire grand-chose répondit-il d’un ton sarcastique.


Sei- ça c’est parce que tu passes ton temps dans un méandre puant de blablablabla et que tu oublies de méditer petit con ! Heureusement que les requins ne t’on pas trouver à leurs goûts sinon c’en était fini du spectacle affligeant que tu m’impose quotidiennement !

Akira- et alors ? Ce n’est pas ce que tu veux ? Tu es jaloux parce que tu n’es plus le seul à qui je parle !


Sei- écoutes-toi encore et toujours du blabla ! Tu es vraiment une blague consciente.


La plage de Nagumo était maintenant à quelques mètres, et ils finirent le chemin vers la terre les pieds luttant contre le remous des vagues. Une grande dune s’élevait sur toute la longueur de la plage d’un blanc immaculé. Personne n’avait semblait-il déjà écrasé ces grains de sable. Les « au revoir » furent douloureux pour le jeune mousse qui semblait avoir complètement succombé au charme de Suki. Les autres marins se contentèrent de fixer pour une dernière fois le corps de Mizugiwa d’un air avide. C’est lorsqu’ils foulèrent la plage paradisiaque qu’elle pris enfin la parole.

Mizugiwa- Nous allons nous reposer dès maintenant, j’avais prévu de commencer les recherches au plus vite mais l’océan en a décidé ainsi.


Devant les regards noirs des trois apprentis shinobis, elle leurs souri franchement.

Ok ok, je vois où vous voulez en venir mais bon, d’une, je me plie a la volonté de l’eau et je n’attaquerai pas sans bonne raison des requins…


Akira- Quoi ?! Des requins c’est pas une bonne raison ?  Le fait que Suki s’est fait bouffer la moitié du ventre ne vous gêne pas trop à ce que je vois !

En un éclair Akira se retrouva à terre, une douleur lancinante lui traversant les côtes dans un bruit de fouet qui claque.

Mizugiwa- quand je parle, tu ne parles pas. Je suis encore le chef d’équipe ici, ce n’est pas parce que je suis sympa que la discipline ne sera pas stricte durant cette mission, capicci ?


Sei- ne dis rien ! fermes-là ! Tu lui ferais trop plaisir…


Akira-oui j’ai compris.


Sei- Ô désespoir !  Pourquoi ai-je hérité de lui dans ce stupide clan de culs-terreux drogués et adepte d’os, de plumes, et d’autres objets aussi inutiles les uns que les autres ! Tu ferais mieux de rester sur l’île et de te faire oublier de tout et de tout le monde. Ça fera déjà un con en moins dans le village où tu ne vois rien, rebaptiser « de la brume » par ces arrogants d’humains qui glorifient tout ce qu’ils touchent !


Avec le monologue hurler du Sei, Akira n’avait encore rien compris à la fin de l’explication de Mizugiwa, il acquiesça donc d’un air impliqué sans avoir la moindre idée de ce qu’elle avait pu dire.

Il s’installa sur le sable encore chaud et s’allongea quand les hurlements de Mizugiwa le firent sursauter.

Mizugiwa- je viens de te dire de faire du feu, tu es stupides ou quoi ? Dépêche-toi ! Avec ce combat on a pris du retard et le soleil va bientôt se coucher. Nous avons du bois pour ce soir seulement. Alors profitez-en capicci ?


Akira s’affaira donc devant le feu, tandis que Mizugiwa découpait soigneusement le poisson sous les yeux inquiets de Mizu qui alternaient frénétiquement entre le feu et le couteau.
Son Sei silencieux, Akira profitait pleinement de la situation, il était quelque peu fatigué mais ce n’était rien comparé aux blessures de ses camarades. Il se sentait un peu honteux d’être resté en retrait la majeure partie du combat pendant que son équipe était attaquée. Il leva les yeux et observa Mizugiwa qui riait devant la mine amoureuse que faisait Mizu au poisson. C’était la première fois qu’il l’entendait rire, et elle était encore plus belle lorsque son visage s’éclaircissait ainsi. 
 
Suki-Tu remplaces les marins ?


Akira sortit de sa rêverie et se retourna avec un sourire. Si c’était une autre personne, il aurait sûrement eu honte, mais Akira savait que Suki ne le jugerai pas. Une confiance naturelle c’était installé entre eux. A ce moment précis, il sut que ses secrets seraient bien gardés entre ses mains, peut-être même qu’un jour, il lui présenterait son Sei.

Sei- je ne me mêle pas aux bouseux comme vous, la seule raison pour laquelle je te parle est que je suis bloqué ici et que tu es le seul moyen de me divertir.

Akira- c’était tellement bien quand tu te taisais…


Suki- le diner arrive !


Mizugiwa et Mizu portait chacune deux bols de poisson découpé sur du riz blanc, Mizu sautillait joyeusement et éclaboussa un peu tout le monde avec le sable qui volait derrière elle.

Mizu- Tiens ! Mange ! Tu peux laisser le riz si tu n’aimes pas, le poisson c’est mieux que le riz !


Suki- Mizu ! Arrêtes tes excuses, tu mangeras ton riz !


Akira n’avait jamais mangé du poisson cru mais la texture et le gout était agréable. Le repas se fit en silence devant le coucher du soleil. Chacun semblait apprécier ce moment et le calme qui régnait était apaisant.

A la fin du repas, Mizugiwa prit la parole alors qu’ils s’allongeaient autours du feu pour se réchauffer de l’air frais de la nuit.

Mizugiwa- demain matin je vous apprendrai les rudiments de l’art Suiton, il vous manquait une technique offensive à distance pour vous en sortir sans trop de mal. Vous êtes tous les trois de l’affinité Suiton ce qui tombe bien. L’apprentissage de cette technique n’est pas très compliqué, dans quelques jours, si vous êtes sérieux vous l’accomplirez parfaitement. Nous allons éteindre le feu pour ne pas attirer l’attention sur nous. On ne sait pas si quelques tribus sont encore là et il ne faudrait pas les réveiller. Il vaut mieux dormir en groupe pour se réchauffer.
Bonne nuit, reposez-vous bien parce que c’est peut-être la dernière nuit calme que vous passerez avant longtemps, si ce n’est la dernière tout court…


Elle enseveli le feu de sable et enleva la chemise qui lui servait d’habit. En souhaitant bonne nuit à tout le monde, elle se coucha à côté d’Akira sans toutefois le toucher. La tête de celui-ci était du côté de Mizu qui ronflait déjà bruyamment.

Ce soir-là, il eut du mal à s’endormir, il sentait le souffle chaud de Mizugiwa dans son cou, et ne pouvait cesser de penser à tous les hommes de Kiri qui aurait payé pour être à sa place à ce moment.

Akira-On mangera le même plat l’année prochaine à la même date, et ainsi de suite. Comme ça, on est sûr de ce voir tous les quatre au moins une fois par an. Ça vous tente ?


Pour seul réponse, il obtenu quelques grognements qui suffirent cependant à lui donner le sourire pour le reste de la nuit. Ça y était, il avait enfin trouvé sa place parmi les shinobis du village de la brume.


La nuit fut quelque peu agitée, il rêvait qu’il se noyait dans une mélasse visqueuse et épaisse. Des rangées de dents claquaient au fond et malgré tous ses efforts, il coulait et s’approchait inexorablement du fond. Alors qu’il avait abandonné la lutte et que les mâchoires étaient à quelques centimètres de ses talons, il se réveilla en sursaut au milieu de la nuit. L’air frais de la mère fouetta son visage trempé d’une sueur froide. Il jeta un coup d’œil à ses compagnons, puis se rendormit en oubliant la raison de son réveil.