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 Suigara, L’Allée des Voleurs

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Masashi Mura

Masashi Mura


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MessageSujet: Suigara, L’Allée des Voleurs   Suigara, L’Allée des Voleurs EmptyLun 18 Jan - 14:19

Suigara a été la première allée à accueillir les commerçants qui inversèrent la tendance, en intégrant de la richesse dans un univers de pauvreté extrême. Elle est restée depuis la plus célèbre et la plus populaire, de très loin, et représente toujours un symbole de fortune.

Il n’en a toutefois pas toujours été ainsi. Les rues aujourd’hui soigneusement pavées, qui contrastent tellement avec ce qu’on peut trouver seulement deux rues plus loin, ont un jour été couverte du sang des habitants d’Ishigaki, pendant la guerre qui opposa Kawa et Iwa. Mais plus rien ne pourrait en témoigner, pas même un monument commémoratif, comme si tout - jusqu’à l’histoire de cette ville - avait été sacrifié au profit de l’argent facile.

Au-delà de cela, Suigara est un endroit incroyablement vivant, dans lequel chaque journée est aussi riche qu’un quart d’existence, avec ses drames, ses joies et ses revers. Masashi sourit, derrière son masque d’ours. Il n’avait jamais beaucoup apprécié l’idée de vivre aussi intensément.

Il quitta son poste à la fenêtre et s’étira. Cela faisait plusieurs jours maintenant qu’il était à la recherche d’un criminel répertorié dans la plupart des villes, par les services d’ordre. Masashi ne poursuivait pas exactement un objectif tout à fait altruiste. Ce criminel ne l’intéressait pas tant que ses informations potentiels sur un plus gros poisson qu’il servait vraisemblablement. Depuis le temps que Masashi se livrait à la pêche, il avait appris à distinguer un simple exécutant d’un commandeur. Quelques vols sans prétention, l’assassinat d’un agent de sécurité, des violences sur un couple qui passait… rien qui ne sorte véritablement de l’ordinaire, ou qui mérite l’attention expresse de Kumogakure no Sato. Mais si ces actions n’étaient que le résultat d’une période de repos pour le jeune criminel, et qu’il travaillait autrement à d’autres activités moins recommandables, cela devenait tout de suite plus intéressant.

Masashi fit un signe de tête à Karin et Ishihara, ces coéquipiers pour cette mission. Comme une seule personne, ils retirèrent tous leurs masques. Karin repoussa sa capuche d’un même geste et secoua faiblement la tête pour libérer les mèches brunes malmenées. Elle rangea son masque sous sa tunique, à l’instar d’Ishihara qui avait un œil fermé à cause d’un mauvais coup, la veille. Masashi suspectait Karin de ne pas y être étrangère, mais il préférait croire avec bienveillance la version d’Ishihara - une incroyable bagarre dans une auberge à côté de Suigara où bien sûr, pour ne pas gâcher sa couverture, il avait dû faire semblant de ne pas savoir se battre. Hum.

Masashi quitta son long manteau et sortit le premier. Sur le pas de la porte, il s’alluma une cigarette et s’avança dans la ruelle sombre qui pointait vers une avenue beaucoup plus large, beaucoup plus lumineuse et active ; Suigara. Ses coéquipiers le suivirent sans un mot, les sens aux aguets. Masashi savait que celui qu’il cherchait se terrait quelque part ici, sans même savoir que Kumo en avait après lui. Il poursuivait, avec une régularité infaillible sa petite vie de tout aussi petits délits. Ils auraient aussi bien pu conserver leurs masques ; les habitants de Suigara n’étaient pas exactement inhabitués à voir déambuler dans les rues des shinobi masqués, qu’ils soient membres de forces spéciales ou Oi-nin. Masashi serait reconnu en tant que Juunin de Kumogakure no Sato… mais s’il portait son masque, il aurait été reconnu comme un élément autrement plus nuisible et cela n’était pas dans son intérêt. Il espérait assez tirer profit de l’effet de surprise.

Karin renifla avec mépris lorsqu’un enfant la bouscula. Elle le dévisagea méchamment et le regarda partir.

[Masashi] - J’ai toujours su apprécié ton amabilité naturelle.

[Karin] - Tu es adorable.

