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 [Présentation] Uchiha Jun

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Ayena Satoru
Aspirant de Konoha
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Ayena Satoru


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MessageSujet: [Présentation] Uchiha Jun   [Présentation] Uchiha Jun EmptyJeu 7 Fév - 3:43

Choisir sa DestinéeJe suis une KUNOICHI


Choisir sa FactionJe suis originaire de KONOHA.


Choisir son NindoMa voie principale est le KEKKAI GENKAI : UCHIHA. Ma voie secondaire est le NINJUTSU. Ma voie de soutien est le NINJUTSU NON ELEMENTAIRE.


Créer son Personnage
Je m’appelle Jun Uchiha. Je suis une femme et j’ai 22 ans. Je suis devenu ce que je suis parce que c'est là que réside mon avenir et la force de prévenir les dangers futurs.
Ayena Satoru
Aspirant de Konoha
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Ayena Satoru


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MessageSujet: Re: [Présentation] Uchiha Jun   [Présentation] Uchiha Jun EmptyJeu 7 Fév - 4:47

Nous sommes nombreux. Comme beaucoup d’autres familles jadis, comme certaines demeurant encore dans ce monde. Je connais mes deux parents, j’ai un petit frère et je ne compte plus mes oncles, tantes et cousins. Oui, j’ai encore cette chance-là de vivre parmi les miens, dans ce que beaucoup appellent le bonheur et certains la liberté.

Les temps changent pour le monde dans sa globalité. La nature de l’homme, elle, n’en semble pas affectée ; en tout cas, pas dans son entièreté. Ma génération en est un exemple parfait. De nouvelles choses vivent autour et en nous là où, vaillamment, brûlent encore les flammes de la tradition.

Je m’appelle Jun, j’ai vingt-deux ans et je fais partie de ces gens que l’on appelle, chez moi, les « Enfants aux billes de sang ».

PORTRAIT



J’ai parcouru tant de lignes dans ma vie ; autant que de kilomètres, sinon plus. Je me suis toujours demandé comment faisaient ces hommes et ces femmes qui voyaient la réalité… non qui regardaient la réalité avec tant de talent, tant de clairvoyance et qui en transposaient les larges lignes en les déguisant ; nous touchant parfois au plus profond de notre être. Comment ces gens faisaient, ou font-ils pour que les mots nous parlent d’avantage lorsqu’eux les prononcent où les écrivent ? Dès lors la question posée je me suis empressée de franchir le pas de la première échoppe et d’y dépenser l’argent de nos prestations en papier, plume, pinceau et encre. Je me rappelle encore ce premier soir où, à la lueur d’une petite chandelle, je me suis assise sur un par terre de feuilles et sous une voie lactée brillante comme un million de diamants. Et malgré la beauté du lieu et le pittoresque de la scène, jamais rien n’a voulu s’inscrire sur la feuille.

Alors… alors j’ai décidé de chercher en moi plutôt qu’à l’extérieur ; et j’ai compris que s’observer était la voie vers le monde extérieur. Paradoxal, non ? J’ai donc repris ma plume.

Comme beaucoup d’autres je resterais pantoise si tu me demandais qui je suis. Et après quelques secondes de silence, la réponse que j’entamerais ne serait pas celle que tu attends. Je ne saurai pas te parler de moi, mais je peux te dire ce que j’ai fait et ce que j’ai vu.

De mes premiers souvenirs me restent le sable, les animaux, la foule. Souriante, toujours souriante. Où l’on allait, les armures s’effaçaient pour ne laisser transparaître que des gens. Les marchands, les voleurs, les hommes politiques, peu importait leur extraction les âmes que l’on venait voir étaient toutes du même rang et du même vent ; pour un soir. Je n’étais encore qu’une gamine que déjà mon sang me poussait à prendre part à ces choses que l’on pratiquait depuis des décennies dans ma famille.

Malheureusement je n’ai jamais eu de talent pour les instruments. Et ma mère pourtant une grande artiste et un professeur d’exception a tout fait pour m’enseigner ce qu’elle savait. De cette époque, mes résultats restent probablement l’une de mes plus grandes déceptions, et probablement les rires les plus chaleureux que j’aie pu connaître. Je remercie ma mère d’avoir su me laisser sa voix... Je garde en précieux héritage toute la féminité qu’elle incarnait. Du moins, c’est ce que ceux qui l’ont connue me disent encore. Ma mémoire, à moi, s’efface avec le temps.

