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 Session d'Entraînement

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Shigeo Koyama

Shigeo Koyama


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MessageSujet: Session d'Entraînement   Session d'Entraînement EmptyMer 20 Jan - 21:10

Shigeo observait les derniers rapports qui lui étaient parvenus. Depuis quelques semaines, l’essentiel de son travail consistait à cela. Il ne convoquait le Conclave que pour relever les irrégularités ou les soucis qu’il avait pu déceler de son côté et pour planifier de nouveaux projets. Manji Eiku, autre personnalité du Conclave, s’occupait d’une façon similaire. Mais cette fois-ci, Shigeo attendait le Conclave pour un projet beaucoup plus actuel qui ne nécessitait plus guère que quelques précisions. Une bonne chose s’ils parvenaient à le lancer dans les jours qui viennent.

Shigeo jeta un coup d’œil à l’heure. Il savait déjà que ni Haita, ni Kaeko ne pourraient assister à la présente séance. Ils étaient en mission à l’étranger depuis plus de deux semaines maintenant et il n’avait reçu d’eux qu’une unique indication, il y a trois jours de cela, grâce à un sceau hautement sécurisé. Les Immortels étaient en chasse, une fois encore, et leur gibier était sans aucun doute bien connu des Kuméens puisqu’il s’agissait d’Urasa Yumito, ancien génie de Kumo, à présent affilié à Asahi, l’organisation de triste renom. Leur enquête évoluait lentement et Shigeo savait que rien ne devait les en détourner ; pas même, contrairement à ce qu’ils pensaient, sa sécurité personnelle.

La porte s’ouvrit et Masaki, les traits tirés et la mine soucieuse, entra. La puissante Sannin aux cheveux verts adressa un sourire las mais sincère à l’Intendant, qui répondit d’un hochement de tête.

[Shigeo] - La semaine a été longue.

La jeune femme s’assit sur son siège, le menton dans la main.

[Masaki] - Epouvantable… J’ai l’impression que rien n’avance.

Shigeo sourit à son tour. Ce n’était pas une impression : rien n’avançait. Mais le contraire aurait été étonnant. Asahi, après son coup d’éclat, s’était replié sur elle-même et avait pratiquement disparu de la circulation. Konoha et Kiri n’étaient guère plus avancés. Shigeo attendait un rapport de Keira Azaguri, membre éminente du Haut Conseil de Konoha, sur une récente mission lancée par son village à Taki pour obtenir des renseignements sur les objectifs d’Asahi. Il se demandait si Keira allait réellement lui rédiger ce rapport, ou si les promesses prononcées lors du dernier Tournoi Chuunin étaient maintenant oubliées. Quand le calme revient, on a tous tendance à se dire que c’est pour de bon…

Mais il y avait plus urgent, et c’était la raison de la réunion du Conclave aujourd’hui. Matsuga, « Le Nain » comme l’appelait Masaki, entra à son tour dans la salle. Il adressa à Masaki un regard noir et hautain, avant de s’installer à la gauche de Shigeo qu’il salua d’une brève inclinaison de la tête. Masaki lui sourit gentiment.

[Masaki] - Alors… Bientôt quinze ans ? Qu’est-ce que ça te fait d’avoir du poil au menton ? Et ailleurs.

Matsuga l’ignora parfaitement, le regard fixé droit devant lui. Le sourire de la femme s’étirait de seconde en seconde, mais son hilarité menaçante fut troublée par l’arrivée de la dernière personne attendue aujourd’hui, Manji. La mine aussi sinistre et préoccupée que d’habitude, l’homme ferma la porte derrière lui et vint se placer aux côtés de Shigeo.

[Shigeo] - Bien, vous avez lu le projet corrigé, qu’est-ce que vous en pensez désormais ?

[Masaki] - Il est bien. Je pense qu’il tombe parfaitement et qu’il s’intègre bien dans la dynamique actuelle du village. J’ai quelques noms à proposer.

[Shigeo] - Parfait. Manji ?

[Manji] - J’ai aussi regroupé des noms.

[Matsuga] - Je n’ai pas bien saisi le projet. Il s’agit de tester leurs capacités ?

Shigeo secoua la tête.

[Shigeo] - Pas tout à fait. Nous voudrions leur aménager une salle et un programme pour qu’ils puissent s’entraîner entre eux, sur une ou deux semaines. Au final, cela se construira sur une série de combat et également une épreuve finale pour laquelle j’ai besoin de votre accord.

Masaki haussa un sourcil. Elle se pencha en avant avec des airs de conspiratrice.

[Masaki] - Oh. Quelque chose d’un petit peu illégal ?

L’Intendant inclina la tête.

[Shigeo] - Plutôt quelque chose de délaissé. Je pense à la Chambre Blanche.

[Manji] - L’invention d’Urasa Yumito ?

Shigeo opina.

[Shigeo] - Oui. Même si ce n’était pas sa première utilité, je pense qu’elle nous serait utile. Je vous ai détaillé la conception que je me faisais du projet dans ses lignes.

Il fit passer un feuillet à chacun des membres du Conclave. Ils le parcoururent en silence, tandis que Shigeo guettait leurs réactions. Ce fut Matsuga qui intervint le premier.

[Matsuga] - Cela me semble bien pensé. Quand j’étais plus jeune, mon sensei m’avait parlé d’un entraînement qu’il avait suivi dans cette chambre. Il en gardait un souvenir impressionné et formateur.

[Masaki] - La Chambre a été vérifiée ? Connaissant Urasa, cela ne m’étonnerait pas plus que cela qu’au bout d’un certain temps un piège mortel se déclenche…

Shigeo acquiesça une nouvelle fois.

[Shigeo] - Haita Neko l’a inspecté personnellement. Il la juge inoffensive en tant que telle et il a procédé à quelques modifications mineures sur sa programmation pour s’en assurer un contrôle accru.

[Manji] - Bien. Il nous reste à déterminer les participants.

***

C’était une salle de large proportion. Elle avait un jour été utilisée en annexe par l’Académie, pour les entraînements de Taijutsu et les compétitions spéciales. Peu à peu, son usage s’était raréfiée à cause des troubles qu’avait vécu Kumo et qui l’avait quelque peu détourné de l’entraînement structurel de ses forces. Mais Shigeo estimait qu’il était temps de la réaménager et d’utiliser enfin le potentiel qu’elle avait à fournir. Presque uniformément grise, partiellement souterraine, cette salle ne dégageait pas de fort sentiment de joie. Shigeo avait demandé à ce qu’on la nettoie en totalité et qu’on répare ce qui devait l’être pour la considérée comme à nouveau fonctionnelle, mais il avouait ne pas avoir songé à proposer qu’on la repeigne.

