[peu après l'hôpital, et quelques heures avant le début de la mission]

Zen clencha violement la porte de sa maison. Il fut soulagé de s'apercevoir qu'elle était ouverte, ce qui signifiait que Shinji était rentré directement après son travail.
Il pénétra dans le hall, essoufflé. Les trajets successifs en ville, ajoutés à sa condition physique aléatoire, l'avaient totalement éreinté. Il put entendre un bruit de page qu'on tourne, dans le salon.

"-salut p'pa"
Shinji était affalé sur le sofa, un énorme volume sur les genoux. Zen ne pouvait pas voir son titre mais il supposait que celui là aussi traitait de la nouvelle lubie de son père, à savoir les médecines de l'esprit, et l'analyse de la psychologie humaine. Le genin avait toujours perçu son paternel comme quelqu'un de très empathique et compréhensif, et il ne comprenait pas bien pourquoi ce dernier avait désormais besoin d'un avis plus "rigoureux et scientifique" sur la question psychologique. Etait-ce à cause des dispositions de son fils pour le genjutsu ? L'explication n'était pas convaincante, mais c'était la seule qu'il avait.
Le gros bonhomme leva un regard embrumé vers le nouvel arrivant.

"-Salut Zen, bonne journée ?
"-J'ai connu mieux..."

Zen vint s'assoir juste en face du chuunin, et posa la flasque à demi vide sur la table, sans ajouter un mot.
Se penchant un instant sur le liquide, Shinji ne laissa échapper qu'un "Ah" perplexe. Il referma son livre, le posa à côté de lui, et se leva. Il entra dans son bureau et une minute s'écoula, dans un silence absolu.
Puis :
"- Dis moi, qu'est ce que tu t'immaginais ingurgiter exactement ?
"- Un liquide bleu aux propriétés réparatrices du réseau de chakra ?
"- mmmh, oui, un ana-réparateur oui...
"- Ben, c'était ce qui était marqué dans ton bouquin.
"- Moui, je sais. Tu as lu l'article jusqu'au bout ?
Des bruits d'armoires qu'on ouvre et de farfouillages divers parvinrent aux oreilles du genin.
"- Quelque chose me dit que tu sais déjà que non...

Pas de réponse, mais Shinji reparut dans le salon, les bras encombrés de baguettes d'encens, de socles et d'un autre volume de médecine. Il commença à déplacer certains meubles pour dégager un espace central libre. Sans trop comprendre, Zen l'aida. Il ne resta bientot que deux fauteuils placés l'un en face de l'autre. Une fois cette corvée accomplie, le médecin entreprit de disposer cinq socles en cercle autours d'un des sièges, et plaça une baguette dans chacun. Puis, il s'assit dans l'autre fauteil et invita son fils à s'assoir en face de lui.

"- Les ana-réparateurs ne sont pas vraiment des potions de chakra au sens où tu l'entends. On n'en a d'ailleurs pas élaboré beaucoup, et l'efficacité de ceux dont on dispose est douteuse. Celui que tu as avalé a d'ailleurs été conçu par Fujiwara...
"- Tante Fuji ? Tu m'étonnes, elle a bien dû concevoir la moitié des potions qu'on utilise à Kiri.
Fujiwara, collègue et ancienne coéquipière de Shinji, était l'anasthésiste attitrée de l'hopital de Kiri no Kuni. Chimiste un peu folle, elle avait perdu sa jambe droite lors de sa première tentative de passer l'examen chuunin. Elle était restée assez proche de la famille Azechi par la suite, même si elle avait dû quitter les forces militaires à la suite de l'incident. Ainsi, Zen avait l'impression de l'avoir toujours connue, et l'appellait gentillement "tante Fuji".

