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 [Mission D] - Dissuasion Florale

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Shijimano Seika

Shijimano Seika


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MessageSujet: [Mission D] - Dissuasion Florale   [Mission D] - Dissuasion Florale EmptyVen 13 Nov - 23:12

( Dissuasion Florale )
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¤ Shijima Seika
¤ Asatsuyu Ashi

    Ah les fleurs, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’aller chez un fleuriste. Malgré les événements pourtant violents de la veille, la jeune femme arpentait avec délicatesse et souplesse les rues et les étales de la Place du Marché, s’intéressant plus particulièrement au coin malheureusement trop peu équipé où étaient installés les fleuristes, ambulants ou pas. Il fallait avouer que le climat un peu rude de Kumo, avec ses orages, ses pluies, son vent, et parfois en été sa chaleur trop étouffante émanant de la terre et montant jusqu’au plateau où se dressait le village, et que tout cela faisait que la culture florale n’était pas bien expansive. Ca se bornait à faire son petit coin de verdure chez soi, sans pour autant vouloir pâmer les rues du village caché de couleurs exotiques. Mais bon… Seika leva les yeux au ciel gris. La mauvaise saison grondait, et le froid comme le givre ne tarderaient pas à les étreindre, tuant au passage les « petites carrés de verdures de ces dames ». Shijima aussi avait bien essayé dans sa jeunesse, mais c’était une telle peine de les voir mourir en hiver, qu’elle n’avait plus renouvelé l’expérience.

    Et puis, la blancheur immaculée de la neige, elle n’aimait pas ça. Pour la jeune femme, cette blancheur était trompeuse, tentaculaire, mortelle. Elle vous faisait voir des silhouettes qui n’existaient pas, entendre des voix n’appartenant à aucun êtres vivants, pour vous attirer, vous séduire, et finalement vous voler votre cœur, cotre âme, jusqu’à votre vie. Et puis cette blancheur, recouvrait les bons, comme les mauvais de ce monde : comment pouvait-on les distinguer avec cette blancheur ? Comment pouvait-on savoir qui n’était pas blanc à l’intérieur ? Seika se reprit, car elle devait arrêter de ne se fier parfois qu’à l’apparence des gens. Il s’agissait bien là d’un trait typique des personnes à tendances paranoïaques, comme elle, capable de voir le mal dans l’apparence, la gestuelle, la simple présence dans un lieu donné. Non, en définitive, la jeune femme n’aimait pas l’hiver.

    En plus de ça, elle était obligeait de porter des vêtements chauds. Certes, c’était agréable d’être emmitouflé dans des laines, agréable d’être au chaud au coin du feu avec ses amies, agréable de voir la neige tomber… Mais ça l’empêchait de porter des robes, et ça, c’était mal. La Kunoichi eut un petit sourire pour elle-même et continua de flâner, souriante, belle, et pourtant lointaine, perdue dans ses pensées. Elle n’avait rien d’hautain non, mais tout à chacun s’accordait pour dire de Shijima Seika qu’elle était une femme, très difficilement accessible. Cela ne les empêchait pas d’essayer, encore et encore, de percer à jour cette dame aux milles reflets rougeoyants dans les yeux. Et puis avec sa promotion de Chuunin, bien qu’elle ne soit pas devenue une Kunoichi de premier plan pour autant, le village nourrissait des espoirs en elle, des espoirs qui avaient été un peu terni par l’affaire de Xang Quotsura bien entendu : comment cela aurait-il pu être différent ? Des affaires de meurtres, ça n’était pas rare, mais des suicides par Ninja interposé, ça par contre ça ne s’était peut être jamais vu dans le village. Malgré cette affaire, et le fait que certains aient commencé à nourrir une rancœur et une haine tacite pour elle, sa vie continuait d’avancer.

    Missions, entrainements, les choses n’avaient pas cessé, et elle devait continuer de marcher, si elle ne voulait pas être mise sur le carreau. Certains elle en était sur, n’hésiteraient pas à s’abattre sur elle tel des vautours au moindre signe de faiblesse de sa part. Heureusement réservée, et surtout parfois difficile à suivre à la trace, malgré son apparence ne passant pas inaperçue, Seika jouissait aussi d’une certaine protection grâce à certains Ninjas. Que ce soit Nagoshi, ou Megane, certains l’appréciaient, et n’avaient pas changé leurs points de vus sur elle, avec cette histoire. Et heureusement, sinon elle aurait pu rapidement se retrouver seule…

    Seika s’arrêta devant un bouquet d’orchidées, dont elle huma le doux parfum. Etonnant qu’elles puissent survivre avec ce temps. Mais la culture avait fait des progrès, et on arrivait même par elle ne savait quel procédé, à créer des fleurs en serre, toute l’année, quelque soit la saison. Incroyable non ? Le milieu agraire ne cessait de revenir à l’assaut de la société moderne, et ne se laissait pas distancer, utilisant à son avantage les avancées technologiques de ce monde. Avec la science médicale, ce devait être le secteur qui avait le plus progressé ces dix dernières années, alors que le milieu technologique stagnait dans le secteur industriel.

    Un marchand l’arrêta sur cette pensée.

    ¤ Belle demoiselle, aimez-vous les fleurs ?

    ¤ Bien sur, sinon je ne serais pas ici, à moins d’aimer souffrir, lui répondit-elle avec un sourire rieur.

    ¤ Je le vois bien, pardonnez-moi de ma question stupide, mais voilà, ce n’est pas tant pour savoir si vous aimez réellement les fleurs que je vous apostrophe belle demoiselle.