Maintenant qu’il la revoyait, après toutes ces années, il se disait que cela s’imposerait une fois cette session achevée.

Les participants de cette dernière étaient tous rassemblés ici, face à lui, sans qu’aucun retard ne soit à déplorer. Une excellente chose. Masaki lui murmura quelques mots à l’oreille, il acquiesça sérieusement puis annonça.

[Shigeo] - Bonjour à tous. Comme cela était précisé dans la convocation que vous avez reçu, nous sommes réunis ici pour inaugurer une méthode d’entraînement pour les classes que nous pourrions qualifier de combattantes.

Shigeo se déplaça de quelques pas.

[Shigeo] - En tant que Chuunin et Juunin, vous êtes les plus exposés à combattre. Rien que lorsque vous avez à votre charge une équipe de Genin, vous devez être à même de les protéger en cas de nécessité. Et, sans vouloir être alarmiste, les derniers événements mondiaux nous ont prouvé qu’il fallait nécessairement être prêts à ce type de situation.

Il présenta la salle autour de lui qui, il devait bien l’avouer lui-même, ne revêtait pas un attrait extrêmement prononcé.

[Shigeo] - C’est pourquoi vous êtes invités à participer à cette session de perfectionnement militaire, qui mélange aussi bien des Chuunin que des Juunin. Cela devrait durer une à deux semaines, cela dépend essentiellement de vous et vos volontés. Ce sera l’occasion pour vous d’apprendre de nouvelles techniques et de vous affronter, amicalement. Nous encadrerons une partie de ces rencontres, certainement, quand vous serez prêts. Par ailleurs, une épreuve nouvelle vous attend en conclusion de cette session.

[Shigeo] - Des questions ?
Sho Nagoshi

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MessageSujet: Re: Session d'Entraînement   Session d'Entraînement EmptyDim 24 Jan - 14:36

Le taijutsu possède cette touche artistique qu’aucune autre discipline n’est en mesure d’égaler. Ses spécialistes s’affrontent dans une tornade de mouvements surréalistes où tous les muscles du corps sont mis à rude épreuve. Leurs coups sont tantôt lourds, tantôt puissants, tantôt chirurgicaux, et ne trouvent de limites que dans la résistance physique de leurs opposants. Leurs poings abattent des montagnes, leurs tibias déchirent les blocs de glace les plus épais, leurs muscles d’acier détruisent tout, même l’impensable. On raconte que leur agilité n’a d’égal que leur force et que même pour l’oeil le moins avertit, leurs mouvements ont toujours une grâce notable. Ni fioritures ni fourberies, ici le chakra ne se transforme pas en bourrasque de vent ou en arc électrique – quoi que certains évoqueraient ouvertement les mouvements spéciaux et leurs subtilités – mais confère à leurs coups davantage de puissance qu’ils n’en possèdent déjà au naturel. A les regarder frapper, on se sent frissonner à la simple idée que l’un de ces coups puissent un jour nous atteindre.

Le dojo de l’académie accueillait à cette heure une vingtaine de Genin qui n’en étaient encore qu’aux balbutiements du Taijutsu. Leurs coups étaient pourtant déjà dotés d’une densité qu’aucun Genin spécialisé dans le Ninjutsu, le Genjutsu, ou même dans la médecine offensive, n’était capable de reproduire. Dignes héritiers des Nuages, ils développaient des enchaînements qui privilégiaient l’agilité, la vitesse et la technique. Divisés en duo, ils s’entraînaient dans la plus pure tradition kuméenne ; chaque enfant offrant à son vis-à-vis le fruit de ses innombrables entraînements. Les enchaînements pleuvaient à un rythme effréné jusqu’à l’épuisement total d’un des deux parties. A ce seul et unique instant, le maître des lieux congédiait la paire dans le shimoza – le côté du dojo réservé aux élèves – où ils se concentraient sur les mouvements de leurs camarades encore engagés.

Le maître des lieux – pour être plus exacte, le maître du jour – n’était autre qu’Iwaki Masao, célèbre Juunin et grands recordmans devant l’éternel. Assit en tailleur dans le kamiza – le côté honorifique du dojo – il suivait d’un oeil attentif le moindre mouvement de ses élèves. Quand l’un d’eux posait le genou à terre, il levait son bras droit pour lui indiquer de rejoindre le shimoza en compagnie de son vis-à-vis. C’était le seul geste qu’il se permettait. Ses yeux verts magnifiquement maquillés de noir parcouraient l’assistance avec la rapidité d’un aigle. Son sourire oscillait au bon vouloir des efforts fournis. Mais jamais son attention ne décrochait de ses élèves, pas même quand son invité s’adressait à lui.

[Sho] – Shuugeki Kaminari ...

[Masao] – Je ne savais pas que tu connaissais les mouvements spéciaux du village.

[Sho] – Pas tous. Juste celui-là.

Le sourire de Masao s’accentua.

Sho était assis à la place d’honneur du dojo, à la droite de Masao. Celle qui servait aux invités. Il avait justement été invité par Masao en personne à suivre l’entraînement de sa classe. Depuis quelques semaines, les deux hommes passaient une bonne partie de leur temps libre autour d’un goban – la célèbre table accueillant les pierres blanches et noires du Jeu de Go. Ils avaient eu le temps de faire connaissance et de nouer les prémisses d’une amitié qui se traduisait aujourd’hui par l’invitation de Sho dans le dojo. Un des seuls recoins de l’académie dans lequel les eisei-nin ne mettaient jamais les pieds.

L’eisei-nin observait les élèves de Masao avec une certaine admiration. Il n’avait jamais suivi un cours de Taijutsu jusqu’à ce jour et n’avait, pour ainsi dire, que rarement vu un spécialiste du Taijutsu à l’oeuvre. Même si les shinobis qu’il avait face à lui n’étaient que des Genin, il pouvait voir l’aisance avec laquelle ils utilisaient leur corps comme une arme dévastatrice. Chaque frappe était minutieusement dosée. Chaque contre était subtilement placé. Chaque contre-attaque était chirurgicalement placée. De sorte que tous les affrontements étaient spectaculaires même à un si faible niveau.

[Masao] – Senhime m’a dit que tu ne semblais pas emballé par la perspective d’entrer dans notre section. Est-ce vrai ?

