3 ans plus tardHanako fumait une cigarette, une mauvaise habitude qu’elle avait prise quelques années plus tôt, lorsqu’elle avait vu un Aïsu, cigarette au bec et Katana à la main, faisant quelques mouvements d’échauffement sur la plage. Sur le moment, elle avait cru qu’il s’agissait de l’homme le plus beau du monde, et elle était persuadée que la cigarette y était pour quelques choses. Quelques mois plus tard, elle avait rencontré Aïdo, oublié l’Aïsu – qui ne l’avait d’ailleurs jamais remarqué – mais gardé la cigarette. La jeune femme se tenait d’ailleurs – elle le remarquait maintenant – qu’elle était assise sur la plage de Kiri à l’endroit exact où elle se tenait lorsqu’elle avait vu le fumeur. Elle sourit, secoua la tête, et laissa son regard se perdre sur l’horizon marin.
Comment en était-elle arrivée là ?
Elle savait se battre. On lui avait appris à le faire depuis son plus jeune âge. La liste de ses victimes s’était considérablement allongée depuis qu’elle avait en avait fait l’énumération à Aïdo, et, à présent, lorsqu’elle tuait, c’était avec un professionnalisme consciencieux. En tant que Chuunin, elle avait effectué de nombreuses missions aux ordres du Daimyo, développant ses capacités d’espionnage et d’infiltration. Elle avait déjà perdu deux de ses compagnons en mission. Komura était tombé au sol en tentant en vain de garder ses entrailles dans son ventre, et Tayaka n’était jamais revenue après être partie en éclaireur. La mort faisait partie du quotidien des shinobis, et particulièrement des kiréens. Hanako était devenu un bon élément. Puis un très bon élément. Elle n’avait jamais tenté de devenir Souffleuse de Vide. Elle était trop attachée au village en lui même et à la vie de kunoichi pour vouloir rejoindre la garde du Daimyo. Aujourd’hui, elle n’attendait plus que d’être promue Juunin. Quand cette promotion arriverait, elle aurait le temps de réfléchir. Le temps de comprendre. Le temps de comprendre pourquoi elle avait tout raté.
Un an auparavant, Aïdo et Hanako avait eu un fils. Ils l’avaient eu très rapidement après la formation de leur couple. Shinji était à présent une enfant d’un peu plus d’un an, robuste, éveillé… Et sans mère. Hanako eut un petit sourire triste. Elle et Aïdo étaient sortis ensemble pendant seulement trois ans. Il adorait parler, et elle adorait écouter. Ils étaient fait l’un pour l’autre. Et puis un jour, une idée stupide s’était fichée dans la tête du jeune homme : si Hanako ne lui parlait pas, c’était parce qu’elle lui cachait quelque chose. C’était faux. Elle n’avait jamais été bavarde, et avait toujours préféré garder son esprit là où il devait être : dans son crâne, et pas sur sa langue. Aïdo était devenu de plus en plus méfiant, à la limite de la paranoïa. Et les choses s’étaient arrêtées comme ça, deux mois auparavant. Aïdo était parti, gardant Shinji avec lui.
Hayao – Ta cigarette est éteinte.
Hanako sursauta. Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas entendu arriver son frère. Elle jeta un œil à sa cigarette. Elle était entièrement consumée. Elle cracha son mégot sur les galets et se tourna vers Hayao.
Hanako – Qu’est-ce que tu fais là ? Hayao – Je te cherchais… J’avais envie de parler.
Hanako – Ah ? Parler de quoi ? Hayao – De toi… De moi… De mère… Du temps… De ce que t’as mangé ce soir… Tu sais, faire la conversation, ce genre de chose…
Hanako – J’ai jamais été très douée pour faire ça…Hayao – Sans dec’ ? Heureusement que tu me préviens dis donc, je m’en serais jamais rendu compte tout seul, sinon !
Hanako – Très drôle.Hayao s’installa à côté de sa sœur. Il mit les mains dans la poche de la jeune femme et en sortit son paquet de cigarette, et en mit une entre ses lèvres. Il l’alluma, et fuma quelques secondes en silence.
Hayao – Pourquoi tu restes encore ici ?
Hanako – Je sais pas. J’aime bien la mer. Hayao – Peut-être… Tu n’y allais pas avant.
Hanako – Avant quoi ? Hayao – Avant qu’Aïdo se barre.
Hanako – Ah… Oui… je crois… C’est important ? Hayao – Non, pas vraiment… Ou peut-être si… Ca ne te rend pas triste ?
Hanako – J’ai pas le temps d’être triste. Je n’ai le temps de rien. Je travaille. Je travaille toute la journée, et la nuit je rêve de mon travail. Tant que je ne m’arrête pas de travailler, tout ira bien. Hayao – Tu vas exploser… Tu ne tiendras pas ce rythme longtemps…
Hanako – Je le tiendrais assez… Je serai la plus puissante des Yamanaka. Je serai le plus puissante de Kiri. J'en prends déjà le chemin. Hayao haussa les épaules, et se releva. Il écrasa sa cigarette sur sa semelle, et glissa le mégot dans sa poche. Il ramassa ensuite celui de sa sœur, et le rangea au même endroit.
Hayao – On verra… Le Mizukage te cherche.
Hanako eut un air surpris.
Hanako – Qu’est-ce qu’il veut ? Hanako – T’es promue. Tu es Juunin.
***
Aujourd’hui
Le chemin était encore long. Elle devrait se battre de mieux en mieux, de plus en plus. Contre les adversaires de Kiri. Contre ses adversaires. Et contre elle même. Contre les vieux démons qu’elle avait si profondément cachés.
Elle sortit de son appartement, et resta un moment debout devant la porte, dans le soleil du matin.
Le chemin était encore long...
Fin de la présentation. Je ne donne pas beaucoup d'informations, mais je développerai plus le personnages dans mes prochains RP