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 Appartement d'Haya

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Haya Sasaki

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MessageSujet: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptyVen 18 Avr - 18:18

C'était Hakame qui le lui avait offert. Il payait son loyer et sa femme venait souvent pour discuter et préparer le dîner. Haya était un peu gênée devant ses attentions, et ne savait pas bien comment exprimer sa gratitude. Elle comprenait à son attitude que Hakame ne souhaitait pour rien au monde qu'elle ait un quelconque sentiment de reconnaissance envers lui.

L'appartement était spacieux. Vraiment spacieux. Six salles, et un grenier. Haya adorait ce grenier. Elle pouvait y rester des heures. Elle y avait entreposé des livres, beaucoup de livres et quelques disques de musique. Là aussi, la très grande majorité étaient des cadeaux de Hakame. Elle n'avait rien de son ancienne vie, rien à part son corps. Aucune possession matérielle. Pas même de photo.

Elle était au deuxième étage d'un grand bâtiment, en plein centre-ville. Elle n'avait qu'à descendre et marcher trois minutes pour atteindre l'hôpital - sa grande occupation, l'hôpital. La porte d'entrée ouvrait sur un couloir, bordé par deux chambres très éclairées. Elle ne dormait pas dans celles-ci, c'était pour les amis, quand ils restaient dormir. Puis le salon, entièrement meublé, avec là aussi de grande bibliothèque murale, des miroirs et des fauteuils. Elle avait la télé, aussi. Un nouveau couloir, d'un côté la cuisine et de l'autre la salle de bain. La cuisine était suffisamment grande pour opérer en toute tranquillité. Elle était également équipée. Sa salle de bain était très jolie, avec des murs colorés et une grande baignoire dans laquelle Haya s'endormait paisiblement. Elle avait acheté des produits de beauté, qu'elle se contentait pour le moment d'épier comme des monstres potentiels.

Puis sa chambre. Lit double où elle dormait seule, emmitouflée dans ses couettes moelleuses. Au plafond, un lustre discret. Elle avait accroché des posters et des photos, des photos récentes de ses amis. Elle avait même une cheminée dans sa chambre, dont elle ne se servait jamais. Un bureau, une penderie où reposaient tous ses vêtements et une table basse. Dans un coin, Haya disposait d'un appareil de musique qu'elle arrêtait rarement.

Elle était silencieuse, mais son univers ne l'était pas.

Elle goûtait chaque son, chaque parole. La savourait comme un met précieux. Des gens étaient parfois embarrassés par son silence. Elle essayait vraiment de les mettre à l'aise, de leur faire comprendre qu'elle participait aussi, à sa façon.

Il fallait y regarder de près pour déceler là la chambre d'une kunoichi de Kiri. Quelques ouvrages, des armes coupantes et des affaires inhabituelles.

Ce soir Haya mangerait du poulet. Elle était bonne cuisinière. Elle pouvait en avaler, maintenant.


Dernière édition par Haya Sasaki le Sam 24 Oct - 19:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptySam 19 Avr - 21:55

Il était trois heures du matin et Haya n'arrivait pas à s'endormir. Elle était assise sur son canapé, drapée dans une chaude couverture, sans rien faire d'autre que siroter un thé fumant. La rue était tranquille, de temps en temps des pas claquaient et s'évanouissaient sans se hâter. Mais elle n'arrivait pas à dormir. Elle fermait les yeux, s'imaginaient des histoires, essayait de se fatiguer ; rien à faire. Elle restait désespérément éveillée. Cela ne lui arrivait pas souvent. Une à deux fois par mois. Demain, elle aurait de légères cernes autour des yeux. Elle avait un cours le matin. Ninjutsu. Cela ne risquait pas d'être trépidant... Des mots, des mots, des mots.

Haya réfléchissait. Elle se sentait chez elle ici. Dans cet appartement. Mais était-elle dans son élément à Kiri ? Elle passait son temps entre l'hôpital, l'académie et sa maison. Elle voyait ses amis, aussi, mais toujours... Elle ne parlait jamais. Elle pouvait sourire, rire et faire comprendre les choses, mais elle ne parlait pas.

Les gens disaient que c'était un traumatisme. Haya savait que c'était faux. Elle n'était pas traumatisée. Elle n'avait pas même de désir de revanche ou de volonté de destruction. Un espèce de vide s'était formé là où elle aurait dû se révolter. Elle ne saisissait pas bien encore, mais ne voulait pas que les personnes qui lui étaient chères s'en aperçoivent. Sans doute valait-il mieux qu'ils l'imaginent traumatisée, encore choquée des violences subies. De tout ça.

Haya finit par s'endormir. Il était sept heure du matin. Elle devait se lever pour dix heures. Pour l'instant, ses rêves la portaient vers des pensées colorées.
Iba Hiyori

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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptyLun 21 Avr - 11:34

[Haya : + 8 XP RP]
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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptySam 10 Mai - 17:07

Cela devait bien faire une année entière qu'elle n'avait pas prononcé un seul mot. Juste, parfois, une exclamation étouffée qui lui remplit la bouche, qui semble dégouliner sur ses lèvres. Des rires aussi, ou des hoquets quand elle pleurait. Les médecins commençaient à comprendre. Pas tous ; mais Eiki,si. Eiki, c'était le médecin qui la suivait depuis le début. Il était là le jour où elle est arrivée à Kiri, toute sanglante et presque morte. Ils avaient déployés des trésors de techniques, pour elle. Des opérations aussi, pour réparer les nombreuses lésions internes.

Mais Eiki savait. Il savait que si elle le voulait, Haya pourrait parler. Cela devenait de moins en moins sûr pour la jeune fille. Il lui semblait ne plus avoir parlé depuis des siècles, et il lui arrivait de plus en plus de se demander si elle en serait pleinement capable, un jour. Sa voix serait sans doute odieusement éraillée, comme un vieux manuscrit ou une lame rouillée.

Aujourd'hui, Shimuka était là. Elle était couchée sur le divan, occupée à s'éventer le visage. Haya était assise près de sa tête. Elle parlait de son petit ami. Un "adorable" mais "siiiiiii maladroit" garçon. Elle ne tarderait pas à en changer. Haya s'estimait chanceuse. Son handicap aurait pu lui couper tout lien social, mais il n'en était rien. Elle bénéficiait d'amis solides. Elle connaissait Shimuka depuis qu'elle était étudiante. Elles étaient dans la même promotion ; une promotion de moins bonne facture que la précédente, d'après les hautes instances. Pourtant, ils avaient eu quelques génies. Haya aimait bien les génies. Oh, de loin. Elle aimait les regarder travailler, ou flemmarder. C'étaient eux qui la fascinait le plus. Ceux qui étaient géniaux sans jamais paraître travailler.

