San referma soigneusement la porte, un frisson en profitant toutefois pour remonter le long de son dos.

[San] - La maison n'est pas rangée. Mon frère ne connaît plus l'existence du balais et même de l'eau.

Elle marcha jusqu'à la cuisine qui faisait face à la porte d'entrée, plaçée juste sous la salle de bain. Rapidement, elle poussa les ustensiles de cuisine qui l'encombraient et sortit une chaise pour le jeune homme. Elle mit en route la machine qui, en temps normal, devait faire du café, quoiqu'elle n'ait jamais particulièrement bien marché entre ses mains. Elle se tourna vers le nouveau venu, s'appuyant contre le lave-vaisselle.

[San] - Tu veux boire quelque chose ?



Je baîllais une nouvelle fois, faisant jouer les articulations de mon dos. Je contemplais mon armure, goguenard, peu envieux de l'enfiler. Elle était horrible cette armure. Ce vert marronâtre était du plus mauvais goût, et assorti au rouge et au bleu, le résultat était des plus douteux. Bien sûr, l'élégance n'est pas un critère pour Konoha. Mais tomber si bas.

Finalement, je me contentais d'accrocher mon bandeau à mon bras. Cela ne faisait pas très professionnel, mais honnêtement, je faisais confiance à ma vitesse pour m'éviter toute déconvenue.

San se montrait très courtoise avec Oroken. En même temps, il n'avait pas tenté "d'agir" sur elle et ne tenterait rien car il n'était plus motivé pour ça et avai dépassé son quart d'heure de chieur. Elle lui trouva une chaise parmi les multiples items présents dans la maison et s'en alla vers la cafetière avant de proposer une boisson.

*Si ma maison était ainsi, Akane aurait vite fait de la jouer femme de ménage. Heureusement que je suis un minimum disponible pour pouvoir faire ça moi-même, et surtout que je ne suis pas du genre à tout déranger.*

[Oroken] Merci madame, ça ira.

C'était sorti tout seul. Madame n'était pas forcément le bon mot, mais on s'en foutait. Enfin Oroken s'en foutait, il marquait simplement la différence. Malgré le mal que s'était donné San pour lui trouver de quoi se reposer, il préfera rester debout, d'abord pour ne pas trop se relâcher et ensuite parce qu'il perdrait en cachet si Akogare descendait et le trouvait avachi sur une chaise.

Non au lieu de ça, Oroken se tenait debout, le sac sur les deux épaules et les mains dans les poches. Il se tenait toujours très droit sans pour autant paraître aussi rigide que s'il avait un balais dans le... Vous m'avez compris.

Finalement je descendis et rejoint San à la cuisine. Elle s'écarta de la cafetière, certaine que je sais mieux m'en servir qu'elle. Je la soupçonne plutôt ne pas vouloir se brûler mais je garde mes doutes pour moi et sers deux tasses. En silence, je m'assois à la chaise tirée pour, je le suppose, le ninja. Enfin, l'apprenti ninja.

Je fermais les yeux quelques secondes, profitant de la douce chaleur entre mes doigts. Je jette un coup d'oeil à l'enfant, debout.

[Akogare] - Alors, tu veux quoi ?

Faire valoir mes talents de spécialiste Taijutsu. N'importe quoi. Comme si j'étais de ceux qui aimait briller devant les autres, exposer leurs muscles pour recueillir quelques misérables applaudissements. Si seulement il savait à quel point je n'avais rien à prouver à personne. Alors, pourquoi accepter ? Oh, je ne pense pas que je m'abaisse à accepter de l'aider, que je m'avilie en écoutant ce qu'il a à dire. Ce n'est pas pour l'argent, je perçois mon salaire à la fin de la semaine. Ce n'est pas pour le goût de l'enseignement, je déteste cela, et ce n'est pas mon rôle. Alors, pourquoi ?

Je ne saurais le dire exactement. Mais peut-être que quand j'étais à son niveau, j'avais quelqu'un derrière moi pour me pousser vers le haut. Ou peut-être qu'il me rappelle quelqu'un. Quelqu'un que j'aimais ? Oh, non, je le détestais. Je souris.
Je n'ai vraiment aucune leçons à recevoir de quelqu'un qui me ressemblait autant, quand j'étais plus jeune. Il pourra prendre cela pour de l'orgueil, prétexter que je n'ai qu'une poignée d'années de plus, mais moi, je sais que je suis bien plus avançé que lui, sur le plan humain. Et c'est de plus en plus lui qui m'intéresse, en dépit des autres.

Je bus une gorgée de café.