Mon père… ? À dire vrai, je n’en sais rien. Rien de grandiose ne me revient. Je n’en ai jamais été proche. Il passait son temps avec les hommes, s’occupait de nous faire prendre telle ou telle route. Quand on y pense, c’est un peu macho. Les femmes n’avaient pas grand-chose à dire. Ils décideraient ce qu’ils voulaient quoi qu’il advienne. Peut-être me reste-t-il le son d’une voix rauque, tabassée par l’alcool. Mon père était cracheur de feu, l’alcool lui servait à faire jaillir d’immenses déflagrations de sa bouche ; du moins, lorsqu’il n’était pas utilisé pour se cuiter entre paires de… Bref, je suis sûr que tu m’as comprise. Quoi qu’il en soit, je ne lui ai jamais vraiment parlé. Il me disait quoi faire de mes journées, j’obéissais et le calme demeurait.

Du calme et de la sérénité, les saltimbanques doivent faire partie de ceux qui en ont le plus besoin particulièrement lors de l’exécution de numéros dangereux. L’équilibre qui régnait dans notre… caravane ? était un état installé depuis longtemps. Les jeunes devaient apprendre à le comprendre et à le respecter. Je suis l’aînée de ma génération. J’ai appris à grandir avec les règles des anciens et j’ai appris à les faire appliquer par mes cadets.

Oui, je suis une saltimbanque. Et quoi qu’en disent les autres, j’étais une artiste avant tout. Mais étais, seulement. Tu trouveras probablement des histoires de ma création, peut-être entendras-tu parler de chants, de comptines ou de berceuses. Des mots qui ont fait rêvé les petits que j’ai aidé à élever, avec qui j’ai joué et que j’ai parfois vu mourir. Pour être honnête, je crois que ce sont ces jours-ci qui ont tout changé. Vraiment tout…




L’ART DES ARTS



À la base, rien n’était fait pour j’appartienne d’avantage à cette tranche de population. Chanter me convenait. Prendre soin des miens, aider ma mère quand elle en avait le plus besoin, principalement pendant sa grossesse. Rêver, chanter encore, raconter ou écrire des histoires pour divertir ma famille comme je divertissais mon public. Mais, comme je te l’ai dit, le monde change et nous aussi. Les choses ne devaient pas rester ainsi, peu importe qui en décidait.

Dans le cours de ma douzième année, je suis devenue une petite femme. C’était mon surnom. C’est toujours marrant d’être la première à faire toutes sortes de choses. Qu’elles soient négatives ou positives, des émotions apparaissent sur les visages. Cette fois-là, j’ai bien senti la tristesse de ma mère qui, bien qu’encore suffisamment jeune pour procréer, sentait l’âge l’envahir en me voyant affublée de cette même capacité.

Dans mon corps tellement de choses se sont mises à vibrer. Plus rien ne ressemblait à ce que j’avais connu. Le monde était le même dans les yeux des gens. Moi, je sentais de nouveaux parfums, je voyais de nouveaux tableaux, j’entendais de nouveaux sons, de nouvelles mélodies. Je saignais parfois et… je ressentais d’étranges attirances. Il y avait les garçons de l’assemblée, les futurs jeunes hommes de l’armée, les enfants de riches, de taverniers. Il y avait le feu. Ô oui, le feu… c’est à cette époque qu’il a commencé à me fasciner. Je savais, au fond de moi, qu’être une femme n’y était pour rien.

Et puis… il y eût ce spectacle.

Kasugai, ville en plein essor de l’extrême orient du pays du feu, était une magnifique cité donnant sur la mer et un colossal port de pêche. En ces temps, Daï Sôgan, premier représentant de sa noble lignée célébrait le mariage de son premier fils. Une chance que d’être passés au moment des festivités, car elles eurent le bon côté de remplir nos coffres et nos roulottes. Néanmoins, je me rappellerai toujours mes premières brûlures.

