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 [Domaine du Tigre] Terrain d'entraînement

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Ayena Satoru
Aspirant de Konoha
Aspirant de Konoha
Ayena Satoru


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MessageSujet: [Domaine du Tigre] Terrain d'entraînement   [Domaine du Tigre] Terrain d'entraînement EmptyMer 13 Fév - 1:51

LA VOIE DU SHINOBI : DÉCOUVERTES

C’est les yeux perdus dans le ciel nuageux que Jun quitta son domicile, ce matin-là. Tunique d’entraînement fraîchement acquise, sac à dos empli de son repas de midi, elle emprunta le sentier qui menait au cœur du quartier encore désert. Le temps et l’heure matinale étaient deux raisons plus que suffisantes pour encore retenir les habitants dans leurs chaumières.

Sans mot dire, sans un regard attentif à son entour, elle traversa le domaine du Lion, passant devant l’endroit où elle avait rencontré les cadres du clan, la veille. La jeune fille poursuivit sa route comme indiqué, découvrant toujours plus le petit quartier Uchiha.

D’un domaine à l’autre : nulle séparation. Le fractionnement n’était qu’administratif et, en apparence, l’unité était de rigueur dans cette partie-ci du village. Seule, sans aucune personne à saluer, elle ne stoppa pas son trajet et arriva bientôt devant une clôture de pierre.

De forme carrée, elle semblait bien plus grande que la simple cours décrite par Ichimaru. L'accès à l'intérieur se faisait par une ouverture béante au tout début du muret donnant sur la rue. Au fond, la taille du parapet avait été largement augmentée, masquant une partie du paysage qui pourtant donnait un cadre quasi pittoresque à l'endroit.

Sur la gauche et directement l'entrée un autre muret perpendiculaire au premier délimiter une zone d’une quinzaine de mètres dans laquelle des mottes de foin semblaient avoir été enroulées autour de poteaux en bois. Si l’on regardait un peu plus loin, l’on pouvait apercevoir quelques cibles accrochées à même les pierres ou suspendues par des potences.

D'abord intriguée par le lieu elle ne se rendit d'abord pas compte qu'elle n'était pas seule. Après quelques secondes elle aperçut deux hommes se tenant debout, près d’une marre, l’un d’eux étant facilement reconnaissable : Ichimaru Uchiha. À pas feutrés, la jeune fille s’approcha d’eux jusqu’à ce qu’ils se retournent.


« Tu es en avance. »

« Je craignais de ne pas trouver… » répondit-elle en s’inclinant légèrement en guise d’excuses et de bonjour.

« C’est pas plus mal. » L’homme se tourna vers l’autre et le désigna d’un petit signe de main. « Voici Hideki Uchiha. C’est lui qui se chargera de te transmettre les connaissances acquises jusqu’à aujourd’hui. »

Le désigné inclina légèrement sa tête en guise d’introduction personnelle. Jeune, vêtu lui aussi d’une veste noire, la tête couverte par une capuche et des cheveux sombres comme ceux de la jeune fille, Hideki semblait quelqu’un de moyennement massif. Il était un peu plus grand que Jun mais très certainement plus jeune. Son regard était aussi sombre qu’un corbeau mais étrangement habité par une brillance inexplicable. Un air neutre, proche du désabusé caractérisait son visage.

Par respect pour son instructeur, la kunoichi s’inclina de nouveau.
« Enchantée, je m’appelle Jun. »

Aucune réponse. Pas de sa part, en tout cas. Pour seule conversation, ce fut Ichimaru qui reprit la parole. « J’ai à faire. Bon apprentissage. » Et sans plus de cérémonie, le Grand Tigre quitta les lieux.

Un long silence s’installa, immisçant en Jun un malaise qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Ses yeux regardaient le visage impassible de son nouvel instructeur sans qu’elle n’eût su quoi penser. Finalement, l’homme plongea une main dans la poche intérieure de sa veste et en sortit une plaque de métal entourée d’une bande de tissu. Sur la pièce d’acier était gravé un symbole étrange fait d’un tourbillon couplé à une pointe et d’où partait une petite queue.


« C’est… un cadeau ? » se hasarda à demander la jeune fille.

« En réalité, c’est le symbole de la fin des libertés. » annonça-t-il froidement tandis qu’elle relevait un regard empli d’incompréhension sur lui. « Et il se mérite. ». Avant qu’elle n’eût pu esquisser le moindre geste, le jeune homme avait refermé son poing sur le bandeau pour l’enfoncer profondément dans le ventre de la kunoichi.

Exorbités sous l’effet de la douleur, Jun recula d’un pas, puis d’un deuxième. Le souffle coupé par la frappe elle tomba à genoux les mains plaquées sur le ventre. Poussant de toutes ses forces sur son abdomen elle tentait de recouvrer sa respiration, mais en vain.


« Tu seras une milicienne, non… tu vas devenir un soldat. Vis-à-vis du village, tu le seras dès la fin de matinée. Mais pour l’instant, tu n’es rien de tel. ». Il marqua un temps, observant comment sa nouvelle élève se débattait contre la douleur. « Ce coup n’est que le premier d’une longue série. Brigands, rixes, affrontements en tous genres dans des missions de tous les types : c’est ce qui t’attend quand tu fais carrière dans l’armée. Sauf que l’armée d’aujourd’hui n’a plus uniquement des hommes normaux à affronter. »

Comme un miracle se produit parfois, la jeune femme retrouva son souffle, inspirant le plus profondément possible. Elle releva lentement la tête, demeurant au sol, et découvrit avec effroi que Hideki se tenait accroupi à quelques centimètres de son visage. Guidée par la peur, elle posa la paume de sa main gauche au sol et recula son genou sur la terre l’écorchant dans sa précipitation. Mais il était bien plus rapide qu’elle et, la saisissant au cou, la fit basculer sur son dos. Lentement le Uchiha entama de serrer sa prise.