    Il avait une façon de parler un peu bizarre celui-là. Seika le détailla d’un peu plus près, sortant du milieu du chemin pour venir se poster devant l’étale du fleuriste au langage si « fleuri » bien qu’un peu passé de mode. L’homme aux cheveux courts grisonnants, un barbe tout aussi grise sur les joues et la moustache, d’allure plutôt élancée, portait une tenue verte, comme celle que portaient les jardiniers à leurs travaux. Sur son nez un peu retroussé, se tenaient des lunettes à montures fines, surement en alliage souple. Il avait tout d’un vieil intello, et à le voir caresser d’une main distraite quelques fleurs de son étage devant lui, la Kunoichi ne doutait pas une seule seconde que ces fleurs soient sa seule passion dans la vie.

    Curieuse de savoir pourquoi il l’avait interpelée, si ce n’était pas pour tenter de lui vendre quelque chose à première vue, Seika tendit l’oreille.

    ¤ Voilà, mademoiselle, je n’ai pu que remarquer votre bandeau autour du cou, j’en déduis donc que vous êtes Ninja n’est-ce pas ? Non ne répondez-pas, je vois sur votre visage que c’est le cas. Et bien justement, j’aurais une mission à confier à une amoureuse de la nature comme vous semblez l’être.

    ¤ Amoureuse c’est un bien grand mot monsieur, mais on va dire que la vue de la nature épanouie et de la verdure ne me rebutent pas, et que j’aime à me prélasser près des belles choses.

    ¤ Vous serez parfaite alors pour ce que j’ai à vous proposer. J’hésitais depuis quelqu’un temps à déposer ma demande au Centre de Mission, mais j’avais peur de ne trouver personne d’aussi réceptive que vous ne l’êtes à ma passion. Je ne vous cacherais pas que j’aime les fleurs, j’aime leurs contacts, j’aime leurs parfums, et j’aime à les élever, les faire grandir. Elles sont en quelque sorte, le rêve d’un vieux fou…

    Encore un vieux fou ? Au moins lui n’était pas armée d’une hache et elle doutait fortement d’avoir à le tuer pour abréger ses souffrances. Quoiqu’à y repenser, pourquoi l’avait-elle tué ? Il allait mourir de toute façon malade comme un chien, perdu dans son cauchemar éveillé d’une vie passé dans l’attente de la mort, délivrance ultime. En tout cas c’était l’impression qu’elle avait eu sur le moment, mais peut être se trompait-elle. Shijima en parlerait à Sho, comme elle se l’était promise, quand elle aurait un moment de libre, ou tout simplement la prochaine fois qu’il la contacterait, et seigneur pitié, pas pour l’envoyer dans l’arène aller combattre l’une de ses malades du Genjutsu. Seika inclina donc la tête, et déclara.

    ¤ Monsieur, tout dépend de la nature de la mission. Peut-être voudriez-vous m’en parler un peu plus en détail ? Que je sache si j’ai moi-même les compétences requises pour l’accomplir.

    ¤ Fort bien, fort bien.

    Le vieil homme jeta un regard à droite et à gauche de la ruelle d’étales au milieu de laquelle il se trouvait. Apparemment il n’y avait pas grande monde aujourd’hui, il fallait dire que le temps s’était subitement refroidi dans la mâtiné, et qu’alors qu’ils approchaient midi, le froid gardait chez eux les moins téméraires des habitants de Kumo. Les autres marchands autour d’eux semblaient très occupés, ce qui n’empêcha pas le fleuriste de s’adresser à elle assez bas, sur un ton presque confidentiel.

    ¤ Voilà, j’aurais besoin de l’aide d’une personne tel que vous mademoiselle, sensible à la nature, qui puisse me comprendre, et par conséquent comprendre les vrais passionnés tel que moi. Car j’aimerais vous envoyer parler pour moi à une autre fleuriste du village. Vous comprendrez que je ne peux pas laisser mes petites chéries sans surveillance, et je sais que cette vieille carne ne lit pas mes lettres. J’aimerais donc que vous soyez ma messagère, et que vous insistiez auprès de la personne que vous allez voir pour avoir une réponse, une vraie.

    La jeune femme était un peu perdue il fallait bien l’avouer. Elle pensait qu’il allait lui demander de tenir son stand pour une ou deux journées, comme elle avait l’habitude de faire lorsqu’il s’agissait d’aider des marchands. Mais là elle allait porter un message. L’histoire n’était pas net en apparence, mais le rouge naissant sur les joues parcheminées du vieil homme lui mirent la puce à l’oreille, et titillèrent un peu plus sa curiosité pour la situation. Or donc, elle lui posa la seule question qu’elle pouvait poser en cet instant.

    ¤ Quel message voulez-vous que je porte à cette personne ?

    Mais elle n’obtint pour seule réponse qu’un renfrognement gêné. On aurait dit un gamin prit en faute. Ces vieux avaient des attitudes amusantes il était vrai, et même si elle n’aimait pas les côtoyer trop souvent, car elle n’aimait pas rester près de personnes si proche de la « mort », elle devait bien avouer qu’ils étaient assez drôles pour valoir qu’on s’intéresse encore un peu à eux. Et dieu savait à quel point les histoires des anciens pouvaient être amusantes pour les plus jeunes ! Et Seika sentait, à plein nez, qu’elle avait mit le nez dans une vieille histoire, aussi vieille que cet homme, et pourtant fraiche dans son esprit, comme une fleur, prête à éclore…

    Finalement l’affaire fût conclue ainsi : l’après-midi même, après le repas de midi, il rédigerait et enverrait une lettre au Centre de Mission, précisant l’intituler de la dite mission, et le fait qu’il ait déjà choisi la personne qui allait l’accomplir, à savoir la Chuunin Shijima. Celle qui portait le nom de Fleur Sauvage était impatiente de connaitre la teneur du fameux message capable de faire rougir un vieux passionné par ses fleurs, comme s’il s’agissait de ses enfants. Aussi, après l’avoir quitté, Seika s’en alla rentrer chez elle, pour aller parler à Ina, et qui sait, savoir qui était ce fameux fleuriste, répondant au nom d’Ashi Asatsuyu.
Shijimano Seika