Senhime, la femme de Masao ... Sho se souvenait bien de la courte entrevue qu’il avait eu avec elle dans les gradins de l’arène quelques semaines plus tôt. Elle et son mari étaient membres de la brigade de torture et d’interrogation. Une brigade qui avait pour but de délier toutes les langues, kuméennes comme étrangères, quand la sécurité du village était en jeu.

[Sho] – Oui.

[Masao] – ... dommage, tu aurais été une bonne recrue.

Sho en doutait. Mais il ne chercha pas à en discuter. Intégrer une telle brigade n’était pas dans ses intentions. Il avait d’autres projets, notamment celui d’atteindre le rang de Juunin et de venir grossir les rangs d’Anbu du village. Torturer des espions ou des ennemis de Kumo pour obtenir des informations cruciales n’était pas le genre de carrière qu’il voulait suivre, même s’il ne doutait aucunement du bien fondé de cette action. Il ne voulait pas être le bourreau mais le chasseur. Un peu comme il l’avait été au cours de la première épreuve de l’examen Chuunin à ceci près que sa vie serait réellement posée sur la balance dans ces conditions. Poursuivre une cible, un but, sans jamais se retourner. Mettre la main sur sa proie et ne plus la lâcher. La ramener au village ou l’éliminer purement et simplement, suivant les ordres. Voilà le genre de vie qu'il imaginait vivre.

On entendit le frottement d'une porte coulissante qu'on ouvre et qu'on referme puis le bruit de pas peu espacés qui se dirigent vers le kamiza. Fidèle à lui-même, Masao y resta insensible, continuant d’observer attentivement les efforts de ses élèves. Sho, quant à lui, tourna sa tête de manière à croiser le regard de celui qui s’était arrêté à côté de lui. Il s’agissait d’un homme d’une trentaine d’années à vu d’oeil, cheveux bruns coupés courts aux yeux marrons. L’homme s’inclina respectueusement et sortit un rouleau de sa manche.

Sho hésita un instant puis finalement le saisit avant de le dérouler sur ses genoux. Le message qu’il contenait était clair. Il était attendu dans deux jours dans une ancienne annexe de l’académie pour l’inauguration d’une méthode d’entraînement spécifique aux classes combattantes. La convocation ne précisait rien d’autre. Sho leva le nez du rouleau pour croiser le regard du messager. L’homme lui sourit.

[Sho] – Qui vous envoie ?

[?] – Shigeo-sama.

L’eisei-nin le remercia en hochant de la tête avant de ramener son regard sur le rouleau. L’homme s’en alla comme il était venu, discrètement.

[Masao] – Quelque chose me dit que tu vas t’amuser.

***

Deux jours plus tard, Sho se présenta à l’endroit convenu. Sur les marches qui devaient le conduire au lieu de la réunion, il rencontra Tsukusho Kajiura, un de ces compagnons Chuunin avec qui il avait l’habitude de discuter en journée quand tous deux n’étaient pas postés à la surveillance de tel ou tel tronçon du mur d’enceinte. Tsukusho semblait particulièrement songeur à voir l’expression de son visage. Sho l’aborda en gravissant les marches.

[Sho] – Je vois que je ne suis pas le seul à avoir reçu une invitation.

Tsukusho releva sensiblement la tête.

[Tsukusho] – Tiens, Sho. Et un de plus.

[Sho] – Comment ça un de plus ?

[Tsukusho] – Visiblement, les autorités ont décidés de réunir plusieurs de leurs Chuunin. J’ai déjà croisé Yuuki en route. Elle aussi se trimballait avec une invitation.

Sho fronça légèrement les sourcils. Yuuki Asano, Tsukusho Kajiura ... lui ... que pouvait-il bien se tramer à l’intérieur de ce bâtiment ? Après avoir donné son invitation à un Juunin posté aux portes d’une mystérieuse salle, il découvrit un endroit particulièrement insolite, pour ne pas dire quelque peu lugubre. Les lieux étaient si grands qu’il était impensable de ne pas s’imaginer dans une salle d’entraînement un peu vieillotte ou quelque chose qui servait autrefois à de vastes réunions. Sho ne s’attarda toutefois pas longtemps sur l’aspect de la salle. Ses yeux ambrés parcoururent l’assemblée de personnes réunîtes. Il nota la présence de quelques silhouettes bien connues, Arai, Mashiro, et même Seika. Puis son attention se porta un peu plus loin ; vers deux autre silhouettes, beaucoup plus réputées.

Shigeo Koyama, Intendant du village, et Masaki Asano, Sannin Légendaire.

Immédiatement ses yeux se plissèrent. Il s’arrêta au milieu de la foule et plia ses bras sur sa poitrine. Quelques minutes plus tard, l’Intendant se rapprocha de la foule pour prononcer un discours qui laissa Sho songeur. Un entraînement militaire mélangeant Chuunin et Juunin ? Un moyen de les faire s’affronter ? Et une nouvelle épreuve en conclusion ? Tout n’était pas très clair. Il semblait être question de bien plus qu’un entraînement militaire mais impossible de savoir quoi. L’Intendant était habile dans l’art du discours. Il savait faire planer le mystère même sur les phrases les plus banales.

[Tsukusho] – Qu’est-ce que tu en penses ? Murmura-t-il en s’arrêtant en retrait de Sho. Étrange non ?

Sho fixait le visage de l’Intendant en essayant d’y découvrir le moindre indice, le moindre signe qui pouvait lui apporter un complément d’information.

[Sho] – Je ne sais pas encore. Attendons de voir ce qui nous attend réellement.

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Chapitre 10 ^ Face à l'inconnu
Sho Nagoshi

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MessageSujet: Re: Session d'Entraînement   Session d'Entraînement EmptyLun 8 Fév - 20:08

[Shigeo] – Aucune question ? Parfait. Dans ce cas commençons.

Au moment où l'Intendant en termina, une longue rangée de personnes entra par une porte dérobée. Il y avait là des hommes et des femmes de grandes renommées, des plus jeunes et des plus âgés, des robustes et des chétifs, des grands et des plus petits. Tous avaient en commun de porter fièrement le bandeau du village autour du front ou du bras. Sho les regarda se répandre ça et là aux quatre coins de la salle sous l'oeil attentif de Masaki. La célèbre Sannin attendit que chacun d'entre eux fut à sa place pour se tourner vers le groupe de Chuunin et Juunin invité.

