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 Le voleur volant

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Junko Yoshida

Junko Yoshida


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MessageSujet: Le voleur volant   Le voleur volant EmptyMer 27 Mar - 23:18

Benjiro se tenait devant Ogen. Il faisait plus de deux fois sa taille mais il ne l’impressionnait pas plus que cela. Les bras croisés sur sa poitrine il affichait un air autoritaire et solennel. C’était lui qui avait demandé à l’adolescente de venir le voir pour, à ce qu’elle en avait compris, avoir une discussion sérieuse. Curieuse mais pas inquiète, elle attendait avec impatience les mots qui sortiraient de sa bouche.
Elle pouvait entendre son souffle et voir l’éclat de malice qui éclairait ses yeux. Il la testait.
Au bout de quelques minutes et à bout de patience, Ogen souffla.

« Vous vouliez me voir ? » Dit-elle en croisant, comme son maître, les bras sur sa poitrine.

Un rire sonore s’échappa de la gorge déployée de Benjiro.

« Tu manques de patience. Je l’ai remarqué dès notre première rencontre. »

Vexée, le visage de l’adolescente se décomposa. Il avait beau être son maître, elle ne voulait pas se laisser faire. Mais au moment même où elle allait ouvrir la bouche pour répliquer, il l’interrompit.

« Oui, je t’ai fait venir pour avoir une discussion importante avec toi. Dit-il en reprenant son air solennel. Je vais t’accorder ta première mission. »

Ogen n’avait aucune idée de ce dont parlait Benjiro. Elle ignorait tout de l’organisation du village et des nombreux détails qui la composait. Devant le manque de réaction de son élève, le colosse poursuivit.

« Tout ce que tu as besoin de savoir pour l’instant, c’est que nous sommes attendus à l’entrée du Parc Seibutsu dans quelques minutes. »

« Nous ? » Répliqua l’adolescente.

« Tu ne croyais quand même pas être suffisamment entraînée pour être autonome ? »

Ogen secoua la tête avec résignation.

« Très bien. Allons-y. » Déclara-t-il en joignant l’acte à la parole.

L’élève emboîta le pas de son maître. Ils marchèrent durant quelques minutes au travers des rues animées de Konoha. Au cours de leur trajet, Benjiro fut, à de nombreuses reprises, saluer. Apparemment, il était populaire. Fière de marcher à ses côtés, Ogen appréciait que pour une fois, les gens ne la dévisagent pas à cause de son allure.

« Nous y sommes. » Annonça Benjiro.

Ogen sonda les horizons. Personne. Ils étaient les premiers arrivés.
Le colosse en profita pour expliquer à sa jeune disciple comment se déroulerait cette journée particulière.

« Je serai là pour observer tes réactions. Dit-il sur un ton neutre. Fais en sorte de ne pas me décevoir. »

L’adolescente ne put s’empêcher de sourire. Elle se fichait bien de le décevoir.
Soudain, deux silhouettes s’approchèrent du duo. Il s’agissait d’une femme rondouillarde enrubannée dans un kimono raffiné. Sa vulgarité était de celle que seules les personnes opulentes peuvent se permettre. Elle était accompagnée d’une jeune femme plus simple qui marchait dans son dos et qui était sans doute sa servante.

« Maître Miura je suppose. » Déclara la grosse dame sans prêter une once d’attention à Ogen.

Benjiro salua l’inconnue d’une révérence et son Ogen l’imita. Elle ignorait qui était cette femme mais tout semblait indiquer qu’il s’agissait de quelqu’un d’important.

« Dame Nakagawa. Je suis ravie de vous rencontrer. »

Un sourire satisfait sur les lèvres, la grosse dame extrait un éventail de la manche de son kimono et s’éventa le visage. Derrière elle, la jeune femme demeurait silencieuse et fixait résolument le sol.

« Vous a-t-on dit pourquoi j’ai nécessité votre aide ? »

« Oui, mais j’aimerai avoir d’avantage de détails si cela est possible. »

Après une profonde inspiration, Dame Nakagawa entama son récit.

« Voilà deux jours que nous sommes arrivés à Konoha et déjà nous nous faisons détroussés. Nos amis nous avaient prévenus de la nature sauvage de ce village. Elle jeta un regard à la fois curieux et dégoûté sur Ogen. Mais mon mari devait absolument venir ici pour affaires. Nous repartons demain et je veux récupérer ce que l’on m’a volé ainsi que la tête du coupable. »

« Que vous a-t-on volé exactement ? » Demanda Benjiro.

« Deux colliers et un bracelet en argent ainsi qu’une broche en or blanc. » Dit-elle énervée tout en faisant le décompte sur ses doigts potelés.

« Je vois. Fit Benjiro en hochant lentement la tête. Pouvez vous nous mener à vos appartements ? Peut-être que le voleur y a laissé des indices. »

Sans un mot, Dame Nakagawa fit volte-face. Sa servante manqua de la percuté mais l’esquiva d’un bond sur le côté.
Benjiro et Ogen échangèrent un regard complice et rieur puis suivirent en silence les deux étrangères. Ils prirent garde de laisser une distance entre eux et les deux femmes, qui leur permettraient de discuter sans se faire entendre.