Shijimano Seika


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MessageSujet: Re: [Mission D] - Dissuasion Florale   [Mission D] - Dissuasion Florale EmptyVen 13 Nov - 23:21

( Dissuasion Florale )
- 2 -

¤ Shijima Seika
¤ Asatsuyu Ashi
¤ Inconnu

    Après un rapide passage au Centre de Mission, pour réceptionner presque à la place du responsable la dite lettre contenant son ordre de Mission, la jeune femme à la chevelure d’ébène et à la mèche blanche écouta donc le Juunin au nom qui lui échappait complètement lui énoncer le contenu de la missive.

    ¤ Alors… Chers Ninjas, blablabla… Ah voilà : la mission consisterait en une série de tractations entre mon magasin et celui de madame Uera Momoiro, sur la possible fusion de nos talents dans un même lieu. La personne que j’ai cité précédemment -vous Shijima-san- me semble la plus à même d’accomplir cette mission et j’aimerais donc que ce soit elle qui y répondre. Avec mes plus sincères remerciements blablabla. Alors Shijima, qu’en dites-vous ? Vous sentez-vous capable d’encadrer deux petits vieux ?

    ¤ Bien sur. Je commence quand ?

    ¤ Tout de suite à ce que j’ai compris. Le fleuriste a son magasin dans la troisième rue, quartier est, pas loin du parc Yumekuteka.

    ¤ Je vois où c’est. Bon et bien, merci et bonne journée à vous.

    ¤ C’est ça, bonne journée, et bonne chance hein !

    Cette tête de linotte laissa échapper un rire en secouant la tête, puis en classant l’ordre de mission après l’avoir tamponnée. Il fallait être abruti comme pouvait l’être un homme pour ne pas savoir lire entre les lignes. C’était tellement flagrant qu’elle avait failli rire en entendant la lecture sérieuse qu’en faisait le Juunin. Les intentions du fleuriste étaient tellement évidentes, lorsqu’il parler de « fusion »… Ce n’était pas qu’un simple regroupement de compétences qu’il voulait, croyez-moi !

    En fait de magasin, on pouvait surtout qualifier sa demeure et son lieu de travail d’une serre géante. Ce fût la première impression qu’une Seika bouche bée eut en arrivant devant le « magasin » d’Asatsuyu. La demeure était en bout de rue, et du coup possédait un grand jardin donnant sur le parc, totalement recouvert de plastique, ou d’un alliage semblable, pour les plantes en tout cas. La Kunoichi ignorait totalement qu’il existait un tel lieu dans le village. En même temps, outre la place cet emplacement était stratégique : si près de la forêt du parc, ses plantes devaient bénéficier de la terre nourricière des alentours. Il y avait bien une enseigne, et lorsqu’elle passa la grille, elle fût presque immédiatement assaillie par les odeurs émanant de tel ou tel rosier. Marchant sur des dalles de pierre donnant un air presque traditionnel à l’entrée de la demeure et du magasin de son propriétaire, Seika comprit bien vite que le terme de « passion » était loin d’être suffisant dans la situation actuelle.

    Ce n’était plus un amour passionnel pour les fleurs et les plantes : c’était une obsession ! Mais qui n’avait jamais rêvé de faire de son obsession le métier de sa vie ? Seika devrait y penser un jour aussi, si jamais sa carrière de Kunoichi ne se passait pas si bien qu’elle ne l’espérait. Elle aurait d’ailleurs pu tout laisser tomber après l’affaire de Xang, ou même tout simplement ne pas reprendre ses études à sa sortie de la maison de soin, mais être Ninja, c’était tout ce qu’elle avait dans la vie, tout ce qu’elle pouvait maîtriser un tant soi peu. Vu qu’elle avait été dirigée vers cette voie depuis son plus jeune âge… Seika pressentait qu’il devait y avoir une raison cachée là-dessous, une raison qui lui serait dévoilée en temps utiles.

    La jeune femme poussa la porte d’entrée, bien déterminée à se perdre dans cette affaire pour arrêter, pour le temps de la mission, de penser à toutes ces choses qui tournaient inlassablement dans sa tête, jour après jour. Il n’était pas impossible que ça la ronge de l’intérieur, mais d’habitude ça la mettait plus sous pression et elle finissait par éclater d’une façon ou d’une autre, comme lors de cette nuit sur le toit de son appartement. Tien, encore une occasion de tout laisser tomber. Mais non, vas-y que je continu à y remettre la tête dans ce monde. Si l’odeur à l’extérieur était déjà accaparante, celle de l’intérieur était, ahurissante.

    C’était comme un mélange réalisé par un chimiste des odeurs fou : plantes d’étés se mêlaient aux plantes de printemps, diffusant tantôt des odeurs douces, tantôt des odeurs âcres. Seika remarqua assez rapidement que l’endroit échappait à la météo pourtant commune à tout le village : il faisait une chaleur à crever. La Kunoichi dénoua son foulard blanc de son cou et le laissa pendre de part et d’autre de son cou. Il y avait sous cloches des plantes qu’elle n’avait vu qu’en image, d’autres que son imagination même n’aurait pas pu rêver. Un véritable enchantement d’enfant c’était là, avec ces couleurs, ces formes étranges et bizarroïdes…

    Un bruit derrière un comptoir où reposait une fine pellicule de poussière retentit. Absorbé par les odeurs, elle en avait oublié comment entendre, et Shijima n’avait pas remarqué la petite clochette au-dessus de la porte, qu’elle avait fait tinter en la passant. Avec des tintements aigus de l’acier qui tombe sur le carrelage, comme si l’on était dans l’ambiance infernale d’une cuisine, le fleuriste déboula, de la sueur au front, devant elle.