[Masaki] – Vous trouverez derrière moi des ateliers qui nous permettront d'évaluer vos capacités. Chacun d'eux est tenu par deux Juunin confirmés. Si vous avez des questions qui vous viennent à l'esprit, c'est à eux que vous devrez vous adresser. Bon courage.

Masaki emboîta le pas à Shigeo, rejoignant les travées du mur ouest.

[Tsukusho] – Des ateliers coutures et broderies ... voilà à quoi nous avons été invité ...

[Sho] – Ce que tu vois là n’est qu’une mise en bouche avant les véritables épreuves.

Tsukusho ne semblait pas convaincu. Sourcils froncés, bras croisés, il fixait les silhouettes de l'Intendant et de Masaki avec des yeux étincelants. On y lisait une telle colère que son voisin s'écarta brusquement de lui.

[Tsukusho] – Pour qui nous prennent-ils ? Ils espèrent peut-être nous voir lancer des kunai sur des cibles mouvantes ? Ou bien s’entraîner au Henge ?

Sho se tourna vers Tsukusho, un sourire amusé aux coins des lèvres.

[Sho] – Arrêtes de râler. Viens, allons voir ce que ça donne.

Le pas légèrement traînant, comme s'il était retenu par quelques chaînes, Tsukusho suivit Sho jusqu'au plus proche atelier. Les deux amis s'arrêtèrent face à couloir long d'une centaine de mètres et parcouru en son milieu par une bande bleue, de sorte que le couloir fut divisé en deux parties égales. Tout le long du couloir, des obstacles de toute sorte étaient placés : mur de briques brisé, portail en bois, traînée de flammes, et même quelques notes explosifs placées à l'abri des regards. Au bout du couloir, deux instructeurs se tenaient à côté de deux sacs suspendus à environ un mètre et demi du sol, et au centre desquels des cibles rouges avaient été peintes. Le premier était grand et robuste. Sa peau était légèrement hâlée et il portait des lunettes de soleil noir bien qu'aucune lumière naturelle ne parvenait dans la salle. Le second paressait plus jeune, plus véloce, sans doute à cause de sa silhouette frêle et de la maigreur de ses bras.

Sho inclina la tête pour les saluer. Tsukusho le dévisagea un instant puis, résigné, il l'imita en ramenant ses bras le long de son corps. Les deux instructeurs s'inclinèrent et leur expliquèrent à tour de rôle l'objectif de leur atelier. Comme ils s'y étaient attendus, Sho et Tsukusho apprirent qu'ils devaient atteindre les sacs par leur propre moyen et les déchirer à l'aide d'une technique de leur choix. Pour compliquer un peu la tâche, ils abattraient une pluie de kunai et de shuriken sur eux après avoir scellé le couloir de manière à les empêcher de recourir à quelques techniques souterraines ou aériennes.

Sho et Tsukusho se regardèrent avec une lueur de défi. Puis d'un commun accord, ils s'élancèrent de part et d'autre de la ligne bleue. Le premier réflexe de Sho fut de sortir son katana en voyant l'instructeur glisser une main dans son dos. Un rapide coup d'oeil sur sa gauche lui permit de voir Tsukusho plonger à couvert derrière le muret de briques quand lui décidait de dévier deux kunai à l'aide de sa lame. Prenant de l'avance sur son ami, Sho dépassa le muret et envoya une impulsion de chakra sous la plante de ses pieds, bondissant par dessus la traînée de flammes et se calant ensuite derrière la barrière en bois où une nuée de shuriken se plantèrent. Derrière lui, il vit Tsukusho franchir le mur de flammes à une vitesse impressionnante, et dévier un kunai à l'aide de la plaque métallique greffée sur son gant droit. Voyant son ami reprendre la main, Sho se redressa et enjamba la barrière quand une note explosa sur sa droite, soufflant littéralement le décor. Heureusement, il trouva le temps d'utiliser la technique de permutation et d'échapper aux gravas pour se propulser vers l'avant. Tsukusho fut à son tour souffler par une note explosive alors qu'il abordait une haie en bois, mais l'expert en Taijutsu qu'il était réussit à retrouver ses appuis et à reprendre le contrôle de sa course. Sho et lui évitèrent deux kunai rattachés à des notes explosives, avant de dévier de nouveaux projectiles lancés par les instructeurs.

Les obstacles dépassés, les deux Chuunin s'élancèrent sur les sacs. Sho rangea son katana dans son fourreau et enchaîna cinq signes quand de son côté, Tsukusho effectuait le premier mouvement d'un enchaînement.

[Sho] – Jinsei Noshi !

[Tsukusho] – Satori Shoubu !

Le sac de Tsukusho fut engloutit dans un seul point d'impacte quand celui de Sho se déchira à l'ouverture d'innombrables petites entailles. La double explosion qui en résultat surprit tout le monde, même les ninja qui s'entraînaient sur les ateliers les plus éloignés. Un épais nuage de fumée violette enveloppa la zone des sacs. Sho savait que c'était un gaz empoisonné de faible ampleur, mais il savait également que Tsukusho n'avait pas développé les mêmes défenses que lui à leur sujet. Aussi, avant que tout ne fût plus que ténèbres autour de lui, il repéra la silhouette de Tsukusho, l'attrapa par le col, et le tira à l'extérieur du nuage.

Tous deux se posèrent quelques mètres plus loin. Tsukusho toussait à s'en déchirer les poumons mais Sho était dans un état normal, le résultat de longs entraînements passés au contact des poisons de type I, II et III.

[?] – Bien vu. L'instructeur aux lunettes noires tendit sa main, paume vers le haut. Progressivement, le nuage de gaz empoisonné se rétracta jusqu'à n'être plus qu'une bille violette dans le creux de sa main. Vous avez tous les deux des styles différents mais un certain talent pour anticiper les évènements. Vous devriez vous testez en combat amical, vous apprendriez certainement beaucoup l’un de l’autre.

Sho se redressa sans rien dire. Tsukusho se remettait peu à peu de ses émotions malgré l'impression toujours vivace que ses poumons brûlaient. L'instructeur referma son poing, les salua d'un hochement de la tête, puis il se dirigea vers une petite réserve aménagée non loin de là. Il en ressortit quelques secondes plus tard avec deux nouveaux sacs, plus petits que ceux que les deux Chuunin venaient de faire exploser.

[Tsukusho] – Je te revaudrai ça l’ami. Il se redressa en gardant sa main appuyée sur sa poitrine. Ce type a raison. On devrait s’entraîner ensemble. J’avoue que je ne me suis jamais frotté à un médecin en combat réel, mais l’idée me plaît. En plus, on dit de toi que tu es l’un des meilleurs eisei-nin parmi les Chuunin du village. Si je te collais une raclée maintenant, ma victoire n’en serait que plus glorieuse.