Ma mère, fatiguée et irritable, avait depuis quelques jours une forte tendance à l’énervement. Jamais je ne l’avais vue lever la voix ainsi devant mon père. Devant personne pour être exacte. Mais Kazuki était un trop gros enfant pour être porté sans gêne et sans fatigue. Sa dispute avec père lui avait laissé pour seul réconfort les larmes qu’elle ne cessait de pleurer. Quant à lui, il n’avait que ses cousins et leur saké. Trop de saké pour une soirée normale, bien plus encore pour une soirée de travail.

C’était en plein numéro, un numéro qu’il répétait depuis des semaines pour une grande première quelques jours plus tard. Pour une raison que je n’ai jamais connue, il avait décidé de l’avancer à ce soir-là. Un bien mauvais calcul pour un artiste, une conséquence directe de l’alcool ingurgité ; selon moi. Des tentures blanches avaient été suspendues autour de l’estrade montée pour l’occasion. Chacun leur tour, les artistes venaient, s’y produisaient au milieu des cris de la foule des plats se promenant de table en table et des éclats de rire tonitruants.

Acrobate de talent, mon père avait décidé de mêler ses prouesses de cracheur à celles de voltigeur. Roues, pirouettes, saltos, il avait transformé tous ces mouvements qu’il maîtrisait en de fantastiques ballets enflammés. Des cascades hautes en couleurs, hautes en chaleurs, toujours plus impressionnantes, toujours plus extrêmes : trop extrêmes. En tout cas, suffisamment pour que les tentures s’en rappellent.

Je le revois tomber dans l’une d’elles, y mettant le feu et s’enroulant à l’intérieur à force de se débattre. Une torche humaine, voilà ce qu’il était. Dans la panique générale, tout le monde accourut avec de quoi éteindre ce brasier. Je me rappelle encore être face aux flammes, une couverture à la main. Dans ma précipitation, j’avais oublié de verser de l’eau dessus, si bien qu’elle avait à son tour pris feu. Quand je la lâchai au sol, elle s’y étala sans poser problème. Mais les flammes… En fait je ne m’en rappelle pas bien. La seule sensation que j’ai, c’est un feu qui brûle en moi. Un feu si chaud qu’il dévore les entrailles. Un brasier qui envahit aussi mes bras, puis mes mains et les guida l’une vers l’autre. Je revois nos animaux devenir fous, plus fous que l’assistance. Dérangés au point d’attaquer leur dresseur.

J’ai couru, si tu savais comme j’ai couru le plus rapidement du monde. En quelques foulées seulement, je traversai la scène pour me mettre à quelques pas des bêtes. Je me rappelle avoir senti un fort courant dans ma poitrine. Un courant qui zébra mes poumons et ma gorge. Et le feu en jaillit. Je me rappelle notre tigre blanc mis en déroute par cette boule de feu que je crachais. Pourtant, je n’avais pas bu d’alcool. Ce ne fut que plus tard que je compris de quoi il s’agissait.

En ville, les rumeurs se soulevèrent rapidement. Elles résonnaient presque tellement leur intensité s’élevait. Mais le bon peuple de Kasugai n’était rien face aux échangent qui vivaient dans la caravane. Comment une enfant pouvait-elle cacher autant d’alcool dans sa si petite bouche ? Personne ne pouvait y répondre et personne n’osait me demander. Personne n’en était sûr mais tout le monde était d’accord pour dire que mon regard s’était assombri. Que mon visage devenait strict, qu’il renfermait quelque chose… de noir, d’inconnu.

Heureusement, la naissance du petit dernier avait pu m’accorder un peu de répit. Un peu seulement. Nous avons dû rester quelques jours à Kasugai. Mère était trop harassée pour entreprendre le moindre voyage. Et de toute façon, au lendemain des fêtes, les routes étaient trop peu sûres. Beaucoup de riches bourgeois avaient été conviés. D’ailleurs, certains s’étaient déjà fait attaquer en se rendant au mariage. Dans le sens des retours, il était fort probable que des artistes comme nous soient la nouvelle cible des brigands. Alors cette naissance rendait service à tous.