    ¤ Ah vous voilà ! Bon si c’est vous je peux terminer ce que j’étais en train de faire alors, venez, venez !

    Seika n’eut pas le temps de donner ou non son assentiment, et de toute façon elle était là pour affaire, et comme on le lui avait apprit : le client est roi. Et puis elle n’était pas contre le fait de savoir ce qu’il trafiquait de si pressant qu’il délaissa son employée d’un jour ou de plusieurs -car la mission ne se terminerait qu’avec une réponse définitive de la part de la personne qu’elle devait aller voir-, et le fameux message qu’il devait lui demander de délivrer pour lui, et qui, dans l’esprit de la jeune femme, souffrait encore un très maigre doute.

    Et oui, comme elle était rentrée chez elle, elle avait effectivement pu voir Ina en bas, et discuter, de cette future mission et surtout de ses deux protagonistes principaux. Ina cependant ne savait que ce qui se disait dans les rues, entre ces personnes du même âge, de la même époque, qui continuaient, sauf cas exceptionnels, de partager un peu tout de leurs vies. Ainsi sa vieille amie lui avait-elle conté un bout de leur jeunesse respective : d’Ashi Asatsuyu elle lui apprit qu’il n’avait été mystère pour personne qu’il était amoureux d’Uera Momoiro alors qu’il était âgé d’une vingtaine d’année. Il était alors Chuunin du village -et oui c’était un ex-Ninja, comme quoi hein-, et Pharmacologue plus que Médecin bien qu’il ait effectué des études d’Eisei. Mais sa passion pour les plantes, et sa grande connaissance de leur culture, arrivait à le tenir éloigner des champs de batailles. Mais il lui fallut un jour y faire fasse, et violement. Et lorsqu’il revint, dont ne sait quelle mission avec son équipe, s’était un homme anéanti. Il démissionna immédiatement, et jura que plus jamais il n’utiliserait ses fleurs comme il avait pu les utiliser, ni laisser le village se servir de ses compétences de manière aussi barbare. Ainsi Kumo perdit d’un côté l’amoureux des plantes, et de l’autre côté toutes ses recherches, qu’il prit avec lui et brûla dans la plus stricte cérémonie. Durant cette période de sa vie, bien qu’il ait côtoyé Uera, on raconte qu’il était trop timide pour faire le premier pas. Mais une amie à moi, qui habitait le quartier d’Uera à l’époque, m’a dit que la veille au soir de son départ en mission, Ashi était venu trouver Uera, lui avait prit les mains dans les siennes, et lui avait promis de venir la trouver à son retour pour lui parler.

    Seulement il ne le fit pas. Complètement détruit par cette mission, qui pourtant était inscrite comme « réussite » dans les registres, Ashi s’était retranché chez lui -sa maison actuelle, celle où se trouvait donc Seika en ce moment même-. Il refusait de voir les gens, et patiente, bienveillante, Uera finit par se lasser, comme peuvent se lasser les femmes qu’aucune promesse ne retient. Elle finit par le délaisser comme bien d’autres, et se maria même. Mais là nous entrons dans sa propre vie, qui est un peu différente de la sienne. La passion d’Uera, outre les fleurs, ce sont les hommes, il faut bien le dire même si ça ne revêt plus aujourd’hui aucune réelle importance. Jeune fille au passé calme, née à Kumo, et qui y mourra surement soit dite en passant, elle a été éduquée dans l’idée d’apporter aux protecteurs du village son aide. Et dans un jeune esprit, qui par la suite grandit et se mua en femme, cette idée d’aide, passa par la découverte à travers les hommes d’elle-même, de son corps, de son cœur. Momoiro Uera était ce qu’on pouvait appeler alors une « femme facile ». Mais les femmes faciles cachent bien des secrets en elle, et nombre d’hommes prient de ne voir jamais aucun de ces secrets que ces femmes fatales cachent. Quand à Uera, belle femme rousse et mutine, qui sait combien de liaison elle eut avant de se marier ? D’accord elle aimait cet acte de fusion passionnel qu’elle avait avec le mâle, mais plus que ça, c’était cet instant, après l’amour, où elle pouvait se reposer contre son amant, le chérir, et caresser son âme autant que son torse.

    De toutes ses conquêtes, Ashi fût sa seule défaite. Car en effet, séduite par cette timidité, ses avances ne manquèrent pas. Seika reconnut qu’elle n’était pas bien difficile cette dame là, vu qu’Ashi n’était pas le bel étalon du village. Ina la reprit, en lui disant qu’à l’époque, certes ce n’était pas un aussi bel homme que Sho Nagoshi, fit elle en appuyant son discours d’un regard lourd de sous-entendu que Seika préféra ignorer plutôt que de rougir, mais Ashi avait son charme, le charme de sa timidité, mais aussi de sa tendresse, qu’il avait alors pour les humains. Cette tendresse, qui disparue à son retour de mission, et dont il transféra tout le contenu vers ce qui lui restait : ses fleurs. Pour en revenir à Uera, elle se mariât donc, mais le ménage ne tint bien longtemps, car si l’homme était passionné à ce qu’en sut Ina, la femme était volage. Et heureusement en ce temps là régnait l’ordre et une certaine discipline chez les Shinobis, les empêchant de tuer à tout va. Car oui, son mari était un Shinobi. Cette histoire donnait à réfléchir sur les histoires sordides que ce métier, l’existence même de ce village, pouvait créer.