Il était impossible pour Oroken de savoir si Akogare se donnait un rôle. Après tout il le voyait pour la première fois. L'étudiant partait du principe que ce que lui montrait le chuunin n'était pas forcément ce qu'il était, comme il le faisait avec chaque personne. Ainsi, ça laissait un peu l'espoir de pouvoir percer pour de bon ce qu'était la personnalité de chacun, une fois qu'on cotoyait plus.

Le jeune garçon était à des lustres d'aller lécher les bottes des gens et d'aller faire valoir toute l'admiration, quelle soit vraie ou feinte,qu'il portait à des aptitudes, des attitudes et des pensées. Lorsque le Hyuuga posa sa question, Oroken ne répondit pas immédiatement.

Il fi vaciller son regard depuis la tasse de café à San en passant par Akogare qui buvais et le fouillis des ustensiles. Il revint ensuite au Chuunin car quand on s'adressait à quelqu'un, on le regardait autant que possible.

[Oroken] Sérieusement? Je viens chercher la pratique et si je suis là, ce n'est pas par hasard.

Ce Hyuuga transmettait des sentiments antagonistes. Oroken était sûr de l'agacer et pourtant l'autre souriait. Etait-ce de l'hypocrisie? Voulait-il détendre d'une façon ou d'une autre l'étudiant? Oroken ne le savait pas. Il s'en foutait royalement qu'on lui mette la pression ou qu'on essaie de le faire se sentir bien.

Il pensait juste que si quelqu'un d'autre avait été à sa place, il aurait pensé à dire quelque chose du genre "Ha ha... j'te le ferai avaler ton sourire connard".

Je posais finalement ma tasse sur la table. San s'occupais à ranger le désordre - relatif - de la table. Je dévisageais l'apprenti ninja devant moi. Sa raison n'en était pas une. Finalement, j'inclinais légèrement la tête en arrière, mes yeux toujours fixés sur lui.

[Akogare] - Tu n'as pas mon niveau. On ne pratique même pas la même discipline. Mon art est très différent du Taijutsu simple.

Je me tûs. Je ne ressentais pas le besoin de durcir le ton, le regard, ou quoi que ce soit. Je me sens en confiance chez moi. En fait, je me sens en confiance tout court. Tout artifice me semle inutile.

[Akogare] - Pourquoi me déranger ? Je déteste les personnes qui se croient habilitées à ne pas me témoigner un minimum de respect. Je me fous que tu cherches la pratique, et je me fous que tu sois là par hasard. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi moi, Hyuuga Akogare, je devrais prendre sur mon temps pour t'aider toi. C'est tout.

J'avais gardé un ton égal. A vrai dire, maintenant que j'étais réveillé, lavé et habillé, je ne ressentais aucune colère ou animosité envers lui. Simplement, j'estimais qu'il devait exprimer l'intérêt de mon intervention. Je ne suis pas fais pour être gentil. Après, il pouvait croire que c'était de la prétention, ce n'était pas mon souci premier.

Oroken était une fois de plus obligé de délier sa langue. Akogare était aussi exigeant que Tsubaki-san lorsqu'elle posait ses question de recrutement. Tiens? Pourquoi Oroken pensait à Tsubaki soudainement? L'étudiant trifouilla sa mémoire l'espace d'une seconde.

Il avait baissé les yeux le temps de prendre une inspiration et de se plonger dans ses souvenirs frais puis il releva la tête pour reprendre le fil de la conversation.

[Oroken] A l'académie, le Chuunin recruteur a indiqué qu'en cas de problème dans l'apprentissage des technique de Taijutsu, je pouvais tenter ma chance en venant vous voir.

Hier matin, j'ai eu mon premier cours de Taijutsu. Le sensei nous a appris les bases. Mais je n'ai pas envie de m'entraîner avec les boulets qui servent de camarades de classe. Un après midi avec eux c'est déjà trop.

Comme je ne sais pas comment m'y prendre, et que j'ai déjà un meilleurs niveau qu'eux, je venais essayer de m'ouvrir quelques portes.

Oroken n'avait rien contre le Chuunin. Mais il ne pouvait empêcher la pointe de mépris qui s'installait dans sa voix. Ce n'était pas contre la personne qu'il venait chercher, loin de là, mais la situation pouvait paraître ambigue et comme il avait déjà fait preuve de culot, il n'était pas impossible que le tout soit mal interprété.

Le visage impassible cependant, Oroken regardait toujours Akogare. Le coin de ses yeux s'était légèrement plissé et il était clair qu'il attendait une réponse. Favorable si possible, négative c'était presque égal. La différence était le temps qu'il mettrait pour devenir un ninja digne de ce nom.

