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 Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur

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Hana Aisu
Aspirant de Konoha
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Hana Aisu


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MessageSujet: Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur   Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur EmptyMer 26 Sep - 14:14

PARTIE 1/4


Kaede n’avait quasiment pas dormi de la nuit, et, elle le savait, ce n’était absolument pas recommandé. Bien que n’étant pas d’une constitution chétive, se priver ainsi de sommeil ne serait pas sans conséquences sur sa concentration, sa réactivité… Mais c’était comme ça : Kaede n’avait pas pu fermer l’œil. Tout au plus s’était elle sentie légèrement flotter quelques instants, mais, chaque fois que le sommeil commençait à l’étreindre, une petite voix lui murmurait : « Tu vas sortir ! », et l’excitation la réveillait immédiatement.
Kaede avait toujours été d’un naturel plutôt angoissé, et elle connaissait bien cette douleur interne qui retournait les organes et empêchait de dormir. Mais elle était moins familière à cette sensation : l’excitation. Il lui était arrivé peu de fois – ou du moins, elle ne se souvenait que de peu de fois – d’être allée se glisser sur sa couche un soir et de se prendre à penser : « Ah ! Si seulement je pouvais fermer les yeux, et me retrouver immédiatement à demain matin. Et si seulement la journée de demain pouvait durer encore et encore ! ». Elle se souvenait bien d’avoir pensé ça la nuit précédant son premier jour en tant que genin, et aussi la veille de sa rentrée à l’Académie. Peut-être, quand elle n’était qu’une enfant qui ne comprenait encore rien des manipulations et des guerres qui se jouaient à l’extérieur, lorsqu’elle pensait encore que sa famille rassemblait les individus les plus gentils et les plus fort de tout le pays de l’eau, peut être alors avait-elle déjà été excité à l’idée d’une grande réunion de famille ou d’un fête quelconque. Mais jamais au grand jamais elle n’avait été aussi pressée que ce soir là.

« Tu vas sortir ! »


Il fallait absolument qu’elle dorme, il était impensable que ses facultés soient ne serait-ce qu’un petit peu diminuées pour la mission dont Ayumi lui avait parlée.

Quand les survivants désemparés du clan Uriyama assistèrent à leur défaite, une fois que la poussière des combats du coup d’état fut retombée, ils furent arrêtés et jugés. Beaucoup furent condamnés à une longue peine de prison. Kaede s’était souvent interrogée sur la prison et surtout sur la sensation que pouvait avoir un homme qui sortait pour la première fois de sa cellule après des années d’enfermement. Et ce qu’elle ressentait aujourd’hui y ressemblait sûrement, car, pour la première fois de son existence, Kaede allait mettre un pied hors de Kiri. Jamais encore elle n’avait quitté l’enceinte du village. Ce n’était pas comparable à un emprisonnement, cependant, il était juste rare que des genins aient une raison de sortir. Et on en retrouvait beaucoup qui, rêvassant devant l’horizon, assis sur la plage, imaginait le Monde Extérieur comme une terre pleine de dangers et d’aventures. Oh, évidemment, ils n’avaient pas complètement tort, mais beaucoup auraient été très déçu de réaliser à quel point était romancée l’image qu’ils avaient des plaines hors des murs.

« Tu vas sortir. »