Durant ces quelques jours passés en ville, nous avons pu réapprovisionner le convoi entier. La chance nous souriait et des hommes s’étaient proposés pour faire la route en notre compagnie. Gonfler les effectifs était un moyen de dissuader les bandits de grand chemin. Qui plus était, ces hommes-là étaient, pour certains, des épéistes confirmés. D’autres étaient…

Devant les rumeurs, ma mère avait pris du temps pour moi. Entre les pleurs, les siestes et les temps de repas, elle avait su trouver l’instant et les mots pour m’expliquer la crainte qui grandissait parmi les nôtres. On parlait partout de ces gens « spéciaux ». Des gens qui pouvaient se déplacer comme des fantômes, qui battaient des guerriers aguerris par on ne savait quels moyens. Les gens savaient que le clan, lui-même, avait connu des êtres ainsi doués de… magie. Des magies parfois sombres et entre de mauvaises mains. Mais tout ceci me semblait impossible. Pourquoi ça ? Pourquoi moi ?

C’était un fait. Tout le monde le ressentait, y compris des étrangers. Je le réalisais petit à petit mais Mikio et Toshiro étaient la preuve que je n’étais pas juste une cracheuse de feu au talent naissant. Ces deux hommes faisaient partie de l’escorte qui nous accompagnait depuis Kasugai. De très gentils hommes. Aucun noir dessein ne venait entacher leurs actions, leurs expressions. Eux aussi avaient le don. C’est grâce à ça qu’ils avaient vus en moi ; du moins c’est ce qu’ils disaient. À partir de ce jour, j’ai passé le plus clair de mon temps avec eux. Ils avaient quelques années d’avance, aussi était-il facile d’apprendre d’eux. Ce qu’ils avaient compris, ils le partageaient volontiers. Pour le reste, je devais le découvrir seule car, dans mon groupe, personne d’autre ne semblait prédisposé à utiliser ce… chakra.

Un an passa avant que nous nous séparions. Ils firent la connaissance des autres branches de la famille que nous rejoignîmes entre temps. Et comme à toute bonne chose nécessitait une fin, ils prirent la direction d’autres pays pour en apprendre plus sur ce monde et ses basculements. En partant, Toshiro me laissa un tantô en me disant qu’il ne fallait jamais négliger une bonne vieille arme. Puis il disparut en souriant, comme à son habitude. Je n’ai rien perdu de cette expérience. Tout ce que j’ai appris depuis, je l’ai consigné dans un autre livre que celui-ci. Peut-être servira-t-il aux prochains… Ceux comme moi.




CŒUR ET VOIX



C’est à plusieurs que l’on travaille le mieux. Particulièrement lorsque d’autres ont pu apprendre d’un ancien. L’année qui suivit fut plus que paisible. Après avoir rejoint le reste de la famille, j’ai pu m’entraîner tranquillement en compagnie des autres « shinobis ». C’était le terme désigné pour ceux qui utilisaient le chakra à des fins martiales. C’est durant cette période que j’ai le plus appris sur moi, sur le chakra, sur la façon de s’en servir. Souvent, il fallait partir d’un rien. Des observations, des sensations, tout ce qui pouvait nous indiquer si ce qu’on en faisait était recevable. Nous nous somme étrangement aperçu que l’instinct y était pour beaucoup. Et lorsque l’on tendait vers de nouvelles limites, une rigoureuse logique prenait le pas sur l’intuition. Les exercices les plus complexes demandent toujours plus de travail et plus de discipline.

C’est ce qui s’est instauré dans nos rangs. Les jeunes apprenaient des aînés, les respectaient. En échange, les plus âgés accordaient toute leur attention au développement du groupe et de ses individualités. Ce jusqu’à ce que chacun doive prendre sa route. Nous avions du changer les coutumes. Pour favoriser l'entraînement, nous devions limiter nos déplacements. Mais il nous fallait nous nourrir. Pour ce faire l’argent était nécessaire. Alors dans ce début de village que nous mettions s’inscrivaient des va et vient incessants. Telle branche partait pour telle ville, telle autre rentrait. Je dus quitter les miens pour reprendre la route. Une route de plus en plus dangereuse, que l’appât du gain transformait parfois scène de conflit ; parfois de massacre. Il se disait tout et n’importe quoi et il n’était pas rare d’entendre parler d’agression.