[Akogare] - Tu m'as l'air d'un garçon ennuyant. Je n'ai pas envie de m'ennuyer. Tu sais, tu pourras te permettre d'être condescendant à mon égard quand tu auras mon niveau. D'autant que le mépris ne mène nulle part.

Mais ça, tu es beaucoup trop jeune dans ta tête pour le comprendre. Je pourrais le lui dire, mais comme tous, il le prendrait mal, sûr qu'il doit être de sa maturité et de son avance considérable sur les autres de son âge.
Mais ce n'est certainement pas à moi de lui apprendre ces faits. Si il n'est pas capable de les trouver seul, je lui souhaite du plaisir dans son monde solitaire. Le reste ne me concerne pas. Donnez les clefs pour comprendre le monde à quelqu'un, il vous tuera avec, à chacun sa progression - si progression il y a.

[Akogare] - Mais je vais t'accompagner. Je te prête ma matinée. Essaye de ne pas la gâcher, mon temps m'est précieux.

Il se demandera peut-être si dormir jusqu'à midi et me promener dehors est une marque de préciosité. Mais, je suis heureux de ne pas avoir de comptes à lui rendre. Je me levais et lui fit un signe vague de la main pour le congédier.
En silence, je m'installais aux côtés de San, le regard perdu sur la table désormais étrangement vide.

[San] - C'est dans les situations comme ça, qu'on remarque à quel point tu as progressé.

Je souris, hochant faiblement la tête. Elle posa une main sur mon bras nu et remonta lentement jusqu'au bandeau. Je sentais ses lèvres contre mon oreille tandis qu'elle murmurait tout bas.

[San] - Ce ne serait pas le premier à te croire faible, mmh ?

Je me tournais lentement vers elle.

[Akogare] - Et dire que c'est mon rôle de défendre des gens comme eux. Bah... On verra ce que donne celui-là. Souvent, les gens qui se croient intelligents oublies de l'être.

Je haussais les épaules, déposant un léger baiser sur les lèvres de San et me dirigeant vers la porte.

[Akogare] - L'avenir nous jugera. Je passerais te prendre vers midi.

San hocha la tête silencieusement, je sentais son regard dans mon dos. J'ouvrais la porte, il ne faisait pas spécialement chaud. Je la refermais et me dirigeais vers la sortie du village.

[Akogare] - On y va. Gamin.

Je me retournais vers lui, un sourire simple aux lèvres puis je repris ma route.

Akogare : +22 XP.
Oroken : +17 XP RP.

[RP dans le présent, Akogare a donc quinze ans, quoiqu'il vire sur ses seize.]

Je me suis levé à un peu moins de six heures. J'ai laissé dormir San pour me préparer, puis je suis sorti.

Je resserre le col de ma veste. Il fait froid à cette heure, le soleil n'a pas encore commencé à apparaître. Je marche dans les rues silencieuses, observant ces murs devenus coutumiers. Je ferme brièvement les yeux. Je me suis préparé à ce jour depuis plusieurs années désormais. Je l'épiais, prudent, sachant qu'il allait arriver tôt ou tard. Je me suis armé en conséquence. Aucun sentiment d'appréhension ne vient troubler mon esprit. Simplement la sensation diffuse de marcher sur la route de mon destin.

Le bâtiment apparu après un dernier tournant. C'était ici que j'étais né, et ici que j'avais grandi. Cette maison est la mienne, mais en poussant le portail, je ne pu retenir un frisson. Je traversais la cour et m'arrêtais devant la porte. Une nouvelle fois, je fermais les yeux, baissant faiblement la tête en direction du sol.

Lorsque je relevais le menton, je me sentais apaisé. Je fis glisser doucement la porte et, pour la première fois depuis longtemps, je pénétrais dans la demeure Hyuuga. Le sol lustré, les murs sobres, je souris. Le comité d'accueil était absent. Pas de pancartes et de banderoles, pas d'applaudissements ni de félicitations. J'ai accepté de mon propre chef de me rendre ici. Il est temps de faire le point sur ma situation et la leur. Car, je grandis et je prends de l'importance dans le village. Je ne suis plus l'enfant d'hier.

Je m'avançais, mes pas retentissant faiblement sur le plancher. Un coup d'oeil dans le salon m'indiqua la présence de quelqu'un, qui me tournait le dos, contemplant la petite cour.

[Jineryo] - Bonjour, Akogare.

La main sur la porte, je m'arrêtais, un mince sourire aux lèvres.

[Akogare] - Salut.