Kaede était bien consciente qu’il ne s’agirait pas d’une mission héroïque, et que le seul danger qu’elle aurait à affronter serait très probablement une pluie froide et un léger mal de pied. Mais quand même… Elle allait sortir…
Elle se réveilla en sursaut, sans même s’être rendu compte qu’elle s’était endormie. Les premiers rayons du soleil s’écrasaient mollement sur la fenêtre et la Genin comprit qu’il était l’heure d’y aller. Se redressant, elle resta un petit moment assise sur son matelas avant de se lever d’une impulsion énergique. Elle fit tomber ses vêtements sur le sol à mesure qu’elle se rapprochait de sa douche. Il faisait froid, et elle sentit ses épaules, son dos et ses cuisses se hérisser sous le léger courant d’air. La Genin se dépêcha de se laisser glisser sous le jet d’eau chaude, et laissa échapper un soupir de contentement en sentant le liquide bouillant se répandre sur son crâne et son dos. A contrecœur, elle s’en arracha, et se dépêcha de se sécher. Elle enfila ensuite son kimono rouge, et glissa à l’intérieur du vêtement son matériel et ses armes. Kaede s’observa dans le miroir tandis qu’elle nouait sa ceinture. Depuis quelques temps, la Genin trouvait que quelque chose avait changé en elle. Elle n’aurait pas su définir quoi exactement, mais cette mèche de cheveux était-elle de cette couleur ? Et sa peau était-elle aussi pâle ? Ou peut-être était ce le contour de son visage qui lui semblait aminci ? Il était vrai que Kaede s’était assez considérablement amaigrie ces derniers temps, mais cette impression de changement qui émanait d’elle lorsqu’elle se regardait dans un glace n’avait probablement aucun lien : c’était sous son crâne que la tempête se jouait.

« Tu vas sortir ! »

Kaede n’avait pas faim. Il était d’ailleurs rare qu’elle parvienne à avaler quoi que ce soit après son réveil. Il lui fallait la plupart du temps attendre une ou deux heures pour pourvoir manger un petit quelque chose sans être aussitôt pris d’un violent mal de cœur. Ce matin n’y fit pas exception, et Kaede se contenta de glisser dans un pli de son kimono un petit pain emballé dans un foulard élimé, qu’elle grignoterait quand elle en aurait l’occasion pendant la matinée. En revanche, elle but trois grandes tasses d’eau fraiche à la suite pour achever de se réveiller. Enfin, elle sortit de son appartement, descendit rapidement les escaliers de l’immeuble, et arriva dans la rue. Un léger vent s’insinuait entre les bâtiments et remontait les rues, rabattant sur son passage détritus et mèches rebelles. Les nuages qui s’étaient amoncelés pendant la nuit semblait sur le point de se déchirer en une averse mémorable, mais, pour le moment tout du moins, l’air était encore à peu près sec. Kaede se dépêcha de rejoindre les portes du villages, où Ayumi lui avait donné rendez vous. L’adolescente ne s’était jamais vraiment approchée des portes de Kiri, et en arrivant aux pieds des majestueux battants, elle ne put s’empêcher de se sentir fière, jusqu’au plus profond d’elle même, jusqu’à la moelle de ses os, d’appartenir à Kiri.

« Ah Kaede ! T’es là ! Bien dormi ? »
demanda Ayumi lorsqu’elle vit arriver la genin.

Tirée de ses pensées patriotiques, Kaede balbutia un « oui » et attendit fermement qu’Ayumi lui remette son ordre de mission. Cette dernière comprit bien vite que son élève n’avait pas l’intention de faire la conversation, et qu’elle n’attendait rien d’autre que l’enveloppe cachetée que la Chuunin tenait dans son poing fermé. Elle eut un sourire, et tandis lui tendit la missive. Kaede s’en empara fébrilement et s’empressa de la déballer. Tandis que la jeune fille en lisait – et relisait – attentivement chaque ligne, Ayumi l’observa en souriant. Elle ne savait pas pourquoi elle avait entreprit d’aider ainsi cette genin laissée pour compte par son premier maître… Ayumi était déjà instructrice d’une équipe – ce qui lui prenait un temps considérable – et elle donnait assez régulièrement des cours à l’Académie. Cours qu’elle préparait avec sérieux et professionnalisme, ce qui n’était pas toujours le cas parmi les professeurs… En fait, il fallait être franche, Ayumi ne consacrait pas tant de temps que cela à Kaede, mais elle l’aidait en lui donnant des conseils, en lui procurant quelques rouleaux de techniques quand elle pensait que son élève était prête et, surtout, elle confiait à Kaede autant de mission de rang D qu’elle le pouvait. Ayumi en était persuadée : ce n’était qu’en enchaînant l’exécution de mission – furent-elle de rang D – que Kaede parviendrait à se faire un certaine réputation dans le village, et qu’elle pourrait se trouver un vrai instructeur à temps complet.