« Qu’en penses-tu ? » Murmura Benjiro.

« Elle est vraiment grosse ! » Répondit l’adolescente.

Devant la grimace que fit son maître, elle devina qu’elle venait de faire une boulette.

« Je parle du vol idiote ! Est-ce que tu penses que la servante pourrait avoir quelque chose à se reprocher ? »

« Non. Elle secoua la tête. Elle a l’air d’avoir peur de sa maîtresse. Elle n’oserait pas la voler. Et pourquoi resterait-elle à ses côtés après son larcin ? » Dit-elle à voix basse.

L’air ravi de la réponse de son élève, le maître demeura silencieux et fixa son regard sur l’horizon.
Au bout de quelques minutes de marche, ils firent face à une demeure fastueuse dont l’entrée était entourée d’arbres. L’ombre qu’ils diffusaient rafraîchit brièvement Ogen qui en profita pour inspirer profondément. Dame Nakagawa entra sans préambule dans la maison précédée par sa servante qui ouvrait les portes pour elle.
Benjiro entra à son tour, suivit de près par son élève, émerveillée par le luxe qui l’entourait.
Partout où elle posait les yeux, Ogen découvrait une tenture ou bien une sculpture dont la finesse d’exécution l’impressionnait. Elle demeura sans voix face à un sabre dont l’acier brillait tant qu’il l’éblouissait presque. Sa lame paraissait plus tranchante que celle d’un rasoir.

« Ogen ! »

Extraite de ses rêveries, cette dernière suivie la voix autoritaire de son maître et le rejoignit en trottinant.

« Restes concentrée. » Chuchota-t-il.

« Désolé. » Répondit-elle.

« Voilà ma chambre. C’est ici qu’étaient posés mes bijoux avant qu’ils ne disparaissent. » Piailla Dame Nakagawa de sa voix stridente tout en désignant une belle boîte laquée.

Ogen demeurait à sa place, immobile mais observait tout ce qu’elle pouvait à la recherche d’indices. Benjiro, de son côté, en faisait de même.

« Je vais devoir vous laisser. Je vais boire le thé avec une amie. Faites comme chez vous et revenez lorsque cette affaire sera close. »

Une fois seuls, Ogen et son maître purent échanger leurs impressions et inspecter les recoins de la pièce librement.

« Regardez ! » Cria l’adolescente.

« Ne hurles pas ! Hurla-t-il. Qu’est ce qu’il se passe ? »

« Là ! » Répliqua Ogen en désignant la fenêtre ouverte.

Sur le rebord de l’ouverture, une pie se tenait fièrement, prête à l’envol.
Ogen s’approcha discrètement de l’oiseau mais, effrayé, celui-ci s’envola. Avec l’agilité d’un petit singe, l’adolescente passa par la fenêtre. Benjiro, curieux de ce que faisait son élève, passa la tête par l’ouverture et l’observa attentivement.
Le calme et la quiétude régnait dans cette charmante petite cours aux dalles grises qu’une mousse verte commençait à recouvrir.
Soudain le chant de l’oiseau attira son attention. Elle leva les yeux en direction des piaillements et discerna distinctement le plumage noir et blanc de la pie qui se tenait dans son nid, sur la branche d’un cerisier. Ogen s’approcha de l’arbre et entreprit de le grimper. Rapidement, elle parvint à la hauteur de la branche où nichait l’oiseau. Agrippée à la branche, elle s’avança prudemment du nid et y enfouit la main. La pie qui n’était pas ravie de cette intrusion commença à hurler, à battre des ailes et à donner des coups de becs rageurs en direction de Ogen.

« Va-t-en sale piaffe ! » Cria-t-elle en retirant violemment sa main du nid.

L’adolescente se dégagea de l’emprise du volatile qui s'envola et descendit de l’arbre en hâte. Elle se précipita à la rencontre de Benjiro et lui remis ce qu’elle venait de trouver. Ce dernier, les yeux écarquillés, constatait la beauté et la brillance des bijoux de Dame Nakagawa.

« Comment... » Commença le colosse.

« Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup explorer la nature. Il y a beaucoup de pies au Pays du Thé... » Le coupa Ogen.

« Tu es pleine de surprise ! Dit-il un sourire fier et radieux sur le visage. Je te félicite, tu viens d’accomplir ta première mission. »


Dernière édition par Ogen Seishuu le Mer 3 Avr - 16:31, édité 1 fois
Monsieur XP

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MessageSujet: Re: Le voleur volant   Le voleur volant EmptyJeu 28 Mar - 15:52

Le voleur volant Mssd
PS : La réputation et le prestige sont désactivés pour le moment.