Il pivota légèrement pour croiser mes yeux. Il n'avait plus son visage de petit garçon, plutôt la mine sérieuse d'une personne consciente de sa situation. Je détournais le regard pour rencontrer celui de Tokoshi, debout dans le cadre de la porte. Nous nous dévisageons un moment, sans défi, simplement comme deux hommes qui se retrouvaient, se demandant quel sentiment naît les animait.

Je hochais humblement la tête en sa direction. Il fit de même.

[Akogare] - Tokoshi.

Je le suivis jusqu'à la salle de réunion. Jineryo fermait la marche. Tokoshi ouvrit la porte et nous invita à entrer. C'était la première fois que je le revoyais. Il n'avait pas beaucoup changé, peut-être m'apparaissait t-il plus âgé et moins impressionnant que par le passé.

Une rangée d'yeux blancs se tournèrent vers moi. Les noms se bousculaient dans mon esprit, des codes et des règles s'y engouffraient également. Je m'inclinais une unique fois, avant de m'asseoir à mon tour dans la position rituelle, les genoux à terre. Je ne pu m'empêcher de sourire intérieurement. Tout cela avait un peu la forme et le tour d'un procès dont j'étais le seul accusé.

[Hiei] - Heureux que tu ais accepté de venir, Akogare.

[Akogare] - C'était normal.

Je trouvais les yeux de mon père, ceux d'Haraguoi aussi. Ils étaient une dizaine, certaines femmes étaient installées plus loin sur ma droite.

[Hiei] - Nous souhaitions statuer sur ton état et ta présence nous est précieuse.

Aussi loin que je me souvenais, Hiei avait toujours était le chef de cette famille. Une caste noble et puissante. Et précieuse, justement.

[Hiei] - Tout d'abord, ta position actuelle vis-à-vis de la famille. Tu n'es pas sans savoir que la famille Hyuuga n'est pas tournée vers les autres et cela parce que nous avons une place et un rôle à tenir.

Je répondis que oui.

[Hiei] - Il arrive que nous excluons certains membres, car ils ont manqué à leurs devoirs, mais même ainsi, ils restent ici.

Je ne dis rien, quoique je n'en pensais pas moins. Rester enfermé dans une famille qui nous a rejeté, voilà de quoi mener une vie saine, sans aucun doute.

[Hiei] - Tu es le premier à être parti de ton plein gré.

Je grinçais mentalement des dents. C'était une présentation grossière qu'il présentait. Comme si en me levant, je m'étais dit que je quittais la famille Hyuuga pour m'installer avec San. Ce serait omettre le fait que j'ai était dans le coma pendant six mois à cause d'eux tous.

[Hiei] - Et ce point est troublant. Tu as bien grandi, depuis. Tu es devenu important au sein de Konoha, et je t'en félicite sincèrement. Cependant, n'oublie pas que tu possèdes le Byakugan. N'oublie pas qu'il est jalousé et envié par beaucoup, et que certaines personnes n'hésiteront pas à t'assassiner pour le récupérer. Ici, nous sommes trop puissant.

Tokoshi prit la parole. Il était assis à l'extrême droite, aux côtés d'Haraguoi.

[Tokoshi] - Nous sommes comme une meute. Chaque membre est important pour se défendre. Et même si tu es un beau loup, et même si tu pourrais un jour prétendre à la place de chef, en t'excluant de la meute, tu cours le risque d'être tué.

Le silence s'installa, mais je le brisais aussitôt.

[Akogare] - J'assume pleinement mes actes. Je ne nie pas l'importance que j'ai, ni ma position au sein de cette famille, celle d'héritier. Simplement, cet endroit et vous-même ne pouvez m'apporter ce dont j'ai besoin.

[Hiei] - Comprend que nous ne pouvons nous permettre de corrompre nos secrets par ta faute. Tu n'es plus en âge de faire des caprices.

Aucun des muscles de mon visage ne tressaillit, mes doigts ne se crispèrent pas. Je demeurais droit comme un arbre, gardant prisonnier un soupir d'ennui.

[Akogare] - Caprice ? Ce n'est pas votre sang, Hiei-sama, qui a été versé par litre sur les pavés d'une ruelle sombre. Ce n'est pas votre corps qui est resté étendu sur un lit d'hôpital.

[Hiei] - Tu refuses de revenir ?

Je hochais la tête puis ajoutais.

[Akogare] - Je le refuse.

[Hiei] - En ce cas, nos techniques te seront interdites, tu n'auras pas accès à l'enseignement Hyuuga.

Un murmure courut au milieu des hommes en face de moi. C'était une condamnation très lourde que Hiei prononçait. Interdire à un membre d'accéder au répertoire de la famille, cela équivalait à renier son statut. Hiei se tourna vers Haraguoi et poursuivit.