« C’est bon tu as compris ce qu’on attendait de toi ? »
demanda Ayumi lorsque Kaede eut enfin terminé de lire pour la troisième fois son ordre de mission.

« Oui ! Il n’y aura pas de problème ! »


« J’espère bien ! Bon, tu ne te perdras pas, dehors ? »


« Non, il suffit de suivre la route, même moi je peux le faire ! Et si je me perd, je demanderai mon chemin, doit bien y avoir des gens qui savent où est Kiri ! »


« D’accord ! Ah, et n’hésite pas à t’abriter un peu si le temps dégénère. »


Kaede acquiesça, puis salua Ayumi, qui lui rendit son salut.

« Allez, bonne chance ! »
murmura Ayumi en voyant Kaede tourner les talons et franchir les portes.
Hana Aisu
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MessageSujet: Re: Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur   Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur EmptyMer 26 Sep - 14:17

PARTIE 2/4
Pour être tout à fait honnête, il n’y avait pas tant de différence que ça entre l’extérieur du village qui était encore inconnu de Kaede il y a deux minutes, et les éléments périphérique – la plage, le parc – où la Genin avait passé une bonne partie de ses dernières journées. Mais bien que les paysages soient identiques, qu’il s’agisses des même espèces d’arbres, du même vent légèrement salé, de la même lueur grise qui émanait du soleil voilé… , malgré toutes ces similarités, il y a avait quelque chose de très différent entre les deux lieux, qui les rendaient absolument incomparable. Lorsqu’elle souhaite trouver un moyen de mettre des mots sur cette subtile cassure entre les deux milieu, elle ne put se souvenir que d’une chose : elle-même, petite, regardant son oncle en train de fumer.

« Je fume pas tant que ça, avait-il dit un jour à table, et je peux sans problème passer une demi-journée sans griller la moindre cigarette, mais quand on me dis « pendant deux heures tu ne pourras pas fumer » comme c’est le cas dans quelques réunions, ça me rend dingue, mais dingue ! »


Sans qu’elle ne puisse vraiment trop savoir pourquoi, Kaede était convaincue que cette phrase résumait parfaitement la situation. Les genins du village ne pouvaient pas sortir. Ils n’avaient pas besoin de sortir du tout, tout ce qui aurait pu leur être nécessaire se trouvait dans l’enceinte de Kiri. Mais le fait de savoir qu’ils étaient quasiment enfermés leur rendait impossible de ne pas vouloir à tout prix sortir, même si cela avait été pour ne trouver à l’extérieur que champ de lave et terre ravagée. Cette infime différence qui provoquait cette cassure si immense entre l’intérieur et l’extérieur du village était si simple finalement : c’était le goût de la liberté.
Hana Aisu
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Hana Aisu


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MessageSujet: Re: Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur   Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur EmptyMer 26 Sep - 14:26