"-Enfin bref, ce genre de substance n'est pas destiné à remonter des réserves de chakra, comme tu as dû le supposer. Je me trompe ? "(voyant le signe de négation de son fils, il poursuivit) Au départ, on les a conçues dans le but de soigner les dégats infligés au système du chakra par des jutsus ennemis. Elles se basent sur un principe qui dilate le réseau de manière assez brutale, et qui le fige pendant un bon moment. Je ne sais pas si on t'en a parlé mais certaines techniques permettent de bloquer les noeuds du réseau, ce qui peut, à terme, entrainer de graves lésions, et parfois sur les organes internes mêmes. C'est ce genre de problème que nous avons tenté de guérir. ... Bon, il faut être honnète, ça n'a pas totalement été un echec : cette potion remplit son rôle dans une certaine mesure. Elle serait capable, à défaut de pouvoir réparer un réseau dans son ensemble, de sauver la vie de quelqu'un de gravement touché par un de ces maudits jutsus. Par contre, les effets secondaires sont très gênants, et rendent l'utilisation de ce produit sur un champ de bataille assez délicate.
Zen écoutait religieusement son père. Ce dernier prit une profonde inspiration et continua.
"- Premièrement, certains des ingrédients utilisés sont toxiques. Ils sont susceptibles d'endommager certains tissus, notamment ceux des reins et de la rate. Enfin, normallement les dégats sont minimes, d'autant plus que les toxines ne sont pas immédiatement digérées. Ce qui signifie que si tu as régurgité, tu as largement limité les dégats. Et à mon avis, tu n'y as pas échappé. De toute façon, à moins de rester immobile pendant une heure ou deux, l'organisme rejette automatiquement la substance...
-Deuxièmement, l'assimilation du principe réparateur cause une défaillance du système de chakra, et surtout des points de sortie. Autrement dit, tu aurais été totalement incapable d'utiliser un jutsu pendant 48 heures. Mais nous allons remedier à ça instamment.

Un petit signe des mains, et une flammèche apparut entre les paumes de Shinji. Il s'en servit pour allumer les baguettes, qui diffusèrent rapidement une fumée dense et odorante.

"-L'idée, c'est de te détendre. Et quand je dis "te détendre", j'entends que tu n'auras pas le choix. Il est probable que ton réseau de chakra soit encore beaucoup trop "crispé" pour être utilisé. De toute façon tu dois le sentire : tu as encore des maux de crâne ?

Zen opina silencieusement. Malgré la douleur, il restait aussi attentif à la scène qu'il le pouvait. Il avait rarement eu l'occasion de voir son père déployer la véritable étendue de sa science.
Ce dernier lui adressa un chaleureux sourire, puis effectua une dizaine de sceaux. Une sphère iridescente et légèremet mouvante apparut entre ses mains. Il attendit de l'avoir totalement stabilisée, puis l'enfonça sans douceur dans la poitrine du genin. Celui ci émit un hoquet de surprise, bientôt suivi d'une exclamation de douleur. Il eut l'impression que tous ses muscles s'étaient contractés en même temps et vigoureusement. Une onde de douleur se propagea de sa cage thoracique vers chacunes des extrémités de ses membres et un voile noir piqueté de points rougeoyants s'abattit devant ses yeux.
Lorsque Shinji retira ses mains, les restes bleutés de la sphère s'évaporèrent dans l'air...

"- Une sorte d'éléctrochoc...
"- éléctro quoi ?
La voix du genin était tremblante. Il sentait peu à peu le contrôle de son corps lui revenir. Et la figure espiègle de son père finit par réapparaitre nettement dans son champ de vision.
"- Peu importe. Comment te sens tu ? C'est un peu brutal mais ça reste la méthode la plus efficace.
"- Quoi. Parce qu'il y avait un autre moyen ?
"- Oui, attendre que ça passe. Moins douloureux mais plus contraignant. Quoique les migraines récurrentes doivent te gacher le sommeil... Enfin bref, ça, c'est fait. C'était le plus dur. Maintenant il ne te reste plus qu'à te caler confortablement dans le fauteil et à patienter le temps que ton flux de chakra reprenne un rythme un peu moins erratique.
"- Et la fumée ?
"- Technique de relaxation. Considère toi chanceux parce que j'ai sorti le grand jeu là. En fait, la décontraction brutale de ton système interne risque de provoquer des sortes de "fuites". Ton chakra aura tendance à s'echapper sans que tu le lui demande. En controllant la fumée avec mon propre chakra, je m'arrange juste pour stabiliser davantage ton flux et t'éviter ce genre de désagrément.... Mais dis moi, maintenant qu'on a un peu de temps. Comment t'es tu arranger pour te mettre dans un tel état que tu as cru avoir besoin d'une de mes décoctions ?