Sho retrouva le sourire. Il tapota l'épaule de Tsukusho et s'en alla vers un atelier voisin où les deux instructrices s'amusaient à faire tomber des traits de foudre sur les participants. A peine eut-il fait trois pas qu'il s'arrêta pour porter sa voix par-dessus son épaule.

[Sho] – C'est amusant, la seule chose qu’on dit de toi, c’est qu’au rythme que tu tiens, il n’y aura bientôt plus assez de fleurs dans le village pour que tu puisses te les jeter.

Tsukusho oublia l'impression de brûlure dans sa poitrine. Ne voyant pas de quoi Sho voulait parler, il leva les yeux vers le ciel d'un air hautain. Sho rit et reprit le sens de sa marche.

A mesure que Sho s'éloignait, les yeux de Tsukusho baissaient vers lui. Jusqu'au moment où il ne parvint plus à se retenir et qu'il fit éclater toute sa folie en gesticulant dans tous les sens.

[Tsukusho] – Hey ! Reviens ici ! Sho ! Viens ici ! Toi et moi on a un combat qui nous attend ! Tu m'entends tête d'hérisson ! Sho ! ...... Raaah et puis merde !

Il courut après lui.

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☆ Post 2 ☆
Chapitre 10 ^ Face à l'inconnu
Sho Nagoshi

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MessageSujet: Re: Session d'Entraînement   Session d'Entraînement EmptyMer 10 Fév - 14:04

Deux heures s'étaient presque écoulées, quand Sho et Tsukusho quittèrent le dernier atelier. Essoufflés, ils prirent appuis contre un mur pour soulager leurs muscles endoloris. Tsukusho se tenait le ventre de peur, peut-être, que son estomac ne dégringole sur ses genoux. Sho, lui, respirait à coups de grandes inspirations et de bruyantes expirations. Tous deux affichaient des regards assombris de fatigue ; l’ambre des yeux de Sho n’étant plus qu’un jaune orangé terni, et l’émeraude de Tsukusho, un vert identique à celui de la mousse reposant à l’ombre des arbres.

[Tsukusho] – Je crois qu’on a assez gaspillé notre énergie inutilement. On devrait passer au niveau supérieur et s’affronter.

[Sho] – Toi quand tu as une idée derrière la tête, impossible de te faire tirer une croix dessus.

Tsukusho se dressa, aussi fièrement que possible.

[Tsukusho] – On est des ninja, pas vrai ? Les ninja sont fait pour se battre. Alors soit tu te défiles soit tu relèves le défi. Je t’ai suivi dans tous ces ateliers grotesques, à toi de me suivre maintenant.

Sho observa son ami du coin de l’oeil avant de se redresser, appliquant toute la surface de son dos contre le mur. Il leva ensuite ses yeux vers le haut-plafond où brillaient plusieurs dizaines de néons. Tsukusho disait vrai. Ils étaient voués à se battre. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils avaient suivis un entraînement acharné depuis leur plus jeune age ; pour cette raison qu’il portait le bandeau du village sur le front. Puisque c’était inévitable, ils devaient donner le meilleur d’eux-mêmes quoi qu’il advienne. Et même s’il n’était ici question que d’entraînement, ils se devaient d’offrir le maximum. A cette seule condition, ils réussiraient à se hisser plus haut.

[Sho] – Très bien, très bien. Il soupira. Allons-y.

Un sourire de satisfaction pendu à ses lèvres, Tsukusho se décolla du mur avec vigueur et lui fit signe de le suivre. Sho lui emboîta le pas, dans un silence entrecoupé par les seuls gémissements des autres participants dispersés aux quatre coins de la salle. Après quelques pas, ils se placèrent au centre d’une aire inoccupée, en retrait des ateliers. Debout l’un face à l’autre, ils se jaugèrent pendant de longues secondes sans prononcer le moindre mot. Sho consacra un peu de ce temps au recouvrement de ses forces. Car il connaissait mieux que quiconque la puissance avec laquelle son ami était capable de le frapper. Le Taijutsu ne gardait plus que quelques précieux secrets à ses yeux. Pour le reste, Tsukusho était un spécialiste hors pair. Un monstre d’agilité ...

... un monstre incapable de se retenir.

[Sho] – Tu as l’air pressé, on dirait.

Sho eut à peine le temps de prononcer ces mots, que déjà Tsukusho fonçait sur lui. Le spécialiste du combat au corps à corps se projeta à une telle vitesse que Sho ne trouva pour se protéger que ses bras et ses cuisses. Tsukusho fit s’abattre sur lui une pluie de coups de pieds et de coups de poings, l’obligeant à reculer petit pas par petit pas. Embarqué dans une frénésie sauvage, Tsukusho frappa encore et encore jusqu’à trouver la faille inespérée. En moins de temps qu’il en fallut à Sho pour cligner des yeux, il plaça un uppercut dans sa mâchoire et enchaîna tout de suite après sur un puissant coup de pied dans le thorax.

Sho fut projeté quelques mètres en arrière dans un crissement de semelles.

[Tsukusho] – Et toi tu sembles dormir debout !

Sho pouvait sentir toute la lourdeur des coups qu’il venait d’essuyer peser sur sa mâchoire et sur sa poitrine. Mais il n’avait pas de temps à perdre avec ses sensations. Il dégaina vivement son katana et s’élança à son tour, ne laissant aucune pause trop longue à son adversaire. Arrivé sur lui, il tenta un coup transversal qui, comme il s’y était attendu, fut facilement évité par un Tsukusho vigilent et habile. Plié en deux vers l’arrière, le spécialiste du Taijutsu tenta de rebondir en projetant un coup de pied vers le haut, mais Sho avait lui aussi gagné en agilité ces derniers mois. Si bien qu’il évita le coup et qu’il trouva même l’occasion d’entailler le pied de son adversaire du bout de sa lame. Agacé, Tsukusho chercha un appui sur sa main gauche et déclencha une toupie qui obligea Sho à disparaître dans un nuage de poussière blanche au milieu duquel on ne trouva finalement qu’un rondin de bois.

Pas le temps de respirer, Sho profita de l’effet de surprise susciter par sa permutation pour se placer dans le dos de Tsukusho. Il enchaîna quelques signes et planta ses mains imbibées de chakra dans ses côtes. Trop tard. Tsukusho s’était téléporté à temps.

