Soujuu se réveilla quelques heures plus tard. Il ne se releva pas toute suite pour prendre le temps d'analyser la situation à la lumière du jour. Premièrement, la cachette avait l'air d'avoir fonctionné ou personne n'avait eu l'idée de venir le chercher dans la forêt. C'était le matin et le soleil allait bientôt commencer à se lever, il bénéficierait encore de la pénombre pour au moins une ou deux heures. Il s'assura de n'entendre aucun bruit suspect avant de se relever, il devait vraiment faire attention au moindre détail s'il ne voulait pas mourir bêtement.
Se mettant debout, il pu constater qu'il avait parcouru plus de chemin qu'il ne le pensait et le village côtier qu'il voulait attendre ne se trouvait plus qu'à une centaines de mètres. Au moment où il se releva, il sentit quelque chose dans sa poche. Le parchemin de Sainan, il avait failli l'oublier !
Il le déroula et constata qu'il était composé de deux parties distinctes. L'une d'entre-elles représentait un sceau et l'autre était un message de son Senseï. Il commença par lire cette dernière, utiliser un sceau sans en connaître son utilité pourrait s'avérer dangereux.
- Citation :
- " Si tu tiens à quitter le pays de l'eau en vie, active le sceau en y plaçant ta main. "
Le message ne l'aidait pas beaucoup mais il faisait assez confiance en Sainan pour poser sa main sans hésitation. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre mais sûrement quelque chose de plus impressionnant qu'une boussole de chakra. Celle-ci pointait vers une direction apparemment quelconque, difficile de déterminer à l'avance sa destination.
Le jeune Nukenin avait encore deux options devant lui. Suivre son idée jusqu'au bout ou suivre la boussole de Sainan. Encore une fois, il n'hésita pas et décida de faire confiance en la personne qui l'avait sauvé et qui continuait encore de le faire.
Il arriva à l'orée de la forêt une heure après avoir ouvert le parchemin. Le soleil n'était pas encore tout a fait levé et il bénéficiait encore de la faible clarté pour ne pas se faire repérer. Devant lui, s'étendait à son grand désespoir une vaste plaine où il serait à découvert pendant un long moment. On pouvait juste voir au loin un village qu'il n'avait encore jamais visité. En courant normalement, il pourrait espérer l'atteindre en une heure voir deux s'il devait se reposer entre-temps. En effet, il n'avait encore rien mangé et ses forces faiblissaient déjà.
Le trajet se déroula heureusement sans encombre, sans doute du au brouillard qui s'était levé dès qu'il avait quitté la forêt. Peut être que les dieux des eaux étaient avec lui pour une fois ! Il s'était même accordé une pause à l'abri d'un rocher où il put reprendre ses forces. Arrivé au village, il se cacha et observa attentivement le village. Il était très envisageable que des ninjas y patrouillent pour le retrouver, dans ce cas, il devrait se passer encore d'un repas.
S'il y en avait, ils étaient trop discret pour que Soujuu les remarquent. Il ne trouva rien d'anormal au village qui commençait doucement à reprendre vie après un repos bien mérité. Il pouvait même déjà sentir les odeurs d'une boulangerie qui devait certainement se trouver près de l'entrée du village ou alors, Soujuu était tellement affamé qu'il avait inconsciemment amplifié tous ces sens en quête de la moindre nourriture.
Il essaya de prendre une attitude normale et marcha tranquillement vers le village. C'était une petite boulangerie comme on pouvait en trouver dans n'importe quel village du pays de l'eau. La boulangère venait de finir sa première tournée et Soujuu put donc s'acheter des pains encore chaud et même une pâtisserie... Ce genre de denrées pourrait se retrouver rare dans le futur, autant en profiter tant que cela était encore possible !
L'ex-Genin de Kiri dévora ce qu'il avait acheté pendant qu'il faisait le tour du village. Qui irait soupçonner qu'un adolescent, entrain de manger une pâtisserie, avait tué pas plus tard que le jour d'avant un compatriote ? Dans le doute, il marchait le long des murs en profitant de l'ombre des maisons pour passer inaperçu. Il arriva après quelques détours devant une forge où était exposé divers armes et outils. Malgré la taille du village, certaines armes étaient de très bonnes qualités et il exposait même un magnifique Zanbato ! Elle était de faible qualité mais rendait quand même un bel effet, s'il n'arrivait pas à se procurer une faux, il achèterait certainement une arme ainsi.