J’avais, de ce fait, eu droit d’emmener quelques shinobis avec moi. De jeunes garçons et de jeunes filles qui assureraient la protection du groupe et me tiendraient compagnie. Non pas que celle de mon petit frère me dérangeait – bien au contraire, j’aimais passer du temps avec lui, tant et si bien que mon surnom avait été la première chose qu’il avait dite – mais pouvoir discuter avec quelqu’un qui ne vous bave pas systématiquement dessus avait de quoi me satisfaire largement.

Nous allions vers le centre du pays. Des marchés s’étaient dressés là de façon temporaire et il était certains que nous y trouverions suffisamment de monde à impressionner pour rétablir nos finances. Ce que nous n’envisagions pas, malgré nos oreilles averties, c’était qu’ils attirent autant de monde ; particulièrement les mauvaises rencontres.

Il était tard le soir. Le feu de camp brûlait mais il faisait frais. Tout le monde se regroupait autour des flammes tandis que l’on amusait les enfants avec un spectacle d’ombres. L’histoire reprenait celle d’une princesse qui, par désespoir, avait fui son château et s’était perdue dans les bois. Elle courait, courait, s’enfonçant toujours plus dans l’obscure forêt. Les broussailles déchiraient ses vêtements tandis que la garde de sa belle-mère de reine la poursuivait. Se retournant pour regarder où les soldats se trouvaient, elle trébucha et s’écrasa au sol, cassant de minces brindilles de bois dans sa chute. Tous les enfants retenaient leur souffle, immergés qu’ils étaient dans l’histoire. Et ces craquements de bois si réels… Bien trop réels.

L’histoire n’existait pas que dans nos fictions. Dans notre dos se tenaient debout une douzaine d’hommes armés. Nous n’avions pas eu le temps de donner les ordres que déjà les nôtres se dispersaient. Cette nuit était horrible, crois-moi. Jamais tu ne voudrais vivre ça. Les lames qui transpercent vêtements et chair. Des cris de femme, des pleurs d’enfants. Les hommes s’étaient battus avec des armes de fortune qui ne faisaient pas le poids face aux lames acérées. Et nous, pauvres shinobis, n’étions en fait que des enfants apeurés pour la plupart. À quatorze ans, j’étais la plus jeune. Genichi avait dix-sept ans. Il était le responsable. Jamais je n’aurais voulu être à sa place.

Deux fois moins nombreux, nous avons pourtant dû faire face. Deux d’entre nous se sont occupés des femmes et des enfants. Hatsue, qui avait le même âge que moi en faisait partie. Je les revois courir en tous sens, criant, jurant, pleurant. Le camp se transforma en champ de bataille. Les combats nous éparpillèrent, à trois contre un. Les moins forts ne firent pas le poids. C’était la première fois que je tuais quelqu’un. Ma lame s’était enfoncée profondément dans la gorge de mon adversaire. Je vis du sang sortir par la bouche de son masque et il expira une dernière fois dans une sorte de gargarisme rauque.

Mon second adversaire… Je ne sais plus. Je revois mes mains faires les signes qui catalyse l’utilisation du chakra. Je crois qu’il est mort calciné dans son armure. Le dernier a préféré porter secours à ses autres amis. C’est lui qui a abattu Kaemon. J’allais lui sauter dessus quand un cri me glaça l’échine.

Derrière une tente, juste à côté de moi, j’ai pu voir l’ombre d’un ennemi. La voix qui hurlait de douleur… cette voix-là m’était trop familière. J’ai couru. J’ai couru le plus vite que j’ai pu. Mais lorsque je suis arrivée, il n’y avait que les pleurs d’un bambin pour me rassurer. Un enfant qui s’égosillait en criant tantôt « Mama », tantôt « Jaja ». Un surnom que je connaissais trop. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Quand j’ai réalisé, le corps de l’homme était allongé à côté de celui de mère et Kazuki pleurait dans mes bras.