[Tsukusho] – Je suis trop rapide pour toi, petit eisei.

L’eisei-nin abaissa ses yeux, souriant. Tsukusho était un adversaire bien coriace, vantard, mais coriace.

Lui non plus ne le laissa pas respirer. Une téléportation plus tard, et Tsukusho lui décolla un violent coup de pied dans le visage. Sa vision se troubla un moment, de manière qu’il ne vit pas arriver le deuxième coup qui chercha à le clouer au sol. Heureusement, il trouva la force d’appuyer sa main droite sur le sol, d’y faire affluer une maigre quantité de chakra, et de se propulser dans une pirouette vertigineuse pour retomber plus loin sur ses deux pieds. Mais Tsukusho n’en avait pas terminé. Il l’attaqua cette fois-ci par les airs, sur son flanc droit. Sho dégaina une nouvelle fois son katana et le repoussa avec le plat de la lame. Tsukusho voltigea sans appuis à portée de pieds ou de mains pendant une seconde ou deux. Ce qui offrit à Sho l’opportunité de le suivre au sol et de l’attraper par la jambe pour le projeter à terre et lui planter un puissant coup de pied dans le ventre. Tsukusho eut beau tenté un coup de pied longitudinal, Sho se plaça immédiatement à distance.

Légèrement essoufflé, l’eisei-nin fit affluer une quantité de chakra non négligeable le long de ses bras. Il s’élança de nouveau et frappa avec son katana. Tsukusho eut un petit rire qui se transforma très vite en grimace. Lui qui avait cru éviter le coup, vit une entaille se dessiner sur son torse.

[Tsukusho] – Comment tu as fait ça ?

[Sho] – C’est bien connu, les yeux ne voient que ce qu’ils veulent bien voir.

Les sourcils froncés, Tsukusho fit abstraction de la douleur et plongea une main dans son dos pour attraper quelques kunai dans sa sacoche arrière. Avec une dextérité un peu moins prononcée que les spécialistes du Ninjutsu, il les lança sur Sho qui les dévia d’un simple revers de katana.

[Sho] – Tu ne croyais tout de même pas m’avoir avec ça ? Fit-il en ramenant sa lame dans son fourreau. Tu me sembles d’ailleurs moins pressé qu’il y a quelques instants. Tu n’es pas déjà fatigué ?

Les sourcils de Tsukusho retrouvèrent leur courbe habituelle. Le Chuunin se feignit d’un sourire.

[Tsukusho] – Tu es trop sûr de toi ...

Il ne fit que claquer des doigts, et quatre petites explosions engloutirent Sho dans un nuage de poussière grisâtre. La douleur les accompagnait et l’eisei-nin fut contraint de plier le genou à terre. Dans sa fierté, il trouva le temps de pauser sa main en appuis juste avant que son genou ne touche le sol. A moitié accroupi et blessé, Sho venait d’essuyer quatre explosions inexpliquées. Une l’avait brûlé à l’épaule droite, une au bras droit, une autre à l’avant-bras gauche et une dernière à la base du cou. Il n’en revenait pas.

[Tsukusho] – Seiyoku Tsumu ... l’accumulation d’énergie ...

Sho releva douloureusement la tête et lui lança un regard interrogateur.

[Tsukusho] – J’ai placé plusieurs marqueurs sur ta peau en te frappant. Des marqueurs chargés de chakra qu’il m’est possible de faire exploser à n’importe quel instant.

Il n’avait jamais entendu parlé de cette technique auparavant. Mais sa puissance l’avait indéniablement surpris. Sans même le savoir, il avait été pris au piège à chaque fois que Tsukusho l’avait atteins au corps à corps. Mais lui aussi avait quelques belles cordes à son arc, et non des moindre.

[Sho] – Intéressant ... mais inutile.

En se redressant, Sho montra à Tsukusho un phénomène de cicatrisation accélérée des plus déconcertants. Les liaisons se refermèrent comme par magie, comme si l’organisme du médecin ne souffrait d’aucunes difficultés à les soigner.

Le sourire de Tsukusho s’évanouit.

[Tsukusho] – Oui ... j’ai déjà entendu parlé de cette technique ... la régénération c’est ça ?

Sho hocha de la tête tandis que les dernières blessures se refermaient en bouts de chair rosés. Les lèvres pincées, Tsukusho s’élança, comme pris d’une rage quelconque. Mais alors qu’il ne restait plus, entre lui et Sho, que trois ou quatre mètres de séparation, une explosion de fumée blanche les séparèrent. Tous deux sentirent une main appuyer contre leur torse.

Quand leurs yeux se furent acclimatés au nuage, ils découvrirent avec surprise que deux femmes les retenaient, l’une en tous points identique à l’autre. Elles avaient de longs cheveux violets, un regard rouge terriblement pénétrant et sévère, et portaient une tenue pour le moins colorée.

[Shina] – Ne vous a-t-on jamais appris qu’un adversaire en cache toujours un autre ? Vous étiez tellement occuper à analyser les mouvements de l’autre que vous ne m’avez même pas vu arriver.

Okamoto Shina, une assassine de l’ombre et le seul professeur de l’académie qui glaçait le sang de ses élèves d’un seul regard.

La deuxième Shina disparue brusquement dans un tourbillon de fumée blanche.

[Shina] – Rentrez chez vous, récupérez, et revenez me voir demain.

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Chapitre 10 ^ Face à l'inconnu
Sho Nagoshi

Sho Nagoshi


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MessageSujet: Re: Session d'Entraînement   Session d'Entraînement EmptySam 20 Fév - 17:53

Le dojo privé de la famille Okamoto était à peine éclairé par les premiers rayons du jour quand la silhouette de Shina s’y glissa. Ses pas ressemblaient à des caresses sur le tatami foulé par les plus illustres assassins de Kumo avant elle. Tous ses aïeux avaient grandis, comme elle, au coeur de ce dojo. Ils avaient tous appris leur art, peaufiner leur stratégie, ici. Shina avait repris le flambeau depuis quelques années déjà, et on disait déjà d’elle qu’elle surpassait de loin les capacités de ses prédécesseurs. Mais la réputation n’était pas quelque chose qui avait valeur à ses yeux. Elle faisait ce qu’elle faisait en mémoire de quelqu’un qu’elle avait perdu à cause de ces pourritures de criminels qui sommeillaient un peu partout aux quatre coins du monde. Son devoir était de les déterrer un à un et de les tuer sans laisser la moindre trace ni faire le moindre bruit. Et il fallait bien avouer qu’elle avait un talent indéfinissable pour ça. Ses proies avaient à peine le temps de voir le reflet de son masque blanc traversé d’une bande horizontale rouge que la mort les frappait aussitôt.