Nul reproche dans sa voix, seulement un ton curieux et amusé. Pourquoi aurait il blamer Zen alors qu'il était certain qu'il ne recommencerait pas sans un peu plus de prudence ?
Le jeune homme, quant à lui, ne se sentait pas vraiment en état de parler. Il avait l'impression que son corps s'alourdissait. Il sentait réellement chaque parcelle de ses membres se relacher, et il se prélassait dans le confort infini d'un bien être physique immobile et paresseux. Affalé dans son fauteuil, il finit malgré tout par prendre une inspiration profonde, puis :

[zut, ça tenait pas en un post . J'ai coupé au hasard]

"- La technique du transfert de chakra dans un clone. Je m'entrainais sur mon terrain pour la maitriser. J'ai réussi à trouver une petite astuce pour la réussir mais quelque chose à foiré. J'ai quand même réussi à creer un clone capable de malaxer son chakra... mais à mon deuxième essai... Je me souviens juste d'un choc violent et puis plus rien... je me suis réveillé bien plus tard avec les paupières très lourdes et une migraine carabinée. A l'endroit où se trouvait mon clone, j'ai vu que la terre avait été un peu creusée, pas beaucoup plus de trois-quatre centimètres, mais ça donnait vraiment l'impression que le clone avait explosé.

Shinji avait tout suivi avec un air amusé. Il avait rapidement compris le pourquoi du comment de cette histoire.

"-Haaaaa, le transfert de chakra. C'est une vraie plaie ce truc pour les débutants, surtout quand tu essaies de l'apprendre en autodidacte. Le problème, c'est que soit t'en mets pas du tout, soit t'en mets trop et le clone ne supporte pas la dose. Ceci dit, les "explosions" pures et simples sont assez rares... Dis moi, à quel point t'étais tu renseigné sur la nature de ce jutsu ?
"- Pas grand chose. Juste la définition et les bases... Au départ je ne comptais pas essayer de l'apprendre aussi vite, mais ... disons que mon enthousiasme m'a un peu dépassé.
"-Oui oui, je vois. Donc tu ne sais à peu près rien. La découverte par tatonnement est une bonne façon d'apprendre mais pas forcément très efficace. Bon, la grosse difficulté de cette technique, c'est ce signe (il croisa ses doigts dans une position particulière) Extremement difficile à maitriser pour un novice.
- Tu sais que les signes, ou sceaux, servent à canaliser ton chakra afin d'effectuer des techniques particulières. En fait, on ne l'explique pas très bien, mais à un sceau précis correspond un état du chakra précis. Je m'explique : si tu voulais effectuer un suiton, il y a de fortes chances que tu serais ammené à effectuer ce signe dans ta combinaison, et si tu voulais que ce suiton soit une projection à longue portée, celui ci devient indispensable (il passait d'une formation à l'autre avec une dextérité qui impressionna Zen, encore bien loin de ce niveau). Lorsque tu veux creer un clone, celui là convertit automatiquement une faible dose d'energie en une forme intangible correspondant à peu près à la forme générale de ton réseau de chakra. Après, c'est à toi de paufiner l'apparence par ta concentration. SI tu veux que le chakra soit beaucoup plus dense, c'est cette formation là.
- Mais ! Mais ce sceau là, qui est celui que tu ajoutes juste après ceux du clonage consistant, ne modifie en rien l'état du chakra que tu malaxe. En effet, son but est simplement de transferer le chakra dans sa forme pure afin qu'il soit utilisable par le clone. L'ennui, c'est que cette énergie est terriblement versatile, tu as dû t'en rendre compte. Dans ton système interne, elle se comporte bien sagement, guidée par les portes du chakra, mais dans l'air elle est difficilement controlable.
Les façons de faire varient selon les utilisateurs : certains y arrivent vite et sans problème, d'autres en mettent systématiquement trop et doivent faire de gros efforts pour contenir le flux sortant, et enfin certains n'arrivent pas à déclencher un véritable flux. Dans ce dernier cas, l'idée qu'on peut avoir est celle "de la noisette" : tu injecte directement une sorte de petite masse dense de chakra dans ton clone, une espèce d'aimant, et tu peux alors creer un pont entre ce point et tes doigts...
"-Ouais, c'est ce que j'ai essayé de faire...
"- Futé, mais tu es tombé dans l'exces inverse apparement.

Le genin se tut. Il se sentait parfaitement reposé à présent.
Il comprenait bien les tenants du problème, mais n'entrevoyait pas d'autre solution que l'habituel entrainement acharné... un ennui mortel.

"- Et comment dois-je m'y prendre alors ? Si je recommence, est ce que je vais me heurter au même problème ?
"- Mmmh, peut être. Ceci dit, comme je te l'ai expliqué, les explosions sont vraiment rares. Et puis tu l'as dit toi même : tu as réussi ton premier essai. A mon avis, c'était juste une erreur de précipitation, combinée avec ta tendance manifeste à dépenser le chakra par grosse quantités. Pour te faciliter la tache, je te conseille de t'y remettre très calmement la prochaine fois, et de t'arreter dès que tu sens que la situation t'échappe. D'après ma propre experience, ce genre d'exces ne dure jamais trop longtemps. Au bout de trois-quatre séances d'entrainement, ton organisme aura pris la mesure de ce que tu lui demande.... bon, pour être honnète, la maitrise parfaite de cette technique risque de t'être très difficile à obtenir à terme.