    Mais alors qu’elle suivait son employeur, vieillit par l’âge et la solitude, à travers un rapide dédale de couloirs aux murs ornés de schémas, représentant des fleurs, Seika se dit que finalement, le tir allait peut être pouvoir être rectifié. Alors qu’il se tournait pour ouvrir une porte qu’il avait laissé entrebâillé, Ashi surprit son regard sur les encadres floraux.

    ¤ C’est moi qui les ai dessinés, lorsque je les ai étudiés. Les fleurs sont bien les seules que j’arrive à dessiner en somme…

    Seika entra à la suite du vieil homme aux cheveux gris, pénétrant dans ce qui avait tout lieu d’appeler un laboratoire. Peut être continuait-il ses recherches ? Mais la réalité était tout autre : les vieux se perdent dans leurs souvenirs, et pour un homme seul il ne restait bien que ça à ressasser, aussi Ashi avait-il reconstruit un laboratoire qui, elle l’aurait parié, ressemblait à celui qu’il devait avoir du temps où il était Ninja.
Shijimano Seika

Shijimano Seika


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MessageSujet: Re: [Mission D] - Dissuasion Florale   [Mission D] - Dissuasion Florale EmptyVen 13 Nov - 23:28

( Dissuasion Florale )
- 3 -

¤ Shijima Seika
¤ Asatsuyu Ashi
¤ Momoiro Uera

    Rapidement, comme un chirurgien qui avait quitté sa table d’opération en hâte, appelé à une autre urgence, il ne cessait de marmonner dans sa barbe, marmonnant quelque chose comme « Je suis là, je suis là ». Un drôle de bonhomme vraiment. Son amour des fleurs était attendrissant, mais Shijima n’oubliait pas ce que lui avait raconté Ina : il avait du faire quelque chose d’horrible avec ses fleurs pour en être traumatisé à ce point. Que pouvait-on faire des fleurs ? La jeune femme s’avouait à elle-même qu’elle n’en savait rien. Des médicaments, des poisons, que sais-je encore.

    Asatsuyu prit une petite pelle, et Seika remarqua enfin ce qu’il était en train de faire : après avoir vidé plusieurs pots de fleurs de leurs terres, il était en train de réinstaller avec milles précautions les bulbes de ses filles dans leurs nouvelles terres. Surement que cela devait-il être dangereux pour les fleurs, d’être ainsi exposé à l’air libre. Shijima se contenta de croiser les bras dans le dos, les jambes croisées, attendant que le commanditaire ait fini son opération, pour prendre enfin connaissance du message exact qu’il voulait qu’elle porte oralement à Uera Momoiro, en lui réclamant une réponse orale du même coup. Mais tellement absorbé qu’il était, Ashi en avait semblait-il oublié la présence de la femme aux cheveux noirs dans son laboratoire. Aussi après une bonne demi-heure, lorsque le dernier bulbe fût enfin sous terre, nourrit d’eau, et remit sous cloche, il leva les yeux, croisa son regard un peu fatigué de rester ainsi debout, et eut un mouvement de recul. Dans ses yeux Seika lisait avec amusement une sorte de « Mais que diable faites-vous chez moi ?! ». Puis la raison, et la mémoire, revinrent en hâte le soutenir dans son difficile retour à la réalité.

    ¤ Haem, votre nom s’il vous plait mademoiselle… ?

    ¤ Shijima, Shijima Seika Asatsuyu-sama.

    ¤ Oui c’est exact, je vous ai croisé ce matin au marché, et je vous ai demandé d’effectuer une mission pour moi c’est cela ?

    ¤ C’est cela monsieur.

    ¤ Venez avec moi nous allons passer dans la serre, je dois vérifier le niveau d’humidité de mes plantes exotiques. Vous savez que j’ai des spécimens tout à fait fascinant Shijima-san ?

    ¤ Je l’ignorais Asatsuyu-sama.

    ¤ Je vous en prie, appelez-moi Ashi-kun, Asatsuyu-sama me donne vraiment l’impression d’être très vieux…

    ¤ Pardon… Ashi-kun.

    Tandis qu’ils revenaient sur leurs pas, Seika put une nouvelle fois admirer les tableaux scientifiques des fleurs que le fleuriste avaient étudiés : et il y en avait un sacré paquet. En effet ça avait du être une belle perte pour les Shinobis de le voir quitter ses frères d’armes, mais que voulez-vous, l’esprit ne répond parfois à aucune logique. Ou plutôt, c’est de par sa trop grande logique ancrée dans la réalité bien plus que les esprits des gens du commun que l’on considère parfois certaines actions et réactions comme illogiques.

    S’il faisait déjà chaud à l’intérieur, ce qui n’était pas pour déplaire à Seika qui aimait bien être au chaud, le cas de la serre était tout autre et relevait d’un climat tropicale. Bien entendu Shijima n’avait jamais expérimenté le climat tropical, et ce premier goût était quand à lui très déplaisant. En sueur en quelques minutes, elle retira sa longue veste de cuir marron, ne restant qu’en corset de cuir, et en robe blanche, ses habituels vêtements de sortis. Tandis qu’il examinait, relevait des compteurs, toquait les vitrines comme pour parler à ses plantes, ce qu’il ne devait pas se priver de faire lorsqu’il était seul, Ashi se mit à lui déballer ce fameux message, ainsi qu’une part du contexte, vu de sa propre personne, qu’elle avait appris à midi.

    ¤ Comme je vous l’ai dit Shijima-san, je voudrais que vous apportiez un message de ma part à une certaine personne. Il me semble avoir mit son nom dans ma lettre.