« Des douleurs, tu en connaitras de tous les types : physiques, morales, mentales ; peut-être même sentimentales. Mais la pire de toute sera celle qu’on inflige aux captifs et aux traîtres. ». Sur la gorge de Jun, la pression s’accentua encore. « Dans notre travail nous sommes souvent dos au mur. L’animal cerné n’a que deux choix… Abandonner ou faire face. Quelle bête es-tu, Jun ? »

Une larme naquit au coin de l’œil de la jeune fille. Elle crût, encore et encore, jusqu’à l’emplir et en déborder. Le regard troublé, braqué sur le visage devenu flou de Hideki, Jun se sentit envahie par une vague de désespoir. Une déferlante qui décupla la douleur tandis que le seul autre signal qu’elle percevait était la voix de son instructeur jouant la musique d’un CD rayé. « Quelle bête es-tu, Jun ? »

De grands ouverts, ses yeux passèrent au mi-clos avant de se fermer totalement. Le sang qui battait follement à ses tempes se ralentit et son cœur surexcité entama une descente vertigineuse vers un calme plat. Et quand les battements frisèrent la fréquence nulle elle se remémora soudain une sensation aussi familière que lointaine. « Éveille-toi, Jun. Éveille-toi. »


Ce n’était que le commencement du commencement. Sous le regard attentif du jeune homme, la main de son élève devenue inanimée voltigea jusqu’à son poignet tandis que son coude venait se placer à la même hauteur que le sien. Les yeux se jetant profondément dans ceux d’Hideki, elle profita de l’élan qu’avait provoqué le choc entre leurs membres pour glisser sur le côté et placer son genou entre son corps et celui de l’assaillant. Au noir d’obsidienne des iris du shinobi faisait écho le pourpre de ceux de la jeune femme. D’un coup de genou dans les côtes elle se dégagea totalement de la prise de son adversaire pour se dresser sur ses deux jambes ; ne cachant pas les difficultés physiques engendrées par l’étranglement.

« Alors tu le portes aussi. » lança-t-il en se redressant lentement. « Cet instinct sauvage et meurtrier qui nous habite et se manifeste jusque dans notre regard. ». Hideki plaça les mains dans ses poches et, pour la première fois, esquissa un semblant de sourire. « Souvient-toi de cet instinct. En de circonstances réelles, il te sauvera. »


Sourcils froncés Jun regardait son instructeur sans savoir qu’en penser. L’envie de parler lui était passée et elle ne s’attendait pas à ce qu’il reste calme. Pourtant les secondes passèrent sans que rien ne vînt. Ni un mot, ni un geste. Pas jusqu’à ce qu’il lève les yeux vers le ciel en inspirant lentement.

« Le monde vers lequel nous allons promet d’être barbare. Comme à chaque nouvelle ère les hommes se chicaneront pour telle ou telle parcelle de terre. Jusqu’alors ils utilisaient des samouraïs ; soit sure que demain leurs nouveaux jouets seront les shinobis. L’échiquier se met déjà en place et nous en sommes les pions. »


Lentement, la jeune fille se redressait écoutant ce qu’il avait à dire : des paroles dénués d’idioties, des mots qu’elle s’entendait s’annoncer à elle-même. Elle s’approcha de lui avec prudence.

« Taijutsu, Genjutsu, Ninjutsu… Ces trois mots te sauveront probablement la vie ainsi que celle des autres. Ils constituent la majorité du répertoire des combattants d’aujourd’hui. Mais avant d’aller plus en avant, voyons où tu en es. »


La sangle quitta son épaule gauche, rapidement imitée par celle de droite. Avant de jeter son sac sur le sol Jun en sortit un petit livre relié auquel était accroché, par un bout de ficelle, un crayon à papier. Sans comprendre de quoi il s’agissait Hideki s’en saisit et l’ouvrit. Ses yeux parcoururent rapidement les quelques lignes, dessins et annotations puis il referma l’ouvrage.

« Ok… Alors commençons par le commencement. » annonça-t-il en rendant le manuscrit à sa propriétaire. « D’après les données rassemblées le chakra, cette énergie dont les shinobis tirent parti, trouverait sa source dans notre abdomen. Ceux qui se sont penchés sur la question supposent qu’il est utilisable dans la quasi-totalité du corps via un système semblable à notre système sanguin. C’est la seule explication qui permet d’expliquer qu’on ressente sa chaleur si particulière dans les moindres recoins de notre anatomie. »

Sans dire mot, la jeune femme écoutait. Elle envisageait déjà connaître certains points qui seraient développés mais le propre d’une éducation était de s’assurer que les bases étaient acquises. Pour avoir enseigné les rudiments de l’écriture et du calcul à son petit frère elle avait, sur ce sujet, un avis déjà fait.