Tu riras sans doute de moi, mais à cet instant je n’étais plus vraiment là. Tu es assourdi, hébété. Tu ne comprends pas ce qu’il peut bien se passer. Finalement la surdité t’abandonne et tes oreilles bourdonnent. Tout s’agite en toi, ton cœur, tes tempes, tes mains tremblantes. Tu as les jambes flageolantes et le seul mot que tu saches dire c’est « shhhh » pour calmer un bébé. Tu ne sais même plus le bercer. Et après tout ceci, seulement après toutes ces choses qui semblent durer une éternité, tu entends que l’on s’adresse à toi.

« Sauve-le. Sauve cet enfant. Sauve tes amis. Sauve ta famille. Ils comptent sur toi, désormais. Plus personne ne peut rien à part toi. Éveille-toi, Jun. Éveille-toi, il est l’heure. »

Pour la première fois de ma vie, tout s’est ralenti. Absolument tout. J’ai pu voir l’étincèle dans le feu, j’ai bu voir le battement d’aile d’un moustique, j’ai pu voir qui était encore sur pied et qui était au bord de la défaite. J’ai repéré où étaient les autres, s’ils étaient en danger ou non. J’étais entrée dans un nouveau monde. Dès lors que j’ai pu voir ce que personne d’autre ne voyait, tout est devenu surmontable. J’ai couru à nouveau, j’ai vu une lame frôler mon visage. Je savais qu’elle ne m’atteindrait pas. J’ai sauté par-dessus le corps d’un ennemi qui tombait dans son dernier râle d’agonie. J’ai traversé les flammes pour aller plus vite. Hatsue tendit ses bras et attrapa Kazuki. Je n’avais plus qu’à faire demi-tour, je n’avais plus qu’à finir le travail. Ma main empoigna le manche de ma lame et propulsa mon arme entre les plaques qui protégeaient le corps de l’adversaire que se trouvait face à moi. Sous lui, Genichi tenait une lame fichée dans son ventre.

En tournant la tête, je vis ce qu’il restait de nos adversaires. Trois couards qui fuyaient vers la forêt. Hors de question… Je ne pouvais pas les laisser s’en aller. Pourtant, on me rappela à l’ordre. Cette même personne que je n’avais jamais entendu jusqu’à quelques instants auparavant.

« Protège les tiens. Protège-les, ils comptent sur toi. »

Il fallut la nuit pour reprendre nos esprits. Panser nos plaies, pleurer nos morts, se répéter encore et encore les dernières paroles de nos amis tombés. Je ne pus dormir que deux heures. Au lendemain, il nous fallait prendre la route avant le lever du jour. Pour la première fois, une fille dirigea le convoi ; du moins ce qu’il en restait. Je sais pertinemment que ce droit-là, ce sont mes yeux devenus pourpres qui me l’ont octroyé.




NOUVEAUX MAUX, NOUVEAUX CHOIX

« C’est hors de question ! »

« Je ne le redirai pas, père. Nous ne te suivrons pas sur ce coup-là. »

« C’est moi qui prend les décisions pour cette famille ! »

Un silence s’installa entre eux. Le regard qu’elle lui jetait était noir, noir comme sa chevelure, noir come sa tunique, noir comme la tâche qui couvrait sa conscience depuis huit années. Elle inspira profondément pour garder son calme. La jeune fille ouvrit de nouveau les yeux pour les plonger dans ceux de son père.

« Les routes sont de moins en moins sûres. Si on s’en est sorti c’est grâce à une fortune à faire tomber la tête d’un colosse. On ne peut pas se permettre de prendre plus de risque. Cela fait un an qu’on discute de tout ceci et nous ne sommes jamais arrivés à un accord ». Son ton était froid, glacial comme une nuit d’hiver. Elle ne démordait pas, cette décision était la bonne elle en aurait mis sa main à couper.

