Juste une pensée…
Il existait plusieurs endroits dans Konoha où les ninjas débutants, surtout les enfants à vrai dire, avaient la possibilité d’être hébergé. Si la plupart d’entre eux vivaient dans leur famille, bien au chaud, entouré des personnes chers et expertes, You, lui, n’avait jamais eu personne. C’est du moins ce qu’indiquait sa mémoire, quoiqu’un peu partielle.
Il n’avait donc pas la possibilité de vivre dans sa famille, c’est ainsi qu’on choisit pour lui un foyer. En réalité, rien ne le distinguait des autres bâtiments de la ville. C’était ni plus ni moins qu’un immeuble en état d’héberger des gens. Si les premiers étages étaient bien propres, habités par des civils, c’était au dernier étage que se logeait You. Et, bien entendu, il était le seul à vivre ici.
Son appartement était son débarrassas et sa couchette. Il passait le reste de son temps dans les appartements voisins. Vides, sales, venteux et humides, les pièces n’étaient en réalité que des combles en dessous des toits. Mais, assis là, You prenait conscience de son mal être. Appuyé contre un mur, face à la porte d’entrée forcée par ses soins, il contemplait le vide.
Pendant des heures, il pouvait rester là, non pas à penser comme on pourrait le croire, mais juste là, le regard blanc qui ne le quittait que rarement, il somnolait. C’était son moyen à lui de s’évader de cette vie incipide et incolore, une vie où il ne faisait que rester transparent. Cependant, cette fois, il ne tombait pas dans la dépression précoce, il avait quelque chose en tête.
Pendant l’espace d’un instant, il avait surgit du monde fantomatique où semblait avoir été transporté, et il était apparu aux yeux de quelqu’un. Il ne connaissait ni son nom ni son prénom mais il connaissait bien ses fenêtres maintenant. De cette rencontre inopportune, il en avait retiré des sensations exaltantes, rien qu’en parlant et en menaçant. Il s’était senti si fort et si faible à la fois. L’adrénaline l’avait transpercé de part en part et l’avait propulsé là où il n’était jamais allé. Il en frissonnait encore et il adorait se remémorer ce moment.
La fuite aussi avait été plaisante, il y avait une certaine excitation à être la proie chassée. S’en sortir ou pas ? Tout était là, mais le chasseur avait été clément. Et c’est pour éviter une situation pareille que You avait décidé de se préparer.
Qu’allait-il faire la prochaine fois ? Car, il en était persuadé, il provoquerait cette rencontre de nouveau un jour ou l’autre. Allait-il l’attaquer ? Allait-il appeler la police ? Dans tous les cas, You était décidé à se défendre. Est-ce que l’excitation d’un combat, la rudeur des coups, le sortirait de sa torpeur ? Pourrait-il enfin devenir un enfant comme les autres ? Etait-il capable d’avoir ne serait-ce qu’un ami ?
Mais il était encore là. Il pleuvait dehors et l’eau passait à travers la toiture. L’endroit paraissait encore plus miteux. Les images qu’il se construisait l’aidait à sortir de tout ça, mais le retour était bien trop brutal, peut-être pire qu’avant. Il devait prendre une décision.
Il ouvrit grand les yeux. Les nuages de l’extérieur cachaient le Soleil, il y avait très peu de lumière dans la pièce. Pourtant You distinguait bien la salissure sur les murs. Devait-il s’entraîner pour continuer d’exister au risque de souffrir ? Ou devait-il juste oublier, un peu plus encore, pour ne plus rien sentir du tout ? Même cette question était une souffrance en soit.
Sa main tremblait, il la tapa contre le mur. Pourquoi un enfant de 8 ans avait-il ce genre de pensée ?! C’était une très grave incohérence.
[You] « Je verrai… plus tard. »
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