La mort n’est qu’un autre chemin, leur murmurait-elle après l’acte.

Enveloppée dans un long peignoir violet décoré de motifs floraux, la belle se dirigea vers le mur où trônait fièrement le portrait du premier Okamoto à avoir brillé sous le ciel kuméen. Son arrière arrière grand-père, Ôban Okamoto. Comme le voulait la tradition, elle s’agenouilla devant son portrait pour le saluer et lui adressa une prière qui lui demandait de veiller sur elle aujourd’hui.

[Shina] – J’ai une autre requête à formuler Ôban-shi. Permettez que j’emprunte un de vos précieux rouleaux pour cette seule journée. Que la mort me foudroie si je ne l’ai pas remis à sa place avant que ne sonne la dernière heure du crépuscule.

Elle se redressa, glissa ses mains le long de ses cuisses pour défroisser son peignoir, puis elle s’approcha du portrait. Habilement dissimulé dans le cadre, un bouton d’or lui permit d’ouvrir un compartiment caché sous le tableau dans un bruit de cliquetis. Le compartiment conservait en son sein plusieurs rouleaux plus ou moins épais — chacun d’eux avait sa couleur et sa taille propre — protégé par une barrière de chakra bleu ciel. Une barrière que seul la main d’un Okamoto pouvait franchir. Shina prit un rouleau de la largeur de ses épaules dont le contour était décoré de bandes soyeuses aux reflets jaunes orangés. Elle referma ensuite le compartiment avant de s’incliner devant le portrait de son aïeul.

[?] – Que comptes-tu faire avec ce rouleau ?

Demanda une voix dans laquelle pesait le poids d’un grand nombre d’années.

[Shina] – Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’une session d’entraînement importante se tient actuellement dans la vieille annexe de l’académie où vous avez, un jour, décroché votre bandeau.

[?] – Non, en effet, tu ne m’apprends rien. Mais tu ne réponds pas, non plus, à la question que je t’ai posée.

Shina pivota sur ses talons nus, faisant face au vieil homme qui se tenait devant la porte du dojo. Il avait un regard pénétrant et lumineux malgré un visage ramolli par de nombreuses rides. Son crâne était parfaitement chauve et sa barbe blanche particulièrement bien entretenue.

[Shina] – Cette technique trouvera preneur dans ce rassemblement. Je ramènerai le rouleau avant la nuit tombée.

Le vieillard s’avança.

[?] – Shina ...

Elle fit s’évanouir les derniers mètres qui les séparaient.

[Shina] – Je sais ce que je fais ... j’ai toujours su ce que je faisais.

L’homme leva son regard vers le portrait d’Ôban Okamoto.

[?] – C’est vrai. Mais prends garde, n’importe quel enseignement peut prendre un détour tragique. Il suffit pour ça que l’élève se perde en chemin.

Shina savait pertinemment qu’il avait raison. Mais elle n’était pas devin. Elle avait simplement perçu du potentiel chez certains Chuunin engagés dans la session d’entraînement. Ca n’allait pas plus loin que ça. Le visage toujours aussi impénétrable, elle se dirigea lentement vers la porte.

[Shina] – Soyez rassuré Père, s’ils se perdent, je les tuerai de mes propres mains.

***
Sho était assis sur la dernière marche de l’escalier, Tsukusho sur la rambarde. Il était à peine neuf heures du matin. La session d’entraînement avait débuté depuis près d’une heure mais aucun d’eux n’avait pris la peine de s’y joindre. Okamoto Shina leur avait donné rendez-vous devant l’escalier principal qui permettait d’accéder à la salle d’entraînement, alors ils l’attendaient comme prévu. Sho se sentait en pleine forme malgré une nouvelle nuit d’insomnie. C’était comme si sa fatigue s’était transformée en substance dopante durant la nuit. Il pouvait presque sentir cette énergie nouvelle circuler dans ses veines et gonfler les muscles de ses bras et de ses jambes.

[Tsukusho] – Tiens regarde qui voilà.

Sho leva le menton et vit la silhouette de Yuuki Asano se diriger vers eux. Yuuki était une redoutable kunoichi spécialisée dans le Ninjutsu, mais certains hommes semblaient l’oublier quand ils s’adressaient à elle. Sho lui trouvait un certain charme avec ses grands yeux vert et son visage angélique. Yuuki avait de longs cheveux qu’elle avait teints en bleu cendre. Elle portait toujours un foulard qu’elle attachait autour de ses cheveux, une robe courte entrouverte qui offrait une vue imprenable sur sa poitrine contenue dans un soutient gorge comprimée sous un débardeur résille, et un mini-short dont les contours dépassaient à peine sa robe. Fait particulier, la demoiselle tenait toujours une sucette à la main et Sho devinait aisément la sacoche qui contenait ses réserves autour de sa ceinture.

[Yuuki] – Salut les gars.

[Tsukusho] – Salut beauté.

[Sho] – Salut.

Yuuki fit comme si elle n’avait pas entendu Tsukusho. Son regard croisa celui de Sho.

[Yuuki] – Je suppose qu’elle vous a aussi invité ?

L’eisei-nin hocha de la tête, comprenant sans détour qu’elle devait parler d’Okamoto Shina. Yuuki tira sa sucette de sa bouche et s’assit sur la première marche de l’escalier.

[Yuuki] – C’est une bonne prof, j’ai déjà eu à faire à elle. Elle est un peu stricte sur les bords mais elle n’est pas méchante.

[Tsukusho] – Tu parles, elle est à moitié folle. Se tournant vers Sho. Cette nana me glace le sang à chaque fois que je croise son regard.

Sho dévisagea Tsukusho en essayant de se contenir de rire. Il était vraiment irrécupérable.

[Tsukusho] – Non mais sérieux vous avez vu ses yeux ? On dirait une meurtrière.

Yuuki suçota en levant son nez vers le ciel nuageux.

[Yuuki] – Oui ben fait attention à ce que tu dis si tu ne veux pas qu’elle te trucide en place publique.

[Shina] – Je n’en aurai pas besoin Asano.

Les trois Chuunin se retournèrent au même moment. Shina Okamoto était brusquement apparue en haut de l’escalier, à quelques pas de Sho. Tsukusho déglutit et tenta sans doute de se fondre à la rambarde à voir la manière qu’il avait de se tortiller. Sho porta son regard sur le rouleau que la Juunin tenait sous son bras. S’il en croyait ce qu’il voyait, c’était certainement un rouleau de techniques.