« Mais contrairement au sang, le chakra peut s’extérioriser sans blesser son hôte. C’est ce qu’il se passe quand tu craches du feu. Cependant ce feu est déjà une forme de chakra consommé. J’imagine que tu n’as jamais eu l’idée de t’en servir autrement alors je vais te montrer un premier exercice. »

Ces mots disant Hideki leva sa main paume ouverte pour la placer entre lui et Jun. La seconde qui suivit, un halo difforme enveloppa ses doigts puis remonta jusqu’à son poignet. « Voilà du chakra dans sa forme la plus pure. A faible débit et incontrôlé il se comporte comme un gaz attiré par ton corps. Il va graviter autour de toi sans jamais s’éloigner. Ce nuage de chakra n’est pas indomptable. Tu peux l’emmener où tu veux. Alors montre-moi ce que tu sais faire. »

Ne sachant vraiment comment s’y prendre, Jun inspira profondément et ferma les yeux. Comme les premiers jours, ceux de l’apparition de ses pouvoirs, elle se concentra sur son ventre où cette chaleur oubliée avec l’habitude et le temps demeurait encore. Dans son esprit s’opérait alors une projection de son corps servant à focaliser son attention sur ce qu’elle désirait faire. Inconsciemment elle tendit les mains, juste devant elle, comme pour recueillir l’eau d’une fontaine. Et comme pour la mise en mouvement de n’importe quel muscle, elle s’adonna à celle de ce flux caloporteur qui vivait en elle. La kunoichi le senti vibrer, bouger, emplir certaines zones en en délaissant d’autres pour finalement remplir le creux de ses mains comme un filet d’eau coule sur la peau.

« Evidemment… Si j’en crois ton livre, cela fait dix ans que tu as découvert le chakra. Il n’est pas étonnant de voir que tu le domptes facilement. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus. Passons directement à sa maîtrise proprement dite. » Sur ces mots il contourna la marre en faisant signe de le suivre et s’approcha du mur. « Ce que les gens ne savent pas encore c’est qu’au style de vie shinobi est associé non seulement un nouveau panel de capacité mais surtout une nouvelle méthode de déplacement. Un style que les araignées ont de quoi jalouser… ». Il ne tarda pas à l’illustrer. À peine la phrase terminée qu’il montait déjà au mur, sans matériel d’escalade, sans support et avec, pour seul contact, ses deux pieds. Devant la surprise de la jeune fille il ajouta un commentaire. « On s’habitue après… Sache simplement que le chakra peut avoir plein de propriétés. Ici, en tournant constamment sous ma semelle, il devient un adhésif puissant, pour peu que je ne l’agite pas trop. »

Jun regardait le mur avec perplexité. Grimper comme une araignée… Elle imaginait mal l’évènement mais le concevait cependant. Ce n’était pas la première fois qu’elle entendait parler de propriétés aussi étranges qu’exceptionnelles. Il ne lui restait plus qu’à en faire la découverte elle-même. Peu sûre d’elle, elle s’approcha néanmoins de la paroi. Immobile elle laissa de l’énergie entourer puis investir ses pieds. Aussi douteux que c’eût pu paraître, elle leva la jambe et posa l’un d’eux sur le mur. Sous sa chaussure se fit entendre un bruit d’aspiration. La kunoichi leva un regard dubitatif vers son instructeur qui ne réagit pas. Déçue de ne trouver là aucun soutien, elle s’aventura à poser le second pied sur le mur. Un pas, puis deux et enfin trois, et la voilà qui se retrouvait à la hauteur de Hideki.

« Essaie plus haut. »

Sans ajouter quoi que ce soit elle poursuivit son ascension. À chaque progression son corps se détendait et sa posture devenait plus naturelle. Une glissade la rappela à l’ordre mais sa réaction fut la bonne et son dérapage ne lui fit perdre qu’un demi-mètre. Par réflexe elle s’accroupit pour poser la main sur le mur, oubliant qu’il ne s’agissait pas du sol et que la gravité jouait contre elle. Néanmoins, le chakra qu’elle propulsa dans sa paume suffit à la maintenir à la même côte le temps qu’elle réajuste les activités qui agitaient le dessous de ses semelles.

« Maintenant que tu as compris le principe, je te laisse t’entraîner un peu sur cet arbre, là-bas. Marche la tête en bas et nous passerons à la suite. »

Une heure entière ; une heure à monter, descendre, tenter des pas sur le côté et se suspendre comme une chauve-souris ou un paresseux. C’en était simplement...
« Assez. Ça m’ennuie, ne pourrait-on pas... »

« Passer à autre chose ? ». Debout devant la marre depuis qu’elle avait commencé, Hideki n’avait pratiquement pas bougé.

Il lui fit signe d’approcher tandis que lui aussi faisait un pas en avant. Alors qu’elle descendait de l’arbre Jun s’immobilisa pour le regarder faire, abasourdie et bien plus encore. Elle fronça les sourcils avant de regarder ses pieds. Puis sans mot dire elle s’approcha de la marre à son tour. Hideki quant à lui ne semblait pas disposé à s’étendre en explications. Face à son mutisme, la kunoichi préféra prendre les devants. Elle observa attentivement son corps, sa posture et les remous de l’eau.

Elle véhicula du chakra dans ses pieds sans une once de conviction et tenta de poser l’un d’eux sur la surface de l’eau. Mais le miracle ne se produit pas et comme toute personne normalement constituée elle trempa l’ensemble de sa chaussure. La kunoichi leva un regard interrogateur sur Hideki.