    Seika se retint de rire : il n’osait même pas dire le nom de la dame de ses pensées. Sérieuse en extérieur, elle resta donc impassible, supportant tout de même très difficilement la chaleur qui régnait ici.

    ¤ Cette femme, ça fait quelques années que je lui écris pour avoir une réponse quand à ce projet que j’ai de mettre nos efforts en commun au sein du même établissement, mais elle ne m’a jamais répondu.

    ¤ Pourquoi n’êtes-vous pas allé la voir ? Dit-elle en sachant qu’elle n’aurait de réponse qu’un regard se voulant impassible, mais qui ne révélait que trop bien la timidité du personnage.

    ¤ C’est pourquoi cette fois, continua-t-elle sans dénoter la question de Seika. Cette fois j’aimerais vraiment une réponse de sa part, une vraie réponse.

    ¤ Et quel message dois-je transmettre … ?

    Cette-fois, Ashi ne put se retenir de rougir. Et à son âge, avec les rides, ça prenait une teinte un peu violette assez affreuse : Seika se promit de ne plus le gêner au point d’en voir monter le rouge aux joues. Attentive, immobile, en sueur surtout, elle écouta donc le dit message, un petit sourire intérieur s’agrandissait comme par magie. Le bruit du ventilateur à air chaud tournait, inlassablement, mais bien vite la jeune femme pût quitter cet enfer floral, son message en poche, ou plutôt en tête. Lorsqu’elle sortit enfin, elle attendit d’être revenue dans la rue, puis d’être à une trentaine de mètres au moins de la demeure de son employeur, pour éclater de rire. Ô oui, qu’ils étaient drôles ces petits vieux.
( - | - | - | - )

    Après une dizaine de marche rapide, pressé, et impatiente de voir cette madame Momoiro dont on lui avait dépeint le portait comme celui d’une femme somme toute très coquine, et pas farouche pour un sou une fois la nuit tombé dans sa jeunesse, Seika arriva donc dans la rue marchande où se trouvait sa boutique. Bien entendu, rien à voir avec le commerce que pouvait avoir son homologue masculin, qui avait vendait ses propres fleurs, car Uera Momoiro semblait faire partie d’une chaîne de la capitale en matière florale.

    Elle habitait en fait, pas très loin de la Place du Marché. Combien de temps cela faisait-il qu’ils étaient en froid, elle et Ashi ? Elle aurait bien voulu le savoir, mais comme le récit d’Ina le lui faisait penser, cela devait remonter à un sacré moment en arrière. Elle habitait vraiment à côté, et s’ils avaient voulu se voir, cela aurait été si simple, que des lettres, des messagères… Dans un sens Seika pensait déjà savoir pourquoi les lettres d’Ashi n’obtenaient pas de réponse, et son entrevue avec la vieille et pourtant encore belle madame Momoiro ne fit que confirmer ce qu’elle imaginait.

    Pénétrant le magasin où la chaleur régnait, mais de façon plus douce que dans la serre de l’ancien Shinobi, Seika put humer plus simplement, plus délicatement, les odeurs des fleurs autour d’elle. Il était normal que son collègue n’ait guère de client, déjà parce qu’il habitait loin du centre du village, mais aussi parce qu’il y avait « trop » de fleurs chez lui, trop d’odeurs différentes, et que cela empêchait en fait d’isoler une senteur en particulier pour l’apprécier. Une longue chevelure rousse légèrement frisée, un châle blanc sur les épaules, Uera avait l’apparence d’une belle que la nature a eu la gentillesse d’épargner dans la vieillesse. Petite par contre, mais finalement tout autant que l’était Ashi, et tout aussi élancée que lui, Shijima ne put que faire le lien dans sa tête de leurs deux images, conduisant à la conclusion évidente qu’ils auraient fait un « charmant couple » ces deux là.

    Après avoir flâné quelques minutes de fleurs en fleurs, la jeune femme vint donc se planter comme une perche face à la commerçante, qui caressait un gros chat sur ses genoux, derrière son comptoir. Souriante, elle n’en avait pas moins l’œil vif, et ses yeux verts avaient vite remarqués le bandeau au cou de sa cliente, qui n’en était pas une. Shijima portant elle aussi son écharpe blanche comme un châle, il y avait eu comme une reconnaissance commune, tacite, de l’une et l’autre des deux femmes, s’envoyant par la pensée un message comme « Vous avez du goût, et de l’allure, vous me plaisez » mais Shijima espérait que le terme de « plaire » avait bien la même signification pour elle que pour la marchande.

    ¤ Que puis-je pour vous chère enfant ?

    ¤ Madame Momoiro Uera je présume ?

    ¤ Oui c’est bien moi.

    ¤ Bonjour madame, je m’appelle Shijima Seika, Chuunin de Kumo. Je suis mandatée par monsieur Asatsuyu Ashi pour vous apporter un message, contre réception immédiate d’une réponse orale.

    La bouche de la vieille dame s’entrouvrit, sous le choc de ce que venait de lui dire Seika, et qui peut être, avait été attendue par Uera pendant des années et des années. Mais bien vite le calme, mêlé à une certaine excitation enfantine, revint dans ses yeux d’émeraudes et d’une voix presque fébrile, elle lui posa la même question que Seika avait posée.

    ¤ Qu’est-ce donc que ce message je vous prie … ?