PARTIE 3/4

Kaede suivit la route, en direction du village de Mizuha. D’après la carte qu’elle avait emportée, il lui faudrait un peu plus d’une heure pour y parvenir. A moins bien sûr de s’y rendre en courant, mais Kaede ne comptait pas dépenser toutes ses forces avant d’arriver à destination, et, surtout, elle n’avait aucunement l’intention d’abréger cette première sortie à l’extérieur en se déplaçant à toute vitesse.
En réalité, il fallut presque une heure et demie pour accomplir le trajet. Peut-être avait-elle mal lu la carte, mais il était surtout probable que sa marche se soit lentement métamorphosée en flânerie dans les bois. Lorsque finalement la route quitta la forêt pour déboucher sur une falaise de roche blanche, Kaede crut un instant s’être perdue, car la route ne débouchait plus sur rien, mais il ne lui fallut pas longtemps pour détecter à quelques centaines de mètres plus vers l’Est une fumée grise qui montait de derrière une colline. Mizuha devait être là-bas. Ce fut à ce moment là que les nuages, épuisés par leur nuit d’effort, finirent par crever et à déverser par tonneaux entiers des trombes d’eau comme même le Pays de l’Eau n’en voyait pas souvent. Toute amoureuse de la pluie qu’elle était, Kaede aurait volontiers évitée de prendre un coup de froid en se laissant arroser sans rien faire par les trombes d’eau, aussi se mit elle à courir jusqu’à la fumée. Ses pieds s’enfoncèrent dans la boue dégoulinante lorsqu’elle entame l’ascension de la colline, mais elle parvint à conserver son équilibre et à ne pas ralentir avant d’être arrivée en haut. Là, elle eut un moment d’abattement. Mizuha n’était pas là. Il n’y avait qu’une maison isolée. Kaede put voir jaillir d’une cheminée grise la fumée qui l’avait trompée. Elle hésita un instant, se demandait s’il valait mieux continuer à chercher le village – qui ne devait pas être loin ! – ou aller demander des informations dans la maison, qui ressemblait d’ailleurs plus à une cabane. La pluie acheva de la décider à aller frapper à la porte de la cabane.

Lorsque Kaede parvint devant la porte, elle réalisa à quel point la maison était petite, une vingtaine de mètres carrés tout au plus. Le toit semblait aussi en mauvais état, et elle se demanda même un moment si elle n’avait pas rêvé en voyant de la fumée, tant l’idée que quelqu’un puisse se résoudra à habiter là lui semblait étonnante.

« Quitte à être venue jusqu’ici, autant ne pas faire marche arrière maintenant ! »
songea-t-elle, avant de frapper trois coups secs sur la porte de bois.

Le battant s’ouvrit très vite, et un vieux monsieur à l’air fatigué lui fit signe d’entrer. Kaede ne se fit pas prier et se dépêcha de se mettre au sec tandis que le vieux fermait la porte derrière elle.

« Excusez moi, dit Kaede, je me suis perdue… »


« Oh pour ça faut pas vous en faire mademoiselle, vous n’êtes pas bien loin de la civilisation si vous voulez tout savoir… »


« Tant mieux… En fait je ne vais pas vous déranger trop longtemps : je cherche juste le village de Mizuha. »


« Mizuha ? Personne n’appelle ça Mizuha ! »


« Comment ça… ? »
demanda Kaede, intriguée.

« C’est bien Kiri ça ! Ca va faire des années et des années et des années que l’on appelle ça « Basse-Plage » - ne me demandez pas pourquoi j’étais encore tout gamin que ça se disait déjà alors pensez bien que je ne m’en souviens plus. Et vous vous continuez d’appeler ça Mizuha ? »

« On l’appelle par le nom officiel, c’est tout… »

« Vous vexez pas mademoiselle… Enfin… Qu’est-ce qu’un trou pareil a fait pour que Kiri se décide à lui envoyer un shinobi ? »


« Pas grand chose, j’ai quelques petites choses à y faire, mais rien de bien important… Vous sauriez m’indiquez la direction ?... »


« Retournez jusqu’à la forêt, et au lieu de prendre vers l’Est aux falaises, prenez vers l’Ouest et vous retrouverez la route en moins de dix minutes. Suivez la vers le sud et c’est l’affaire d’un quart d’heure. Evidemment, si vous aviez pris le bon embranchement dans la forêt vous auriez gagné plus d’une demi heure, mais ça ne doit pas être trop grave je suppose… »


« Merci Monsieur, vraiment ! » déclara Kaede en s’inclinant. Elle fit mine de partir mais l’homme la retint par la manche.