[Yuuki] – Bonjour Okamoto-sensei.

Yuuki se leva et s’inclina. Sho l’imita. Tsukusho, lui, était trop pétrifié pour le faire.

[Shina] – Arrêtez de trembler Kajiura, vous faîtes peine à voir. Suivez-moi tous les trois.

Ils la suivirent dans une pièce qui, d’après les bruits qu’on pouvait entendre, se trouvait tout juste à côté de la grande salle d’entraînement. Là, Shina leur fit signe de s’assoire avant de s’assoire à son tour face à eux. Elle plaça soigneusement le rouleau face à elle avant de plonger son regard pénétrant dans le leur.

[Shina] – Si je vous ais réunis aujourd’hui, c’est parce que je crois que vous avez le potentiel nécessaire pour utiliser à bon escient le contenu de ce rouleau. Ne me décevez pas ou je me montrerai bien plus cruelle que tout ce que vous pouvez vous imaginer.

Elle insista en s’arrêtant sur Tsukusho. Attentif, mais intrigué par les méthodes de leur instructrice, Sho la regarda dérouler soigneusement le parchemin sous leurs yeux. Il nota quelques inscriptions que la Juunin s’empressa de dérouler. Visiblement elles ne concernaient pas le cours d’aujourd’hui. Elle arrêta finalement ses mains sur un texte écrit dans une encre noir qui avait probablement perdu de sa profondeur au fil des années. Sho se pencha un peu plus vers l’avant et lu avec surprise l’inscription Kage Bunshin dans la marge.

[Sho] – Les Clones d’Ombre ...

[Shina] – Exact. C’est une technique interdite, et qui dit interdite, dit responsabilité. Utiliser le Kage Bunshin à un moment inopportun pourrait vous coûter la vie. A vous d’apprendre à distinguer le bon moment du mauvais.

Sho ne s’attendait pas à apprendre une technique interdite au cours de cette session. Certes, l’Intendant avait évoqué la volonté des autorités de les préparer à toutes éventualités, mais de là à les initier aux techniques interdites ? Sho était légèrement perplexe. Si cet entraînement poussait aussi loin leur apprentissage cela voulait certainement dire que les dangers se multipliaient en périphérie du village ; et qu’il n’était donc plus question de jouer dans une cour de récréation où ils trouveraient toujours un moyen de s’en sortir mais bien d’entrer dans la cour des « grands » et d’y affronter la mort personnifié.

Tuer ou mourir, voilà à quoi ils devaient être préparés.

[Shina] – Vous savez tous les trois comment créer un clone je crois ?

Les trois têtes s’inclinèrent.

[Shina] – Pour créer des clones d’ombre, la démarche diffère légèrement à cause de la quantité de chakra que vous devrez brûler. La création d’un seul clone suffira à vous priver de la moitié de vos réserves d’énergie alors écoutez-moi bien si vous ne voulez pas vous retrouvez K.O du premier coup.

Sho coucha ses bras sur ses genoux pliés, ses yeux ne cessant de faire l’aller-retour entre l’instructrice et le parchemin étendu à ses pieds.

[Shina] – Faîtes influer tout votre chakra dans vos bras. Répartissez-le ainsi en deux parties égales. Elle appuya ensuite son doigt sur un paragraphe du parchemin. Trois signes incantatoires, c’est tout ce qu’il vous faut pour relâcher la technique. Elle glissa son doigt sur une sorte de schéma. Et voilà le mouvement que vous devez donner à votre chakra à l’intérieur du bras de votre choix. Au moment où le chakra sera expulser, le mouvement donné lui permettra de vous imbiber et de vous reproduire à l’exactitude. Vous n’avez le droit qu’à un seul essai aujourd’hui ... le deuxième vous plongerait dans l’inconscience.

Sho, Yuuki et Tsukusho échangèrent quelques regards inquiets avant de se jeter à l’eau. Sho et Yuuki exécutèrent les consignes à la lettre. Leurs yeux fixés sur le parchemin, ils chargèrent leurs bras de chakra, ne laissant aucune goutte poindre dans leurs réserves. A la seule force de leur esprit, ils donnèrent l’exacte impulsion à leur chakra pour provoquer le mouvement décrit sur le rouleau. Si le mouvement n’était pas tout à fait parfait, ils réussirent néanmoins du premier coup à produire un clone digne de ce nom — même si quelques détails ratés les rendait différenciable de leur clone pour un oeil entraîné. Tsukusho de son côté eut bien du mal à contenir autant de chakra dans ses bras. Par mégarde, il en relâcha une partie si conséquente que le parchemin manqua de peu de se déchirer en confettis si Shina n’avait pas eu le réflexe de le replier rapidement.

[Shina] – Vous savez comment vous y prendre mais vous devez encore vous entraînez. La route sera longue. Asano et Nagoshi vos clones différaient de vous, si vous aviez eu un adversaire face à vous, il aurait tout de suite pu distinguer le vrai de l’imitation. En clair, vos clones n'auraient pas servis à grand chose. Kajiura c’était pitoyable.

Tsukusho croisa ses bras sur sa poitrine en fronçant les sourcils. Il n’avait jamais été très fort pour manipuler de grandes quantités de chakra.

[Shina] – Entraînez-vous à produire un clone de l’ombre par jour. Peut-être que vous aurez le temps de vous améliorer avant les épreuves.

Sur ces mots l’instructrice se leva, plaça le rouleau sous son bras, et se dirigea vers la sortie. Pour elle, le cours privé était terminé. Ils avaient appris ce qu’il y avait à apprendre. Maintenant soit ils réussissaient soit ils se plantaient lamentablement, mais dans un cas comme dans l’autre ça ne la concernait plus.

Après quelques minutes, Yuuki se pencha en avant et tira une sucette toute neuve de sa sacoche. Le sourire aux lèvres, elle regarda Sho puis Tsukusho.

[Yuuki] – C’est dingue comme tu peux être nul.

Le rouge monta aux oreilles de Tsukusho.

[Tsukusho] – C’est une harpie cette nana, et toi méfies-toi, tu deviens comme elle.

[Yuuki] – Pas étonnant que tu n’ais pas de petite amie tu .........

Assit entre eux deux, Sho n'entendit qu'à peine leur dispute commencer. Son esprit avait repris ses vagabondages.

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