- M'ouais.

Ca, c'est moi, quand Takki, le prof' qui fait baver tous ces cons d'étudiants, nous fait son petit pitch. Nous montre la série d'épreuves à venir. M'ouais, c'est le petit commentaire que je fais, alors que je suis à peine impressionnée. M'ouais, quand je constate le parcours qui nous attend, qui m'impressionne à peine. J'sais pas, je m'attendais à autre chose. A quelque chose de, j'sais pas, mieux ? Avec plus de strass et de paillettes ?

A moins que je sois juste née blasée de la vie, c'est très possible aussi.

- Il est bidon ton test, je le dis direct.

Et ça, c'est ma voix qui s'élève au-dessus du vacarmes des élèves chuchotant et s'émerveillant face à ce qui les attend. Moi, j'en ai rien à foutre. On m'a dit que je devais passer un test ? Je le passerai. J'étais venue pour passer le test, et rien d'autre. M'inquièter à quoi bon ? En débattre dix milles ans ? Rien à foutre. J'allais passer toutes ces épreuves à la con, et j'allais les passer avec brio.

- CASSEZ VOUS JE PASSE EN PREMIER !

Là, carrément, je gueule, joue des coudes, et finis par me trouver tout devant. Devant tout le monde. Et devant moi ?

Les épreuves qui m'attendent, alors qu'après une grande inspiration, je me mets à tracer vers les charbons de feu comme si y'avait pas de lendemain.

Je sens la chaleur des braises. Et je sens cette même chaleur, cette morsure dévorante, au niveau de mes pieds.

- Putain de test en merde !

Que je siffle entre mes dents serrées, alors que je fais bien attention à atterrir sur les plateformes. N'empêche, j'ai l'impression de glisser à un moment. Mon pied touche à peine les charbons ardents. Et devinez quoi ? C'est tout sauf agréable ! Heureusement que ça dure à peine quelques secondes ! Je me promets intérieurement de ne pas retenter l'expérience alors que je continue ma course folle. Alors que je constate, rapidement, la fin du premier parcours.

Un infime sourire se dessine sur mes lèvres.

- A moi la victoire.

Et là, j'arrive au fin au bout. Ce qui m'attend ? Des rondins de bois, qui bouge et s'écrase les uns contre les autres.

Pas intérêt à me rater, si vous voyez ce que je veux dire.

Les rondins s'entrechoquent, et je trouve ça assez bidon.

J'veux dire, y'en aurait eu, genre, plus, ça aurait pu être compliqué ! Mais là ? Là ?! J'avais juste à attendre. Ca devait bien se fracasser à un rythme bien défini, nan ? Du coup, j'attends. J'écoute. Je regarde. J'arrive en pas longtemps à comprendre que j'aurai pas beaucoup de secondes pour passer, mais, eh, devinez quoi ? Je suis Azami la magnifique, et je suis là pour tout casser. Je vais réussir ces épreuves, et prouver au monde que je suis une belle gosse.

Minute, mais y'a pas besoin de ça ! Tout le monde est déjà au courant !

Bah, qu'importe, c'est toujours sympa de se le rappeler.

- Bon bah, comme on dit dans un film assez célèbre ... Let it go ?

J'écarte la chevelure de devant mes yeux, me prépare au sprint alors que j'attends que les rondins se heurtent une dernière fois ...

CLANG.

Je trace, aussi vite que je peux, est à mi-chemin, affiche le sourire de la victoire !

Quand soudain, plus tôt que prévu, les rondins s'écrasent sur mes côtes, me faisant pousser un cri de douleur.

- OH PUTAIN DE PUTAIN DE PUTAIN CA FAIT MAL PUTAIN !

Je réussis à me casser avant que les rondins s'écrasent à nouveau sur moi, mes bras m'étreignant afin d'étouffer la douleur.

- JE TROUVE LE CONNARD QUI A FAIT SES TESTS JE LE DEFONCE JE LE DIS DIRECT ! DIRECT !

Ce que je gueule, alors que je constate la dernière épreuve, la larme à l'oeil.

Pas moyen que je me rate ici, il faut juste que je saute !

Rien ne pourrait se passer mal, pas vrai ?

En fait si, tout pouvait se passer mal. Genre, je pouvais glisser avant de sauter. Et tomber dans le précipice.

- Oh.

Alors que mes pieds s'agitent dans le vide.

- OH MON DIEU OH MON DIEU OH MON AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Quand, à toute vitesse, la gravité m'attire tout en bas et que je sens que c'est pas très très cool pour ma pomme.

"Pop". Le bruit de quelque chose qui amortit ma chute. Un truc qui s'avère être un prof'. Hikari. Hikari qui a une pause classe. Hikari qui a sa main sur ma poitrine, et la retire quand il se rend compte que le il et une elle. Et il se fout de ma gueule en me traitant de looser. Moi qui était limite reconnaissante ? J'étais dégoûtée là tout de suite, alors que je me relevais.

C'pour ça que je me suis sentie un peu obligée de lui confier.

- Ah ouais ? Bah va te faire foutre, tiens.

Et je lui fais ai fait un doigt, avant de me casser, les côtes endolories.