« Tu as déjà la réponse à la question que tu vas poser. Fait le bilan de ton exercice précédent et tu sauras. » Il leva de nouveau la tête pour regarder les nuages qui, le temps passant, laissaient parfois entrevoir de maigres lueurs azur. Le shinobi fit quelques pas et passa à côté de la jeune fille avant de poser un pied sur la terre ferme. Un nouveau silence fit rage, pendant lequel elle semblait prise d’une intense réflexion.

Un détail lui revint alors en mémoire. Sa tête se tourna brusquement vers l’arbre où l’écorce entamé était le vestige d’un incident survenu un peu plus tôt. Le chakra… Le chakra était une force qui en fonction de son dosage pouvait être une force attractrice ou répulsive. Son débit, son activité, sa densité, autant de paramètres gouvernaient ses interactions avec la matière environnante. Une expulsion régulière pouvait facilement entraîner une convection…

Convaincue de ce fait Jun posa de nouveau le pied dans l’eau. Après quelques secondes de réflexion et quelques minutes d’essai elle se retrouvait au milieu de l’étendue d’eau dont le niveau se trouvait à ses chevilles. Un net progrès puisque la profondeur était, à en croire Hideki, facilement au-dessus de ses genoux.

Le contrôle du chakra expulsé étant délicat, ce ne fut qu’au terme de la matinée, et même bien après l’heure du déjeuner, qu’elle arriva à un résultat jugé correct par l’ensemble des personnes en présence. Forte de cette aptitude naissante Jun quitta la marre et se saisit de son sac avant de revenir vers Hideki.


« J’ignorais si vous prendriez quelque chose pour… le repas. Je ne savais pas même combien de temps tout ceci prendrait. Alors j’ai fait ceci. ». Ses mains attrapèrent une petite boite de bois simple et la tendirent vers Hideki. Ce dernier regarda la boîte sans dire mot, sans manifester la moindre expression mais finit par la saisir. Un rictus accompagna son mouvement d’assise puis il jeta un regard à Jun.

« Tu es toujours comme ça ? ». Surprise de la question, elle lui adressa une mine étonnée alors qu’elle s’asseyait aussi.


« Comment ? »

« Polie… »

« J’ai été élevée ainsi. Voilà tout. ». Le calme gagna l’assemblée tandis que chacun ouvrait son bentô pour y découvrir poisson, riz et légumes divers. D’un signe de tête Hideki répondit à l’appel de Jun concernant le repas, puis tous deux se mirent à déguster le contenu des boîtes. « Pourquoi être devenu shinobi ? »

La question le prenait un peu de court, néanmoins rien ne semblait témoigner de sa surprise. Le jeune homme se contenta de poser ses yeux inexpressifs sur la kunoichi. « Parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. »

Elle ne comprenait pas le sens de la réponse. Au contraire, dehors il pouvait voyager, voir des gens et du pays. Dans ses souvenirs il y avait des rires partout où elle allait. De la magie aussi. « Pourtant… »

« Certains vivent mieux quand on leur dit quoi faire. La voix du shinobi est la meilleure pour ceux-là, tant qu’ils peuvent la suivre. ». Cinglante comme un coup de fouet la réponse appelait à ne pas poser d’avantage de questions. Mais ce que Jun ne comprenait pas avait le don de l’agacer.

« Et être ici c’est… »

« C’est respecter les ordres. Un supérieur me dit de t’entraîner, je t’entraîne. Mais plus vite tu progresseras, plus vite on me renverra vers mes activités principales. »

En réponse, Jun n’eut qu’à conserver le silence. Il lui était difficile de croire que l’on eût pu être aussi froid, pourtant tel était le cas. Elle sentait au fond d’elle que travailler le plus possible libèrerait chacun du fardeau que représentait l’autre. Écœurée de cette attitude la jeune kunoichi posa son repas devant elle et se contenta d’attendre que Hideki eût fini de se restaurer.

Ce fait, il se leva et déposa la boite dans le sac de sa propriétaire. Sans prendre la parole, il l’invita à s’écarter un peu de leur lieu de pique-nique et se posta en face d’elle à quelques pas seulement.

« Pour les shinobis l’art du combat n’est pas la seule chose qui importe. Parfois, lors d’un affrontement ou non, ils peuvent être amenés à duper. La vie sur les routes n’est pas genre à enseigner ce genre de chose. C’est pour ça que je sais déjà que tu ne connais pas cette technique. ». Après un bref mouvement, Hideki disparut derrière un nuage de fumée. Lorsque ce dernier se dissipa, ce n’était plus lui qui se trouvait face à Jun mais Jun elle-même.

« Le Henge est une technique de transformation qui te permet de ressembler à n’importe quelle image désirée : un objet, une personne ou un animal. Le principe de cette technique est de jouer sur la diffusion de la lumière qui t’entoure. En jouant avec les émissions lumineuses, tu fais croire à d’autres personnes qu’ils ne sont pas en train de regarder ta tunique mais un autre habit, un autre visage, une pierre ou du bois. Le contrôle du chakra pour cette technique de base est plus subtil que celui auquel tu as eu recours mais reste facile d’appréhension. ». Un nouveau nuage apparut et Hideki en sortit en marchant. « L’exfiltration du chakra se fait par la totalité du corps, voilà pourquoi cette technique est plus complexe que le simple fait de marcher sur l’eau. »

L’explication semblait prendre fin. Il semblait difficile à Jun d’appréhender l’ensemble de la technique en une fois, cependant son exécution semblait moins compliquée que transformer du chakra en feu. Sans perdre une seconde de plus la jeune fille se mit au travail, malaxant de larges quantités de chakra afin de pouvoir essayer des transformations en chaîne.