[Hiei] - Et aucun écart ne sera toléré.

Le silence retomba.

[Akogare] - J'accepte.

Le dirigeant des Hyuuga hocha la tête.

[Hiei] - Nous souhaitions également aborder le problème causé par ta relation avec la jeune femme qui partage ta vie.

Je le sentais venir aussi. Les Hyuuga sont extrêmement vigilants par rapport à cela. Une famille noble ne doit pas se lier au tout venant. Qu'il soit civil ou ninja. Beaucoup de jeunes Hyuuga ont été séparés de partenaire kunoichi, parce qu'elle n'était pas suffisamment... nobles, pour espérer entrer dans la famille.

[Hiei] - Si tu t'accouples avec, il y a des risques pour que votre enfant naisse avec le don. Et lui, il ne sera pas suffisamment fort pour se protéger.

Cette fois-ci, je soupirais. Je ne pouvais le nier.

[Hiei] - Comme tu sembles y tenir, nous t'autorisons à demeurer avec elle. Cependant...

Tant d'amabilité ne présageait rien de bon.

[Hiei] - Promets de ne jamais t'unir à elle officillement. Vous ne serez pas condamnés aux ombres, néanmoins, il vous sera impossible d'officialiser votre union. De plus, si jamais un enfant venait à naître, j'exige sans conditions que tu nous le restitue aussitôt et ce, quelque soit la mère.

Je mis une seconde à m'apercevoir que je fronçais les sourcils, et j'en mis une de plus à me décontracter. Il y avait un parfum odieux dans les termes de ce marché. Quelque chose d'inacceptable. Ils me destituaient de mon statut d'homme, ils m'interdisaient toute paternité. Ils avaient beau enrober le tout de quelques rubans et paillettes, c'était évident.

[Hiei] - Cela dans le but de tous nous protéger. Tu seras toujours son père et pourras le voir autant que tu veux, mon sa maison sera celle-ci et son éducation sera supervisée par nous-même.

[Akogare] - Et bien je vous le promets. Je me soumets à vos règles et se faisant, je revendique mon appartenance au clan Hyuuga. Ce clan est le mien, peu m'importe les conditions que me lient à lui.

Hiei hocha profondément la tête. Il semblait satisfait. Je ne comptais pas épouser San, ou même avoir un enfant dans l'immédiat, mais le seul fait de savoir que cela m'est à présent interdit me révulse. Je me garde bien de leur laisser entrevoir mon trouble.

[Hiei] - Tu as décidemment bien grandi, Akogare. Nous avons un présent pour toi, afin de bien signifier que tu appartiens à notre famille et que tu n'es pas un paria, ou un exilé.

Cérémonieusement, on m'offrit une pièce de tissu blanche et noire. C'était l'habit des Hyuuga haut placés. Un vêtement qui imposait le respect car elle rappelait qui le portait, et pourquoi il le portait. Ce n'était pas un mince présent. Je le pris, avant de me relever pour m'incliner devant Hiei. Ce dernier me redressa, me regardant dans les yeux.

[Hiei] - J'apprécie les personnes qui ne laissent pas leurs idéaux disparaîtrent au premier coup de vent. Bats-toi pour eux, ta liberté ne sera jamais que relative, mais chérie là comme tu le fais aujourd'hui.

Je pris congé peu de temps après. Je me demandais si je n’avais pas perdu quelque chose au change, si je n’avais pas été manipulé et dupé. Mais au final, cela non plus n’a pas d’importance. Je n’ai pas sacrifié ma paternité, je n’ai pas trahi ce en quoi je pense. Toutefois, il faut parfois savoir se soumettre aux règles. Je ne pouvais me défiler cette fois-ci. Il fallait que je me batte.

La victoire ou la défaite, ici, n’ont pas cours.

[Akogare : +9 XP RP.]

[Akogare : Combinaison Ninja HQ : 1150 - 1125 = 25 £]

[Construction étrange dans le sens où elle n'est pas linéaire. La première scène ne se situe pas réellement au début, etc... Mais ne vous inquiétez pas, c'est (je l'espère) lisible.
Pour la St Valentin, fête au demeurant que je ne fête pas, je préfère que l'on m'offre des cadeaux plutôt que le contraire
Bonne lecture !]

Elle n’était pas jolie, elle n’avait pas un air charmant. Elle n’était pas gracieuse, elle ne souriait pas. Elle n’était pas idéalement vêtue, elle ne se mettait pas en valeur. Et pourtant, il y avait chez elle quelque chose d’excitant. Quand elle tourna la tête dans ma direction, nos regards se croisèrent. Elle sourit maladroitement. Machinalement, mes lèvres s’étireraient à leur tour. Souris quand on te souris, pas avant, ni plus tard. Un réflexe, certainement.