Il se surprit à penser à la voler. Après tout, il était déjà recherché alors pourquoi ne tout simplement pas voler ? Ce serait tellement plus facile et avec ces compétences de Genin, même sans son katana, il devrait pouvoir le voler sans trop de problèmes.... Le seul problème résidait dans le poids de l'arme. Il n'était pas sûr d'être encore assez fort pour la manier dans un combat. Non, il ne la volerais pas. Il n'en aurait pas l'utilité pour le moment et cela compromettrais ses chances de s'échapper de Kiri. Par contre, il aurait besoin d'au moins une arme comme par exemple un kunai ou mieux un katana. S'il pouvait déjà s'en procurer un, sa survie en deviendrait tellement simplifiée ! Mais il devait préserver un maximum d'argent s'il voulait acquérir une faux. Le seul moyen était donc d'en voler un. Sa décision prise, il se plaça donc de sorte qu'il puisse observer les déplacements du forgeron sans que lui ou d'autres passants puissent le voir.
Il resta une bonne demi-heure à observer ses allées et venues dans la forge. Il avait déjà repéré sa cible qui se trouvait derrière le comptoir, suspendu sur le mur grâce à deux clous. Impossible de connaître sa qualité à cause du fourreau qui cachait sa lame mais on pouvait se douter qu'une pièce affiché avec un fourreau de bonne qualité ne pouvait pas être ratée. Le forgeron était actuellement en train de chauffer le four dans le but de s'occuper d'une lame. Soujuu profita de ses compétences en forge obtenues avec Hughes pour s'aider. S'il avait de la chance, le forgeron commencerait à forger une nouvelle lame et ne tarderait pas à taper sa lame à coup de marteau et dans ce cas, le vol serait beaucoup plus aisé grâce au bruit sourd de ce dernier.
Il lui fallut encore attendre une dizaine de minute avant que la température du four soit à la bonne température. Au grand soulagement de Soujuu, le forgeron commença à choisir un marteau parmi la longue liste qu'il possédait. Le moment allait bientôt arriver, il essaya de se remémorer la démarche de Sainan et sa souplesse qui lui permettait de se déplacer pratiquement sans aucun bruit sans pour autant ralentir sa vitesse. Il n'était pas Aisu mais il avait retenu au moins un précepte des Eaux : être fluide comme l'eau. N'être que mouvement et glisser sur le sol comme la marée...
Les coups commençait à résonner à rythme régulier. Il calqua son cœur, ses mouvements, son âme sur celui-ci comme il avait pu le faire en forgeant ses propres lames dans le passé. L'exercice était plus complexe car ce n'était pas lui qui imposait le rythme mais le forgeron. Il devait pourtant y arriver s'il voulait ne pas se faire prendre bêtement. Là, voilà. Il avait réussi à attraper le rythme, il devrait être capable de la voler même les yeux fermés tant son état de concentration était intense. Il était maintenant prêt à commettre le premier larcin de sa vie.
Dernières précautions, il fallait qu'il n'y est aucune personne dans la rue. Il était encore très tôt le matin et seuls quelques personnes étaient déjà levés. Cette dernière précaution effectuée, il ne manquait plus qu'un moment pour s'élancer. Celui où il retirerait la lame du four pour recommencer à la travailler. A partir de ce moment, il n'aurait que quelques secondes pour sauter au-dessus du comptoir, prendre la lame qui heureusement n'était que déposé sur des clous, rebondir au dessus du comptoir pour ensuite s'enfuir de la rue où il reprendrait une allure normale pour ne pas éveiller les soupçons. Si cela fonctionnait selon ses plans, le forgeron ne s'apercevrait de la disparition de son katana qu'après avoir finis de travailler sa lame, ce qui pourrait prendre quelques dizaines de minutes.
Il n'attendit pas plus longtemps et partit dès le millième de seconde où le bruit du marteau retentit. Il n'était plus qu'une ombre...