Le mardi après-midi, elle allait fréquemment en haut d'un bâtiment, près de l'académie. Une maison, certainement. À l'ombre, presque à chaque fois, un jeune homme était étendu. Les yeux ouverts ou clos, il mâchonnait par moment une brindille fraîchement cueillie ou bien lisait, ou bien ne faisait rien - dormait, peut-être. Haya s'installait à quelques pas, à des distances variables, parfois même sur une section différente. Il savait toujours qu'elle était là, et la regardait avant de se désintéressé. Il ne parlait jamais, et elle le revoyait le lendemain en cours sans que rien n'ait changé. Oh ! Elle n'était pas amoureuse. Intriguée, mais pas amoureuse. C'était pourtant, et pour lui aussi, des moments d'intimités extraordinaires. Même si elle ignorait son nom, ce n'était pas nécessaire.

[Shimuka] Enfin, bref, je crois que je suis pas sortie avec celui-là... Tu as révisé le truc demain ? Mizu-je-sais-plus-quoi ?

Non, bien sûr que non.

[Shimuka] Moi non plus. J'espère qu'on reverra Geirou !

Il paraît qu'il est en mission.

[Shimuka] Quelle honte de priver les étudiants d'une telle source de... savoir... ?

Elle gloussa. Elle était si... niaise ? Qu'elle en était charmante. Peu nombreuses étaient les personnes qui la connaissaient suffisamment pour savoir qu'elle était d'une intelligence toute redoutable. Plus que de l'intelligence, c'était un instinct de manipulation tout jeune mais qui se développait plus vite que son corps. Elle avait... combien ? Seize ? Oui, seize, bientôt dix-sept. En décembre. Shimuka avait l'incroyable capacité d'être rassurante - et de rassurer, du même coup. Elle apparaissait et plus rien n'avait d'importance.

Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, Shimuka n'avait jamais fait la moindre référence au mutisme de son amie. Pas une seule en un an. Elle n'avait jamais ne serait-ce qu'évoqué la chose, n'y avait jamais prêté d'intérêt particulier. Haya savait que si un jour elle parlait, Shimuka ne le remarquerait même pas. Cela aussi était rassurant.

[Shimuka] Tu ne sors plus avec le petit blond, là, euh, Shin ?

Jin. Non. Il était ennuyeux au final. En vérité, ils n'étaient jamais sortis ensemble. Ils discutaient, s'entendaient bien, mais ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir conclure quoi que ce soit. Alors leur relation a été laissée en suspens, comme tant d'autre, et même l'amitié s'est évanouie. Ils se disent bonjour lorsqu'ils se croisent, et c'est tout.

Shimuka se redressa et bu un peu de sa limonade. Limonade à la menthe, la seule boisson pétillante qui trouvait grâce à ses yeux. C'était du fait d'une obscure histoire sentimentale, que Shimuka lui avait conté à plusieurs reprises, des sanglots dans la voix, lors de fin de soirées intimistes.

[Shimuka] Bon. On va dans ta salle de bain pour s'entraîner ?

Haya haussa les sourcils.

[Shimuka] Et quoi ? Si Geirou fait cours je ne voudrais pas avoir l'air d'une débile.

Elle adressa un clin d'oeil à son amie et fila dans la salle de bain.


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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptyDim 11 Mai - 0:21

Et rien de plus ! Une impulsion, soudaine, un peu prématurée même dans sa brusquerie,et elles étaient là, toutes les deux, à essayer de se rappeler le cours d'il y a deux jours. Shimuka était assise sur le rebord la baignoire, songeuse. De temps à autre un mot glissait de sa bouche, mais Haya devinait qu'il s'agissait davantage d'une rêverie personnelle qu'une réelle volonté de retrouver les paroles de Gengoemon. Tout simplement parce qu'elle ne les avait jamais entendu, ces paroles.

[Shimuka] Bon, facile. C'est le truc qui fait que l'eau t'entoure. Facile.

Haya avait beau l'étudier sous tous les rapports possibles, elle ne parvenait pas à voir chez Shimuka une shinobi. Elle avait pourtant des notes élevées à ses examens, aussi bien physiques que sur table. Et elle donnait pleine satisfaction à ses professeurs. Mais pourtant, elle avait quelque chose d'irrémédiablement éloigné de la voie du shinobi telle que ce la figurait Haya. Quelque chose qui mêlait espoir, bonheur et vrai optimisme.
Haya n'imaginait pas les shinobi dépressifs, ou moroses, ou froids. Mais Shimuka avait un côté lumineux qu'elle ne retrouvait pas chez la plupart des êtres humains. Shinobi ou pas.

Haya observa les signes qu'elle avait rapidement noté. Il n'y en avait que deux à réaliser. Elle malaxa son chakra, et indiqua à Shimuka d'en faire autant.

[Shimuka] Et ?

L'eau dans la baignoire coulait. Elle était à moitié pleine. Haya interrompit sa position, ferma le robinet, et s'assit aux côtés de Shimuka.

[Shimuka] Bon... C'est chaud, on va devoir se retaper le même cours !

La difficulté c'était que, jusqu'à présent, ils avaient toujours appris à projeter l'eau ; jamais à la maintenir autour d'eux. Sans doute que cela constituait un point du cours de Gengoemon. Quoique, rien n'était moins sûr, à bien y penser.

Haya retroussa son pantalon et plongea ses pieds dans l'eau fraîche. A défaut d'une solution plus solide, peut-être qu'être entouré par l'eau améliorerait leurs chances ? Shimuka suivit le mouvement, déjà en jupe, et mobilisa son chakra dans son abdomen. Et puis d'abord, où devait partir le chakra puisque ce n'était pas le corps qui était visé, mais l'eau déjà existante ?

A vrai dire, et cela la surprit grandement, Haya n'eut pas à répondre à cette question. Son chakra descendit naturellement là où l'eau était, au niveau de ses mollets. Et l'eau montait face à elle ; comme un mur, mais un mur translucide. Shimuka haussa les sourcils et se détendit tout d'un coup.

[Shimuka] Oh ! Pas mal...