San se rassit à la table. Je lui jetais un coup d’œil, tandis qu’elle cherchait dans son sac à main quelque chose. Elle était élégante, ses boucles d’oreilles tintant joyeusement, son maquillage léger rehaussé par sa fine robe, étonnamment souriante et vive malgré de récents ennuis. Le sourire de sa poitrine ne cessait de me passionner. Elle releva la tête, ne s’interrompant pas pour autant.

[San] – Oui ? J’ai quelque chose sur le visage ?

Je souris, écartant sa question d’un vague geste de la main.

[Akogare] – Je suis toujours surpris des gens qui offrent des bagues.

[San] – Ah ?

Elle me dévisageait, sa main à présent immobile dans son sac.

[Akogare] – Tu allais m’offrir une bague ?

Elle rit, avant de sortir un mouchoir et de se tapoter pudiquement la lèvre supérieure puis le bas de son cou.

[San] – Non. Tu ne la mérites pas.

Je me replaçais plus confortablement sur mon siège, me coupant des gens assis autour de nous pour me concentrer uniquement sur elle. Elle se raidit insensiblement, inclinant la tête et croisant ses jambes sous la table.

[Akogare] – Menteuse. Tu ne disais pas ça hier. Ni ce matin. Ni…

[San] – Bah.

Je m’appuyais à mon dossier, ne la quittant pas des yeux, jusqu’à ce qu’elle se fende d’un large sourire. Le bout de son pied tapait gentiment contre ma jambe.

[San] – On rentre ?



En silence, je quittais ses lèvres entrouvertes. Ses yeux brillaient, nos corps plaqués l’un contre l’autre, son dos appuyé au mur. Elle sourit, sa main se glissant sous ma veste pour effleurer ma peau. Je frissonnais, enfonçant ma tête dans son cou pour y déposer un léger baiser. Mes mains se posèrent sur sa taille. Je sentais son souffle chaud brûler mon oreille.

Je reculais mon visage de son épaule pour rencontrer son regard rendu noir par la pénombre. Elle m’embrassa, s’abandonnant dans mes bras.



Je souris à mon tour, jouant avec un verre vide. Mes yeux quittèrent les siens pour observer la vaste salle dans laquelle nous étions assemblés. Des hommes se découvraient une âme romantique, d’autres animaient énergiquement des tablées entières. J’aimais ce paysage. Cela n’avait pas toujours été le cas, mais aujourd’hui, je me sentais proche de lui.

La jeune fille tira sur ma manche, s’appuyant sur la paume de sa main.

[Elle] – Tu es seul ?

[Akogare] – Oui.

J’étais curieux. J’expérimentais. Elle, elle tâtonnait, tentant de me cerner, de connaître mes intentions, ma valeur. C’était étrange. Je savais qu’elle essayait de me manipuler, de me faire me découvrir, mais j’en souriais. C’était le jeu, après tout. Nous avions tous les deux nos armes propres, elle c’était les questions et moi c’était la lucidité.

Elle inclina faiblement la tête.

[Elle] – Je veux dire, dans la vie.

Elle était intéressée, c’était évident. Je détournais la tête, mes yeux s’arrêtant à l’entrée. San n’était pas encore arrivée. Pourquoi m’étais-je assis ici ?
Elle tira une nouvelle fois sur ma manche.

[Akogare] – Seul ? Entre mes trois femmes et mes douze amantes ?

Elle rit, peut-être déçue de mon manque de coopération. Mais je ne voulais pas coopérer. Qu’est-ce que je faisais là, à discuter avec cette pénible blonde ? Je me levais. Elle haussa les sourcils.

[Elle] – Tu vas les rejoindre ?

Je lui tendis la main.

[Akogare] – Quelque chose comme ça, oui.



Elle se recouche sur le dos, et j’avais presque l’impression de percevoir les battements de son cœur affolé. Elle tourna son regard vers moi, mais je ne fis aucun effort pour le croiser. Elle posa une main sur mon torse nu puis, se mettant sur un coude, se rapprocha de moi. Elle murmura à mon oreille.

[???] – Encore ?

Incapable de répondre, je me contentais de hocher la tête. Et, en souriant, elle se coucha contre moi puis se redressa, me contemplant avec ce petit sourire moqueur. Je fermais les yeux, faisant remonter mes mains le long de sa taille moite de sueur.