L’idée n’était pas mauvaise car malgré la concentration les essais se succédant n’amenaient rien de bon.

Debout au-dessus de l’eau, elle profitait de son reflet pour vérifier chaque fois le résultat de sa technique. Tantôt complètement ratée, tantôt sans résultat apparent, ses transformations ne la menaient nulle part. Aussi décida-t-elle de reprendre le processus depuis le départ en s’assurant de penser à une image parfaitement claire dans sa tête. Mais se concentrer sur cette image et ses détails perturbait son traitement du chakra, assurant ainsi l’exécution d’une technique imparfaite.

Malgré les échecs et malgré la pluie, Jun poursuivit son entraînement sans se lasser. La région plongée dans la grisaille depuis le matin se laissa submerger progressivement par de fines gouttes d’eau qui ternissaient le ciel plus encore que les nuages qui en tapissaient la voûte. Adossé à l’arbre, Hideki s’était muni du livre de Jun qu’il examinait plus en détail. Occasionnellement le jeune homme posait son regard sur la jeune fille, observant la façon dont elle menait son corps et son entraînement et se surprit parfois à tourner des pages sans même les avoir parcourues.

Les heures passant, la pluie cessa de s’abattre sur le village et les nuages quelque peu vidés de leur matière laissèrent apercevoir des éclaircies. Hideki en profita pour quitter son abri et s’approcher du plan d’eau.

« Ça ira pour aujourd’hui. Nous reprendrons… ». Elle ne l’écoutait pas. Sans qu’il ne sache pourquoi, Jun s’était tourné vers lui mais son attention s’était ensuite portée sur autre chose.

Elle ne le voyait plus. Le soleil, sorti de sa grise couverture brillait au travers d’une fenêtre taillée dans les nuages et plongeait le corps du shinobi dans l’ombre la plus totale. Mais plus loin, bien plus loin dans la vallée qui abritait Konoha, un magnifique arc en ciel joignait terre et firmament. Les yeux de la jeune fille s’écarquillèrent devant le spectacle qui se reflétait dans le pourpre de ses iris. Dans l’incompréhension la plus totale, Hideki se retourna pour regarder à son tour.

« Qu’est-ce que… »

Mais elle ne l’écoutait toujours pas. Prise d’un éclair presque de génie Jun exécuta une petite série de signe et ferma les yeux pour forcer sa concentration. Du chakra s’éleva dans les airs, tourbillonnant, voltigeant jusqu’à former une masse qui entourait la jeune fille.


« Henge no jutsu ! »

Une détonation retentit et un nuage de fumée plus grand que Hideki se forma. Le calme regagna la zone où le faible pétillement issu de la technique terminait d’émettre ce petit son caractéristique des détentes gazeuses. Une brise légère souffla, évacuant les restes des nues et à l’endroit où se trouvait Jun quelques instants auparavant se dressait, grand et massif, une ourse noire au pelage soyeux comme une étoffe rare.

Stupéfait d’une telle transformation, Hideki ouvrit plus amplement ses yeux lorsque l’ourse se retourna pour jeter sur lui un regard sang. Rien ne se passa pendant quelques secondes. Chacun contemplait l’autre sans bouger, sans sourciller. Finalement il crut deviner sur les babines de l’animal, un sourire qui se dessinait.


« J’y suis arrivée. » annonça l’ourse d’une voix douce et réjouie à la fois.

Ces mots à peine prononcés, un nouveau nuage vint masquer la disparition de l’animal au profit de la jeune fille qui se trouvait là. Elle fit un pas pour sortir de la fumée et posa ses yeux dans ceux de Hideki. Lentement, les iris de Jun retombèrent à l’obsidienne tandis que son léger sourire demeurait.

« Finalement. ». Il lui posa la main sur l’épaule et sembla lui adresser un semblant de sourire. Puis Hideki se mit en marche. « On se voit demain, ici, même heure. »

Sans ne rien dire, Jun le regardait partir jusqu’à ce qu’il se trouva à une dizaine de mètres.
« Hideki-sensei.. ? ». L’homme se retourna pour la regarder. « Pourquoi… parfois lorsque vous parlez, vos lèvres ne bougent pas ? ». La question sembla le clouer sur place. Son regard perçant fixa la jeune fille un moment avant de tomber vers le sol.

« Appelle-moi Hideki… Merci pour le repas. »

Il se retourna sans plus de cérémonie et disparut dans les rues du quartier que le couchant teintait d’orange.

Jun, quant à elle, resta là à regarder le soleil terminer sa course loin à l’ouest derrière les collines.

[Ce RP fait office d'entraînement pour L'Art de Marcher sur l'eau et le Henge. J'espère que ce sera suffisant pour les valider. Merci d'avance!

PS: Il est normal que les paroles d'Hideki demeurent en italique. Explication à venir.]

Ayena Satoru
Aspirant de Konoha
Aspirant de Konoha
Ayena Satoru


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MessageSujet: Re: [Domaine du Tigre] Terrain d'entraînement   [Domaine du Tigre] Terrain d'entraînement EmptyVen 15 Fév - 22:15



~ Suite directe ~

S’il est une chose qui passe plus vite que toute autre c’est bien le temps.