Shinji soupira, épuisé d'avoir tant parlé et si vite. Son fils, quant à lui, n'ajouta rien.

"- Et bien, on dirait que tu tiens plutôt de ta mère de ce côté là... Je ne sais pas si tu l'as déjà vue utiliser son énergie pour une attaque, pas un bête clonage hein ? une véritable attaque. Elle pousse toujours sa capacité au maximum. Quand elle utilise son chakra pour décupler la puissance de ses frappes, ses poings sont systématiquement entourés, presque noyés, dans un flot bleuté particulièrement intense et instable. Elle te défoncerait à main nue les colones de la grande salle de la bibliothèque si elle le voulait...
"- Les blocs de deux mêtres sur deux là ?
"- Ceux là mêmes. Et puis comme toi, lorsqu'elle transfert son chakra dans un clone, celui ci est toujours à la limite de la crevaison. D'ailleurs, je ne me rappèle pas qu'elle ait jamais réussi à limiter la quantité d'énergie investie. A force de faire sauter ses bunshins, elle a finit par les rendre plus résistants plutôt qu'apprendre à controler le flux de transfert !
"- Peut être que je devrais faire la même chose ... ça a l'air plus simple
"- Surement pas ! Un maitre taijutsu peut se permettre de se la jouer "gros bras", pas un futur maitre genjutsu. Tu es mort si tu n'arrives pas à optimiser tes dépenses...

Zen était bien forcé de reconnaitre que son père avait absolument raison. Ce dernier se cala dans son fauteuil et ferma les yeux quelques instants. Lorsqu'il les rouvrit, la coloration bleue discrète de la fumée s'évanouit doucement, et la sensation de bien être avec...
Un peu déçu (il aurait bien aimé paresser un peu plus longtemps dans ce salon, bercé par le jutsu de Shinji), le genin dut tout de même reconnaitre que la maitrise de Shinji des techniques médicales n'était plus à prouver : sa migraine s'était évaporée et, bien qu'il éprouvait encore quelques douleurs au niveau des articulations des mains, il se sentait à nouveau d'attaque pour affronter la fin de cette détestable journée.

[Zen : +6 EXP RP.

Bon boulot, ça m'a bien plu ^^]

Une fois qu'il eut fini ses occupations matinales, Shinzo se dirigea vers la maison de la famille Azechi, ce qui lui prit un peu plus de temps qu'il n'aurait dû ; pas facile de marcher en zigzaguant.

Arrivé devant la maison, il se mit à taper à la porte en braillant comme un sourd.

"Héééééééé Zen, tit con ! Ouvre ! C'est l'heure de s'entraîner !"

Au bout de quelques secondes la porte s'ouvrit, mais ce ne fut pas Zen qui se tint devant le vieux Jounin. Pas de chance pour lui, c'était le membre le moins patient et compréhensif de la famille qui venait de lui ouvrir.

"Asuka !"

*Haaaaaaaaaaan.... comm elle a pris des formes huhuhuhu...*

[Asuka]
"Vous ! Vieux pervers ! Que voulez-vous ?"

"En voilà des façons de dire bonjour à un de tes vieux professeurs ; depuis le temps qu'on ne s'est pas vus. Allez fais moi un calin !"

Shinzo tendit les bras vers Asuka avec un air sur le visage qui en disait long sur ses intentions peu catholiques.

[Asuka]
"NE ME TOUCHEZ PAS !"

Un poing chargé de Chakra s'abbatit en direction du vieux pervers et vu la force que pouvait avoir un maître Taijutsu, ça sentait le roussi pour Shinzo.

"Oh Oh ..."

Un craquement se fit entendre dans toute la rue, si bien qu'Asuka se demanda si elle n'y était pas allé un peu fort. Ses remords s'évanouirent immédiatement lorsqu'elle réalisa qu'elle venait de pulvériser un rondin de bois.

"Hé ben, j'ai pas perdu mes réflexes avec l'âge moi ho ho ho ! Quel punch, ma belle ! Je plains ton mari avec ton sale caractère."

[Asuka]
"Vous... Je vais vous..."