Je lui redressai la tête. Elle évitait mon regard, mais elle gardait les yeux ouverts. Je m’agenouillai pour me mettre à sa hauteur. Nous nous dévisageons alors, nous redécouvrant à la lumière plus vive des toilettes, contrastant avec celle, tamisée, du restaurant.

[Akogare] – Je te prie de m’excuser.

Elle ne répondit pas, muette. Avec précaution, je la serre dans mes bras. Elle demeure immobile.
Nos regards s’épousent à nouveau.

[???] – J’ai envie de t’embrasser. Puis de te frapper.

Je souris.

[Akogare] – Peut-être que je mérite l’un et l’autre.



Nous étions au balcon. C’était un restaurant élégant, l’un de mes préférés pour les jours comme celui-ci. Il était sobre, mais raffinée et offrait une ambiance précieuse. Je laissais s’échapper un soupir, mon visage goûtant avec plaisir la fraîche brise nocturne.

Je sentis ses yeux se poser sur moi.

[???] – J’aime bien ces soirées.

[Akogare] – Moi aussi. On a l’impression que tout nous est permis.

Je baissai les yeux vers elle, pour découvrir un ravissant sourire.

[???] – Exactement.

Lorsque sa main rencontra ma peau nue, je me sentis frissonner.



[Akogare] – Deux, s’il vous plaît.

Le serveur repartit, faisant jouer la serviette qu’il portait à son bras. Je concentrais de nouveau mon attention sur elle.

[Akogare] – Alors, tu ne veux pas me le dire ?

Elle sourit, et je crus apercevoir ses joues se rosirent très légèrement.

[???] – Hmm ?

Je me penchai vers elle et replaçai délicatement l’une de ses mèches. Ma main effleura sa peau fraîche.

[Akogare] – Tu n’as jamais rêvée de, pendant une soirée, t’égarer dans un lieu sombre du restaurant pour faire l’amour avec un inconnu ?

[???] – Je ne sais pas.



Sa langue tiède caressait avec douceur la mienne. Nous étions étendus à même le sol, l’un contre l’autre. Pendant quelques précieuses heures, j’écartais le reste de ma vie pour ne profiter que de ce moment. J’avais toujours apprécié les baisers lents, une sensation agréable de plénitude s’en dégageait, comme si brusquement, on prenait conscience de la beauté du présent. Nous nous séparons, nos bras demeurant autour du corps de l’autre.

[???] – Tu regrettes toujours ?

Elle sourit largement. Je déposai un baiser sur son front.

[Akogare] – Plus que jamais. Je crois que je l’aimais réellement.

Elle rit joyeusement, ses doigts remontant jusqu’à ma gorge. Puis se lova contre moi, ses douces lèvres excitant ma peau nue.

[???] – Romantique.



Elle me dévorait du regard. Elle ne prêtait pas attention au vent frais, ou aux quelques personnes qui nous entouraient. Elle ne regardait que moi, et n’écoutait que moi.

[Akogare] – Tu t’es déjà intéressée au marionnettes ?

[???] – Jamais.

Elle se rapprocha de moi.

[Akogare] – Moi oui. L’homme avait sculpté ses marionnettes lui-même. Il me disait qu’elles n’obéissaient qu’à lui, qu’elles lui étaient fidèles. Chacun des mouvements de ses doigts déclenchait une réaction chez la marionnette. Elle dansait, riait, pleurait et parlait sous ses gestes et à travers son être.

Je me tus puis repris, d’une voix profonde.

[Akogare] – Il m’a fait essayer. C’était délicat, et cela demandait une concentration extraordinaire. Au bout de quelques minutes, les fils étaient emmêlés. L’homme riait. Il m’a posé une main sur l’épaule, l’autre s’affairant à tirer les fils. Il m’a dit que dans la vie, il était facile de tromper les autres, cela ne demandait que du doigté. Mais qu’au final, il y avait toujours un nœud, en soi-même ou ailleurs.

Mon regard se plongea dans le sien.

[Akogare] – C’est beau, non ?



Le serveur revint, deux flûtes pétillantes entre ses doigts experts. Il les posa devant nous. Je saisis la mienne, la faisant voleter fièrement sans la porter à mes lèvres.

[Akogare] – Doué, n’est-ce pas ?

[???] – Peut-être, mais certainement vantard aussi.

Je reposai mon verre, le rapprochant du sien. Elle m’observait, ses épaules tournées vers moi et un mince sourire affiché.

[Akogare] – Ah ? Et qu’est-ce qui t’excite tant chez les vantards ?

Elle rit, levant son verre sous son menton.