Elle observa le phénomène puis essaya de le calquer à sa propre expérience. L'eau, sans être tout à fait mutine, le lui obéissait pas aussi bien. Elle se défilait, niait sa prise un peu maladroite, pas assez assurée, comme une amante moqueuse qui refuserait tout soutien à son partenaire.

Avec Haya au contraire, elle était caressante, presque aimante. La jeune fille ne s'expliquait pas ses ces sensations étonnantes, qui surgissaient dans son esprit sans qu'elle puisse en connaître l'origine. D'ailleurs, cette générosité trouvait rapidement les limites de sa propre incompétence. Lorsque Shimuka tenta de forcer la barrière droite, son doigt s'enfonça sans aucune difficulté. Elle poursuivit son mouvement, curieuse, jusqu'à toucher le nombril de Haya. L'eau ne réagissait pas, n'essayait pas de repousser ce qui aurait dû lui apparaître comme une intrusion.

Pourquoi ?

Haya n'éprouvait aucune difficulté à maintenir la technique dans cette état - en vérité, elle ne faisait presque rien, et une dose vraiment minime de chakra alimentait cette vraie fausse barrière. Elle fit signe à Shimuka de laisser sa main au contact de sa peau. La jeune fille obéit et se rapprocha légèrement.

C'était au moment où Haya avait touché l'eau que tous ces sentiments avaient afflué dans son esprit. Cela n'avait rien d'exceptionnel. Par contre, il était évident que ce n'était pas la technique désirée qu'elle exécutait là. C'était plutôt comme une sorte d'émanation de son désir, quelque chose de totalement indépendant, ou presque, à sa volonté personnelle. Une réaction de l'eau à son chakra. Pourtant, Shimuka aussi avait envoyé du chakra au même niveau qu'elle, et rien ne s'était passé. L'eau était restée froide à ses tentatives.

Haya rompit sa position figée et libéra ses mains du dernier sceau formé. Comme elle s'y attendait, la technique ne s'écroula pas. Elle toucha doucement la main de Shimuka. Rien ne se passa. Pourquoi rien ne se passait ? Bien sûr, elle ne désirait pas blesser Shimuka, mais la technique aurait dû repousser ce bras, ce bras qui la touchait.

Elle retira sa main.

[Shimuka] Spécial ton mur. Surtout qu'il ne t'englobe pas en entier. Juste le devant. Tu crois qu'il fait ça par rapport à moi ?

Haya marqua son incompréhension sur ses traits.

[Shimuka] Tu crois que cette barrière me vise ? Attend.

Elle sortit de l'eau et fit quelques pas. Elle se positionna derrière Haya sans que la barrière ne modifie ni sa taille, ni sa position. Elle posa ses mains sur les épaules puis sur le cou de son amie. L'eau demeurait inchangée.

Haya sortit à son tour de la baignoire. La barrière retomba aussitôt. Elle retira son pantalon et revint se placer dans l'eau, sur les genoux. L'eau lui monta rapidement jusqu'au nombril, aussi retira-t-elle également son haut. Elle libéra son chakra, presque timidement. Craintive que le phénomène ne se répète pas.

Or, très naturellement, la barrière revint et cette fois-ci, tout autour de la jeune fille. Haya exécuta les signes, l'eau sembla s'épaissir, très légèrement, et le mur monta plus haut - jusqu'à sa poitrine, ou un peu moins. Shimuka devança les désirs de son amie et risqua sa main dans la barrière. Toujours aucune défense. C'était pour le moins troublant.

[Shimuka] Elle est plus épaisse pourtant. Elle doit bien faire, oh, cinq ou sept centimètres de largeur.

Shimuka se recula. Sans prévenir, elle saisit un flacon de savon en plastique et l'envoya de toutes ses forces à la tête de son amie.

Il se passa deux choses à l'instant de l'impact, à quelques millièmes de secondes d'intervalle. La première, ce fut que le flacon fut repoussé par la barrière. Très clairement. L'eau remonta avec une fulgurance incroyable à la tempe de Haya et fit barrage au flacon, qui rebondit contre le sol carrelé. La seconde, ce fut Haya qui sursauta tellement fort qu'elle bondit à l'autre coin de la baignoire et glissa mollement dans l'eau, stupéfaite.

Elle entendit à peine le cri joyeux de Shimuka qui la rejoint aussitôt dans l'eau pour l'enlacer.

[Shimuka] Elle marche ! Ta technique : elle marche !

Elle riait joyeusement, et Haya lui passa les mains dans le dos, encore toute abasourdie et littéralement noyée sous les questions. Des pourquoi pagailles se bousculaient, sans trouver les réponses que dispersait l'excitation et l'entrain de Shimuka.

Ce ne fut qu'une bonne minute plus tard qu'elles se rendirent compte de leur situation. Haya, à moitié nue, couchée dans l'eau les deux jambes sur des rebords opposés, et Shimuka, totalement trempée et habillée sur elle. Pourtant, elles restèrent ainsi un peu plus longtemps, maintenant que l'étonnement finissait de s'en aller pour laisser place à la raison.

Cela serait certainement une bonne occasion de parler à "Geiroooou". Ou peut-être pas. Peut-être que cela n'avait rien d'étonnant ou d'exceptionnel, que c'était ainsi que devait répondre l'eau. Mais elles n'avaient pas suffisamment écouté le cours pour le savoir.

Elles quittèrent en riant leur place et se remirent debout. Haya tendit une serviette à Shimuka et se sécha en vitesse pendant que son amie se déshabillait. Elle partit en se passant le tissu dans les cheveux à la recherche de nouveaux vêtements pour son amie. Bien sûr, les questions soulevées revenaient s'infiltrer dans son esprit. Mais elle les repoussa toutes pour le moment ; spéculer ne servirait à rien.

Elle rapporta des vêtements secs à Shimuka, et elles se revêtirent toutes les deux dans le champ de bataille qu'était devenue la salle de bain. Elles repartirent finalement dans le salon, finir ce qui n'avait pas été terminées : les limonades à la menthe.
Haya Sasaki

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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptyDim 1 Juin - 0:38

Ce matin, en se levant, Haya avait tout de suite senti qu'elle aurait besoin de ses béquilles. Une douleur lancinante dans les reins l'avait réveillé, et à peine avait-elle fait un mouvement pour se retourner qu'elle avait été littéralement paralysée par un terrible coup dans toute la colonne vertébrale.