[Shinji]
"Mais qu'est-ce que c'est que ce raffut ? Ah ! Shinzo-sensei, vous voilà. Je me doutais bien que vous viendriez chercher vos élèves pour leur premier jour d'apprentissage."

Le père de Zen venait d'appraître sur le pas de la porte, son journal à la main, apparement blasé de la situation, ou alors était-ce son flegme naturel qui prenait le dessus, comme d'habitude.

"Ooooooooh ! Le petit Shinji ! Ca fait longtemps toi aussi ! C'est toi qui a hérité de cette mégère ? Comme je te plains ! Elle ne te martyrises pas trop au moins ?"

[Shinji]
"Non, non, je m'en accomode."

[Asuka]
"Mais je rêve, tu fais ami-ami avec ce vieux porc qui a tenté de me tripoter tout à l'heure !"

[Shinji]
"Je te fais confiance à ce niveau là, je doute qu'il ait réussi ^^;"

"Et c'est pas faute d'avoir essayé !"

Asuka fit craquer les articulations de ses poings, regardant tour à tour son mari et Shinzo, l'air furieuse.

[Shinji et Shinzo]
*Gloups !*

[Asuka]
"Puisque c'est ainsi, restez entre hommes ! Et débrouillez-vous !"

La Jounin claqua la porte derrière elle, laissant les deux autres sur le pas. Le vieux pervers et le Médecin laissèrent échapper un soupir de soulagement et rirent un bon coup ensemble.

[Shinji]
"Cela fait longtemps que l'on ne vous a plus revu à Kiri, Shinzo-sama. Comment se fait-il que vous soyiez revenu ?"

"Ce petit con de Zabuza m'a appelé à l'aide. Je ne pouvais pas refuser ; quand je ne suis pas là il fait que des conneries. Il serait pas foutu de se torcher le derrière correctement si j'avais pas été là.

Qui plus est, il faut former la jeunesse à combattre Suna..."

Shinji eut l'air grave un instant. Il rajusta ses lunettes et repris son air placide habituel.

[Shinji]
"Cette guerre va être lourde de conséquences, mais je pense que Zabuza-sama saura quoi faire. Quoi qu'en disent les politiques, il rend petit à petit son heure de gloire à Kiri, et c'est une bonne chose je pense. Comme de par le passé, Kubikiri Houcho est redevenu un symbole d'espoir, plus de honte. Il se pourrait bien que la nouvelle génération de shinobi soit parmi les meilleures que nous ayons jamais eu.

Enfin bref. Je crois qu'il est temps de passer aux chose sérieuses.

Zen ! Viens voir par ici !"

Reveil brumeux, matinée endormie... Zen s'était levé très tard, mais c'était plus par besoin que par fénéantise.
La veille, à peine revenu de mission, il avait eu la surprise de monter en grade. Si son passage au rang de genin lui avait paru normal et justifié quelques temps auparavant, cette nouvelle promotion l'avait vraiment étonné. Forcément, il n'avait pas pu s'empecher de s'en vanter le soir même, une fois rentré chez lui. Bien mal lui en prit, car il dut raconter tous les détails de sa mission à un Shinji excessivement curieux alors qu'il tenait difficilement debout. Toutefois, lorsqu'il put enfin monter dans sa chambre, il se sentait rassuré de savoir que son père montrait un tel interêt pour sa formation. Il se demandait quand même ce qu'il en serait de sa mère...

La réponse lui vint donc le matin, lorsque, contre toute attente, il s'aperçut qu'Asuka n'était pas encore partie s'entrainer alors que le soleil était déjà bien haut. Celle ci le regarda descendre les marches d'un air pataud. Son visage semblait plus calme que d'habitude, moins crispé.
Prudent, Zen s'assit à la table en murmurant un faible "bonjour" à sa famille, et commença à petit-déjeuner sans faire allusion à la présence inhabituelle de la jounin.

Un silence de plomb s'installa, uniquement troublé par le bruit de froisement de papier que produisait le journal de Shinji...
Finalement, au bout d'une minute, elle prit la parole :

"- J'ai appris que tu avais pris du galon. Je suis agréablement surprise, je dois dire. Je ne m'attendais pas à ce que tu réussisse si vite compte tenu de tes ... faiblesses...

Le jeune chunin ne la quitta pas des yeux, machouillant bruyament ses céréales croustillantes.