« Et tu veux faire quoi de mieux ? On a toujours vécu comme ça ! Toujours ! On n’en est pas mort ! »

« DIS CA À MAMAN ! OSE DIRE QU’ELLE N’EN EST PAS MORTE ! » Dans son accès de colère, la kunoichi frappa du poing sur la table, si fort que le bruit en résonna dans tout le village. Ce geste valut de clouer la salle dans un silence total. « J'n'ai qu'une envie: celle de t'abattre… Remercie notre famille de m’avoir inculqué une éducation digne de ce nom. »

« Jun. Jun ! Tu ne garderas pas mon fils avec toi ! Tu n’en feras pas un soldat ! »

« Oh que si ! C’est moi qui élève ce gosse ! Il reste avec moi, que tu le veuilles ou non ! Tu veux continuer de cracher du feu ? Vas-y, il n’y a pas de problème ! Je respecte nos traditions et je les aime trop pour t’y faire renoncer ! Mais l’avenir n’est plus là. Pas pour ceux qui, comme Kazu et moi, savons l’utiliser. »

Elle passa devant l’homme sans lui accorder un regard et sortit de la maison. Sur le pas de la porte, Jun marqua un arrêt. Ses yeux balayèrent la petite contrée de Konoha, village au croisement de deux grand-routes. Tout ici n’était que balbutiement mais, comme l’homme qui avait accepté de s’établir en ces lieux sous la tutelle financière de Buniko -sama, elle pensait que beaucoup de chose s’y construiraient par la suite. Soupirant, la jeune fille alla dans les rues en saluant les quelques visages qu’elle connaissait. A l’entrée Est, elle rejoignit le convoi qui se préparait. Elle retrouva Hina qu’elle salua avec respect.

« Hina-sama. Le convoi est enfin décidé. Sur vingt-deux personnes, huit resteront finalement ici, mon frère et moi compris. »

« Bien. Tu as pu arranger ce que tu voulais ? »

Se mordant la lèvre un instant, Jun regarda au sol en cherchant ses mots. « Oui, Hina-sama. Je conçois que les convois soient nécessaires, les représentations rapportent de l’argent au clan. Mais je crains quand même pour leur sécurité. »

« Comme nous tous, Junko, comme nous tous. Tu peux disposer. »

Saluant une ultime fois, elle se tourna pour s’en aller. « Appelez-moi Jun, s’il vous plait. »

------------

Nous sommes nombreux. Comme beaucoup d’autres familles jadis, comme certaines demeurant encore dans ce monde que les temps changent dans sa globalité. La nature de l’homme, elle, n’en semble pas affectée ; en tout cas, pas dans son entièreté. Ma génération en est un exemple parfait. De nouvelles choses vivent autour et en nous là où, vaillamment, brûlent encore les flammes de la tradition.

Je m’appelle Uchiha Junko, j’ai vingt-deux ans. J’ai passé les huit dernières années de mon existence sur les routes, partageant mon temps entre l’entraînement et mon petit frère que j’élève presque seule depuis que notre mère est morte. J’étais une saltimbanque, je suis devenue une kunoichi. Simplement parce que les temps changent et qu’il faut désormais nous protéger, tous…


Dernière édition par Uchiha Jun le Jeu 14 Fév - 1:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Présentation] Uchiha Jun   [Présentation] Uchiha Jun EmptySam 9 Fév - 12:43

Bon retour parmi nous Smile

Merci d'avoir donné une deuxième chance à Ryoma - forum des shinobi, tu auras sans doute aperçu les changements opérés depuis ton départ. Fort et de constater que ta présentation a bien respecté le nouveau contexte. Tu as su construire un personnage mature qui peut révéler quelques surprise.

Je suis heureux de pouvoir te valider en tant que Genin de Konoha, félicitations ! Une promotion au rang de Chuunin sera bien sûr possible, mais cela dépendra de ton activité et des décisions des Hautes autorités.

Encore félicitations !

Jun : +46 XP
Ayena Satoru
Aspirant de Konoha
Aspirant de Konoha
Ayena Satoru


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MessageSujet: Re: [Présentation] Uchiha Jun   [Présentation] Uchiha Jun EmptySam 9 Fév - 12:51

WAAAA! Grosse surprise là x). Je viens de me co sur la CB qui est ouverte H24 sur le pc et j'ai vu du rouge !! =D

Un grand merki à toi, ça fait super plaisir de revenir.

Des questions subsistent cependant concernant la fiche RPG de mon personnage. Je pense qu'on traitera tout ça par MP Smile.
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MessageSujet: Re: [Présentation] Uchiha Jun   [Présentation] Uchiha Jun Empty

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