Ses vieux démons se réveillaient, parfois. Matin, ou midi, ou soir. Au milieu de la nuit, en plein cours, avec ses amis. Elle en pleurait, tellement la douleur était insupportable, tellement sa tête était pleine d'elle. Chacun de ses muscles, de ses os, chaque centimètre de sa peau retrouvaient la souffrance d'alors. Il ne s'agissait même pas de souffrance... c'était bien au-delà de sa conception. Même aujourd'hui, même si cela remontait à plusieurs mois, elle essayait de se persuader qu'une telle horreur était impossible.

Mais ses démons lui rappelaient que non.

Haya parvint difficilement à se lever. En s'appuyant sur la commode et la table de chevet, tour à tour, tout à la fois, les jambes comme mortes et les bras mous. Elle suait quand elle parvint à se saisir de ses béquilles, les ongles meurtris par le bois dans lequel ils s'étaient plantés. Ces jours-là, elle aurait volontiers appelé Shimuka pour l'aider, ou rien que pour la serrer dans ses bras et lui dira que demain, tout ira mieux, qu'il n'y aura plus de douleur, plus de paralysie et que tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Un mauvais rêve d'un monde qui n'a jamais existé - qui n'existe plus.

Au final, Haya mit plus d'une heure à se doucher. Elle était assise sur son canapé, raide, les yeux fermés. Aujourd'hui, elle devait se rendre en cours, et elle avait promis à Mie d'aller la rejoindre chez elle. Si son dos était dans cet état ce soir, elle devrait remettre à plus tard cette petite soirée.

Peu à peu, volontairement ou non, Haya avait perdu le déroulement de cette soirée. Elle n'en avait que peu parlé. Même à ses plus proches amis. Seuls Hakame et sa femme connaissaient toute l'histoire. Ils étaient si bons avec elle ! Haya n'avait jamais pleuré devant quiconque, jamais, mais Hakame lui avait dit qu'elle pleurait pendant son sommeil. Hakame est médecin, il lui a expliqué le principe. La douleur est si intense que le sommeil est tout simplement impossible, mais l'esprit continue à maintenir le même rythme que s'il était endormi. Les larmes sont possibles, puisqu'il s'agit d'une réaction presque réflexe, à ce niveau de douleur. Hakame juge cet état dangereux, puisque le corps prend un rythme de nuit alors que techniquement, il est éveillé.

Cela n'est arrivé qu'une fois. Normalement.

Haya s'adossa prudemment.

Elle aimerait en parler. Elle aimerait pouvoir exorciser le souvenir de 216.21.68. Ne plus y penser en se levant, ou en se couchant. Ne plus se dire, en regardant ses amies : un jour, je les perdrai aussi. Mais Haya n'y arrive pas. Elle y pense toujours, à un moment ou à un autre. Elle aurait tant voulu ne pas être touchée par cet événement. Comme si ce n'était rien du tout. Elle l'a fait passer comme un événement mineur, une aventure, pas un traumatisme. Mais elle cherche à se tromper elle-même, et elle le sait.

Peut-être que finalement, elle n'a pas tant choisi le silence qu'elle se plait à le penser. Cette pensée la fit sourire. Haya repensait aux paroles d'Obari. L'histoire de Daizai et de Tsumi. Tout était différent pour eux. Aucune similitude. Elle n'avait pas la force du premier, et pas la beauté de la seconde. Elle était, et à raison sans doute, une gentille inutile pour beaucoup. Elle reconnaissait l'aimable condescendance dans leurs yeux, surtout quand la jeune fille sortait ses béquilles. Une éclopée muette ? Oh ! elle avait vu d'autres étudiants handicapés. Ce n'était pas un problème, pour des shinobi. Mais dans son cas, il y avait quelque chose de différent. C'était peut-être juste qu'elle était davantage concernée par ces regards, qu'elle y prêtait une non-attention trop évidente pour être honnête.

Qu'elle en avait peur.

Haya n'a pas beaucoup d'ennemi. Contrairement à Daizai, elle n'a pas de destinée brillante à dessiner. Elle a simplement sa vie à gérer, plus ou moins adroitement, solidement campée sur deux béquilles d'aciers.

Elle devait absolument se rendre à l'hôpital. Qu'ils lui donnent les mêmes pilules que d'habitude. Des sortes de médicaments, bien qu'il n'y ait pas grand-chose à guérir, il s'agissait simplement de contenir la douleur. Elle repenserait à Daizai et à Obari plus tard ; la douleur l'aveuglait, elle et son esprit, il fallait y remédier tout de suite.

Dans son état, tout de suite renvoyait à dans quelques heures.


Dernière édition par Haya Sasaki le Mer 25 Juin - 23:47, édité 1 fois
Iba Hiyori

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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptyDim 1 Juin - 1:41

Haya: +27 XP RP (bonus genin inclus)

Si tu souhaites valider une technique, dis le moi par MP. De même, Hyô est un PNJ, tu peux donc le jouer seul, néanmoins, si tu le souhaites, je peux aussi le jouer.
Haya Sasaki

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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptyMar 18 Nov - 19:16

]Scènes violentes, je déconseille la lecture aux plus jeunes d'entre vous.]

Elle n'en avait jamais parlé à personne.

Jamais même évoqué, par écrit ou autrement. Jamais. Comme si cela n'avait pas existé, ou plutôt comme si quelqu'un d'autre l'avait expérimenté pour elle. Une expérience d'un genre nouveau, vivre des choses extrêmes à travers le corps d'un autre. Ce n'était pas vraiment elle qui avait été battue, mais une autre. Elle n'avait jamais eu le dos ravagé par la lame d'un couteau, pas plus qu'elle n'avait été violée. Haya aurait aimé pouvoir se rassurer ainsi. Fermer les yeux sur ces événements. Parfois, elle se disait qu'elle voudrait ne pas s'en souvenir. Pourquoi n'est-elle pas tombée en amnésie après de tels chocs ? Les médecins ont dit qu'elle aurait dû mourir deux fois, tellement son corps avait subi des ravages. Mais ils ont aussi dit que malgré le coma, malgré même la mort de son cœur pendant un moment, l'amnésie n'était pas une fatalité.

Mais Haya ne voudrait pas être amnésique. Elle voulait se souvenir de tout. De chacun des moments de cette soirée. Chacun d'eux.