"- Je suis contente de tes ... progrès, même si tu sais que je n'ai jamais été favorable à ce que tu suives cette voie. J'espère que tu ne t'arreteras pas en route. Le grade ne signifie pas grand chose en vérité, sur le champ de bataille, seul compte ton experience... Alors ne prends pas la grosse tête, et continue sur ta lancée. Si tu as un peu de chance, tu pourrais faire un bon ninja...

Zen déglutit péniblement, et lui adressa un sourire moyennement convaincu.

Un ange passa...

Soudain, des coups sourds retentirent à la porte, et une voix braillarde leur parvint. Asuka s'empressa de se lever et de se diriger vers l'entrée.
Pendant ce temps, Shinji abaissait son journal, et dévoilà un sourire amusé.
"- L'intention était bonne, hein ?
"- Ou...ouais...

Toujours un peu dans les vapes, Zen retourna à son petit déjeuner, ne prétant que peu d'attention au brouhaha provenant du seuil. Soudain, un craquement sourd et puissant fit vibrer l'ensemble des couverts de la table. Shinji afficha une expression inquiete ; "euh, je vais aller jeter un coup d'oeil" ; et il se leva, laissant seul le jeune homme, qui tournait sa cuillère dans son lait d'un air absent.
Quelques instant plus tard, il vit Asuka débouler comme une furie dans la pièce. Grommelant des paroles inaudibles, mais certainement agressives, elle commença à sortir ses affaires d'entrainement et elle s'équipa de ses gantelets metalliques habituels.

Zen entendit qu'on l'appelait. Sans trop se presser, il se leva à son tour et marcha vers le hall d'entrée, tenant son verre de jus d'orange. Lorsqu'il vit qui accompagnait son père sur le pas de la porte, il ne réagit que par un profond soupir. C'était ce qu'il avait craint depuis qu'il avait entendu Zabuza déclarer que cet energumène allait prendre les fonctions de jounin instructeur. Il porta son verre à la bouche en regardant négligement Shinzo s'agiter devant lui...

"- Aller gamin ! Bouge toi un peu, on a du boulot !

Designant son pyjama, le jeune homme murmura d'une voix trainante :
"- Vous me laissez cinq minutes et j'arrive.. ?." puis, sans attendre la moindre réponse du vieil homme, il referma la porte, retourna ranger ses couverts dans la cuisine (pour apercevoir au passage sa mère s'eclipser par une fenêtre), et monta se préparer.

Quatre minutes et cinquante sept secondes plus tard, il se trouvait à nouveau en compagnie des deux hommes. Il se doutait que la journée allait être longue.

"- On y va ?

[On poursuit sur ton aire d'entraînement dès que tu m'envoies ton build souhaité par MP ^^

[Zen, Zabuza (as Shinzo) : +3 EXP RP]

Ine trouva le parc, et effectivement n'eut aucun mal à remarquer la maison de Zen.

Elle demeura un instant devant le pallier, sans oser faire un pas. Elle-même n'avait jamais eu de maison, car la petite case de bois de ses parents, où elle avait vécu son enfance, ne pouvait être considéré comme tel. De même, ses pérégrinations sur les routes entre les villages ne lui avaient donné comme "maison" que quelques auberges de passage, quand ce n'était pas les petites roulottes où les comédiens s'entassaient.
De sa vie donc, elle n'était jamais entrée dans une vraie maison personnelle, et son coeur battait la chamade.

Elle s'avança d'un pas.
*Tu ne vas pas faire la timide !* se morigéna-t-elle intérieurement.

Elle devait voir Zen, le remercier pour ce qu'il avait fait pour elle, s'enquérir de son état de santé, et lui donner son résultat.

De nouveau elle s'avança, jusqu'à atteindre la porte. Elle inspira un grand coup, remit en place son bandeau tout neuf, et frappa.

De longues secondes passèrent avec que la jeune femme n'entende des bruits de pas derrière la porte. Lorsque la clenche s'abaissa, ce fut un Zen au visage pâle et aux traits tirés qui apparut.
Lorsqu'il reconnut la personne qui était venue frapper à sa porte alors qu'il ne s'attendait pas à avoir la moindre visite ce jour ci, son visage fut éclairé par un large sourire. Son regard fut rapidement attiré par le bandeau neuf métallique qu'arborait son hôte.

"- Et bien et bien, qu'avons nous là ? Tu as donc passé l'épreuve écrite, bien joué. Non pas que ce soit très dur, mais bon…

Avant qu'elle n'aie eu le temps de prononcer un mot, il lui proposa chaleureusement d'entrer.

"- Personne chez moi. 'man est probablement en train de s'entraîner quelque part, quant à p'pa… C'est devenu un homme assez occupé. dit il, un rictus narquois au coin des lèvres.