« Allons, il ne va pas pleuvoir comme ça pendant l’éternité, et vous qui avez encore plus de temps que moi devant vous, vous êtes encore moins patiente ! Alors asseyez vous près du feu, et maintenant que vous êtes là, faites moi un peu la conversation, ça va me distraire un peu. »

Tout en disant cela, il sortit un tabouret de bois de chêne de derrière un rideau pourpre, et l’installa à proximité de la cheminé – plutôt un cercle de pierre d’où émergeait plus de fumée que de chaleur. Visiblement, le fait qu’il pleuve à peu près autant à l’intérieur de la maison qu’à l’extérieur – Kaede ne s’était pas trompé en estimant l’état de la toiture – et il fit s’assoir son invité juste sous une fissure du toit. La genin attendit que l’homme tourne le dos pour souffler sur les braises pour décaler son siège d’un bon mètre vers la droite, et éviter ainsi de se trouver juste sous la véritable petite cascade. Le vieil homme se releva, fit craquer son dos, et s’assit sur un fauteuil délabré qui se trouvait juste à côté du siège de Kaede.

« Alors petite, qu’est ce que tu racontes de beau pour divertir un peu un vieil homme ? »


Kaede chercha un moment ce qu’elle pouvait dire. Elle était partagé entre l’envie de raconter tout ce qui lui passait par la tête, et la certitude que si elle le faisait, ce serait au mieux vu comme de l’idiotie, et au pire pour de la trahison. Il valait mieux éviter de raconter quoi que ce soit à propos du village à un civil. Même si ce civil vivait seul dans une cabane délabrée et qu’il ne croisait probablement pas grand monde – sans parler de leur adresser la parole !

« Je ne sais pas trop quoi vous dire, monsieur… »


« Eh bien, trouve… Dire « Je ne sais pas trop quoi vous dire » c’est déjà dire quelque chose. »

« Vu sous cet angle… Vous habitez la depuis longtemps ? »


« Oui. Très longtemps. Tu aurais eu le temps de vivre plusieurs vies depuis que j’ai emménagé ici. »


« Mais… Pourquoi ? Je veux dire, pourquoi est-ce que vous vivez ici, tout seul, alors que Mizu… alors que Basse-Plage est juste à côté ? »


« J’avais envie de vivre ici. Je ne vois pas pourquoi sous prétexte qu’il y a un village, on serait obligé d’y vivre. Ici je n’embête personne, et personne ne m’embête. Faut être simple dans la vie… Simple ! »


Etre simple… Kaede aurait bien voulu, mais rien n’était jamais simple. Elle s’était battue avec sa coéquipière, elle avait été chassée de son équipe, beaucoup pensaient qu’elle était une traître en puissance, et personne ne semblait disposé à la prendre pour élève. Comment est-ce que ça aurait pu être simple ? Elle posa la question au vieil homme.

« La vie, elle est pas compliquée. C’est toi qui la compliques. »
dit-il simplement.

La genin sentit ses neurones tourner à cent à l’heure. Si elle ne s’était pas battu pour une stupide jalousie… Si elle avait essayé de se défendre face à Oda… Si elle avait simplement essayé d’exister et de se comporter d’une façon… simple… Oui, alors tout aurait pu être bien plus agréable. « Et pour la trahison, hein ? Qu’est ce que tu fais de la trahison ? » demanda le petit démon dans son crâne. La réponse n’était pas compliquée là encore… Il fallait être irréprochable. Il ne fallait pas qu’elle soit puissante, comme elle l’avait supposé, non… Elle devait être exemplaire dans son attitude. Elle devait devenir une Chuunin douée, à l’écoute, loyale, courageuse… Elle devait ne plus jamais se comporter d’une façon qui la desservirait. Oui… Vu sous cet angle…

Kaede se leva d’un coup.

« Je dois partir. »
dit-elle simplement.

« Je vois ça, répondit l’homme avec un sourire. Et que vas tu faire, ma petite ? »


« Je vais me simplifier la vie. »


« C’est bon d’entendre ça. Tu te souviens des indications que je t’ai donné pour trouver Basse-Plage ? »


« Oui, je trouverai le village sans problème. »


« A la bonne heure. Reviens me voir si tu le veux, un de ces jours. »


« Je reviendrais probablement Monsieur. »


Kaede s’inclina, et l’homme lui répondit par un sourire chaleureux.

« Bonne chance ! »
dit-il, tandis que Kaede sortait sous l’averse.