    Et Seika lui dit ce message qui l’avait tant fait rire, pas par moquerie bien sur, mais parce qu’il était si doux, agréablement doux, comme le message d’un jeune homme, mais à qui on avait donné la sagesse d’un ancien. Ashi avait bien choisi ses mots, et les effets varièrent à mesure que Seika lui citait à la virgule exacte le message qu’elle avait instantanément retenue, tant sa beauté, à l’image des fleurs qu’il cultivait, allait si bien à un homme comme Asatsuyu. De l’amusement premier, comme celui qui avait habité Seika, les yeux verts d’Uera virent tour à tour passer l’orgueil, la joie, et enfin, une flamme, une étincelle, qui grandit tel un arc animé d’une volonté endiablé. L’aurait-elle un jour aussi, cette étincelle dans les yeux … ?
Shijimano Seika

Shijimano Seika


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MessageSujet: Re: [Mission D] - Dissuasion Florale   [Mission D] - Dissuasion Florale EmptySam 14 Nov - 1:28

( Dissuasion Florale )
- 4 -

¤ Shijima Seika
¤ Asatsuyu Ashi

    Seika regrettait un peu en fait, que la mission se termine si vite. Mais ils étaient si charmants tous les deux. Elle se faisait l’effet d’une entremetteuse, qui venait de recoller un vieux couple. Mais ce n’était pas encore définitivement fait, car il restait une dernière étape à l’accomplissement de cette mission, une étape cruciale, à laquelle elle ne pouvait pas couper, et qui allait être des plus passionnantes. La jeune femme revint donc sur ses pas, heureuse, presque frétillante de joie ! C’était qu’il y avait un moment, qu’elle n’avait pas accompli une bonne action aussi gratifiante pour son égo personnel.

    L’égo est une chose dangereuse à nourrir, mais il procure une force incommensurable à celui qui le maîtrise. C’était à peu près ce qu’elle avait dit à Sho, lorsqu’elle avait été inscrite à leur binôme, dans la salle B-44. Et aujourd’hui, que lui restait-il d’égoïste ? Oh à bien y réfléchir, pas mal de petites choses : sa coquetterie, son plaisir du silence, autant de petites choses personnels qu’elle gardait précieusement pour elle, comme autant de trésors introuvables aux yeux des gens de tous les jours. Arrivant à moins de dix mètres de la maison -et du magasin- du fleuriste Asatsuyu, Seika entendit bien derrière elle le crissement des pas de la personne qui la suivait sur les cailloux. Puis ces pas s’arrêtèrent, à distance raisonnable, et Shijima reprit son chemin, passant une nouvelle fois le portillon, marchant sur les dalles de pierre du charmant jardin, et se couvrant le nez, une goute de sueur coulant déjà de son front à la simple idée de devoir éventuellement retourner dans la serre qui faisait un peu office de sanctuaire pour l’homme qui l’entretenait.

    Elle prit une dernière grande inspiration, comme une plongeuse s’apprêtant à faire de l’apnée. Inspiration déjà chargée des senteurs trop étourdissantes de la bâtisse, mais elle fit avec, tourna la poignée, et pénétra cet enfer fleurie. La petite clochette tinta au-dessus de la porte, mais au bout d’une minute, voyant que personne ne venait dans le magasin, la jeune femme se demanda si le vieil homme n’était pas sorti faire une course. Mais non, si ça avait été le cas il aurait fermé à clé son magasin, de peur qu’on vienne le saccager ou pire ! Tuer ses pauvres chéries. Non, la Kunoichi savait où il était, et il soupira, avant de passer derrière le comptoir et de s’engager dans le couloir aux tableaux, pour se rendre à la serre où elle le découvrit, le dos vouté, vêtu de vert, en train d’examiner de près une fleur d’une plante du désert que l’on nommait « cactus ».

    Seika se racla la gorge, car Ashi ne l’avait toujours pas entendu. Ou s’il l’avait entendu, il feignait de l’ignorer. Surement son vieux cœur battait-il la chamade : pourvu qu’il ne lui claque pas dans les pattes ce vieux fou ! Seika se racla la gorge un peu plus fort, ce qui fit sursauter Asatsuyu qui en failli arracher un pétale de sa précieuse fleur. Violet, mais cette fois de colère d’avoir été dérangé dans son examen de ses fleurs, il se redressa après avoir remit sous verre la plante, et lui fit face, les bras croisé, l’air ainsi, tout bonnement ridicule : vert, violet, et blancheur de peau n’allaient pas ensemble vraiment !

    ¤ Et bien, que faites-vous ici ?

    ¤ Je vous rapporte la réponse Ashi-kun.

    ¤ Déjà ?

    Ashi tourna la tête de droite et de gauche, puis bouscula légèrement Seika pour se diriger vers le couloir au bout duquel il y avait une grande pendule en bois, sculpté pour représenter un enchevêtrement de fleurs. Lorsqu’il constata que cela faisait déjà une heure que la jeune femme était partie, il se gratta la tête et finit par déclarer.

    ¤ Fichtre, je n’avais pas vu que le temps passait si vite … !

    ¤ Et oui, que voulez-vous… Je vous donne la réponse de madame Momoi…

    ¤ Stop ! Cria-t-il en l’interrompant. Attendez-moi dans le magasin, je me change et je suis à vous.

    Ah ces vieux et leurs manient étranges. Seika en conçu une certaine peur : celle que par tristesse, le vieil homme ait pensé à mettre fin à ses jours, qui sait. Mais heureusement pour lui, il n’aurait probablement pas à faire ça, s’il était capable d’accepter la seule et unique condition qu’avait posée Uera dans la réponse à sa propre proposition. Vêtu d’un ensemble classique, rappelant comme un costume de cérémonie, à mi-chemin entre le costume de deuil et celui de mariage sans doute, tout en couleurs vives et noirs, un peu comme le Kimono préféré de Seika, il se tenait droit, fier, mais aussi humble dans son comportement. On aurait dit un condamné ayant accepté d’être jugé coupable, alors qu’il se savait innocent. La jeune femme faillit rire en le voyant ainsi, si solennel : oh qu’il allait être drôle à voir, et quel tête il ferait…

    ¤ Vous pouvez y aller Shijima-san, reprenez depuis le début.