Elle était assise par terre, avec sa petite sœur, Murasaki. Une petite fille adorable, avec ces yeux noirs qu'elle tenait de son père. Son père lui manquait beaucoup, et elle s'en plaignait fréquemment. Mais Haya n'y pouvait rien, il avait ses obligations ailleurs. Il travaillait beaucoup. Trop, comme tous les pères.

Ils venaient juste de finir de manger. Kaoru, sa sœur aînée, était montée à l'étage pour se reposer. Et elle lui avait laissé le soin de coucher Murasaki, comme d'habitude. Cela ne la dérangeait pas, elle aimait passer ces moments avec sa sœur. Yuma quant à lui, son frère, devait revenir dès ce soir.

Dehors, un étonnant coucher de soleil. Le ciel était orangé, irisé de jaune et d'une lumière apaisante que l'on pouvait regarder sans risque. Il allait bientôt faire nuit, mais Haya ne put se déterminer à coucher sa petite sœur. Elle voulait être la première à serrer Yuma dans ses bras. Haya restait près de la fenêtre, elle avait rentré le linge et s'était occupée de ranger la vaisselle. Elle voulait revoir son père. Cela faisait près d'un mois qu'elle ne l'avait pas vu ! Un mois entier ! Un cycle de lune, sans pouvoir embrasser son père. Mais il lui répétait que bientôt il changerait de métier, qu'il prendrait quelque chose de moins étouffant pour eux, qu'il y veillait et que ses patrons étaient d'accords.

Alors Haya attendait.

Ce feulement. Tu t'en souviendras toute ta vie. Il faisait noir à présent. La lumière était éteinte, et Murasaki s'était endormie sur le canapé. Tu lui avais apporté une couverture, et tu l'avais embrassé sur le front, juste là. Tu t'étais toi-même assoupie, oh, pas longtemps. Juste le temps d'entendre ce feulement. Tu n'avais jamais entendu un tel bruit, c'était comme un "fe" qui ne voulait pas sortir, un "fe" félin, mais disgracieux, étonnamment disgracieux. Tu t'es levée, et tu as eu peur.

Kaoru est descendue. Elle était en chemise de nuit, et tu la regardais avec de grands yeux effrayés.

Kaoru – C'est Yuma ? Il est là ?

Kaoru est si pudique ! Elle ne veut pas admettre qu'elle vous aime, elle feint de préférer la compagnie des hommes à la vôtre, mais elle vous adore et tu le sais. Elle finie de descendre les marches et te touches l'épaule. Tu te serres dans ses bras, la joue contre sa poitrine, et tu as peur.

Kaoru – Eh bien, Haya ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Quelqu'un frappe à la porte. Kaoru leva la tête. Tu chuchotes.

Haya – N'ouvres pas, n'ouvres pas. Ce n'est pas lui, il ne frappe pas comme ça, ce n'est pas lui.

Kaoru te regarde étrangement, puis hoche la tête. Elle te fait confiance.

? – C'est bien là, hé ? Ok.

C'était une voix désagréable. Oh tu t'en souviendras toute ta vie, hein ? Tu te souviendras du souffle contre tes paupières fermées, lorsqu'il te demandait si tu aimais ça. Comment disait-il, déjà ? "Tu la sens ? Héhé. Tu la sens BIEN ?" Et il riait, il riait !

Il tapa une fois contre la porte, violemment. La porte trembla, et Kaoru se mit en mouvement. Elle renversa la table et bloqua la porte. Tu l'aidas. Murasaki s'était éveillée. Elle vous posez des questions, et Kaoru lui disait "chut, chut bébé, monte à l'étage dans ma chambre et cache toi bébé, tu m'entends ?".

? – Oh. Il y a une petite voix et des petits mouvements. Les mecs, on va se faire plaisir, hé ? Ha !

Il frappa plus fort, et tu fus projetée à terre. Tu étais terrifiée à présent, et pourtant nous n'étions pas loin. Kaoru cria. La main de l'homme avait fracassé la porte pour lui saisir le poignet.

? – Hé les mecs, vous vous bougez le cul ou je commence sans vous ?

Et alors qu'il riait de ce rire haïssable, il brisa net l'os de Kaoru. Elle hurla, la pauvre, elle hurla à s'en faire éclater la gorge. La porte céda, et tu partis récupérer ta sœur. Tu la rapatrias en arrière alors que la table, dérisoire défense, était repoussée d'un coup de pied.

? – Elles ont l'air bonnes, dis donc… Il s'est pas fait chier le vieux Kane !

? – Faites en ce que vous voulez. L'important, c'est qu'aucune n'en réchappe. Aucune.

Et ils furent sur vous. Tu crias, et tu n'avais pas abandonné encore. C'était le désespoir, tu te souviens de son goût ? Beaucoup pensent y goûter quotidiennement, mais finalement, peu peuvent en apprécier aussi bien la saveur que ceux qui vont mourir. Ceux qui vont voir souffrir et mourir les êtres aimés. Ils vont hurler, oui, hurler, et tu hurleras avec eux.

Ils étaient quatre. De taille et de proportions diverses, ils étaient tous armés. Tu t'es pris un coup sur le crâne, et tu t'es étalée de tout ton long. Pendant ce temps, ils tiraient ta sœur par les cheveux, et riaient en se la passant et en lui distribuant des coups de genoux au passage. Vos yeux se sont croisés un instant, elle avait la bouche en sang et il lui manquait des dents. Tu te souviens de son regard, fou, qui t'a transpercé de part en part. Ce regard te disait que tu allais mourir, que vous alliez tous mourir, et qu'elle t'aimait.

Un coup de pied te brouille la vue. Ton nez n'a pas totalement éclaté. Tu roules sur le dos, et rampe de quelques centimètres avant qu'une botte ne te broie la main. Tu te tortilles en hurlant, avant de lui attraper le mollet avec tes ongles et de presser si fort que tu arraches son premier cri à l'homme. Il se dégage, sous les moqueries de ses camarades qui cessent un instant de tourmenter ta sœur. Puis l'homme et son orgueil blessé se jettent sur toi. Il t'envoie sur le dos, et t'enjambe. Tu sens son poids sur ton ventre, tu étouffes, tu suffoques. Il te domine de tout son torse et ton regard terrorisé l'a photographié, littéralement. Tu te souviens de chacun de ses traits, et tu pourrais aujourd'hui encore le distinguer entre mille, dix milles, cent milles.