Agir simplement. Ca commençait par accomplir la mission que le village lui avait confié de façon rapide et efficace. Kaede serait exemplaire.
Hana Aisu
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MessageSujet: Re: Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur   Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur EmptyMer 26 Sep - 16:17

PARTIE 4/4


Mizuha était un vrai trou perdu. Une vingtaine de bâtisses de bois surplombant la mer, encadrées par la forêt et les falaises. Kaede ne venait cependant pas faire du tourisme. Elle avait une mission.

Il y avait à Kiri un marchand riche et aussi célèbre que pouvait l’être un marchand. Il était sériculteur, c’est à dire qu’il fabriquait et vendait de la soie. Tous les ans, à la fin de l’hiver, il partait jusqu’au bord de la mer, et attendait là quelques jours. Un bateau le prenait et le déposait sur le continent, dans lequel il s’enfonçait encore pendant deux semaines. Il arrivait alors chez un homme qui lui vendait, contre plusieurs pierres précieuses, des larves de vers à soie. Le marchand faisait alors marche arrière, retournait à la mer, reprenait le bateau, et revenait à Kiri juste à temps pour que les larves n’éclosent, laissant dans leur sillage des mètres et des mètres de fil qui, transformés en soie, seraient changés en kimono et s’échangeraient contre des liasses et des liasses de billets à la cour du daymo. En un sens, il était heureux, et en tout point, il était riche.
Mais récemment le capitaine du bateau l’informa qu’il n’accepterait plus de sortir en haute mer tant que Kiri n’aurait pas éradiqué cette « légende » dont tout le monde parlait. Kaede n’avait pas d’information sur le « Ryujin », si ce n’est qu’une mission de rang A avait été déposée pour demander aux shinobis de Kiri de débarrasser la mer de ce monstre. Le jour du départ du marchand approchait, et il lui fallait absolument convaincre le capitaine. C’était là le but premier de la mission : le marchand avait absolument souhaité être accompagné par un genin de Kiri pendant les parlementation entre les deux hommes. « Afin de constituer un avis externe et objectif » avait-il souligné. Parmi ceux qui étaient au courant de la mission, nombreux considérèrent cela comme une exubérance totale, un caprice d’homme fortuné… Il n’y avait cependant aucun risque, et le shinobi devait se contenter de faire de la figuration. Aucune raison d’y envoyer un Chuunin, et c’était donc à Kaede qu’il était revenu d’assister à la discussion.
L’ordre de mission précisait que le marchand, Shin, retrouverait le capitaine directement chez lui, à Mizuha, et que Kaede devait les y rejoindre. Aussi s’empressa-t-elle de demander à un pêcheur qui rentrait son bateau de lui indiquer la maison du capitaine. L’homme lui fit répéter plusieurs fois la question tant le bruit de la pluie assourdissait les conversations, avant de lu indiquer du bras une maison un peu plus grande que les autres qui se trouvait à une vingtaine de mètres. Trempée et plutôt essoufflée, elle se présenta devant la porte, frappa, et attendit qu’on lui ouvre.
La battant s’écarta sur le visage ridé d’un très vieux domestique, qui guide Kaede jusqu’à la pièce principale où se trouvait déjà Shin et le Capitaine, assis autour d’un thé.

« Vingt pourcent ! C’est déjà cinq de plus que ce que je vous donne d’habitude, ça suffira n’est-ce pas ? »
demandait Shin au Capitaine.

« Vingt pourcent ? Ca représente une sacrée somme c’est sur mais… Pourquoi Shin ? Pourquoi voulez vous repartir une nouvelle fois ? Vous n’avez pas assez d’argent pour survivre sincèrement ? »


Shin ne répondit pas et se tourna vers Kaede.