    C’était une invitation à une sorte de débriefing de la mission en fait, qui n’avait en secret rien à voir avec celle qu’il avait plus ou moins fait entendre aux autorités du village. En fait, la mission n’avait pas besoin d’être posé : c’était par un excès de couardise qu’il avait eu recourt à la Chuunin, voilà tout, mais Seika ne lui en voulait pas, vraiment pas.

    ¤ Vous m’aviez donc demandé Ashi-kun, de me rendre chez la fleuriste Momoiro Uera, fit-elle en insistant bien sur le nom, n’obtenant qu’une étincelle dans le regard de son interlocuteur. Je devais lui transmettre le message suivant : « Uera, depuis tant d’année que je puis trouver le sommeil, j’ai fini par comprendre, enfin, que c’était la peur que tu me rejettes qui me retenait. J’ai compris, à présent, qu’elle était la vraie nature de notre relation, depuis ses débuts. Comme mes fleurs que j’ai mit sous cloche, j’ai mit ce que je ressentais sous verre, pour le garder précieusement, alors qu’il n’était qu’un bourgeon. Je te le demande, une dernière fois, veux-tu vivre avec moi, et faire s’épanouir nos sentiments ? ». Avant de vous donner ma réponse, je tenais à vous dire que votre déclaration était vraiment très belle, mais qu’elle serait mieux passée si vous aviez été là en personne…

    ¤ La suite, bon sang la suite ! Dit-il en s’impatientant, pianotant nerveusement sur le bureau.

    Seika avait fait exprès bien sur, de dire ceci pour ménager le suspens. Il était vrai que ce message, cette déclaration en fait, avait tout d’un amour passionné de jeune homme. La fougue qui était la sienne avant ce traumatisme était toujours en lui. Il l’avait juste enfermé sous verre, comme l’une de ses fleurs…

    ¤ J’ai la réponse de madame Momoiro cependant ! Si vous voulez la recevoir, il vous faudra vous acquitter d’une obligation.

    ¤ Une obligation ? Laquelle ?

    ¤ Vous devez quitter votre magasin, et me suivre dehors.

    ¤ Quoi ?! Mais c’est impossible voyons je ne peux pas quitter mon magasin comme ça ! Il commençait déjà à se mettre à bouger dans tous les sens, prêt à retourner dans son sanctuaire comme un gosse fuyant la prochaine colère de sa mère. Donnez moi dix minutes et j’arrive !

    ¤ Non Ashi-kun ! Madame Momoiro a aussi dit que si vous ne veniez pas dans quinze minutes, vous n’auriez pas sa réponse !

    ¤ Quinze minutes ? Mais, mais… !

    ¤ Oui, il vous reste trois minutes pour sortir à présent.

    ¤ Je, je, juste celle-ci elles en ont tant besoin…

    ¤ L’heure tourne.

    ¤ … Rahhhhh !

    Et l’affaire fût réglée, sans qu’elle n’ait rien d’autre à faire. Avec un cri de rage, le vieil homme élancé semblait encore une seconde hésité, entre ses fleurs, ou l’amour de sa vie, dont il n’était même pas sur que la réponse sois positive, mais qui savait que pour qu’il y ait une chance que ce le soit, il dut abandonner ses fleurs, ses précieuses chéries. Puis, dans une fougue, une flamme, plus brûlante encore que l’étincelle que Seika avait vu briller dans le regard d’Uera., il abandonna tout. Ses plantes, son magasin, sa rage même. Il ne restait de lui, alors qu’il passait en trombe devant Seika, qu’un jeune homme éperdu d’amour pour une femme, qu’il avait désiré de chérir, durant toute une vie, et qu’il tenait à serrer dans ses bras, pour le temps qu’il pouvait encore partager avec elle.

    Shijima sentit quelque chose lui picoter le coin de l’œil. Suivant de près Ashi, qui ne marchait même plus sur ses dalles, courant éperdument malgré son vieil âge qui finalement, lui laissait de belles ressources, elle tendit rapidement le bras, et le retint par l’épaule, une fois le portillon passé. Ashi s’arrêta, et Seika passa en marchand en face de lui, dans une toute autre direction que celle menant au centre du village. Derrière eux, dos à la forêt du parc, une femme d’âge mûre, ses cheveux roux bouclés soulevés par le vent, les regardait tous les deux. Mais son regard surtout, fixait l’homme qui accompagnait la Kunoichi, qui déclara alors.

    ¤ Voici la réponse de Madame Uera Momoiro : « Si tu es capable de quitter la prison dans laquelle tu t’es enfermé depuis ce jour, si tu es capable de faire le tout premier pas vers moi, alors je ferais le second vers toi. Et nous verrons alors, si la fleur éclot ».

    Mais ses paroles se perdirent dans le vent : la fleur venait d’éclore. Leurs mains se rejoignirent, tandis que dans un soupire d’extase, de cette soif qu’ils avaient eu l’un de l’autre de leur amour réciproque, leurs corps se serrèrent l’un contre l’autre. Seika sentit des picotements aux coins de ses deux yeux, et lorsqu’elle passa sa main à ces endroits, elle sentit qu’ils étaient humides. Oui, Seika pleurait de bonheur. De bonheur de savoir que, malgré les traumatismes, malgré les horreurs, l’étincelle pouvait toujours naître, et renaître.

( - Fin - )
Sho Nagoshi

Sho Nagoshi


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MessageSujet: Re: [Mission D] - Dissuasion Florale   [Mission D] - Dissuasion Florale EmptyLun 16 Nov - 16:10

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