Masashi observait les lieux autour de lui. Il aurait absolument détesté devoir assurer la protection de quelqu’un dans un endroit tel que celui-ci. A première vue, cela lui paraissait inenvisageable. Les étals se succédaient sur toute la longueur de Suigara, et des centaines de personnes s’y bousculaient inlassablement. Elles s’engouffraient dans les nombreux établissements qui avaient dû pousser en même temps, ce flot incessant recelait plus de dangers potentiels qu’un champ de bataille. Masashi attrapa une arme, d’une qualité subtile et qui semblait baignée de chakra. Il prêta une oreille discrète aux paroles du marchand avant de reposer l’arme et de repartir dans la direction qui lui semblait être la bonne. Il trouva sans mal la personne qu’il cherchait, un vieil homme qui se faisait appeler Kozo et dont le visage soucieux trahissait une conscience certaine de sa propre importance. Masashi s’arrêta devant lui et le salua sobrement du chef, une cigarette aux coins des lèvres.

[Kozo] - Ah, vous encore… Ce sera quoi, cette fois-ci ?

Ishihara lui tendit l’image que Kumo leur avait laissée du criminel.

[Ishihara] - C’est cet homme que nous cherchons.

Le vieil homme attrapa l’image et la déchiffra durant plusieurs secondes, le nez presque collée à elle. Il toussa et rendit la photographie.

[Kozo] - C’est Katsuo. Un petit con…

[Masashi] - Je sais qui il est. Je veux savoir où il se trouve.

Kozo fronça les sourcils - une habitude - et tendit le bras vers le bout de Suigara.

[Kozo] - Il doit ronfler à Akashofuu, j’imagine.

Masashi laissa une bourse pleine sur son étal et écrasa soigneusement sa cigarette avant de se détourner.

[Masashi] - Si vous m’avez menti, je vous retrouverai.

Kozo haussa les épaules, indifférent.

[Kozo] - Bah ! Il a des jambes, il bouge. J’y peux pas grand-chose.

Masashi et ses hommes marchèrent sur une dizaine de mètres en silence. Karin se retourna sans cesser d’avancer et claqua la langue, de mauvaise humeur.

[Karin] - Tu paies trop cher ce vieux machin… tout ça pour qu’il puisse réinvestir dans les planches pornographiques de l’autre imbécile...

[Masashi] - S’il donne de bonnes indications, c’est parce qu’il est bien payé. Cela représente difficilement trois jours de travail pour nous de toute façon.

[Karin] - Ouais, trois jours où on fait autre chose que se gratter l’entrejambe… Enfin, je parle pour moi en tout cas.

Masashi poussa la porte de la taverne Akashofuu, qui si elle ne dépareillait pas avec le reste du décor immédiat était tout de même moins bien entretenue que d’autres pourtant toutes proches. A croire que le crime ne payait pas si bien que cela, ces temps-ci ; mais il fallait voir la tête des crimes aussi. Masashi hésita un instant à demander simplement au tenancier la chambre où résidait l’homme qu’il désirait interroger, mais il préféra finalement une approche un peu moins directe et indiqua du menton les escaliers à ses coéquipiers. Il s’y engagèrent, pendant que Masashi observait la salle dans laquelle il se situait. Katsuo ne s’y trouvait pas, de toute évidence, comme le lui confirma Karin qui lui fit un petit signe.

[Karin] - Il est dans une chambre du fond. Il est efficace ce petit Ishihara.

Masashi sourit.

[Masashi] - Tu veux qu’on le garde ?

Karin le dévisagea, interdite.

[Karin] - On dirait qu’on parle d’un chiot...

Ishihara les attendait contre le mur. Ils entrèrent dans la chambre en silence. Ishihara inspecta les alentours, pour être sûr de n’avoir rien manqué lors de son premier examen. Mais Katsuo était bel et bien seul dans cette chambre. Masashi et Karin s’approchèrent du lit où un jeune homme dormait bruyamment, torse nu et dans une position assez invraisemblable. Ils remirent tous leurs masques, sans se presser, puis Karin le réveilla avec un coussin sur la bouche, pour s’assurer que son cri soit étouffé. Il ne manqua pas de crier.

[Karin] - Arrête de t’agiter, j’ai horreur de ça. Et arrête d’essayer de crier aussi, bordel, tu vois bien que tu ne vas pas y arriver.

Katsuo roulait des yeux terrifiés, allant du masque de Karin au gros ours qui le dévisageait les bras croisés sur sa poitrine. Karin raffermit sa prise sur lui et l’immobilisa totalement.

[Masashi] - Tu as quelques petites choses à nous dire, jeune homme.

J’adore Suigara, pensa-t-il.

Je déteste Suigara, pensa Katsuo.
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