Il te crache au visage, puis envoie une prodigieuse série de coups contre ta joue, ton nez, ton front, ta bouche. Cette fois-ci, ton nez ne tient pas. Tu gémis, grognes, tu n'as même plus le temps de hurler, les points de douleur explosent de partout. Tu t'agites, convulses, presque. Tes pieds s'enfoncent au hasard des coups que tu portes, et ils n'ont de coups que le nom tant ils sont hors de ta conscience. Ton sang inonde ton visage et l'homme finit par s'arrêter. Il halète.

Ils n'en ont pas fini avec toi. D'un mouvement rageur, il t'arrache le haut de ton vêtement pour dévoiler ta poitrine. Il serre si fort que tu vomis, un mélange improbable de sang et de sucs. Il rit du tour qu'il t'a joué, et presse à nouveau ton mamelon meurtri, puis toute ta poitrine adolescente. Tu hurles. Et tu connais une solitude glacée dans ta douleur lorsque tu entends ta sœur, ta petite sœur, crier. Son hurlement traverse ta conscience, elle veut qu'on vous laisse, qu'on ne vous fasse pas de mal, et elle est battue elle aussi, et cela te fends le cœur en deux. Kaoru est violée, pendant ce temps, ils étaient deux sur elle à se faire plaisir. Parfois, ils lui distribuent des coups, ou bien lui écrasent le visage contre le plancher. Juste pour déclencher l'hilarité.

L'homme qui te domine fait de même avec toi. Cela, tu t'en souviens parfaitement. Le moment où il a relevé ta jupe et qu'il a baissé ta culotte puis te retourna sur le ventre, tu t'en souviens si bien que ça en est diffus. Comme quand on regarde le soleil : si clair qu'il nous tue les yeux.

Ils t'obligent à regarder. Quand ils ont ouvert la gorge de Kaoru. Elle a le visage détruit, les cheveux arrachés par grappes entières. Elle est presque nue, et tu voies son sang partout malgré l'obscurité, qui crée des puits de noirceur sur sa peau hâlée. L'homme, c'est celui à la voix si insupportable, lui tranche lentement la gorge, à moins d'un mètre de toi. Le sang jaillit brutalement, Kaoru gargouilles dans son agonie, elle te regarde, elle t'aime si fort. L'homme derrière toi continue à distribuer des coups de reins, indifférent au sang qui lui éclabousse le torse et le visage. Ils laissent le corps sans vie de Kaoru retomber, à moitié décapitée. La vue du cadavre t'est cachée par le corps d'un homme qui prend place face à toi.

Ils parlaient autour d'elle. Elle distinguait des sons, même si elle voulait disparaitre. Ils parlaient de son père, de leur mission, du bon coup qu'ils tiraient, ils parlaient même de leurs familles, comme s'ils étaient à un diner. De temps à autre, ils écrasaient les reins, les omoplates et les genoux d'Haya. Puis ils finirent par la tourner sur le dos, et continuèrent à la violer pendant un temps incroyablement long. Haya ne réagissait plus, ou si peu. Elle criait quand on la pinçait ou qu'on la giflait, mais elle était incapable de plus. Elle appelait la mort, et rien ne venait.

Ils entreprirent de la charcuter. Ils découpaient des traits sanglants sur sa peau, sa poitrine, ses jambes, son ventre, à la façon d'apprentis médecins qui opéraient une poupée géante. Puis l'un d'entre eux eut l'idée de lui écrire son nom dans le dos.

? – On sait qui tu es, pauvre conne. Haya Sasaki, la fille de Kane Sasaki. Sasaki mon cul !

L'homme qui parlait la tenait par les deux joues. Ses gros doigts lui recouvraient les oreilles, mais elle entendait distinctement ce qu'il disait. Il la regardait droit dans les yeux, et elle peinait à discerner les traits de son visage. Il était presque caressant, dans sa façon de lui tenir la tête. Elle aurait voulu qu'il lui brise la nuque, là, d'un geste sec. Elle ne l'aurait pas senti.

Au lieu de cela, elle perçut une lame lui ronger le dos. Ils la découpaient avec une lame qui ne tranchait pas. Elle trouva la force de crier de nouveau, mais cela les fit simplement s'activer avec davantage d'ardeur. Ils avaient cessé de rire depuis un moment.

Tu as les yeux fermés si fort que cela parviens à te faire mal, malgré la suractivité de tes nerfs de douleurs. Tu as perdu la notion du temps, cela fait plus de six heures que ces hommes sont là, dont plus d'une pour te graver ton nom dans le dos. Mais tu n'en sais rien, tu attends d'en finir. Ils te montrent le corps de ta petite sœur, tu sanglotes. Il ne reste plus que toi, et ils te le font sentir.

Finalement, ils se reculent de ton corps brisé. Tu es incapable d'exécuter la moindre action, autre que regarder droit devant toi, avec tes yeux creux, à moitié clos à cause du sang qui s'y est accumulé, et cerné de violet, et vides. Ils discutaient entre eux, en se rhabillant. Ils avaient pris une décision. L'un d'eux se posta derrière toi, et te releva en te tirant par les cheveux. Le type à la voix désagréable, l'exécuteur visiblement, se tenait face à toi. Il tenait dans ses mains un gourdin en bois. Tu le regardais de ton œil valide.

? – Maudis-ton père autant que nous maudissons ta famille. Je m'appelle Encho Daisuke. Adieu, garce, content de t'avoir connu et dommage qu'on soit les derniers, hé.

Il lui abattit le gourdin sur la bouche à deux reprises, puis saisit avec une vivacité stupéfiante sa lame, grâce à laquelle il barra diagonalement la poitrine dénudée d'Haya. Elle écarquilla les yeux, et elle savait que c'était la fin. La lame s'arrêta sur l'une de ses côtes, et fut retirée brusquement. L'homme derrière elle la laissa tomber. Elle suffoquait, les hommes autour se dispersaient. Haya se remit sur le dos au prix d'un effort monstrueux, mais elle se disait que c'était son tout dernier effort, le tout dernier avant de fermer les yeux.

Elle ferma les yeux.

Depuis ce jour, elle ne voulait pas oublier. Elle n'était pas morte, cette nuit là. Il y avait encore des points noirs dans son esprit, elle se souvenait de gros morceaux, mais certains détails semblaient lui échapper. Elle désespérait de ne jamais les retrouver. Mais elle ne voulait pas oublier ce dont elle se rappelait.

C'est ce qui la rendait humaine. Ces moments de douleurs, cette peur, toutes ces émotions. C'est ce qui la rendait humaine, et elle ne voulait pas les perdre. Ni les oublier.