Le soleil du printemps était déjà chaud ; il faisait toujours chaud au pays du feu. En fait il y faisait bon vivre, et le temps que Jun passait sur sa branche le lui rappelait bien. Elle appréciait ce repos gagné depuis que Hideki avait quitté l’aire d’entraînement, tant et si bien que le plaisir qui l’habitait l’avait temporairement soustraite à ses obligations. Des obligations elle en avait, et pas des moindres. Il y avait ceux qui rentraient dans une demeure vide et sombre où aucun bruit ne régnait ; ceux qui rentraient dans un foyer où des voix, des cœurs étaient prêt à vous accueillir ; et ceux qui se devait d’être ces âmes chaleureuses qui vous accueillent.

Se rappelant le devoir qui lui incombait elle descendit de son perchoir et se saisit de son sac avant de quitter, à son tour, les lieux. Comme son tuteur quelques minutes auparavant, la voilà qui marchait dans les rues rougeoyantes de Konoha. Dans les chaumières de petites lumières artificielles combattaient vaillamment le déclin du jour. Sans personne à qui parler, couverte de poussière, fatiguée par la tâche et l’esprit tourné vers Hideki, Jun traversa le quartier jusqu’au sentier qui montait à sa maison. Là aussi la lumière était allumée.

La kunoichi gravit le chemin et franchit le seuil de la porte. Assis à la table, Kazuki était plongé dans un livre. Il se retourna sourire aux lèvres et se leva pour accueillir sa sœur. Pour l’un comme pour l’autre la journée semblait avoir été bien remplie.


« Pas mal de choses… J’ai aidé à porter des livres chez un marchand du coin, il m’a donné ça en guise de récompense. Puis on est revenu au domaine et on a jonglé... et d’autres trucs. »

La réplique arracha un sourire à la jeune fille.

« Et toi ? »

« Entraînement… » lâcha-t-elle en soupirant de fatigue. « C’était pas évident, mais ça avance. Enfin pour une première journée. »

« Oh ! » s’exclama l’enfant en bondissant sur ses jambes. « Tu me montreras ?! »

« Oui » rit-elle. « Mais d’abord, je vais me laver. Après c’est ton tour, et on mange. »

« Non mais je suis pas sale ! Et en plus… »

« Pas de non mais. » coupa-t-elle en souriant et le doigt levé en signe de négation. « Les enfants sales n’auront pas de dessert. »

Tout en boudant Kazuki regagna sa place assise et enfonça sa joue dans la paume de sa main avant de reprendre sa lecture. Sa grande sœur lui ébouriffa les cheveux avant de passer à côté. Une escale dans sa chambre puis elle emprunta le couloir pour aller s’enfermer dans la pièce d’eau.

Les vapeurs emplirent la salle et, une fois sans vêtements, elle se glissa délicatement dans l’eau chaude et délassante. Allongée dans le calme mousseux de la baignoire elle demeurait les yeux ouverts fixant le vide, bras étendus sur les côtés. Dans son esprit elle repassait sa journée, son intensité, les mots d’Hideki ; ces paroles parfois sorties de nulle part, comme un ventriloque fait parler sa marionnette, mais aussi et surtout cette sensation étrange lorsqu’il s’en est allé.

Perdue dans ses pensées, Jun fut rappelée à l’ordre par son ventre qui gargouillait dangereusement. Troquant sa contre pour des habits plus appropriés pour rester chez soi, elle sortit de la salle de bain et y invita le petit. D’une humeur bougonne il passa à une course folle à l’annonce du repas du soir : un de ses plats favoris.


« J’espère que tes journées t’intéresseront toutes comme celle d’aujourd’hui. » glissa-t-elle avec un sourire, entre deux bouchées. « Et les autres, comment sont-ils ? »

Il ne voulut pas hésiter mais ce fut plus fort que lui. Jun qui avait ses baguettes presque dans la bouche stoppa son mouvement, le regardant attentivement.

« Ils ne m’ont pas parlé. » répondit l’enfant avant de boire une gorgée d’eau. La pilule passait difficilement, sa sœur en était plus que consciente. Cette dernière venait de perdre l’appétit et sa posture témoignait clairement de son abattement.

« Tout est nouveau pour nous et tout sera différent ici. Mieux, je le souhaite très sincèrement. Mais il y faut y mettre du sien. »

« Comment on fait? » La question amena Jun à sourire. C’était aussi le moyen de dédramatiser la situation pour un enfant de dix ans.

« Et bien… Moi je vais devoir beaucoup travailler. Donc j’aurais moins de temps pour jouer avec toi. Et toi, tu devras être patient. Patient avec les gens car ils doivent apprendre à te connaître et tu dois apprendre à savoir qui ils sont. Et simplement patient car tu es encore un enfant qui doit se cultiver avant de devenir un militaire d’exception. » D’un timide sourire, l’expression de Jun passa à quelque chose de bien plus démonstratif.

« Oui, chef ! » lança l’enfant en saluant militairement sa sœur.

Sur ces paroles ils reprirent leur repas dans la bonne humeur. Quelque part, ils savaient que si les jours gris approchaient ils n’auraient qu’à s’adresser à ceux qui étaient restés avec eux. Ils se connaissaient et partageraient leurs peines ensemble, comme ils avaient partagé leurs joies sur les routes du pays.

Ce soir-là, Kazuki s’endormit paisiblement, blotti contre sa soeur, bercé par une voix chaude et familière qui l’accompagnait depuis aussi loin que ses souvenirs eussent pu remonter.