[???] – La seule chose qu’ils possèdent : leur inénarrable orgueil.

A mon tour, je levai ma flûte.

[Akogare] – Alors, à nous.

Nos verres se rencontrèrent. Sous l’impact, le sien éclata et, devant mes yeux interdits, le liquide se fraya un chemin entre ses seins. Mais elle s’inquiéta surtout pour sa robe, en vérité, poussant un très léger cri qui suffit à nous attirer les faveurs de la totalité de la salle. Il y a de cela quelques années, j’aurais préféré être mort plutôt que de vivre une telle situation. Mais je me redressai. Toute occupée à vérifier l’état de sa robe, elle ne m’accorda pas la moindre attention et finit par dresser un doigt revêche sous mon nez.

[???] – Tu as bousillé ma robe !

Sur le moment, je fus tenté de déclarer que l’on s’en balançait de la robe, mais je remarquai, fort heureusement, que le tissu, quoique mettant en valeur la totalité de son anatomie était très certainement sensible à l’extrême, et que les bulles ne devaient pas lui sourire.

Sans un mot de plus, elle s’élança vers les toilettes. Je la suivis, sans un regard pour les gens autour de moi.



[???] – C’est vrai… C’est beau.

Elle hésitait, pesant soigneusement ses mots. Elle avait conscience que de chasseur elle était passée proie. Mais, elle ne savait pas encore qu’elle était déjà dévorée et laissée aux charognards.

[Akogare] – Pour répondre à ta question, oui j’ai quelqu’un dans ma vie. Et si un jour je devais la remplacer par qui que ce soit, elle en serait la première avertie.

Mes yeux ne quittèrent pas les siens. Je souris faiblement.

[Akogare] – Bonne soirée.



[Akogare] – Sincèrement, je ne te comprends pas.

Elle grimaça, toujours prostrée sur le carrelage propre des toilettes. L’une des bretelles de sa robe dérivait sur son bras, je la replaçais soigneusement.

[???] – Ah non, ne la touche plus maintenant.

[Akogare] – Tu préfères le salut de ta robe plutôt que le contact de mes doigts rassurants et chauds ?

[???] – Carrément.

Je souris, l’enlaçant, ma main courant le long de sa colonne vertébrale. Mes lèvres effleurèrent les siennes, puis s’enfoncèrent dans sa joue rosie.

[Akogare] – Vraiment ?

Elle me repoussa sans conviction, un sourire lascif étirant ses traits.

[???] – Tu vas devoir te faire pardonner, mais pas ici.

Je me redressai, rajustant ma chemise.

[Akogare] – Tu ne rates pas une occasion d’user de mon corps, de toutes façons.

Je sortis, la laissant à son deuil vestimentaire pour retourner à ma place. Mon regard ne put s’empêcher de chercher celui d’une certaine blonde. Cette dernière me sourit, je le lui rendis. Je n’ai pas une foi absolue en la fidélité, loin de là, mais je crois au moins en l’honnêteté. Et honnêtement, cette blonde était loin d’égaler San, tant sur la discussion que sur les grâces corporelles.



Je suis trop épuisé pour regarder l’heure, mais déjà certaines étoiles s’éteignaient à travers la fenêtre ouverte. Nous laissions le vent pénétrer dans notre chambre, seul complice de nos ébats. San était lovée contre moi, les yeux clos, sans toutefois être endormie. Sa cuisse remonta le long de mes jambes, tandis qu’elle accommodait sa tête au creux irrégulier de mon épaule.

Je poussai un profond soupir. San ouvrit les paupières. Elle n’avait pas pris le temps de se démaquiller, quelques coulées persistaient, et en vérité nous avions à peine pris le temps de nous déshabiller. Ce n’est que couchés sur le lit, après avoir déjà assouvi nos brusques pulsions au rez-de-chaussée, que nous avons décidé d’un commun et tacite accord de nous unir de façon un peu plus ordonnée. Cela demeura de l’ordre de l’utopie, mais l’intention y était.

Je me tournais vers elle, sa tête quittant à regret mon épaule. En silence, je posai ma main sur sa taille et, lentement, je la fis remonter jusqu’à son aisselle. Je me penchais pour poser un baiser sur sa poitrine, puis au bas de son cou. Son cœur s’emballa. J’accrochai son regard, pendant que ses doigts caressaient chaque côté de mon torse.

D’une voix rauque, elle demanda.

[San] – Encore ?

Et avec un sourire taquin, je roulais sur elle, ses yeux perdant subitement le voile ensommeillé qui les emprisonnait.

[Akogare] – Oui.

Les fils des marionnettes s’emmêlèrent à nouveau.