Dernière édition par Haya Sasaki le Sam 24 Oct - 19:25, édité 2 fois
Iba Hiyori

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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptyMer 19 Nov - 19:39

C'est dur, effectivement.

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MessageSujet: Re: Appartement d'Haya   Appartement d'Haya EmptySam 11 Avr - 1:49

Haya – Ah…

Ce n’était pas tout à fait un mot. Avant qu’Haya ne parvienne à le prononcer, il s’était passé plusieurs choses.

Elle était revenue à Kiri la veille. Satoshi avait une nouvelle prit la tête du groupe, comme à l’arrivée à Konoha. Haya se souvenait de leur première rencontre, à la mairie. Il dégageait une puissance brute effrayante et attirante à la fois, comme un beau monstre fascinant. A deux reprises, elle l’avait vu s’apprêter à combattre. Ici-même, à Kiri, où il avait écrasé deux déserteurs. Puis à Konoha, opposé à l’un des membres d’Asahi. Il s’était arrêté seul face à lui, alors que les poings de l’homme dégouttaient d’un sang qui ne lui appartenait pas. Il n’avait pas sourcillé et pourtant, Haya avait senti la tension diffuse qui s’échappait de son corps.

Elle avait peur de l’avoir comme superviseur.

Sans doute que de nombreuses personnes l’envieraient. Satoshi était visiblement célèbre dans le pays et pendant la guerre contre Nezu, il avait eu pratiquement le rôle de stratège, d’égale façon à Hyô Geirou. Mais l’idée d’avoir une telle ombre au-dessus d’elle, alors qu’elle balbutiait encore à assumer son rôle de shinobi… Satoshi ne serait pas là pour s’occuper de leurs missions, il n’était que le responsable, celui qui disait comment l’accomplir et comment réagir, puis qui lirait leurs rapports pour expliquer ce qui n’avait pas marché et les faire travailler. Du moins, c’était ainsi qu’elle voyait les choses. Satoshi n’était pas une personne mauvaise ou cruelle, Haya en était convaincue. Son regard exprimait beaucoup de choses, souvent, mais jamais la cruauté. Elle avait déjà vu des regards comme ça. Il avait l’étincelle de l’intransigeance, et c’était ce qui la terrifiait. Désormais, il était trop tard pour faire illusion. Pour jouer à la kunoichi. C’était amusant quelque part. Au quotidien, Haya avait l’impression d’accuser un retard sur les autres élèves, d’apprendre avec difficulté, comme si son corps refusait de s’instruire, refusait l’entraînement. Mais quand il fallait combattre, elle ressentait des choses. Comme si des générations de guerriers reposaient dans son corps. C’était ridicule. Mais après les mots d’Hyô, Haya ne savait plus quoi penser. Un jour, il faudra qu’elle apprenne la vérité mais cela demanderait de la préparation.

La jeune fille s’était levée avec ces idées en tête, mais elle se résolut à les écarter une nouvelle fois. Le soleil perçait à travers les épais nuages qui stagnaient au-dessus du village, la journée s’annonçait radieuse.

Quand elle s’apprêta à sortir, elle avisa un mot qui portait la signature redoutée ; Satoshi Kagehisa. Haya ouvrit le papier. C’était un ordre de mission, avec des gens qu’elle ne connaissait pas, sauf Liori et Sokka. L’homme lui disait qu’ils se verraient la veille de la mission, et que celle-ci ne se déroulerait qu’à la fin de la semaine. Autrement dit, elle avait encore un peu de temps devant elle.

Elle décida de se rendre à l’académie, plus par acquis de conscience que par réelle volonté de s’asseoir sur les bancs et écouter un cours. Quelques étudiants paressaient dans les pauvres jardins dépouillés qui encadraient le bâtiment austère. Les regards qui se tournèrent vers elle ne tardèrent pas à se désintéresser. Haya poussa la porte, curieusement fermée, et s’avança lentement dans les couloirs. Sans idée réelle d’où aller, elle déambula au hasard des tournants jusqu’à rencontrer Hyô. L’anbu leva les yeux vers elle, comme s’il savait qu’elle allait apparaitre, et Haya s’arrêta net. Elle rougit, en espérant que cela ne se verrait pas trop, de réagir aussi stupidement. Pour se donner une contenance, elle observa la classe derrière l’épaule de l’homme de glace. Il ne parla pas, mais ne détourna pas le regard. Gênée, Haya le lui rendit.

Il secoua insensiblement la tête.

Hyô – Sasaki…

Il prononça cela d’une manière étrange, comme s’il était songeur. Haya était déjà étonnée qu’il se souvienne seulement de ce nom, qu’elle ne lui avait – et pour cause – jamais donné.

Hyô – La ressemblance est saisissante.

Il ne cillait pas, calme et pensif. Derrière lui, la classe semblait agitait mais ce n’était de toute évidence pas la sienne. Haya eut la sensation qu’Hyô s’était déplacé jusqu’ici exprès pour qu’ils tombent face à face, aussi ridicule que cela puisse paraître.

Hyô – Est-ce que Kasen te dit quelque chose ?

Haya secoua doucement la tête, après un temps de réflexion. Une ombre passa sur le visage d’Hyô, qui murmura quelque chose d’inaudible avant de reprendre.

Hyô – Je te le demande très sérieusement. Est-ce que tu souhaites en savoir plus sur toi ? Tes pouvoirs ne t’ont pas échappé. Iba Hiyori t’en a parlé. Pour le moment, très peu sont au courant. Ce n’est pas une situation qui restera ainsi.

Il bougea légèrement, pour lui faire totalement face.

Hyô – Les autres shinobi ont des connaissances lacunaires sur nous. Mais ils en savent pourtant plus que toi. Est-ce que tu souhaites en savoir plus sur toi ?

Haya ne répondit pas tout de suite. Elle sentait son cœur battre plus fort et ralentir en même temps, comme s’il portait la volonté de mourir mais que sa curiosité le lui interdisait. Il était temps, se dit-elle. Il était temps de résoudre certaines énigmes trop épaisses.

Elle hocha la tête, une fois.

Hyô – Il ne m’appartient pas de te révéler cette partie là. Cherche une femme qui s’appelle Tsuna Shono. Elle n’ose pas se présenter à toi, prends l’initiative. Quand tu lui auras parlé, reviens à moi. Je n’aime pas beaucoup observer les papillons tourner autour de la lumière. Ils risquent de s’y brûler.