Au lendemain matin, Jun quitta la maison en s’étant assurée qu’un réveil sonnerait pour son cadet ; qu’il trouverait de quoi se nourrir avant de s’en aller et de quoi se payer quelque chose pour le déjeuner. Comme la veille elle coupa à travers le quartier vide jusqu’à atteindre son aire d’apprentissage encore déserte. Assise au pied de l’arbre elle attendit que Hideki se présente.

« Bien, commençons. »

Les paroles du jeune homme la firent sursauter, elle qui s’était assoupie entre les racines. Se frottant les yeux elle se releva puis secoua la tête pour se réveiller.

« Niveau supérieur, concentre-toi et me fait pas perdre mon temps. » Aucune réaction ne fit suite à cette introduction plutôt brusque. « Bunshin no jutsu. Parfois considéré comme une extention du Henge, il consiste à créer un clone de soi. » Sans s’étendre trop sur l’explication, Hideki préféra mettre l’accent sur la démonstration. En quelques secondes seulement il créa un clone de lui-même, puis deux. « Tu as jusqu’à ce soir. »

Evidemment à regarder tout semblait relativement simple. À exécuter c’était une autre paire de manches. Gants enfilés, Jun se débattait tant bien que mal avec son chakra mais surtout avec ses courbatures. Les exercices d’exfiltration de la veille avait tiré sur son corps de façon inhabituelle et elle ressentait finalement une fatigue musculaire intense.

« C’est tout ? » lança-t-il froidement.


« J’ai besoin d’un peu de temps. J’ai eu beau m’entraîner, je ne l’ai jamais fait comme ça. »

« Du temps on n’en a pas. Je devrais être en train de surveiller le village, au lieu de ça je te forme. »

« Ce sont les ordres non ? » lança-t-elle avec ironie. « Et voyons le bon côté, si je m’en sors rapidement, je pourrais aider à surveiller le village. »

« Ne me provoque pas si tu ne veux pas que je te brise un bras. »

Évitant de répondre à ce genre de réplique, Jun se contenta de continuer d’extraire du chakra selon le principe du Henge et de l’étendre à une section distante. Si ses multiples tentatives laissaient apparaître un clone humanoïde, il ne ressemblait en rien à l’auteur de la technique. Les essais se succédèrent sans que le résultat n’évolue.

Au terme d’une bonne cinquantaine de tentatives, Jun s’accorda un moment de repos pour mettre à plat ce qu’elle avait retenu. Si pas grand-chose était un affligeant constat, elle en apprenait de plus en plus sur sa constitution et sur la façon de manipuler le chakra efficacement. La douleur aidant, il devenait de plus en plus aisé de trouver des voix qui économisaient l’énergie utilisée l’effort physique.


« À quoi peut servir une technique pareille ? »

« À te sauver la vie. » lança-t-il, implacable. « Le clone est une diversion non négligeable que ce soit en combat ou pendant une filature à ton encontre. Il sème le doute dans l’esprit ennemi ou tire profit de ses certitudes. Mais rappelle-toi qu’en combat, le moindre choc le fera disparaître. Il n’est qu’une toile de chakra vide et en rien un réel double de toi. »

La jeune fille fronça les sourcils. L’image que l’homme venait de donner semblait l’inspirer. Une fois reposée elle se remit au travail, puisant dans son abdomen la matière nécessaire à la création de sa technique. Faisant appel à ses souvenirs elle simula mentalement le protocole qu’elle avait utilisé la veille pour se transformer en ours et imagina son propre physique.

Jun ressentait brûlures et picotements un peu partout sur son corps et les doses de chakra extraites de son anatomie n’arrangeaient rien. Il commencer à sentir comme des centaines de petites pores se contracter et se décontracter en fonction du flux qui les traversait. Autour d’elle, elle sentait l’air se charger de masse énergétique qu’elle guidait du mieux qu’elle pouvait.

Une détonation retentit et elle tourna la tête vers le produit de l’expérience. Déjà bien plus acceptable, le clone qu’elle avait créé était encore imparfait. Et s’il était humain, sa façon de se déplacer lui donnait un air robotique. Mais elle progressait et commençait à se dire qu’elle aurait terminé pour midi.

Mais le déjeuner arriva bien vite et elle n’en était pas encore à la maîtrise de la technique. Certes les résultats étaient proches d’une exécution complète, néanmoins certains détails restaient à peaufiner.

« Tu as décidé de me nourrir ? »


« Voit ça comme des remerciements pour gaspiller ton temps avec moi. » répondit-elle sèchement en lui tendant bentô et baguettes. Hideki regarda la jeune fille un instant. Au fond, il ne la comprenait pas, mais n’étant pas un sauvage il ne pouvait qu’accepter. Ils s’assirent tous deux dans l’herbe, sous la brise légère du printemps.

« Pourquoi ne pas être retournée sur les routes ? »

Prise de court, Jun manqua de s’étouffer. La question semblait sortie de nulle part, mais elle n’en fut pas offusquée.


« Pour mon frère. » répondit-elle presque à voix basse mais sûre d’elle. « Les routes sont devenue dangereuses. Il n’a déjà pas eu l’occasion de connaître sa mère et je n’étais pas sûre de pouvoir le protéger correctement. C’est un enfant, il a le droit de vivre longtemps. »

Comme en suspens, le temps ne semblait plus gouverner la zone. La kunoichi avait les yeux tournés vers la marre où deux libellules dansaient l’une autour de l’autre comme dans un ballet. Hideki regardait la jeune fille. Il la regardait simplement.