« Ah ! Notre admirable envoyée de Kiri ! Bienvenue ! Vous êtes trempée, venez donc vous servir une tasse de thé avec nous ! »
s’exclama-t-il d’un ton cajoleur qui mit instantanément Kaede mal à l’aise. Se tournant vers le Capitaine, il ajouta : « J’ai besoin de cet argent ! Il faut que je parte en expédition cette année encore ! »

« Eh bien demandez à d’autres fous que moi ! Je ne suis pas le seul capitaine du pays de l’eau ! Il doit bien y en avoir un dans le tas suffisamment idiot pour vouloir braver Ryujin ! »

« Je ne veux pas d’autres marins ! Je vous connais vous et je vous fais confiance, ce qui n’est pas le cas des autres navigateur de coin ! Ecoutez, si c’est une question d’argent je suis prêt à faire un geste : j’augmente vos primes ! De dix pourcents ! Non ! De vingt ! »


« Combien de fois dois-je vous le répéter Shin ? Ce n’est pas une question d’argent ! »
Le ton du capitaine était maintenant très dur, mais Shin ne se laissa pas décontenancer.

« Regardez Capitaine ! Regardez !
dit-il en pointant Kaede du doigt, Kiri veille sur moi ! Cette jeune fille est très douée vous savez ! Et Kiri l’a affecté à ma garde personnelle ! Elle nous protégera de vos fantômes marins ou je ne sais quoi ! »

« Pardon ? songea Kaede. MOI je suis très forte ? Cet imbécile ne me connaît même pas, je suis sûr qu’il est à peine capable de différencier un genin d’un Chuunin même si on lui mettait l’uniforme sous les yeux ! Et je n’ai pas du tout été affecté à sa garde ! On ne confie pas une mission de rang A à un genin ! Qu’est-ce qu’il est en train de raconter, là ? »

Puis elle compris. Shin ne comptait absolument pas sur Kaede pour être « un observateur externe et objectif », mais simplement pour en mettre plein les yeux au Capitaine. Simplement pour lui faire croire que Kiri était à ses pieds. Kaede avait énormément envie de rabattre le clapet de Shin, mais le faire aurait été s’assurer un échec de la mission. Que devait-elle faire ?

La réponse était simple. Elle devait être irréprochable.

Kaede se leva et déclara : « Je n’ai pas été envoyée pour vous protéger mais pour arbitrer la rencontre. Le Capitaine ne veut pas partir, il ne partira pas. Monsieur Shin, si vous souhaitez partir en bénéficiant d’une escorte de Kiri, il faudra pour cela demander un contrat de classe B au moins, et ce n’est clairement pas à moi qu’il faudra vous adresser pour ça. Quant à votre mission de rang D, votre prétendu « arbitrage de discussion », je la refuse. Il n’est pas imaginable d’utiliser les shinobis de Kiri comme des peintures qu’on accroche dans son salon pour impressionner ses invités. »

Il y eut un blanc.

« Shin, je pense que nous avons fini notre discussion. »
déclara le Capitaine en se levant.

« Je pense pour ma part que vous n’avez plus besoin de moi. Monsieur Shin, mon nom est Kaede Uriyama, et je n’accepte pas que quiconque se serve de Kiri. Si vous voulez impressionnez vos proches, alors ne cherchez pas à nous faire mentir en inventant un prétexte bidon pour faire venir un genin ! Et surtout sur une mission de rang D : si vous voulez être impressionant, il ne faudra pas être aussi radin. »


« Uriyama, hein ? répondit simplement Shin. J’ai entendu parler de toi ma fille, et de tout ce que tu as fait pendant le coup d’état… »


« Que Monsieur me pardonne, répondit Kaede, mais ce jour là, ne vous en déplaise, j’ai été irréprochable. Au revoir. »


Puis elle tourna les talons et rentra à Kiri.
Spoiler:
Daimyo de l'Eau

Daimyo de l'Eau


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MessageSujet: Re: Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur   Mission de rang D - La Plaine derrière le Mur EmptySam 13 Oct - 14:23

Kaede Uriyama: -1 Réputation +55 Exp

Citation :
Lors de votre retour chez vous, vous recevez une lettre portant le sceau de Kiri. Celle-ci vous demande de vosu rendre dans le bureau d'échange à minuit précise.
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