Haya, en l’absence d’autres moyens d’expression, acquiesça de nouveau. Elle n’aurait, de toute façon, pas sut quoi dire. Hyô la salua tranquillement, puis s’éloigna. La jeune fille demeura là, à observer sa silhouette s’éloigner dans le couloir, encore étourdie. Tsuna Shono… Un nom inconnu, pour un univers inconnu. Pourquoi Hyô l’envoyait-il à elle ? Pourquoi ne pas tout lui dire ? Pour excitait sa curiosité ? Non, ce n’était pas sa façon de faire. Peut-être que cela touchait à une sphère qu’Hyô ne s’autorisait pas à approcher. Quelque chose d’intime et de proche. Quelque chose de traumatisant… Et il n’y en avait pas beaucoup, dans la mémoire d’Haya.

Elle prit la résolution de quitter l’académie. Il lui fallait un peu de temps. Hors de question de chercher cette Tsuna. Pourquoi aurait-elle peur de l’approcher ? Peut-être avait-elle fait quelque chose de mal. Ou bien, elle avait peur de ses révélations. Le nom de ses tortionnaires ? Haya en connaissait déjà un. Elle ne l’avait pas oublié. Et pourtant, elle ne s’était jamais dit qu’il était l’heure de tout quitter pour retrouver l’homme qui l’avait détruite pour lui faire payer. Haya savait que ce jour arriverait ; elle n’était juste pas là pour se venger de quoi que ce soit.

Mais en sortant, le pas peut-être un peu hésitant, elle croisa le jeune homme avec qui, à plusieurs reprises, elle avait passait quelques après-midi muettes. Après un cours, ou quand elle en ressentait la nécessité, Haya montait sur le toit d’une demeure, exposée au soleil et à l’ombre toute l’après-midi. C’était un moment reposant, rassurant, qui la ressourçait. Et parfois, un shinobi de rang et de statut inconnus était également présent. Ils se saluaient, mais ne brisaient jamais le silence, chacun absorbé dans son univers, dans ses pensées.

Cette fois-ci toutefois, le jeune homme l’aborda. Une voix tortueuse lui souffla que ce pouvait être Hyô, mais elle repoussa cette éventualité ; l’anbu n’avait jamais été d’humeur joueuse, et la suite ne fit qu’intensifier sa sensation.

Kinsuke – Haya Sasaki ?

Elle acquiesça, et se fit penser à l’une de ces poupées désarticulés qu’un magasin abandonné exposait fièrement depuis qu’elle était arrivée.

Kinsuke – Félicitations pour ta promotion.

Haya sourit, mais ne parvint pas à effacer toute l’hésitation qui l’habitait.

Kinsuke – Je m’appelle Kinsuke Ueni, si tu te rappelles.

Par respect pour la mémoire des ces poupées, Haya s’interdit tout mouvement du chef.

Kinsuke – Et là, j’ai envie de t’embrasser.

Il se tût, la jeune fille eut la curieuse impression qu’un décompte invisible venait d’apparaitre devant eux, décompte avant lequel elle avait encore le droit de remuer à grands gestes éperdus pour manifester son désaccord, ou bien s’enfuir à toutes jambes vers un repos bien mérité. Mais elle ne fit rien, ni assentiment ni rien, peut-être parce que pour la deuxième fois de la journée, elle ne savait tout bonnement pas quoi dire.

Kinsuke l’embrassa. Ce n’était pas un baiser hésitant, comme elle s’y attendait, mais un baiser franc et sincère. Il ouvrit ses lèvres sans forcer, posa ses mains sur ses reins et l’approcha de lui. Haya se laissa aller. Elle se surprit à non seulement lui retourner son baiser, mais à l’enlacer à son tour. Ce n’était pas la première fois qu’elle embrassait quelqu’un depuis qu’elle était à Kiri. L’expérience, qu’elle avait toujours imaginé au moins vaguement amusante, n’avait au final était qu’un échange de sécrétions sans réelles sensations. Cette fois-ci toutefois, elle ressentit la nécessité de ne pas se contenter de tourner sa langue plus ou moins frénétiquement dans la bouche de son partenaire mais de l’embrasser. Kinsuke se recula lentement, mais ne s’éloigna pas. Haya prit le temps de le regarder vraiment pour la première fois. Il était plus grand qu’elle, son épaule était plus musclée qu’elle ne l’aurait pensé. Son visage curieusement fin semblait plus halé qu’il ne l’était en réalité, et ses pupilles noires brillaient.

Il la lâcha et attendit sa réaction.

Haya – Ah…

Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme

Kinsuke – Tu arrives à parler ?

Oui je parle. J’ai parlé à Konoha. Sans même essayer, des mots étaient sortis.

Kinsuke – Tu ne veux pas, ou tu n’y arrives pas encore ?

C’était difficile de répondre, aussi Haya haussa-t-elle les épaules.

Kinsuke – On pourrait essayer, tu ne crois pas ? Peut-être que cela te reviendra.

Haya détourna les yeux. Les shinobi s’affairaient autour d’eux. De tout âge, ils semblaient soucieux et occupés, ou au contraire détendus et souriant. Sans bien savoir pourquoi, la jeune fille avait toujours imaginé les ninjas de Kiri sombres et mauvais. C’était faux ; il y avait de tout, dans ce village comme dans les autres, très probablement. Elle reporta son regard sur le jeune homme, et lui sourit en signe d’assentiment. Ce dernier le lui rendit.

Kinsuke – A bientôt alors, Haya. Nous n’aurons pas de mal à nous retrouver.

Il lui déposa un baiser sur la joue, et cette fois-ci Haya frissonna. Elle jeta un coup d’œil derrière elle pour l’observer s’éloigner, lui aussi, et se dit que c’était le premier signe physique d’affection qu’on lui adressait depuis Konoha, quand Sokka l’avait prise dans ses bras pour célébrer sa victoire. Elle sourit à cette pensée. Ce n'était pas un baiser d'amoureux, mais un baiser de guérison. Peut-être qu’aujourd’hui, tout Kiri s’était ligué pour exaucer ses souhaits ?

J’aimerais que mon père revienne et que je puisse le serrer dans mes bras, avec le bruit de mes sœurs qui se chamaillent tout près.


Dernière édition par Haya Sasaki le Sam 24 Oct - 19:27, édité 1 fois
Iba Hiyori

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