« C’est pour ça que tu es devenue kunoichi ? »


« Pour quoi ? »

« Pour le protéger. »

« Probablement. Écrire et chanter… c’était une voie léguée par ma mère. J’ai petit à petit perdu l’envie de la suivre. Ça a duré quelques années, mais maintenant c’est terminé. »

« Tu chantais ? » pour la seconde fois, Jun perçut cette lueur de vivant dans le regard du jeune homme.

« Oui, c’était la seule chose qui me rattachait à nos traditions. Et ça divertissait les gens. » De nouveau la brise fut la seule à s’exprimer en ces lieux.

« C’est ça, le problème. » La remarque surprit la jeune fille. Elle n’était pas sûre de comprendre. « Protéger quelqu’un n’est pas quelque chose de suffisant pour progresser. Pas tant qu’on ne côtoie pas quotidiennement le danger. Il faut une aspiration, un rêve. Tu ne rêves de rien ?»

« De quoi voudrais-tu que je rêves ? Ma vie a changé depuis deux jours… Je n’ai aucune idée de la suite. De quoi dois-je rêver ? À quoi aspire un militaire : la paix dans le monde ? J’ai passé l’âge de croire à ces choses-là. Les gens se battent pour survivre ou pour que les leurs vivent et je n’excepte pas à la règle. »

« On peut rêver de… devenir un grand maître de guerre, de diriger un village, de prendre la place d’un Daimyo. Les objectifs ne manquent pas. »

« Et une fois atteint ? Viser plus haut ? Non… je préfère me battre pour quelque chose qui est là, juste devant moi. Le pas sera peut-être plus petit, mais il sera tellement proche à faire que je trouverai la force pour. »

« Ce petit pas pourrait être plus dur que prévu. N'échoue pas, jamais. Tu choisis une vie où l’erreur est souvent fatale pour quelqu’un. On ne s’en rend pas compte au début, peu importe qui nous le dit. C’est quand l’accident arrive que tout change. »

« Tu es bien au courant pour un jeune shinobi. ». Le manque de réponse lui fit comprendre qu’il ne servait à rien de poser plus de question sur ce détail. « Pourquoi shinobi ? »

« Je ne sais rien faire d’autre. » Pendant un instant, Jun crut qu’il ne répondrait jamais. Pourtant l’hésitation s’était effacée. « Je ne pratique aucun art à part celui de la guerre. Et si je connais le ninjutsu, je ne sais pas le mettre en valeur autrement que lors d’un affrontement. Alors je me bats. »

Alors qu’il posait son bentô et se relevait, Hideki se tourna vers la rue où une silhouette était apparue. À son tour Jun se releva et regarda dans la direction de la troisième personne. Elle reconnut rapidement le style et la démarche. Si bien que lorsque l’homme arriva à l’heure hauteur elle le saluait déjà avec respect. Les deux hommes s’éloignèrent un peu pour échanger quelques paroles. Après quelques instants, Hideki se retourna vers la kunoichi pour s’adresser à elle.

« Tu as le sens des responsabilités. Entraîne-toi et peut-être deviendras-tu quelqu’un ici. C’est là que tu sauras vraiment quelle voie s’ouvre à toi.»

Sur ces quelques mots il disparut dans un mouvement vif et furtif. Ichimaru et Jun, restés sur place, échangèrent un regard. La jeune fille baissa un instant les yeux avant de s’approcher du chef du Tigre.


« Ichimaru-sama. Je… Hideki… Qui est-il ? »

« Mon subordonné. »

« J’entends bien… Mais je sais qu’il y a quelque chose. »

« Il n’a pas toujours été comme ça. »

Les yeux de Jun glissèrent vers le sol. Evidemment la froideur d’Ichimaru, qui rappelait celle de Hideki, ne donnait pas l’ombre de l’envie d’une conversation. Mais plus que tout, elle estimait ne pas avoir à aller plus en avant tant que le concerné ne le voulait pas.

« Tu lui ressembles. » Face à lui la jeune femme leva un regard surpris. « À sa fiancée, tu lui ressembles. »

Laissant la kunoichi à ses interrogations et sa surprise, il tourna les talons. Assaillie de questions Jun n’essaya même pas de le retenir pour en savoir plus. Les yeux rivés sur l’herbe elle cherchait à comprendre ce qu’il se passait. Il lui fallut bien du temps pour balayer ces choses-là de son esprit. Et même pendant son entraînement elle ne put se concentrer correctement. Alors que l’après-midi ne faisait que commencer, elle ramassa ses affaires et quitta l’aire d’entraînement.

[Pour ce Rp, je demande la validation du Bunshin. Merci d'avance!]
Monsieur XP

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MessageSujet: Re: [Domaine du Tigre] Terrain d'entraînement   [Domaine du Tigre] Terrain d'entraînement EmptyLun 18 Fév - 18:37

JUN +56 XP

Techniques validées


D'un point de vue personnel, je me permettrais de dire ça : Je ne suis pas un vieux de la vieille, mais je sais reconnaître un bon RP, et celui là en est une assez bonne définition. On s'attache aux personnages, tu nous les dévoiles par petites touches, en laissant notre imagination bosser un peu. Le RP d'apprentissage de ces techniques, tout le monde l'a déjà fait, avec plus ou moins de maîtrise, et si l'apprentissage en lui même n'est pas des plus originaux, il est crédible, et bien "entouré" de RP prenant. Ai-je dis que j'avais aimé ? Oui ? Bon...

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