Lorsqu'ils entrèrent dans le salon, Ine fut frappée par la température relativement élevée de la pièce. D'autre part, elle put remarquer un empilement de livres et de notes éparpillées sur la table basse au milieu de la pièce. Zen s'empressa de les rassembler et de les entasser un peu plus proprement, de sorte que la jeune femme ne puisse voir le titre du premier ouvrage, qui portait manifestement sur le système de chakra humain, et rien d'autre.

"- T'inquiètes pas, tu ne me dérange en rien, bien au contraire. Ca fait pratiquement deux heures que je fais mes petits exercices et je commençais à en avoir sérieusement marre.

Il lui indiqua l'un des fauteuils d'un air nonchalant.

"- Alors, quel est le topo ?

"- Par contre, pour ton lieu de résidence, c'est un peu plus gênant... Vu que l'administration est sans dessus dessous, ben ... je doute qu'ils s'aperçoivent de ton existence avant un moment. Et là, je ne suis pas certain d'avoir l'autorité suffisante pour t'obtenir un de ces logements qu'ils refilent aux nouveaux...

Ine sourit d'un air rassurant et haussa les épaules :

"-Bah, ne t'inquiète pas pour moi à ce niveau-là, sempai. Les rues, ça me connait, et tant que la troupe est sur place ils seront heureux de me faire de la place dans une roulotte. Je ne vais pas m'arrêter sur un détail pareil, maintenant que je suis lancée."


Bien qu'elle n'ait pas cherché à le viser, Zen se sentit légèrement gêné. Non pas qu'il se sentait un peu mufle, mais l'enthousiasme d'Ine le faisait culpabiliser. Celle-ci ne le remarqua pas, et poursuivit avec le même entrain :

"-Mais je pensais trouver dans un premier temps un travail quelque part en ville, en dehors des cours. Je ne sais pas, je pensais à quelque chose comme serveuse dans une auberge, et être nourrie et logée en paiement. Crois-tu que cela serait possible ?"

Elle attendit la réponse de Zen. Celui-ci était complètement plongé dans ses pensées. Elle rit :

"Zen-san ! Tu dors ? Je t'ennuie à ce point ?"

Il sortit de ses pérégrinations mentales et la regarda d'un air interrogateur, furieux après lui de s'être laissé emporter par d'autres pensées plus secrètes. Il lâcha, plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu :

"-Désolé. Tu disais ?

-Un travail en ville, pour être nourrie et logée, c'est possible ? Ou alors la masse de travail d'un étudiant exclut toute possibilité de ce genre ?"

[désolée pour le temps de réponse, semaine chargée, et la prochaine va l'être aussi. Désolée aussi pour le peu de rp, je suis un peu en manque d'inspiration sur ce coup-là. lo siento mucho (><)]

Zen plissa le front :

« En temps normal je dirai oui, mais nous sortons de guerre. Tu veux être nourrie et logée en travaillant, c’est cela ? Ne compte pas trop là-dessus. »

Ine soupira. Elle regarda autour d’elle, et la maison de Zen lui donna envie d’un confort auquel elle n’avait jamais eu droit auparavant. Bien sûr, elle n’avait pas rejoint Kiri pour cela, mais l’idée d’y avoir droit en tant qu’aspirante kunoichi la remplissait d’aise. De nouveau, elle soupira. L’ambiance actuelle au village l’empêchait dans un premier temps d’obtenir un logement, et d’après Zen, l’après-guerre ne profitait pas à son vœu de travailler pour être logée. La troupe serait bientôt partie, et les nuits étaient plutôt froides au pays de l’eau, d’autant plus que l’automne arrivait.

Ses yeux, qui n’avaient de cesse de balayer la pièce, tombèrent sur Zen. Son air fatigué frappa la jeune étudiante. Elle s’en voulut immédiatement d’incommoder le convalescent, avec ses questions existencielles de survie. Elle se leva, sans que Zen ne le remarqua.

« Il est complètement absorbé. Je me demande si ces bouquins tout à l’heure… »

Elle secoua la tête vigoureusement.

« Ine-chan, occupe-toi de ce qui te regarde petite curieuse ! Tu ne vois pas que tu le déranges !! »

« Eh bien… » commença-t-elle tout haut. La solution lui sembla soudain tellement évidente qu’elle lui fit monter le rose aux joues. Zen, enfin détourné du centre de ses attentions, redressa la tête et sentit la confusion de la jeune femme.