Ogen Seishuu : + 23 XP + 25£


Toujours, très chouette à lire. C'est juste un peu dommage que tu n'es pas continué le récit jusqu'à rendre les bijoux à la femme opulente... moi qui voulait savoir si elle allait persister à réclamer la tête du coupable ou pas Very Happy

Junko Yoshida

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MessageSujet: Re: Le voleur volant   Le voleur volant EmptyMer 3 Avr - 16:45

Benjiro poussait gentiment Ogen d’une main dans le dos. Elle semblait récalcitrante et avançait à petits pas.

« Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. » Dit-elle l’air paniqué.

Un rire franc et guttural sortit de la bouche du colosse.

« Au contraire. Fit-il amusé. C’est toi qui as retrouvé ces bijoux, c’est donc à toi de les rendre à Dame Nakagawa. »

Ogen souffla puis abdiqua. Elle savait pertinemment qu’elle ne pourrait gagner cette bataille contre son maître. En réalité, ce qu’elle redoutait, c’était ce regard que lui lançait la plupart des gens et que Dame Nakagawa lui avait infligé lors de leur rencontre. C’était un mélange de condescendance et de mépris. L’adolescente savait que son apparence y était pour beaucoup mais elle commençait à croire que c’était ce qu’elle était : une mendiante.
Le duo s’avança vers la véranda où Dame Nakagawa et son amie prenait le thé. La pièce, ouverte sur l’extérieur, était parfaitement agencée et respirait le calme et la volupté.
Assises en tailleur sur le parquet en merisier, la noble dame et son amie échangeaient des banalités qui concernaient le temps et les affaires de leurs époux respectifs.
Entre elles, un service à thé en porcelaine était posé sur une élégante table en bois laqué.
Soudain, elles entendirent la rumeur des pas du maître et de son élève et tournèrent leurs têtes vers eux.

« Maître Miura ! S’exclama Dame Nakagawa. J’espère que la raison de votre apparition surprise est que vous avez mis la main sur mes bijoux. »

Le ton qu’elle employait était jovial mais étrangement menaçant. Cette situation que Ogen ne comprenait pas, la mettait particulièrement mal à l’aise.

« Dame Nakagawa. Dit Benjiro en se pliant devant elle. Effectivement, je vous apporte de bonnes nouvelles. »

La grosse dame demeura à sa place mais invita, d’un geste de la main, le maître à s’approcher. Mais au lieu de le faire, Benjiro poussa gentiment Ogen qui trébucha. Elle manqua de s’effondrer au sol mais regagna son équilibre et s’avança la tête baissée vers Dame Nakagawa. Elle lui tendit les bijoux en prenant garde de ne pas croiser son regard.

« Mes bijoux ! Fit la grosse dame en s’emparant de ce qui lui appartenait. Qui est l’auteur du vol ? »

Ogen garda le silence, attendant que son maître apporte une réponse à la question de Dame Nakagawa. Après un moment, elle compris qu’il n’en ferait rien.

« Une pie... » Murmura l’adolescente d'une voix tremblante.

« Une pie ? » Demanda Dame Nakagawa d’une voix stridente.

Ogen colla son menton à sa poitrine désespérément plate en signe d’acquiescement.
Soudain, les deux dames éclatèrent d’un rire élégant.

« Il me semble que votre mission n’a pas été entièrement accomplie... » Fit Dame Nakagawa en posant négligemment ses bijoux sur la table.

L’adolescente fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas. Benjiro qui semblait dans la même situation s’avança d’un pas.

« Que voulez vous dire Dame Nakagawa? »

« Je vous avait demandé la tête du responsable. » Expliqua-t-elle, un sourire mesquin figé sur le visage.

« Je suis navré, l’oiseau s’est envolé, effrayé par la volonté de Ogen. » Dit fièrement Benjiro.

« C’est plutôt son odeur qui l’a fait fuir... » Murmura la dame inconnue d’un air moqueur.

De nouveaux les deux rires chantants des deux femmes résonnèrent dans la véranda.
D’un nouveau geste de la main, Dame Nakagawa congédia Maître Miura et son élève qui partirent sur le champ.

Alors que les deux dames reprenaient le cours de leur conversation futile, une pie se posa sur la table, s’empara du bracelet en argent qui y était posée et s’envola en hâte sous les yeux écarquillés des deux femmes.


Dernière édition par Ogen Seishuu le Mer 3 Avr - 17:17, édité 1 fois
Monsieur XP

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MessageSujet: Re: Le voleur volant   Le voleur volant EmptyMer 3 Avr - 17:03

eheh ^^

Ogen Seishuu + 5XP

Intervention MJ : Pour te féliciter de la réussite de ta première mission, ton maître t'enseigne une technique. (Je te laisse choisir celle que tu préfères, il faut juste qu'elle ne dépasse pas le niveau 10 ni le grade C. Tu n'auras donc pas besoin de faire d'entrainement pour celle là)

J'avais hésité à t'en faire une vu que je n'avais encore jamais fait d'intervention avant mais je pense que tu le mérites largement Very Happy ! Au plaisir de relire la suite de tes rps !
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