« Qu’y a-t-il, Ine-san ? »

Ine trépigna sur place.

« Accepterais-tu de me donner l’adresse de Ren’ai, maintenant que je suis acceptée ? Je ne tiens pas à te déranger davantage, et peut-être que lui pourra m’héberger en attendant que les choses se calment ici-bas. »

Zen la scruta presque avec méfiance, et finit par hausser les épaules :

« Si tu veux, c’est ton choix après tout. Et c’est certain qu’il pourrait être ta solution, au moins pour un temps. »

Il fouilla ses poches et en sortit un morceau de papier tout frippé.

« Tiens », fit-il en le lui tendant. Ine prit l’adresse et s’inclina brièvement :

« Merci encore, Zen-sempai. J’espère que tu te rétabliras vite. »

Zen sourit en remerciement. Il murmura un « bonne chance » qu’Ine n’entendit pas. Elle sortit de la pièce et quitta la maison de Zen.

[Ine, Zen : +6 EXP RP]

[merci pour le droit de passage le temps d’un post, Zen^^]

Le trajet de l’habitation de Ren’ai à la maison des Azechi sembla durer des heures à Ine. L’ancien chuunin n’était pas des plus légers avec la carrure puissante qu’il avait, et ni la petite stature de la kunoichi, ni le léger boitement du médecin qui l’accompagnait ne facilitaient la tâche.

Quand ils parvienrent enfin à leur destination, Nimuro déposa le corps de Ren’ai sur le palier, et frappa énergiquement à la porte. De toute évidence, on ne dormait pas chez les Azechi, car un homme qu’Ine n’avait jamais vu se présenta dans l’encadrure. Son visage était avenant, bien que la fatigue soit clairement marquée sur ses traits. Il ressemblait beaucoup à Zen.

[Shinji]
« Nimuro ? » il dévisagea la kunoichi, « et tu dois être Ine, l’élève de mon fils, n’est-ce pas ? »

Il avisa Ren’ai sur son palier, remarqua immédiatement le scalpel de chakkra toujours planté dans la nuque du malade. Avec une vivacité étonnante à cette heure de la nuit, il s’activa à soulever le corps, aidé de Nimuro, pour le rentrer à l’intérieur. Ine referma la porte derrière eux.En retrait, elle écouta d’une oreille attentive les explications dont Nimuro faisait part au Mizukage.

[Nimuro]
"Je viens te trouver, Shinji-sama, car mes compétences ne sont pas suffisantes pour aider cet ancien chuunin. Sa blessure au torse comporte un sceau minuscule, et bien trop complexe pour moi."

Le Sanin se pencha sur la blessure de Ren'ai, toujours aussi luisante, bien que plus faiblement. Il détecta rapidement le petit sceau, l'examina.

Ine fut détournée de l'auscultation par un bruit. Zen se tenait au bas de l'escalier, et contemplait la scène. Il adressa un petit hochement de tête encourageant à la jeune femme, qui eut un mince sourire avant de s'absorber de nouveau sur le médecin.

Shinji Azechi finit par se tourner vers la kunoichi :

"Ton ami a subi un grave sortilège. Comme Nimuro-san te l'a sûrement déjà dit, la médecine me permet d'avorter ce sceau, ce qui éliminera toute conséquence physique que cela a pu avoir sur lui."

Il s'arrêta, comme pour s'assurer qu'Ine suivait. Il avait le ton grave d'un médecin qui annonce la mort de quelqu'un à ses proches. Ine serra les poings et se mordit les lèvres. Le Mizukage poursuivit :

"Maintenant, son esprit est torturé par des souvenirs qui ne concernent que lui, et dans lesquels il s'enfonce bien trop profondément. Cela risque de le faire sombrer dans la folie. Contre cela, je ne peux rien faire, sauf peut-être lui délivrer de quoi mieux dormir. Dans tous les cas, jeune fille, ne dors plus dans la même pièce que lui, c'est bien trop dangereux."

Le médecin sembla perdu dans ses pensées un instant. Il murmura :

"En fait, un grand maître Genjutsu pourrait l'en sortir définitivement. Mais nous n'en avons pas ici, à Kiri."

Toujours au bas de l'escalier, Zen sentit la brûlure d'un regard sur lui. Il leva les yeux sur Ine, dont les prunelles déterminées semblaient dire :

"Zen, il faut que tu m'y aides !"

[je clôs là tout ce passage sur Ren'ai. Pas de suite surtout]

[Ine : +4 EXP RP]